Chroniques des lecteurs
Chronique par
Millina P, Rédacteur
J’adore les narratrices et pourtant, ce n’est pas le genre de voix qui me plaisent d’emblée. Effectivement, si la voix de Clémentine Domptail m’a plu, sa musicalité ainsi que son intonation alternant entre le piquant et l’interrogation, celle de Françoise Cadol est plus posée, avec une intonation plus égale.
La voix de Françoise Cadol m’a laissée plus indifférente au début de mon écoute, puis elle s’est glissée dans le personnage. Cette voix est celle d’une femme mûre qui en a vu d’autres comme Menie. Elle a ce petit quelque chose presque sensuel dans son phrasé et sa ponctuation. Je ne sais pas pourquoi, mais ce type de voix, je l’associe systématiquement à un âge de raison.
Celle de Clémentine Domptail est plus pimpante même si elle prend l’air de circonstance, car Esther traverse une mauvaise passe. L’ambiance est morose, voire dépressive, car Esther a perdu sa vie et elle a trente ans, elle doit repartir de zéro et pour elle, c’est la fin du monde. Finalement, ces deux voix que je ne trouvais pas exceptionnelles m’ont surprise, l’intonation, le rythme, la douceur et le piquant m’ont charmé.
Qu’en est-il de l’histoire ?
Menie est une femme en avance sur son temps. Elle a élevé ses filles, elle s’est occupée de leur éducation pendant que son mari se lançait dans la politique. Elle a organisé des réceptions, entretenu les relations de son mari avec le beau monde. À 40 ans, elle veut travailler. Roger, son mari, l’encourage. Elle déniche un poste dans une émission de radio. Elle répond au courrier du cœur. Elle donne de la voix aux femmes. Elle aborde la sexualité sans fard. La loi Veil n’est pas encore passée. Elle parle de ceci librement, mais surtout à un auditoire qui n’y connait rien. Certains Français ne savent même pas comment on fait des bébés. Elle est la première femme qui essaie de parler avec les femmes de sexualité, mais pas seulement, les hommes sont de la partie. Vous imaginez bien qu’elle ne se fera pas que des amis. Et sa vie de femme mariée, mais aussi de femme tout court va-t-elle s’en sortir indemne ?
J’aime découvrir ce personnage féminin frais et avant-gardiste au côté de Esther. Esther qui est aussi perdue que Menie est droite dans ses bottes. Elle se lance à cœur perdu sur les traces de cette femme. Elle le fait comme travail de mémoire, mais ce qui est une curiosité pour une Grande Femme de l’Histoire devient un mantra, une aide et surtout un bon coup de pied dans le derrière.
Cependant, si ces deux portraits sont marquants, un troisième fait son chemin. Cette femme est une auditrice de Menie, une femme de la campagne qui rêve de travailler à Paris et de faire carrière. Finalement, la vie et son amoureux en décident autrement. Comment renoncer à un rêve au profit d’une vie ? Est-elle prête à cela ? Elle se sent encore comme une enfant. Elle n’est pas comme sa sœur Mireille. Elle n’est pas prête à avoir un enfant à 24 ans. Elle veut vivre, jouir de sa vie d’adulte. Mais comment ?
Adèle Bréau y a mis du cœur et de l’émotion dans ce roman choral. Chaque protagoniste vaut le détour. Menie reste selon moi la plus aboutie, peut-être parce que l’auteure y a mis un peu de sa grand-mère. Menie est un personnage « coup de poing », elle m’a prise aux dépourvues, je ne voulais pas que sa vie s’arrête. J’ai donc dévoré ce livre audio pour n’en faire qu’une bouchée.
En résumé :
Ce livre audio est une réussite, les voix de Florence Cadol et Clémentine Domptail m’ont d’abord interloquée, puis elles se sont glissées dans le personnage. Adèle Bréau rend un bel hommage aux femmes et à la lutte féminine pour l’égalité. Cependant, messieurs, elle ne fait pas l’erreur de vous oublier ou de vous blâmer, elle vous écoute et vous implique dans sa lutte. Bref, c’est un récit qui vaut son pesant d’or.
La voix de Françoise Cadol m’a laissée plus indifférente au début de mon écoute, puis elle s’est glissée dans le personnage. Cette voix est celle d’une femme mûre qui en a vu d’autres comme Menie. Elle a ce petit quelque chose presque sensuel dans son phrasé et sa ponctuation. Je ne sais pas pourquoi, mais ce type de voix, je l’associe systématiquement à un âge de raison.
Celle de Clémentine Domptail est plus pimpante même si elle prend l’air de circonstance, car Esther traverse une mauvaise passe. L’ambiance est morose, voire dépressive, car Esther a perdu sa vie et elle a trente ans, elle doit repartir de zéro et pour elle, c’est la fin du monde. Finalement, ces deux voix que je ne trouvais pas exceptionnelles m’ont surprise, l’intonation, le rythme, la douceur et le piquant m’ont charmé.
Qu’en est-il de l’histoire ?
Menie est une femme en avance sur son temps. Elle a élevé ses filles, elle s’est occupée de leur éducation pendant que son mari se lançait dans la politique. Elle a organisé des réceptions, entretenu les relations de son mari avec le beau monde. À 40 ans, elle veut travailler. Roger, son mari, l’encourage. Elle déniche un poste dans une émission de radio. Elle répond au courrier du cœur. Elle donne de la voix aux femmes. Elle aborde la sexualité sans fard. La loi Veil n’est pas encore passée. Elle parle de ceci librement, mais surtout à un auditoire qui n’y connait rien. Certains Français ne savent même pas comment on fait des bébés. Elle est la première femme qui essaie de parler avec les femmes de sexualité, mais pas seulement, les hommes sont de la partie. Vous imaginez bien qu’elle ne se fera pas que des amis. Et sa vie de femme mariée, mais aussi de femme tout court va-t-elle s’en sortir indemne ?
J’aime découvrir ce personnage féminin frais et avant-gardiste au côté de Esther. Esther qui est aussi perdue que Menie est droite dans ses bottes. Elle se lance à cœur perdu sur les traces de cette femme. Elle le fait comme travail de mémoire, mais ce qui est une curiosité pour une Grande Femme de l’Histoire devient un mantra, une aide et surtout un bon coup de pied dans le derrière.
Cependant, si ces deux portraits sont marquants, un troisième fait son chemin. Cette femme est une auditrice de Menie, une femme de la campagne qui rêve de travailler à Paris et de faire carrière. Finalement, la vie et son amoureux en décident autrement. Comment renoncer à un rêve au profit d’une vie ? Est-elle prête à cela ? Elle se sent encore comme une enfant. Elle n’est pas comme sa sœur Mireille. Elle n’est pas prête à avoir un enfant à 24 ans. Elle veut vivre, jouir de sa vie d’adulte. Mais comment ?
Adèle Bréau y a mis du cœur et de l’émotion dans ce roman choral. Chaque protagoniste vaut le détour. Menie reste selon moi la plus aboutie, peut-être parce que l’auteure y a mis un peu de sa grand-mère. Menie est un personnage « coup de poing », elle m’a prise aux dépourvues, je ne voulais pas que sa vie s’arrête. J’ai donc dévoré ce livre audio pour n’en faire qu’une bouchée.
En résumé :
Ce livre audio est une réussite, les voix de Florence Cadol et Clémentine Domptail m’ont d’abord interloquée, puis elles se sont glissées dans le personnage. Adèle Bréau rend un bel hommage aux femmes et à la lutte féminine pour l’égalité. Cependant, messieurs, elle ne fait pas l’erreur de vous oublier ou de vous blâmer, elle vous écoute et vous implique dans sa lutte. Bref, c’est un récit qui vaut son pesant d’or.