Chroniques des lecteurs
Chronique par
Lyane A, Rédacteur
Ecrire sa vie comme un roman…
Les premiers romans, vous le savez, sont mes péchés mignons. Ils ont le double attrait de la nouveauté et de la découverte. Celui-ci m’a séduite une fois de plus, c’est toujours très touchant de trouver une nouvelle plume de talent.
Maria est la narratrice d’une recherche qu’elle ne croyait pas importante pour elle. À 27 ans, elle avait construit une famille et réussi à oublier son enfance, mais une cartomancienne lui révèle que des secrets de famille sont la source de son mal-être. Il faudra qu’elle retourne à Bilbao pour comprendre ses parents et savoir d’où elle vient.
Le roman démarre fort avec comme un écho à la dureté des années franquistes, les débuts de vie d’un garçon et d’une fille qui deviendront les parents d’Anna. Cette dernière est la narratrice et l’on comprend vite que c’est sa propre histoire qu’elle souhaite mettre au monde. Car elle ne la connait pas vraiment. C’est ainsi que nous embarquons avec elle pour des allers-retours Paris/Bilbao dès que nous sortons de la loge de concierge que ses parents occupaient, tout en faisant un crochet par le théâtre de la Michodière dont son père était le gardien.
L’autrice a réussi ses études et est devenue cinéaste, s’élevant bien au-dessus de la condition de ses parents, alors que fera-t-elle de ses découvertes, que deviendra son amour filial, quel retentissement dans sa propre vie de couple et de mère ?
Au fil du récit, c’est à une étude de la société française et espagnole que se livre l’autrice, faisant des recherches sur ses origines, l’occasion de mettre face à face la bourgeoisie et la classe populaire. Elle est franche, directe, à fleur de peau mais avec le sens de la dérision et une confiance absolue dans la quête d’une identité. Elle est en colère et nous la partageons, guettant avec avidité ce qui la fera avancer, la plaignant face aux pistes avortées, nous réjouissant quand l’incroyable se révèle.
L’écriture fluide, inspirée, authentique, adaptée à la quête de l’autrice, donne un reflet de fiction, happe le lecteur dans un mouvement qui donne libre cours aux grands thèmes de l’immigration, de la déchéance par l’alcool, du mal du pays, des liens du sang, de l’église catholique et tant d’autres évoqués au détour d’un paragraphe et d’un pan de vie qu’elle découvre. Le fait que le livre soit lu par Maria Larrea est un plus incontestable, les mots prenant une force particulière suivant les sujets évoqués. Ce n’est pas de la lecture mais de l’expression de soi, du don total.
Ce premier roman est une autofiction remarquable, l’autrice maîtrisera-t-elle autant un roman de fiction totale, je serai attentive à la prochaine sortie littéraire. Je remercie #NetGalleyFrance et Audiolib pour le SP de #LesgensdeBilbaonaissentoùilsveulent
Les premiers romans, vous le savez, sont mes péchés mignons. Ils ont le double attrait de la nouveauté et de la découverte. Celui-ci m’a séduite une fois de plus, c’est toujours très touchant de trouver une nouvelle plume de talent.
Maria est la narratrice d’une recherche qu’elle ne croyait pas importante pour elle. À 27 ans, elle avait construit une famille et réussi à oublier son enfance, mais une cartomancienne lui révèle que des secrets de famille sont la source de son mal-être. Il faudra qu’elle retourne à Bilbao pour comprendre ses parents et savoir d’où elle vient.
Le roman démarre fort avec comme un écho à la dureté des années franquistes, les débuts de vie d’un garçon et d’une fille qui deviendront les parents d’Anna. Cette dernière est la narratrice et l’on comprend vite que c’est sa propre histoire qu’elle souhaite mettre au monde. Car elle ne la connait pas vraiment. C’est ainsi que nous embarquons avec elle pour des allers-retours Paris/Bilbao dès que nous sortons de la loge de concierge que ses parents occupaient, tout en faisant un crochet par le théâtre de la Michodière dont son père était le gardien.
L’autrice a réussi ses études et est devenue cinéaste, s’élevant bien au-dessus de la condition de ses parents, alors que fera-t-elle de ses découvertes, que deviendra son amour filial, quel retentissement dans sa propre vie de couple et de mère ?
Au fil du récit, c’est à une étude de la société française et espagnole que se livre l’autrice, faisant des recherches sur ses origines, l’occasion de mettre face à face la bourgeoisie et la classe populaire. Elle est franche, directe, à fleur de peau mais avec le sens de la dérision et une confiance absolue dans la quête d’une identité. Elle est en colère et nous la partageons, guettant avec avidité ce qui la fera avancer, la plaignant face aux pistes avortées, nous réjouissant quand l’incroyable se révèle.
L’écriture fluide, inspirée, authentique, adaptée à la quête de l’autrice, donne un reflet de fiction, happe le lecteur dans un mouvement qui donne libre cours aux grands thèmes de l’immigration, de la déchéance par l’alcool, du mal du pays, des liens du sang, de l’église catholique et tant d’autres évoqués au détour d’un paragraphe et d’un pan de vie qu’elle découvre. Le fait que le livre soit lu par Maria Larrea est un plus incontestable, les mots prenant une force particulière suivant les sujets évoqués. Ce n’est pas de la lecture mais de l’expression de soi, du don total.
Ce premier roman est une autofiction remarquable, l’autrice maîtrisera-t-elle autant un roman de fiction totale, je serai attentive à la prochaine sortie littéraire. Je remercie #NetGalleyFrance et Audiolib pour le SP de #LesgensdeBilbaonaissentoùilsveulent