Je vous sauverai tous
par Emilie Frèche
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Date de parution 28 déc. 2016 | Archivage 15 févr. 2017
Résumé
À ses mots répondent ceux du journal intime d’Eléa, écrits un an auparavant. On découvre peu à peu comment pour cette jeune fille la frontière qui sépare influence et conviction a été franchie. Comment aux rêves d’avenir, aux premiers émois amoureux, aux amitiés sereines, se sont substitués la manipulation, la soumission, l’extrémisme…
Parce qu’elle est sans aucune nouvelle d’Eléa, sa fille de 17 ans embrigadée par Daesh et partie en Syrie il y a maintenant six mois, Laurence commence à tenir un journal. Écrire l’empêche de céder...
Formats disponibles
FORMAT | Ebook |
ISBN | 9782017007661 |
PRIX | 5,99 € (EUR) |
Disponible sur NetGalley
Chroniques partagées sur la page du titre
Eléa est partie. Elle a renoncé à sa liberté et s’appelle désormais Oum Soumeyya. C’est cette terrible nouvelle que vont devoir affronter ses parents, Laurence et Samir.
On se retrouve face à leur douleur mais surtout leur incompréhension. Comment leur fille de 17 ans, une adolescente ordinaire, a t’elle pu basculer dans l’extrémisme du jour au lendemain?
J’ai suivi cette famille brisée par leur départ de leur fille en Syrie à travers une construction du récit qui mêle les points de vue de Laurence et Samir.
Emilie Frèche nous permet également de découvrir une partie du journal intime de la jeune fille avant sa fuite. On découvre avec stupéfaction le terrible poids des réseaux sociaux et la manipulation opérée par son recruteur.
Cela m’a également fait comprendre l’importance du rétablissement de l’autorisation sortie du territoire pour les mineurs qui entrera de nouveau en vigueur ce mois-ci. Un petit pas contre Daech.
Face à tous ces jeunes qui se font embrigadés, peu de moyens existent pour lutter. La prévention est nécessaire comme on le constate avec Laurence, la mère d’Eléa qui, malgré le drame qui la touche, n’hésite pas à prendre la parole.
Les mots d’Emilie Frèche m’ont bouleversée, chamboulée, retournée…
Une fiction terrifiante, émouvante et réaliste sur un sujet au cœur de l’actualité. Un livre nécessaire à la prise de conscience car la radicalisation peut toucher n’importe qui.
Comment expliquer ce sentiment de peur, de frayeur, d’incompréhension, d’indignation que je peux ressentir après avoir terminé ma lecture ? Je ressors complètement chamboulée, retournée. Mal. Emilie Frèche pose son décor dans la banlieue parisienne, à Juvisy pour être exact. Une famille tout ce qu’il y a de plus normal : une femme et un homme, une fille de seize ans. Comment le quotidien banal, la routine agréable peut-elle virer au cauchemar ? Comment une adolescente de seize ans, élève dans un lycée, ayant une meilleure amie, une petite amourette, peut-elle soudainement se tourner vers le radicalisme ?
"C’était la vie d’Eléa, maintenant je suis Oum Soumeyya."
Les récits se superposent. Celui du journal de Laurence, celui du journal intime d’Eléa et les pensées obscures de Samir. Ainsi mis en parallèle, on suit l’histoire de la radicalisation de la jeune adolescente en même temps que le désir de cette mère de comprendre et de sauver sa fille, cette mère qui n’a pu sauver son mari de la folie et de la honte.
Le changement d’Eléa s’effectuera petit à petit. Elle a dans le sang cette envie de sauver des populations, des enfants ; elle a ce désir de vouloir travailler dans des associations. La mauvaise se présentera à sa porte. C’est ainsi que débute sa radicalisation et que les différentes étapes vont se succéder, que la manipulation mentale va petit à petit paralyser son cerveau, jusqu’à son départ en Syrie. Une manipulation qui m’a glacée, terrifiée.
"Est-ce que quelqu’un sur cette terre peut m’expliquer le drame ou juste le petit grain de sable qui t’aura fait basculer ? Si seulement quelqu’un pouvait."
Finalement, c’est la rencontre avec une des filles sauvée de l’embrigadement qui va permettre à Laurence de survivre, même si cela accentuera sa volonté d’aller en Syrie sauver sa fille. Car, bien que cela semble vain, sauver ces âmes paralysées est encore possible, comme nous le démontre Laurence avec Solenn.
"La liberté n’est pas forcément une expérience heureuse. Elle peut être une épreuve, un synonyme de vide, de vertige, de solitude, et j’ai la sensation que c’est contre tout cela que tu as lutté."
Ce roman m’a beaucoup retournée. J’ai eu du mal à le lâcher et pourtant, plus je le lisais, plus j’avais peur et j’étais effrayée de voir avec quelle facilité la manipulation mentale est possible. Si Eléa a moins su me toucher, sa transformation en revanche m’a ébranlée. J’ai ressenti beaucoup de peine pour Laurence et Samir qui, impuissant, ont assisté à cette métamorphose sans se douter de la conclusion. Je suis intimement convaincue que ce roman, classé jeunesse, est nécessaire.
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Un roman en analogie qui m’a ouvert les yeux sur ce que peut être l’embrigadement par internet, à travers l’histoire d’Eléa, victime de cette manipulation mentale qui l’emmènera jusqu’en Syrie. Même s’il n’est nullement larmoyant, l’histoire de cette mère qui a pour unique désir de remuer ciel et terre pour sauver sa fille est émouvant. Une prise de conscience violente, à lire absolument.
"Nous t’avons enseigné l’ouverture d’esprit, le libre choix, la mixité, mais ce n’était pas suffisant. Il aurait fallu t’inscrire dans une histoire, une tradition, te dire d’où, réellement, tu venais. Nous ne l’avons pas fait parce que nous pensions que la liberté eule était importante, et que si tu étais une femme libre, ta vie ne serait peut-être pas forcément réussie, mais au moins, elle serait celle que tu aurais choisie."
Dès les premières pages, on ressent toute la tristesse de cette mère de famille, complètement anéantie depuis le départ de sa fille, Elea, pour la Syrie. Le manque est omniprésent, l'incompréhension est immense face à cet échec de n'avoir rien vu, ni entendu, malgré quelques signes avant-coureurs qui flottaient déjà autour de cette famille et, surtout, l'impuissance de ne pas savoir quoi faire pour la retrouver. Alors, tous les jours, cette maman écrit dans son journal. Elle se confie à Eléa, lui parle du quotidien, de sa peine, de son manque d'elle, de son père Samir, qui, depuis son départ, a perdu la tête et séjourne en hôpital psychiatrique. On jongle entre les points de vue de la mère, du père et de cette adolescente.
D'un côté, nous avons toutes les démarches effectuées et le combat de Laurence, la mère afin de retrouver son enfant, ainsi que les rencontres avec les autres parents qui sont dans la même situation. Pis, nous avons le père, une fois interné, vit entre rêves et cauchemars, délires et sérieux, songes et la réalité, l'Algérie et la France. Il fait un peu sourire par sa folie, mais c'est le coeur brisé qui l'a rendu ainsi et qui a brisé le mien également. Et, il y a Elea, qui tient son journal intime depuis un an, qui raconte ses amourettes, sa haine pour le système, les parents, les amis, les sorties. Une ado normale, jusqu'à sa rencontre via les réseaux sociaux, avec ce jeune homme. Etape par étape, on suit tout le processus mis en place par cet homme pour l'accaparer dans ses filets, la manipuler par des mots gentils, par les sourates du coran et la travailler par ses failles, ses peurs, pour qu'elle se perde dans son identité, au point de tout rejeter et devenir quelqu'un d'autre. Finalement, l'emprise psychologique est incroyablement efficace, puisqu'elle ne peut plus se passer de lui et ce, jusqu'à une totale soumission. L'embrigadement.
CITATION : On ne sait jamais ce qui fait d'une personne une proie, ni pourquoi l'emprise fonctionne sur un individu et pas sur un autre. Une sensibilité particulière, sans doute... Un moment aussi, évidemment.
Bien que l' histoire soit fictive, elle reflète très bien notre société actuelle, nous mettant en garde contre les réseaux sociaux et tous ces pièges qui en regorgent pour attirer, séduire, manipuler, embrigader nos enfants, nos ados, nos jeunes afin qu'ils se sentent spéciaux, différents et importants. Et il suffit d'un rien pour être une bonne cible. Un récit qui fait réfléchir.
Un roman vrai, terrifiant et déroutant ou comment se développe la manipulation mentale notamment chez les adolescents ou les jeunes adultes. J'ai été bouleversée par cette histoire qui même s'il s'agit d'une fiction retrace au mieux l'embrigadement auprès de daesh et le désespoir des familles. Un livre à lire absolument.
Les romans vont en se multipliant pour parler aux adolescents du terrorisme ou de l'embrigadement des jeunes par Daesh. Emilie Frèche, auteur notamment connue pour ses ouvrages engagés contre le racisme et l'antisémitisme, propose avec Je vous sauverai tous un roman qui traite de ce thème à travers trois regards.
Tout d'abord il y a Laurence, la mère. Anéantie par le départ de sa fille en Syrie six mois auparavant, elle oscille entre colère et douleur, hantée par des questions bien compréhensibles pour tous parents confrontés à cette situation. Comment Eléa va-t-elle ? Où vit-elle ? Et avec qui ? Comment Eléa, adolescente comme les autres, a-t-elle pu manquer de discernement et se laisse embrigader ? Se priver de liberté ?
Puis il y a Samir, le père. Enfermé dans un hôpital psychiatrique, il ne digère et n'accepte pas du tout le départ de sa fille. Musulman ayant connu l'horreur des extrémistes en Algérie à la fin des années 90, il n'arrive pas à sortir de cette folie et de cette colère qui le rongent.
Enfin, il y a Eléa, la fille. Partie sans laisser d'adresse hormis celui du pays où elle a rejoint les rangs de Daesh : la Syrie. Son journal intime, écrit un an auparavant nous permet de découvrir les différentes étapes de son embrigadement. De l'adolescente insouciante à l'adolescente prête à partir pour faire sa hijra.
Emilie Frèche avec ces trois points de vue offre une plongée très crédible dans l'enfer de l'embrigadement et le sentiment d'impuissance que ressente les familles de ceux qui sont partis. Le combat de Laurence, son désir de comprendre les choix de sa fille et de la retrouver, résonne comme un témoignage très juste de tous ces parents déjà touchés. De même, la voix d'Eléa, la manière dont elle se laisse peu à peu séduire par le discours de Daesh, est aussi très réaliste. Avec la lecture de Je vous sauverai tous j'ai mieux compris comment se mettait en place la manipulation des jeunes (et moins jeunes...) et comment les familles sont souvent dépassées par la situation et ne savent pas quelle attitude adopter.
Je vous sauverai tous est une fiction très proche du documentaire tant les situations mises en scène s'inspirent de la réalité de ce que l'on sait sur l'embrigadement. Les sentiments qui se dégagent tant du côté de la mère que du père sont aussi très réalistes. L'ensemble est le reflet de la situation actuelle que connaît notre société face aux pièges tendus par Daesh. Un roman nécessaire pour tous ceux qui veulent comprendre ce phénomène.
J’ai dévoré ce court roman en une petite journée, et je l’ai adoré. Enfin, si tant est qu’on puisse adorer les romans traitant de la thématique de l’embrigadement…! C’est un roman dur, addictif, qui donne à réfléchir, et est loin d’être manichéen.
La grande force de ce roman est l’alternance des points de vue, entre Eléa, sa mère et son père. Chaque récit se déroule à un an d’intervalle environ, ce qui donne un certain recul sur les situations vécues. Assister à l’embrigadement de la jeune Eléa, qui a pourtant l’air d’une jeune fille épanouie, intégrée, aimée, est réellement déstabilisant. Les théories du complot qui sont avancées par les terroristes peuvent faire sourire, mais quand elles fonctionnent sur quelqu’un, que faire pour l’en dissuader ?
Et surtout, il donne la parole aux familles des jeunes embrigadés, et aux conséquences que leur départ a eu sur leur vie. Il est en effet facile de penser que les jeunes djihadistes viennent de familles désunies, ou socialement à part; alors que non, ce roman nous montre que l’embrigadement peut toucher n’importe qui. Tout se joue à un moment précis, en fonction d’une situation précise, et tout le monde peut être touché.
Cette plongée dans le processus de manipulation d’Eléa m’a totalement déboussolée. Je ne pouvais m’empêcher de penser à mes petits cousins et filleul(e)s qui, du fait des réseaux sociaux et de toutes les vidéos qui tournent partout sans qu’on sache d’où elles viennent, peuvent rapidement tomber dans le piège de l’embrigadement s’ils ne font pas l’objet d’une surveillance accrue.
La plume d’Emilie Frèche, comme ça avait été le cas avec Un homme dangereux (cliquez ici pour lire ma chronique), est très efficace. Elle ne se perd pas dans des descriptions futiles, elle va droit aux faits, ce qui rend le récit très épuré et d’autant plus efficace.
Un roman très réussi, qui devrait lu par tout le monde !
19/20