Prodige

Dans cet univers fantasy, des démons appelés Prodigals font partie du décors... Ils vivement avec les humains mais sont souvent blâmés et vivent, pour la plupart, reclus dans le monde souterrain. Le monde est dirigé par les Lords et les Abbés qui font la loi à leur manière, n'hésitant pas à user de tromperies et de torture pour arriver à leur fins.

Lorsque sa soeur disparaît, le Capitaine Harper va venir demander à Belimai Skyes, un Prodigal, de faire des recherches pour lui. C'est le début d'une enquête mouvementée peuplée de cadavres mais aussi d'une relation inattendue entre les deux hommes.

J'ai vraiment aimé la manière dont les espèces sont mêlées et les rebondissements de l'intrigue. D'une simple disparition, on découvre des mensonges, des meurtres dissimulées et des victimes qui doivent cacher leur vraie nature pour survivre. Plus on avance dans l'histoire, plus ça gagne en complexité et pourtant, je n'ai pas été perdue ^^ Dans cette histoire, on parle d'abus de pouvoir de la part des hommes les plus puissants et de ceux qui voudraient un peu de justice mais qui vont jouer le jeu à leur manière. J'ai aimé cette ambiguïté entre la justice et l'illégalité, la volonté de faire les choses bien mais avec les moyens les plus durs.

Et puis éviedmment, j'ai aimé la romance timide entre ces deux fortes tête, entre ces personnages qui ne sont pas du genre à s'appuyer sur quelqu'un d'autre... C'est mignon de les voir s'inquiéter pour l'autre et aller se secourir, spécialement quand l'autre ne l'a pas demandé mais est quand même content qu'il l'ai fait ^^

J'ai été un peu perturbée par le style de narration choisi. En effet, Belimai est narrateur pendant la première moitié du récit et la seconde est centrée sur Harper mais est racontée à la troisième personne. J'ai eu un peu l'impression de lire un autre livre et j'ai mis quelques pages avant de re-rentrer dans l'histoire. D'autant plus qu'il y a une espèce de saut dans le temps à ce moment et j'étais un peu perdue... J'avoue que je n'ai pas trop compris pourquoi ne pas avoir fait d'Harper le narrateur dans cette partie, je trouve ça un peu dommage en fait parce que je trouve que ce style de narration rend toujours les personnages plus attachants et qu'on se sent plus impliqué, en tant que lecteur, dans l'intrigue.
Malgré tout, je me susi bien attaché à ces personnages ambivalents mais attachants malgré tous leurs défauts.

J'ai passé un très bon moment de lecture avec Prodige. L'univers est intéressant et j'ai aimé le fait que les personnages soient sombres et qu'ils le restent. Alors oui, ils ont des moments choupinou et des valeurs mais ils n'ont pas peur de la violence et de tout faire pour arriver à leurs fins. L'auteur ne cherche pas à leur donner un rôle trop brillant et c'est justement cette ambiguïté que j'ai trouvé top, ça et le petit couple trop mignon qu'ils forment même s'ils ont du mal à se l'avouer ^^

Sans être prodigieux, Prodige de Ginn Hall est un roman steampunk — mais pas trop ! – qui mérite qu’on s’y arrête pour les amateurs du genre. L’histoire me direz vous ? Les démons, anciens anges perdus, se sont convertis sous les coups de l’Inquisition et se sont installés à la surface (ou juste en dessous) d’un Brighton éclairé à la bougie et aux lampes à gaz. Une jeune femme disparaît. Son frère, capitaine de l’Inquisition (à mi-chemin entre le prêtre défroqué et le détective juste, mais prêt à tout des séries TV américaines) demande l’aide d’un Prodigal, descendant de démon, drogué et rejeté par les deux populations, pour la retrouver. Contraints et forcés, les deux hommes vont se rapprocher, mener à bien deux enquêtes et crever l’abcès de corruption qui enserre les hautes sphères de la ville.
Originale, chaque enquête est relatée du point de vue de l’un des deux hommes : le Prodigal puis le Capitaine, sans pour autant que cette narration ne se croise. À la différence d’un univers steampunk classique, les technologies liées à la vapeur ou les miracles de la science ne sont que très peu présents dans ce livre. Il s’attache plus aux personnages, et aux relations entre les différentes castes de cette société, où la main mise d’une Église se fait sentir même sur les démons. En ce sens, j’ai trouvé une certaine ressemblance avec le Castlevania diffusé sur Netflix. En revanche, certains éléments du livre m’ont gênée. À chaque fois, la fin de l’enquête semble bâclée en quelques pages, et les différents happy ends de la fin tiennent plus d’une production Disney classique que du livre steampunk assez adulte qui l’a précédé. De plus, je regrette que les talents et faiblesses des Prodigals ne soient pas mieux utilisés par l’intrigue, hormis deux trois clichés vampiriques.