Un intrus
par Charles Beaumont
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Date de parution 15 févr. 2018 | Archivage 14 mars 2018
Belfond | Vintage
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Résumé
Parue en 1959 aux États-Unis et en 1960 en France, adaptée au cinéma par Roger Corman, une analyse aussi virtuose que glaçante de la montée du populisme pour un Vintage noir choc, qui n’a malheureusement pas perdu une once de son actualité.
La petite ville sudiste de Caxton est déboussolée : l’arrêt de la Cour suprême vient de tomber ; désormais, les écoles publiques sont ouvertes aux enfants noirs. On s’étonne, on s’agace, et puis finalement on laisse faire.
Jusqu’à l’arrivée d’un intrus.
L’inconnu s’installe, intrigue, séduit, et petit à petit distille le poison : des Noirs ? Avec vos enfants chéris ? Vous n’y pensez pas !
Alors on s’invective, on rugit, on brandit le poing. Et puis montent la fureur, la haine, le sang…
Parue en 1959 aux États-Unis et en 1960 en France, adaptée au cinéma par Roger Corman, une analyse aussi virtuose que glaçante de la montée du populisme pour un Vintage noir choc, qui n’a...
Formats disponibles
ISBN | 9782714476227 |
PRIX | |
Chroniques partagées sur la page du titre
Paru en 1959 aux États-Unis et en 1960 en France mais introuvable depuis de nombreuses années, Un intrus, le deuxième roman de Charles Beaumont, se voit réédité en ce début d’année 2018 par les éditions Belfond dans leur excellente collection Vintage – une collection qui a pour mission d’exhumer des livres introuvables dignes d’être (re)découverts. Adapté au cinéma en 1962 par le célèbre réalisateur/producteur Roger Corman, le roman a pour sujet la déségrégation et a été publié à une époque conflictuelle où cette dernière était voulue par l’oncle Sam mais où nombre d’américains avaient encore des préventions raciales. Analyse glaçante de la montée du populisme, Un intrus se trouve malheureusement encore d’actualité à notre époque.
Suite à un arrêt rendu par la Cour suprême des États-Unis, la ségrégation raciale dans les écoles publiques est devenue inconstitutionnelle. Les habitants de la petite ville de Caxton sont tourneboulés par cette décision qui va obliger leurs enfants à côtoyer les enfants noirs jusqu’ici confinés dans leur quartier. On s’étonne, on s’agace, et puis finalement on laisse faire. Jusqu’à l’arrivée d’un intrus qui va leur faire brandir le poing et se révolter. La fureur, la haine et le sang vont alors monter et prendre place dans le quotidien de cette bourgade jusqu’alors paisible.
UN PROPOS TOUJOURS D’ACTUALITÉ
i en 2018 l’esclavagisme et la ségrégation ont, sur le papier, été abolis depuis bien longtemps, force est de constater que les préventions raciales, malheureusement, ont la vie dure et que le racisme et la discrimination raciale sont toujours de mise au XXIe siècle. Il n’y a qu’à voir le niveau des violences policières à l’encontre des Afro-Américains aux États-Unis ou le poids de l’extrême-droite dans notre cher pays pour, s’il en était besoin, s’en convaincre. À ce titre, Un intrus, pourtant écrit à la fin des années 50, reste cruellement d’actualité aujourd’hui.
PLAIDOYER EN FAVEUR DE LA DÉSÉGRÉGATION
L’hostilité envers les Noirs que Charles Beaumont décrit et dénonce dans le roman résonne douloureusement aux oreilles du lecteur ; le plaidoyer de l’auteur en faveur de la déségrégation le renvoie aux heures les plus sombres de notre Histoire, là où la haine de l’autre et l’incommensurable bêtise de l’Homme a poussé ce dernier à perpétrer les pires atrocités. Car la discrimination raciale et les mauvais traitements qui touchent les Noirs dans Un intrus peuvent, par extension, se lire comme les forfaits commis contre l’ensemble des minorités, qu’elles soient ethniques, religieuses ou de genre.
Mais, si le propos est louable, surtout remis dans le contexte de l’époque d’écriture, et si ce propos trouve un écho aujourd’hui, le roman, tout en étant divertissant, ne peut, fatalement, avoir la même portée que lors de sa première parution.