Berlin Finale

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Date de parution 20 sept. 2018 | Archivage 31 oct. 2018
Belfond | Vintage

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Résumé

« Nous tenons entre nos mains un témoignage historique absolument unique. »

Fritz J. Raddatz, essayiste et journaliste

 

Publié en 1947 en Allemagne, vendu à plus de 100 000 exemplaires, Berlin finale est l’un des premiers best-sellers post-Seconde Guerre mondiale. Une œuvre passionnante, haletante, audacieuse, qui a su, alors que l’Europe se relevait à peine de la guerre, décrire dans toute sa complexité le rapport des Berlinois au nazisme.

Jusqu’alors inédit en France, un roman-reportage brillant qui nous raconte, à travers les destins d’une poignée de résistants, les derniers jours de Berlin avant sa chute. Un texte majeur, un Vintage événement.


« Berlin finale est une incroyable redécouverte, à la hauteur du roman de Hans Fallada Seul dans Berlin… Très peu de livres restituent d’une manière aussi cauchemardesque et intense l’enfer qu’a été la fin de la Seconde Guerre mondiale. »

Frankfurter Allgemeine Zeitung

« Nous tenons entre nos mains un témoignage historique absolument unique. »

Fritz J. Raddatz, essayiste et journaliste

 

Publié en 1947 en Allemagne, vendu à plus de 100 000 exemplaires, Berlin finale...


Formats disponibles

FORMAT Grand Format
ISBN 9782714471437
PRIX 23,00 € (EUR)

Chroniques partagées sur la page du titre

Ce roman a été écrit au sortir de la Seconde Guerre mondiale par un Berlinois né en 1906 et dont les écrits avaient été boycottés par les nazis. Installé dans la partie Est de Berlin donc contrôlé par les soviétiques, Heinz Rein a écrit en urgence cette histoire qui se déroule sur 15 jours à peine. Mais pas n’importe quels jours : ce sont les derniers jours de la bataille de Berlin quand la capitale a été attaquée à la fois par les armées de Joukov et de Koniev.

Le roman met en scène 6 personnages principaux pris au piège dans la capitale. Il y a un jeune soldat déserteur Lasshen qui, par miracle, est repéré par un propriétaire d’un café Klose qui va l’abriter et lui donner de faux papiers. Klose appartient à un groupuscule d’opposants qui aimeraient écourter la guerre. C’est ainsi que Lasshen fait connaissance avec un ancien syndicaliste, vivant dans la clandestinité Friedrich Wiegand, sa femme Lucie, un médecin –le Dr Böttcher- et un mécanicien communiste Schröter. Ce qui relie ces personnages c’est leur haine et leur dégoût du National-Socialisme et chacun aimerait agir. Mais dans cette ville bombardée nuit et jour, parmi cette population berlinoise écrasée par la propagande nazie, il est quasiment impossible de faire quoi que ce soit. Ils ne peuvent assister qu’à l’effondrement de la ville.

C’est un roman témoignage très long (880 pages !) mais c’est un roman que j’ai trouvé extraordinaire car il est écrit par un témoin qui vivait au cœur de cette dernière bataille. Les chapitres commencent tous par une longue description d’un quartier de la ville, à chaque fois, c’est le même décor apocalyptique qui est décrit et, parmi ces ruines, des Berlinois qui continuent de vivre en dépit des obus qui tombent, des avions qui passent et des derniers nazis obsédés qui circulent, arrêtent, pendent arbitrairement tout homme qui montrerait une quelconque faiblesse. De temps en temps, Heinz Rein reproduit des extraits de journaux nazis qui tiennent jusqu’au bout les mêmes discours effarants, prédisant à chaque ligne que l’ennemi va s’effondrer alors qu’il est déjà derrière la porte ! C’est donc un livre que je vous recommande vivement !

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Avril 1945: une ville qui agonise sous les bombardements.

Après la reddition allemande, Heinz Rein produit un docu-fiction glaçant et réaliste de l’effroyable vécu des berlinois au printemps 1945, coincés entre les deux fronts alliés, vivant comme des rats dans les décombres avec un stoïcisme apparent.
Le lecteur est immergé dans le quotidien de survie, la peur de l’anéantissement, le « jusqu’au boutisme » imposé, l’ébauche d’un esprit de résistance anti-nazi, et le fatalisme général.

Berlin Finale est un récit de l’intérieur apportant une image complète de l’évolution des mentalités de la société allemande depuis la fin de la Grande Guerre. Le parcours de personnages symboliques offre un décryptage psychologique d’un pays entraîné par consentement ambiguë dans l’horreur du national-socialisme. Ceci permet de comprendre comment tout un peuple s’est peu à peu soudé derrière son dirigeant, au point de demeurer autiste à la défaite jusqu’aux derniers jours, ou de faire «comme si» par crainte du terrorisme d’Etat.

C’est un témoignage très littéraire, presque théâtrale dans les dialogues. On imagine bien que certaines conversations n’ont pu avoir lieu dans l’état d’urgence du moment. L’ensemble privilégie la réflexion, l’analyse et l’introspection à la fiction narrative, permettant une approche avec plusieurs angles de vue. Les événements sont néanmoins décrits par le menu, que ce soient les déplacements ou les combats de rues. Avec des extraits de discours ou informations, c’est tout à fait remarquable historiquement.

Un regret de ne pas pouvoir s’appuyer sur une carte de l’ancien Berlin, qui aurait été bien utile pour suivre les précisions millimétrées des quartiers décrits.

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Il est difficile de chroniquer simplement cet imposant roman de près de 900 pages, de la même manière qu'il est complexe de le classer dans telle ou telle catégorie: documentaire sur les derniers jours de Berlin en guerre? Roman d'initiation politique et de prise de conscience? Traité de philosophie idéologique et humaine? Catharsis du passé nazi tel qu'il a été choisi, imposé ou subi au peuple allemand?

Un peu de tout ça et finalement bien plus.

Pour le comprendre, il est nécessaire de revenir à l'origine même de ce livre qui paraît en France pour la première fois, dans le catalogue de la maison Belfond.

Mais le livre a été édité pour la première fois en 1947 et composé un an après, donc encore à chaud par rapport à la fin du nazisme. Le nazisme, Heinz Rein l'a bien connu, malheureusement. Il a été victime de son emprise, lorsque ses écrits lui valent des travaux forcés et l'interdiction de ses écrits. Son engagement politique -tel qu'il est encore en 1947, est nettement sensible dans le livre. Une partie des personnages de l'histoire (difficile de parler de héros face à ces hommes et ces femmes "normaux" qui suivent juste leur conscience) est pétrie de socialisme. Mais à plusieurs reprises, lors d'oppositions d'idées, tel ou tel personnage précise bien qu'il n'est pas nécessaire d'être socialiste pour être, ce qui importe le plus dans le contexte du roman, opposé à Hitler et aux mensonges du nazisme.

Le contexte de l'histoire, presque contemporain de sa mise à l'écrit, est clairement marqué dans le temps et dans l'espace: Berlin, avril 1945. Il se joue un huis-clos dans cette ville qui se meurt peu à peu, gangrénée par le les bombardements puis les combats de ville.

Et quand, à un moment de la narration, le héros Joachim Lahssen quitte la ville moribonde pour la proche banlieue, son périple a des allures d'expédition sans retour assuré. Mais n'en est-il pas même des déplacements aussi anodins que le ravitaillement en eau aux puits, entre deux bombardements?

Certains aspects du roman m'ont passionnée, même s'ils sont aussi, paradoxalement, ceux qui ont le plus ralenti ma lecture. Ce livre est une mine documentaire pour tout passionné d'histoire!

On y trouve des descriptions d'une minutie impressionnante, quant aux lieux, aux événements. Des pages entières de discours officiels, de journaux de l'époque, de tracts de résistance, sont reproduits dans le livre qui évoque aussi longuement la culture d'Etat, les films autorisés, les musiques à la mode et plusieurs références presque insaisissables pour le lecteur du XXI° siècle sans le travail exhaustif de notes de fin de chapitre.

Il y a aussi, par moments, de longues digressions qui permettent d'appréhender la mentalité des Allemands et des Allemandes de 1945. Une certaine libération des moeurs pour celles qui veulent profiter de leur vie avant que, peut-être, une nouvelle attaque aérienne ne fauche leur vie.

Ces attaques rythment la vie et le récit des personnages, jusqu'au moment où elles deviennent si continues qu'il n'y a plus guère de raison de quitter les abris antiaériens, à part de partir en quête de ravitaillement ou de nouvelles. Le livre dépeint une organisation et un encadrement politique jusque dans les abris, lieu de surveillance au même titre que le reste de la vie allemande.

Mais pour en revenir aux mentalités, là encore, l'auteur trace des portraits complets et passionnants: le militaire déserteur par manque de conviction dans l'idéologie qui l'a bercé, l'autre par peur; le leader syndicaliste d'avant-guerre, un pied dans la clandestinité, mais encore lié à sa femme qui vit une existence -normale-, mais si fragilisée. Le socialiste convaincu, le nazi qui l'est tout autant, l'opportuniste, l'indifférent, le "prêt à tout" en paroles qui perd tout courage face aux actes, tout y passe.

Il y a surtout un jusqu'au boutisme absurde. Alors que tout s'effondre, que malgré le langage faussé de la propagande, la défaite ne fait plus de doute, les SS et les nazis convaincus persistent dans leur oeuvre de mort. Pire, ils l'intensifient. Ce fait est historiquement connu, reconnu. Le voir ainsi appliqué concrètement est glaçant d'horreur. Cet aspect montre la force de l'endoctrinement, la même que l'on retrouve lorsque certains des personnages, convaincus de leurs erreurs que l'embrigadement leur a fait subir, reconnaissent la difficulté à quitter totalement l'idéologie qui a bercé et forgé une génération entière.

Elle montre l'emprise extrême du parti sur le peuple. Même s'il sent confusément les mensonges, les failles, les échecs, celui-ci peine souvent à prendre les mesures propres à sa survie, autant conditionnés par la propagande que terrorisés par les représailles, jusqu'au bout, des SS, responsables de section et autres chefs d'abris antiaériens.

Pour autant, le livre est sans concession, à la fois avec les "petites mains" qui appliquent aveuglément une politique aussi absurde que meurtrière, mais aussi avec les aigles dorés et tous ceux que leur position rend conscients de l'inéluctable défaite et soudain frappés d'inexplicables épidémies, de déplacements impératifs, loin de la ville qui se meurt.

Mais comment savoir à qui se fier quand chacun peut être un traître ou un agent provocateur? Quand la trahison profonde peut venir de sa propre famille? Dans ces mêmes temps, des amitiés instinctives, des relations presque paternalistes donnent une vision d'espoir dans une humanité qui se désagrège au rythme des chants militaires.

La trame narrative au sens strict paraît presque anecdotique au regard de tout le reste, le témoignage historique, l'étude sociologique. Il m'a d'ailleurs été presque impossible de m'attacher vraiment à un personnage. Le roman ne s'y prête pas et sans doute est-ce volontaire dans un monde où le groupe compte plus que l'individu, où chacun peut disparaître en un instant.

Au final, je garde sur ce livre une vision mitigée, non par sa qualité mais par mon aisance à en avancer la lecture. Elle est sans doute causée par mon erreur d'appréciation initiale. Je guettais un roman là où j'aurais dû attendre un témoignage. Un témoignage passionnant par sa richesse, glaçant par l'ampleur du désastre, incroyablement enrichissant pour tout historien. C'est d'ailleurs cette catégorie de lecteurs qui, certainement, trouvera le plus son bonheur dans ce Berlin Finale.

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Quelle fabuleuse idée que d’avoir traduit et publié ce best-seller de Heinz Rein.
Berlin Finale raconte la fin de la seconde guerre mondiale et la destruction de Berlin.

Nous suivons le jeune Joachim Lassehn, déserteur qui rejoint très vite un groupe de résistants composé notamment de Friedrich Wiegand, d'Oskar Klose et du Dr Walter Böttcher.

Ce livre est tellement sublime que j’ai eu envie de surligner quasiment toutes les pages !

Une histoire puissante, magnifique qui retrace avec précision les derniers jours du Reich et l’arrivée des troupes russes, au cœur de Berlin. La confrontation est rude, en paroles comme en actes, entre ceux qui soutiennent encore le régime hitlérien et ceux qui agissent pour aider à la fin de la guerre. Berlin est au centre du roman, une ville ravagée et suppliciée avec des habitants constamment en danger.

Il en a fallu de l’audace pour sortir ce livre quelques temps après la fin de la guerre, dénoncé, décrire toute la complexité des rapports des allemands avec le nazisme, montrer aussi la souffrance d’un peuple vaincu.

Ce témoignage historique, véritable roman-documentaire est un incontournable de la littérature, un récit unique qui mérite d’être lu.

Il fait écho en moi à la lecture que j’ai faite en mars de Seul dans Berlin, roman fort et poignant. Des romans qui mettent en valeur des personnages héroïques par volonté ou par hasard, qui témoignent avec force d’une page d’histoire qui a bouleversé le monde.

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