Gala-Dali

1980, Château de Púbol, au nord de la Catalogne. Une jeune femme patiente dans un vestibule tandis qu’une autre, presque nonagénaire, terrée dans sa chambre, demande à son majordome de chasser l’intruse. La première s’appelle Cécile Éluard et la seconde Gala Dali. Elles sont pourtant mère et fille mais Gala, née Elena Ivanovna Diakonova en Russie en 1894, n’est pas prête à se voir vieillie dans le regard de celle qu’elle considère comme sa rivale, fût-elle la chair de sa chair. Elle préfère seule revisiter sa vie, à l’abri de son château fastueux : son enfance solitaire dans la haute société russe, l’amour de son beau-père, son séjour dans un sanatorium suisse et sa rencontre fulgurante avec le jeune Paul Éluard, la Première guerre, la correspondance enflammée, la grossesse chaotique, les amours débridées, le cercle des surréalistes, les fêtes, les premiers orages, et Dali, celui qu’elle pressent comme le plus grand peintre du siècle, dont elle devient la muse, avec qui elle vivra un amour fou, et de qui il dira « c'est surtout avec ton sang à toi, Gala, que je peins mes tableaux. »