Des poignards dans les sourires

D’où vient la froideur de cette femme qui se refuse à pleurer la disparition de son mari ? Et pourquoi tarde-t-elle à alerter la gendarmerie ? Qu’est-ce qui la pousse à mettre tant d’énergie dans la reconstruction de leur existence à tous, à savoir elle-même et ses trois enfants ? Catherine n’a plus vu François depuis des jours et ne semble pas s’en émouvoir plus que ça. Dans ce coin perdu d’Auvergne où les rumeurs blessent et tuent, pas question de prêter le flanc à la plus petite des calomnies. Et surtout pas à sa belle-mère, Michelle Renon, veuve solitaire qui voue à son fils un culte tout en démesure et semble seule à s’inquiéter de son absence. Virginie Sevran et Pierre Biolet, du SRPJ de Clermont-Ferrand, ont été appelés aux premières lueurs du jour pour constater la présence d’un corps démembré et en partie brûlé dans le Col des Goules. L’unique témoin des flammes,, et le premier à avoir vu l’horreur, est un sportif de haut niveau. C’est la première enquête de Virginie depuis qu’elle a quitté le mythique 36 pour la province, à la stupéfaction de ses proches. Pour une habituée aux affaires sordides, c’est un drôle de démarrage. Quant à Pierre, il observe sa nouvelle coéquipière avec un œil à la fois bienveillant et inquiet. Qu’est-elle venue chercher ici ? Qui était François Renon ? Un coureur aviné ? Un père formidable ? Un mari fuyant ? Un jouisseur en bout de course ? Un paumé ? Tous les meurtriers possibles de ce fils de famille sont autant de facettes d’une victime annoncée. Vérités et province, dans ce roman noir, ne font jamais bon ménage.