Le Chant des revenants
par Jesmyn Ward
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Date de parution 7 févr. 2019 | Archivage 27 févr. 2019
Belfond | Littérature étrangère
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Résumé
Seule femme à avoir reçu deux fois le National Book Award, Jesmyn Ward nous livre un roman puissant, hanté, d’une déchirante beauté, un road trip à travers un Sud dévasté, un chant à trois voix pour raconter l’Amérique noire, en butte au racisme le plus primaire, aux injustices, à la misère, mais aussi l’amour inconditionnel, la tendresse et la force puisée dans les racines.
Jojo n’a que treize ans mais c’est déjà l’homme de la maison. Son grand-père lui a tout appris : nourrir les animaux de la ferme, s’occuper de sa grand-mère malade, écouter les histoires, veiller sur sa petite sœur Kayla.
De son autre famille, Jojo ne sait pas grand-chose. Ces blancs n’ont jamais accepté que leur fils fasse des enfants à une noire. Quant à son père, Michael, Jojo le connaît peu, d’autant qu’il purge une peine au pénitencier d’État.
Et puis il y a Leonie, sa mère. Qui n’avait que dix-sept ans quand elle est tombée enceinte de lui. Qui aimerait être une meilleure mère mais qui cherche l’apaisement dans le crack, peut-être pour retrouver son frère, tué alors qu’il n’était qu’adolescent.
Leonie qui vient d’apprendre que Michael va sortir de prison et qui décide d’embarquer les enfants en voiture pour un voyage plein de dangers, de fantômes mais aussi de promesses…
Jesmyn Ward est née en 1977 à DeLisle, dans l’État du Mississippi. Issue d’une famille nombreuse, elle est la première à bénéficier d’une bourse pour l’université. Son premier roman, Ligne de fracture (Belfond, 2014 ; 10/18, 2019), a été salué par la critique. Mais c’est avec Bois Sauvage (Belfond, 2012 ; 10/18, 2019) qu’elle va connaître une renommée internationale, en remportant le National Book Award. Son mémoire, Les Moissons funèbres (éditions Globe, 2016 ; 10/18, 2019), s’est vu récompensé du MacArthur Genius Grant. Avec Le Chant des revenants, sélectionné parmi les dix meilleurs romans de l’année 2017 par le New York Times, Jesmyn Ward devient la première femme deux fois lauréate du National Book Award. Jesmyn Ward vit dans le Mississippi, avec son époux et leurs deux enfants.
Seule femme à avoir reçu deux fois le National Book Award, Jesmyn Ward nous livre un roman puissant, hanté, d’une déchirante beauté, un road trip à travers un Sud dévasté, un chant à trois voix pour...
Formats disponibles
FORMAT | Grand Format |
ISBN | 9782714454133 |
PRIX | 21,00 € (EUR) |
Chroniques partagées sur la page du titre
"Le chant des revenants" le roman polyphonique et lyrique de Jesmyn Ward est diablement beau. Beau à pleurer !
Souvenez-vous, Mini-Mir était réputé pour faire le maximum… Et bien dans ce roman noir, je suis tombée sur une mère qui en faisait le minimum, pour le même prix.
Si je commence par un brin d’humour, c’est pour faire le vide en moi et tenter de reprendre pied après cette lecture qui n’était pas de tout repos tant les personnages qui gravitaient dans ces pages étaient sombres et certains l’étaient même tellement qu’on aurait aimé les bazarder de suite, comme les parents de Jojo et Kayla.
Ce n’est pas que Léonie n’aime pas ses gosses, mais elle les aime mal, elle est égoïste et ne pense même pas à leurs besoins vitaux comme boire et manger. Par contre, elle pense toujours à ses besoins vitaux à elle qui sont le crack sous toutes ses formes.
Si Kayla, 3 ans, n’avait pas son grand frère Jojo, 13 ans, pour s’occuper d’elle ainsi que leurs grands-parents maternels, ils seraient mort de faim depuis longtemps. Quant au père, Michaël, en taule depuis 3 ans, il n’a même vu sa gamine naître.
Double péché du père, pour sa famille à lui, c’est qu’il était Blanc et qu’il a fait deux enfants avec une Noire. Si les enfants peuvent compter sur les grands-maternels, ceux du côté de leur père ne veulent même pas les voir car ce sont des grands racistes.
On va finir par croire que j’ai un faible pour les romans noirs qui se déroulent dans le Sud des États-Unis, là où la ségrégation et la haine raciale sont toujours présentes.
Les temps ont beau avoir changé, les lois aussi, dans le fond de leur cœur, de leurs tripes, de leurs cervelles, les Blancs estiment toujours que les Noirs sont justes bons à être des esclaves.
L’auteur l’illustre par des petits détails, sans s’appesantir dessus, mais lors d’un contrôle policier, on est atterré par la violence développée par le policier Blanc envers cette famille Noire. Limite si je n’ai pas été traumatisée par le comportement qu’il a eu envers Jojo, juste parce que celui-ci est café au lait.
Le roman est prenant, il nous tient à la gorge, les personnages des enfants sont touchants, surtout Jojo, protecteur de sa petite sœur et même son grand-père, qui pourtant est un homme dur, est touchant lui aussi car il s’occupe bien de ses petits-enfants et aime profondément son épouse, Philomène.
On sent que Léonie, la mère des gosses, aimerait être une bonne mère, mais il lui est impossible de ne pas s’énerver pour rien sur les enfants ou de les traîner avec elle sur une longue distance pour aller récupérer leur père à la sortie de prison, sans penser à nourrir ses enfants…
La touche fantastique des morts qui hantent toujours certains lieux ne m’a pas dérangé, c’était bien amené, bien utilisé et cela a donné un petit plus à ce roman noir qui avait déjà tout pour lui.
Avec une écriture qui sait si bien faire passer les émotions ou les ressentiments, l’auteur donne la voix à plusieurs de ses personnages, nous faisant voir parfois une partie de la même scène mais avec d’autres yeux.
Un roman noir choral qui nous offre des portraits réussis de ses personnages, dont celui d’une famille Noire qui n’a pas été épargnée par les épreuves, qui nous décrit une Amérique toujours aussi raciste, ou les droits des uns ne sont pas équitables à ceux des autres, comme dans la prison ferme de Parchman, où le papy de Jojo a fait quelques années, pour des peccadilles, alors que les Blancs devaient faire des horreurs pour y être incarcérés.
Un roman noir puissant, qui prend à la gorge, émouvant, touchant, un portrait d’une Amérique au vitriol, où la drogue fait marcher les gens à son pas et détruit des enfances, ces enfants qu’on a eu par accident, qu’on a voulu garder ensuite mais dont on ne s’occupe que de temps en temps.
Un roman noir magnifique.
Magnifique roman choral, ce livre est une petite merveille. De par les thèmes abordés, le lieu où se déroule l’histoire, et également par les personnages aux portraits finement ciselés pour faire de certains des joyaux étincelants.
Jojo, treize ans, est le fils de Michael, un blanc actuellement en prison et de Leonie, une jeune femme noire. Ces deux-là se sont connus tôt et la famille de Michael n’a jamais accepté le choix de leur rejeton. L’Amérique a beaucoup progressé dans le combat du racisme mais il reste présent même de nos jours comme le démontre le récit. Jojo a une petite sœur surnommée Kayla dont il s’occupe avec un amour immense, prenant soin d’elle à la place de leur mère totalement défaillante. Peut-être qu’elle aimerait faire mieux mais elle n’y arrive pas, elle se drogue, elle boit, elle vit de petits boulots et est installée avec ses deux gamins chez ses parents. La grand-mère est malade, très fatiguée et ce sont Jospeh et le Papy qui font tourner la maison tant bien que mal. Et puis, voilà que le père annonce sa sortie et que Leonie décide de partir sur les routes avec les deux petits, pour aller le récupérer. Traumatisée par le décès de son frère, Leonie est « handicapée » des sentiments, elle voudrait être une meilleure maman mais elle n’y arrive alors elle peut-être brutale, désordonnée, maladroite, malheureuse….
« Elle me déteste, je dis.
-Non, elle t’aime. Elle ne sait pas le montrer. »
Dans ce livre, même les morts parlent, puisque prennent la parole tour à tour : Jojo, Leonie et Richie (il est mort mais Jojo le voit et l’entend quelques fois). Introduire Richie dans le contexte a permis à l’auteur de parler du passé, de faire des parallèles entre ici et maintenant et les réactions d’autrefois et ainsi de montrer que les gens changent mais que leur conscience n’évolue pas forcément.
Lorsque le jeune garçon s’exprime, on sent tout le désarroi qui l’habite. Les questions que l’attitude de sa génitrice lui renvoient, la découverte de la communauté noire et du passé douloureux de son aïeul, ses sentiments face à la mort qui rode….
L’écriture poétique, sensible, délicate, de l’auteur magnifie certains passages, notamment ceux où sont évoqués les liens qui unissent Jojo et Kayla, ou Jojo et son grand-père. On ne dit pas « je t’aime » dans cette famille, on est pudique mais chaque geste, chaque mot transpirent l’amour et l’émotion est au rendez-vous tant les protagonistes sont décrits avec humanité. On voit que l’Amérique a encore du chemin à faire pour laisser une place à chacun. C’est par petites touches que l’on découvre la difficulté d’être né noir dans le Mississipi où la chaleur semble faire fondre la lucidité de certains (l’attitude du policier est révoltante). Dans ce road trip, l’atmosphère vous englue, l’air chaud vous colle à la peau mais Jojo vous prend la main et vous ne voulez plus le lâcher.
C’est fort, puissant. Magnifiquement traduit ce roman sublime, subtil, vous parle au cœur, à la tête, il vit entre vos mains et il vous pousse à réfléchir.
"Quelques jours plus tard, j'ai compris ce qu'il essayait de dire, que devenir adulte signifie apprendre à naviguer dans ce courant: apprendre quand se cramponner, quand jeter l'ancre, quand se laisser porter."
Trois voix portent le récit de cette famille noire du Sud des États-Unis. D'abord celle de Jojo, treize ans maintenant, enfant métis qui vit chez ses grands-parents noirs, chérit sa petite sœur Kayla, mais n'entretient que des relations sans illusions avec sa mère, Leonie qu'il n'appelle jamais "maman". Jojo voit les morts et en particulier Richie, jeune garçon noir que le grand-père de Jojo a connu autrefois au pénitencier de Parchman.
Richie est la deuxième voix de ce roman choral, relatant la violence dont ont été victimes les Noirs, même après l'abolition de la ségrégation.
C'est à Leonie, enceinte à dix-sept d'ans d'un premier enfant, droguée à la méthamphétamine pour oublier la mort de son frère , Given, victime officiellement d'un accident de chasse, mais dans les faits d'un crime raciste, que revient la troisième voix. Égoïste et bien trop amoureuse de Michael, un Blanc rejeté par sa famille car selon eux il a épousé une "pute noire", Leonie embarque ses enfants dans un road movie parfois halluciné pour aller chercher Michael qui va sortir de Parchman où il a effectué sa peine de prison. L'occasion de vivre de manière resserrée tout à la fois le racisme et la violence au quotidien.
Réalisme, lyrisme et une pointe de fantastique, tels sont les ingrédients de ce roman captivant où seul le chant d'une enfant pourra apporter le repos à tous ceux qui sont morts sans sépulture.
Ce roman nous raconte l’histoire d’une famille où se mêlent des êtres dont la vie n’a pas été (est n’est toujours pas) simple, sur fond de racisme dans ce Sud des USA où il ne fait pas bon être noir.
Jojo a seulement treize ans, mais c’est déjà un adulte qui prend soin de sa petite sœur Kayla (Michaela) car sa mère Léonie est incapable de s’occuper d’eux. Elle a rencontré Michael, son grand amour alors qu’elle n’avait que dix-sept et s’est retrouvée enceinte très vite.
Léonie est Noire, Michael Blanc et bien sûr sa famille a dit « pas de pute noire chez nous ». Et la vie s’est emballée, Leonie se drogue, Michael est en prison, à Parchman, ce même pénitencier où s’est retrouvé jadis le grand-père de Jojo, alors qu’il était enfant et n’avait pas dénoncé son frère, donc complice. A l’époque, être noir était déjà un délit en soi (est-ce que cela a vraiment changé à l’ère du Trumpisme ?), il s’est retrouvé à travailler dans les champs dans des conditions épouvantables. Il y fait la connaissance d’un autre enfant, Richie, douze ans, condamné pour vol de nourriture parce qu’il avait faim…
Il y a beaucoup de drames dans cette famille : le frère de Leonie, Given, faisait partie de l’équipe sportive et croyait être comme les Blancs et lors d’une partie de chasse, il tue un cerf avec un arc, ce qui est inacceptable pour les Blancs, c’est un crime de lèse-majesté alors on le tue et bien-sûr on fait passer ce meurtre pour un accident de chasse (et c’est un cousin de Michael qui a tiré)
« Given a dit qu’il montait au Kill pour faire la fête avec ses coéquipiers blancs, et Papa l’a mis en garde : « quand ils te regardent, ils voient une différence, fils. C’est pas ce que tu vois qui compte. C’est ce qu’eux ils voient » avait dit Papa… »
Leonie décide d’aller chercher Michael à sa sortie de prison ; elle emmène les enfants avec elle ainsi que son amie et bien-sûr, elle n’a pas prévu qu’il fallait emporter de quoi les nourrir alors que la route va être longue, et Kayla malade… Jojo doit trouver des subterfuges pour tenter de la nourrir, de la calmer, la prendre dans ses bras quand elle vomit…
On assiste à un road-movie, qui enchaîne les catastrophes : Jojo est plus adulte que sa mère, c’est vers lui que Kayla se tourne dans la détresse, alors que Leonie ne pense qu’à la défonce, ce qui donne des trips hallucinants : elle « voit » son frère Given, chaque fois qu’elle prend de la drogue ! elle a le QI d’un chou-fleur et la manière dont elle réagit avec ses deux enfants est totalement inadéquate. Elle ne pense qu’à Michael !
Un autre esprit vient hanter ce voyage : Richie, qui veut retrouver le grand-père car son « envol vers le paradis » a été interrompu.
J’ai aimé ces revenants, ces êtres dont la mort est survenue brutalement avant l’heure et qui sont condamnés à errer pour achever leur « parcours », comme ce que l’on peut retrouver dans le Bouddhisme pour expliquer la transmigration…
J’ai beaucoup aimé aussi les grands-parents de Jojo, ce sont eux qui lui apprennent les valeurs que leur fille est incapable de transmettre (elle ne sait pas nourrir dit grand-mère Philomène en parlant de Leonie !). J’ai une tendresse particulière pour River, le grand-père qui tente de raconter l’histoire de la famille à Jojo mais qui n’arrive jamais à aller jusqu’au bout.
Le début est dur avec la « mise à mort » d’un bouc avec un tel luxe de détails que j’ai failli arrêter la lecture, ce qui aurait été une énorme erreur.
Une belle histoire donc, je le répète, qui dénonce le racisme, les ancêtres kidnappés et vendus comme esclaves, les conditions d’enfermement dans le prisonnier d’État dans ce Sud tellement convaincu de la suprématie blanche.
A noter une scène particulièrement violente : le policier qui arrête la voiture de Leonie et qui menotte férocement Jojo car il avait la main dans une poche (comme s’il pouvait être armé à treize ans !).
J’ai beaucoup aimé l’écriture, le style de Jesmin Ward que je ne connaissais pas du tout, et donc envie de m’attaquer à un autre de ses romans.
Un grand merci à NetGalley et aux éditions Belfond qui m’ont permis de découvrir ce roman qui m’a énormément plu.
#LeChantDesRevenants #NetGalleyFranc
»Un roman dur et poignant, un roman écrit à trois voix, trois voix différentes où se cotoie le passé avec Ritchie qui est un esprit que voit Jojo qui est la 2e voix et Léonie, la maman de Jojo qui est noire et qui est toujours amoureuse du papa de ses enfants un blanc qui a fini en prison.
C'est un roman très dur et très violent mais ou ce côtoie le racisme d'hier et d'aujourd'hui et l'amour de deux êtres que la vie a séparé mais qu'elle pourrait réunir.
J''ai de la misère à mettre des mots sur ma lecture car je ne suis pas habituée à tant de violence et de haine dans mes lectures.
Merci à Netgalley et Belfond pour ce service presse
Jojo a 12 ans, il est métis dans une Amérique où le racisme est toujours très présent. Son père est en prison, sa mère dans les limbes de l'addiction. Ses grands-parents l’élèvent. Sa grand-mère est, ce qu'à une époque, on aurait qualifié de sorcière : elle connait le langage des plantes et des animaux, sait les esprits et les remèdes. Chaque membre de la famille hérite du "don", à différents niveaux, sous différentes formes.
Lorsque son père sort de prison, Jojo et sa petite sœur partent en road trip avec leur mère à la rencontre d'un père étranger et sur les traces du passé de leur grand père. Le passé et le présent se superposent. Les voix s’entremêlent. C'est dur, triste et beau à la fois.
J’ai eu un immense coup de cœur pour ce magnifique roman.
Qu’il est difficile d’en parler !
Qu’il est difficile de trouver les mots qui sauront convaincre d’ouvrir ce livre et de le savourer comme je l’ai fait, en regrettant de le poser pour faire face aux occupations du quotidien.
Mais, je m’emballe…
Je vais essayer d’en parler justement :
C’est l’histoire d’une famille en perdition en proie à la drogue, l’alcool, la misère dans une Amérique où il est bien difficile pour certains de se faire une place.
Léonie, la mère peine à élever ses enfants, trop jeune, trop immature, souvent perdue dans un monde parallèle que lui procurent la cocaïne et autres substances illicites.
Alors Jojo, 13 ans prend le relais auprès de sa petite sœur qui s’endort dans ses bras et le réclame dès qu’elle ouvre les yeux. Il la change, la nourrit, la berce, la console avec la patience que lui donne l’amour immense qu’elle lui inspire.
Jojo trouve un semblant de tendresse auprès du grand-père qui a eu une vie bien rude et doit maintenant assister aux derniers moments de vie de son épouse atteinte d’un cancer.
Le jour où Léonie apprend que son mari va être libérer du pénitencier de Parchman, elle entraine ses enfants dans un voyage étrange où les fantômes s’invitent pour interpréter auprès des vivants un chant d’amour et de désespoir.
Jesmyn Ward a le talent de tisser les voix des personnages de son histoire, vivants ou morts, comme Richie, ce garçon noir qui fut le compagnon de détention de Papy avant d’être assassiné.
J’ai tout aimé dans ce roman, l’histoire bien sûr, mais aussi l’écriture magistrale au service de personnages détestables pour certains, lumineux pour d’autres.
Magistral !
Je remercie chaleureusement les éditions Belfond de m'avoir permis de découvrir via net galley le roman Le chant des revenants de Jesmyn Ward car nous avons là un roman très puissant, et captivant.
Direction les Etats-Unis, dans le sud, où les noirs sont toujours en butte au racisme, aux injustices.
Nous découvrons trois voix : celle d'un jeune garçon de 13 ans, Jojo, l'homme de la maison dont le papa est en prison ; celle de Léonie, sa mère ainsi que celle d'un homme du passé...
Trois voix qui se mélangent et nous font découvrir des personnages haut en couleur.
Jojo va devoir suivre sa mère dans un voyage en voiture plein de dangers. Avec eux la petite Kayla (sa sœur) et une collègue de Léonie. Un voyage direction la prison, de laquelle Michael va enfin sortir..
Le chant des revenants est un roman bouleversant mais j'avoue ne pas savoir comment le chroniquer car j'ai peur de trop en dévoiler. J'ai adoré ce roman, les personnages sont touchants, attachants. L'histoire est simple, mais très bien ficelée. Nous avons là un roman actuel, poignant et qui fait réfléchir. Les enfants sont métisses, la maman est noir, le papa blanc. Nous sommes dans le Sud des Etats-Unis et le racisme est encore bien présent, la vie n'est pas toujours facile pour la communauté noire. Et il y a des fantômes, qui rôdent...
J'ai apprécié l'écriture, l'ambiance très particulière de ce roman et j'ai eu un coup de cœur pour Le chant des revenants.
Ma note : 5 étoiles.
Jojo a treize ans. Il vit chez ses grands-parents maternels, avec sa petite sœur Kayla et sa mère, Léonie. Son père est en prison. Le petit garçon appelle sa mère par son prénom puisque son comportement ne lui donne pas droit au titre de « maman ». Elle aimerait être une meilleure mère, mais elle oublie. Entre son amour pour son homme, les drogues, l’alcool et les fantômes du passé, elle « omet » de s’occuper de ses enfants. Heureusement, que Papi et Mamie sont là.
Jojo et Kayla ne connaissent pas leurs grands-parents paternels. Ils n’ont jamais accepté que leur fils, Michael, ait épousé Léonie. Dans cette famille de racistes, il est impensable qu’un blanc soit avec une noire.
Lorsqu’un appel téléphonique annonce la libération de Michael, Léonie décide d’aller le chercher. Elle fait le voyage avec ses petits et son amie Misty. Ce trajet est le révélateur des défaillances maternelles, de l’amour entre le frère et la sœur, de la place des grands-parents maternels, etc. C’est aussi un portrait de l’injustice et des violences faites aux Noirs, en Amérique, motivées par un racisme des plus primaires et des plus révoltants.
Dans ce livre, trois voix s’élèvent : celle de Jojo, celle de Léonie et celle de Richie. Ce dernier est un garçon décédé, qui a besoin de comprendre les circonstances de sa mort.
Ce roman est déchirant mais il est aussi empreint de poésie. Je l’ai lu en noir et blanc et par moments, des éclaircies de couleur venaient éclairer le texte.
J’ai été très émue par Jojo et Kayla. Ils m’ont bouleversée. Le garçon prend, très à cœur, son rôle de grand frère. Cet amour inconditionnel pour sa petite sœur m’a chamboulée. La petite le ressent et elle porte une confiance sans bornes à celui qui est son pilier. Le repère de Jojo, c’est son grand-père. Cet homme ne parle pas beaucoup, mais donne beaucoup dans ses silences. Plusieurs drames ont marqué sa vie. Les passages concernant ces trois personnages comportent énormément de tendresse, malgré la souffrance.
J’ai abhorré certains gestes de Léonie, j’ai eu envie de crier ma révolte, et pourtant, je ne l’ai pas détestée. C’est surprenant, car je suis assez prompte à exécrer les mères qui ne se comportent pas en tant que telles. Je suis assez tranchée sur la violence. Et pourtant, j’ai ressenti sa souffrance et son mal-être. Mais que j’ai haï certains de ses actes et de ses manquements !
Richie… je ne parlerai pas beaucoup de lui, pour ne pas spolier. Cette partie spirituelle m’a fait penser à un titre que j’ai lu, il y a une quinzaine d’années, et qui fait partie de mes livres préférés. Il s’agit de La nostalgie de l’ange d’Alice Sebbold. J’ai aimé retrouver certaines des sensations éprouvées à la lecture de ce roman.
Le chant des revenants est un magnifique roman noir. Il est puissant et prend et aux tripes. D’une noirceur poignante, j’ai écouté son chant et j’ai été bouleversée.
Dans l’état du Mississippi au coeur du bayou…
Jojo est un petit garçon bien dégourdi pour son âge. Il faut dire qu’à part papy, il n’a pas grand monde pour lui apprendre la vie. Sa mère, Leonie, s’intéresse davantage à satisfaire son besoin de cristal qu’à son petit garçon ou à sa petite fille Kayla. Son père est sur le point de sortir de Parchman, le pénitencier de l’état. Mamy est en fin de vie, et ne quitte plus la chambre.
Triste vie pour Jojo qui s’occupe de Kayla et veille sur Mamy. Il n’a pas de contact avec ses grands-parents paternels ; ces derniers blancs n’ont pas admis que leur fils s’unisse avec une famille de noirs.
Le racisme, les injustices, la pauvreté matérielle et culturelle sont le cœur de ce roman construit en trio. Les voix de Jojo et Leonie résonnent tour à tour, avec celle de Richie faisant irruption, tel un fantôme qui n’a de cesse de se dévoiler. Richie est une vielle connaissance de Papy, qui lui aussi a connu Parchman.
Leonie est une mère défaillante, mais aimante. Elle est hantée par le fantôme de ce frère mort trop jeune, et parce qu’il était noir, sa vie ne valait rien.
Le chant des revenants est un roman fort, servi par une écriture puissante, un propos poignant, et d’une construction impeccable. Jesmyn Ward dont je découvre ici la plume nous offre ici un ouvrage qui va crescendo. Elle ne se contente pas de nous montrer la misère. Elle s’attache également de montrer, entre les lignes, l’amour qui lient les personnages entre eux, la force morale qui les animent malgré le racisme primaire qui règne encore dans le sud.
Merci aux éditions Belfond et Netgalley pour la lecture de ce livre !
Dans ce roman, Léonie est noir, Michael, le père de ses enfants, est blanc. Ce n’est rien de dire que ses beaux-parents ne l’ont pas acceptée – ils ne connaissent même pas leurs petits-enfants. Ils rendent la jeune femme, qui est tombée enceinte à dix-sept ans, responsable de tout le mal qui est arrivé à leur fils, aujourd’hui en prison. Plus pour très longtemps, et quand Léonie apprend qu’il va sortir, elle met illico ses deux enfants dans la voiture pour un voyage assez long, embarque sa meilleure amie (dont le conjoint est aussi emprisonné) et direction la prison.
Dit ainsi, cela pourrait ressembler à un road trip, un voyage initiatique. Pas vraiment. Plutôt le voyage d’une mère qui ne sait pas s’occuper de ses enfants, qui ne comprend même pas leurs besoins les plus simples (boire et manger) et passe complètement à côté d’eux. Quand le récit se focalise sur elle, on sait, on sait qu’elle les aime – un peu, à sa façon – et on sait surtout qu’elle ne sait pas du tout comment faire avec eux. Elle jalouse même Jo, son fils, qui lui sait comment s’y prendre avec Kayla, sa petite soeur. Il faut dire qu’il n’a pas eu le choix, qu’il fallait bien quelqu’un pour pallier les défaillances de sa mère. Certes, les grands-parents sont là, mais la grand-mère est malade, et le grand-père veille sur elle, et doit faire face avec ses propres… démons ? fantômes ? Les deux à la fois.
Qui sont les revenants dont nous parlent le titre ? Given, le frère de Léonie, décédé accidentellement ? Ou d’autres, que le grand-père a connu dans sa jeunesse, quand le seul fait d’être noir et de commettre quelques petites bêtises pouvaient suffire à vous envoyer en prison. L’esclavage n’existe plus, l’esclavage légal des prisons si – ou la rééducation par le travail. Si jamais cela fait renaître des souvenirs ainsi, vous n’avez pas tort.
Ce ne sont pas tant des rencontres que vont faire Léonie, Milly, et les enfants qu’un parcours balisé qu’ils vont suivre, dans cette Amérique des bas-côtés, celle que l’on ne montre pas. Ce ne sont pas tout à fait les oubliés du rêve américain, non, ce sont ceux qui n’ont jamais rêvé. Ce sont plutôt des cauchemars qui hantent leur nuit, comme celles de Michael, qui revit incessamment l’accident de la plate-forme, cauchemars dont l’amour, passionné, que lui porte Léonie, ne parvient pas à enrayer. Elle l’aime tant qu’elle ne peut aimer leurs enfants.
L’écriture est belle, forte, poétique, et ne craint pas de montrer, de donner à voir. Par la voix des revenants, elle ressuscite ce passé dont seul le grand-père se souvient, mais d’autres peuvent voir, entendre les revenants, dont Richie, lien entre le passé et le présent.
Un roman à lire avec attention et précaution.
À travers la voix de chacun des protagonistes principaux, ce roman raconte l’histoire d’une famille du Sud des Etats-Unis. Jojo et Kayla sont les enfants de Léonie, femme noire, et de Michaël, homme blanc.
Une histoire qui pourrait sembler banale en littérature mais dont la dimension est magnifiée par les talents de conteur de l’auteure. En effet, à travers des descriptions oniriques, elle nous brosse le portrait d’une Amérique dont le rapport au racisme n’a pas évolué, elle met en scène la persistance des croyances en faisant intervenir des morts qui cherchent à être en paix, elle aborde la difficulté de la maternité et l’amour filial qui transcende les générations.
Le puzzle de cette famille se met tranquillement en place pour un final d’une grande beauté.
Je reconnais avoir eu un pas de recul en rapport avec l’évocation des morts mais il s’avère que leur présence, à la fois douce et violente, est très crédible et rend hommage aux coutumes et croyances d’un peuple toujours en exil.
Une belle découverte
Jojo est un jeune garçon de 13 ans, métisse. Il semble avoir déjà tout compris de la vie, en avoir appréhendé toute la violence et les injustices. Il s’est donné pour mission de veiller sur sa petite sœur, Kayla.
Leonie, leur mère, cherche à être une meilleure maman pour eux, mais en attendant elle fait face aux difficultés en prenant de la drogue.
Et puis il y a le grand-père, noir, de Jojo. La grand-mère atteinte d’un cancer. Les grands-parents blancs qui refusent de rencontrer leurs petits-enfants. Le père, Michael, blanc, qui sort de prison. Et puis les fantômes qui hantent Jojo et Leonie.
C’est déchirant, habité par une tristesse insondable, une incompréhension entre les êtres, une incommunicabilité abyssale.
L’écriture est pleine de poésie. Le mélange des voix entre vivants et morts nous amène au cœur d’un récit lyrique et dramatique qui décrit tout le poids du passé. C’est un éclairage passionnant sur une réalité historique à travers l’histoire intime de personnages profondément attachants.
C’est rude, sans fards, douloureux. C’est intense, magistral et lumineux. C’est un livre dont on s’extrait difficilement.
Une histoire bouleversante qui nous hante longtemps.
Un récit sur la famille, le deuil, l'enfance, la souffrance, mais aussi sur l'espoir dans une Amérique en proie avec son Histoire dans ce qu'elle a de plus trouble.
Le chant des revenants, ou « Chante, défunt sans sépulture, chante »(Sing, unburied, sing) dans son titre original, est une fiction poétique dans la veine de Toni Morrisson, dont Jesmyn Ward est pressentie comme héritière à juste titre. On y retrouve la douleur, le racisme, l'Histoire, mais aussi la vie, l'amour et la lutte de personnages tourmentés portant en eux toute la souffrance d'un peuple.
Magistral.
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