UnPur
(rentrée littéraire 2019)
par DESESQUELLES Isabelle
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Date de parution 22 août 2019 | Archivage 2 oct. 2019
Belfond | Pointillés
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Résumé
Garder ce qui disparaît, c’est l’œuvre d’une vie. C’est notre enfance.
Benjaminquejetaime et Julienquejetaime, c’est ainsi que leur mère les appelle. Tous les trois forment une famille tournesol aux visages orientés vers le bonheur. Le destin en décide autrement quand un inconnu pose les yeux sur les jumeaux, se demandant lequel il va choisir.
Quarante ans plus tard s’ouvre le procès du ravisseur, il n’est pas sur le banc des accusés, et c'est sa victime que l'on juge.
Quand l’enfance nous est arrachée, quel humain cela fait-il de nous ?
De l’Italie – Bari et Venise – au Yucatán et ses rites maya ancestraux se déploie ici l’histoire d’un être dont on ne saura jusqu’au bout s’il a commis l’impardonnable.
À sa manière frontale et poétique, Isabelle Desesquelles joue avec la frontière mouvante entre la fiction et le réel, et éclaire l’indicible.
Roman de l’inavouable, UnPur bouscule, envoûte et tire le fil de ce que l’on redoute le plus.
Prix Femina des lycéens 2018 avec Je voudrais que la nuit me prenne, Isabelle Desesquelles est notamment l’auteur de Je me souviens de tout (Julliard, 2004), Les hommes meurent, les femmes vieillissent (Belfond, 2014) et Les Âmes et les Enfants d’abord (Belfond, 2016). Elle a fondé une résidence d’écrivains, la maison De Pure Fiction.
"Je suis restée en apnée jusqu'au dernier mot sans pouvoir lâcher ce roman. Livre après livre, Isabelle Desesquelles fait un travail puissant avec l'humilité d'un bâtisseur, elle construit une oeuvre dure, sombre, assumée." Valérie Barbe, librairie Au brouillon de culture
"Extrêmement sensible, sans aucune concession. Seule la littérature offre cette liberté. Et Rimbaud n'est jamais loin qui protège Isabelle Desesquelles." Denis Bénévent, librairie Le Livre en fête
"Puissant, déchirant et inconfortablement beau. Isabelle Desesquelles déploie ici tout son talent d'écriture, émotions dégoupillées, tour à tour brutale et ô combien poétiques." Jacky Flenoir, librairie Calligrammes
Garder ce qui disparaît, c’est l’œuvre d’une vie. C’est notre enfance.
Benjaminquejetaime et Julienquejetaime, c’est ainsi que leur mère les appelle. Tous les trois forment une famille tournesol...
Note de l'éditeur
RENTRÉE LITTÉRAIRE 2019
Formats disponibles
FORMAT | Grand Format |
ISBN | 9782714481948 |
PRIX | 18,00 € (EUR) |
Vos liens
Chroniques partagées sur la page du titre
Des jumeaux,leur mère,les vacances,l'Italie...Le rêve.Mais le rêve vire au cauchemar quand l'un des deux enfants est enlevé par un pédophile.
Quarante ans plus tard,Benjamin raconte son calvaire.Pourtant,il est sur le banc des accusés....
Une écriture magnifique,presque poétique pour dire l'indicible.
Un roman qu'on lit le souffle coupé et les yeux embués,d'une sensibilité et d'une beauté absolue qui nous laisse" le coeur comme un poing serré"
Isabelle Desesquelles,une fois de plus,nous fait l'honneur d'un petit chef d'oeuvre
Une mère solaire, deux jumeaux et l'enfance presque insouciante, jusqu'au prédateur... Quand j'ai compris le thème de ce roman, j'ai voulu le refermer, mais j'étais déjà happée par le récit de Benjamin, sa lettre ouverte à Julien son jumeau.
C'est un roman bouleversant, glaçant, servi par une plume sensible et poétique. J'ai retenu mon souffle plus d'une fois.
Un de ces romans qui vous hantent longtemps et qui vous laisse avec un doute: Un Pur ou Impur?
Été 1976, Benjamin et Julien, jumeaux partent avec leur mère, solaire, en vacances en Italie. Un inconnu aux desseins machiavéliques rôde, et essaie de faire son choix : enlèvera-t-il Benjamin ou Julien ? « Écrasé par des années de saccage », le roman s’ouvre sur les paroles de Julien, l’enfant resté près de sa mère, celui qui n’a pas vécu pour autant, celui qui a manqué d’air. « L’irréparable est une tache noire sur nos vies, tu auras beau frotter tu ne l’effaceras pas. » Un procès. Au banc des accusés, le kidnappeur brille par son absence, c’est la victime, Benjamin qui raconte… des années de sévices, ses actions dictées par son ravisseur, sa fuite, sa vie d’après.
« Unpur » fait partie de la rentrée littéraire 2019, catégorie littérature blanche. Ne vous y méprenez pas, c’est l’un de romans les plus noirs qui m’ait été donné de lire. Vous n’y trouverez pas de scènes de violences explicites comme dans « Dompteur d’anges » de Claire Favan qui aborde des thématiques similaires, nous y trouverez tout ce qui n’est pas dit avec des mots, l’implicite, tout ce que votre esprit va pouvoir imaginer sans l’avoir lu, tout ce que vous allez deviner entre les lignes.
Sur arrière-plan de bonheur à trois, profond, doux, lumineux, plane l’ombre du mal. Le contraste entre la mère, « changeante, inattendue, mère agitée par temps calme », et le Gargouilleur, « l’ogre, le loup, le féroce, le cruel, un bloc de mal », le lecteur passe sans cesse du cœur qui exulte face à ce bonheur parfait, aux martyres du cœur d’un enfant qui souffre. Le récit alterne la vie d’avant, les cinq années de rapt, et la vie d’après, le procès. Il n’est pas toujours aisé de suivre la pensée de l’auteur, mais les évènements, comme un tourbillon, se mélangent et se confondent entre barbarie, félicité et regrets, comme les pensées de Benjamin, comme s’il n’avait pas assez de temps pour tout dire et que ses pensées allaient plus vite que sa diction.
C’est un roman court : je ne rentrerais pas dans le détail de l’histoire. Je veux simplement vous parler du style d’Isabelle Desesquelles, de son écriture qui m’a totalement désarçonnée, soufflant la douceur idyllique alors qu’une énorme baffe m’attendait à la page suivante. Son style est extrêmement poétique, et même poétiquement dérangeant dans l’obscénité crue de certaines scènes. Elle ne décrit pas, elle « féeérise » stylistiquement une monstruosité par l’emploi de mots sensés atténuer le propos parce qu’ils ont l’air plus innocents. C’est tout l’inverse qui se produit. Ces non-dits disent tout, révèlent tout et provoquent, ont provoqué chez moi en tout cas, des réactions physiques : révulsion, tachycardie, maux d’estomac. L’empathie suscitée pour cet enfant enlevé, évolue, se transforme, et passe de bienveillance à répulsion dans la seconde partie du roman. Des réactions épidermiques de haine naissent alors que notre esprit devrait analyser les choses d’un strict point de vue psychologique. C’est un roman qu’on lit avec ses tripes, bien avant de le disséquer avec son cerveau.
La thématique de l’enfance saccagée est omniprésente, toujours chapeautée par cette sempiternelle question : quel adulte devient-on lorsque l’enfance a été brisée ? La seconde partie répond progressivement à cette interrogation et je dois bien avouer que le récit m’a alors révulsée et a saccagé toutes les idées philosophiquement positives que je pouvais avoir sur une telle interrogation. Quand les circonstances atténuantes, les mauvaises pensées mélangées à la raison, l’empathie et la répulsion sont projetées ainsi toutes à la fois, parfois dans une même phrase, le lecteur ressort livide.
Je suis ressortie exsangue de cette lecture, avec cette horrible chanson dans la tête « Be Bop a Lula, she’s my baby, be bop a Lula i don’t mean maybe », et des images insoutenables devant les yeux, de voiture et de tableau de bord, ancrées pour longtemps dans mon esprit. L’association musique répétitive et sévices fonctionne admirablement bien, l’auteur vous fait le cadeau empoisonné de ne jamais vous permettre d’oublier son personnage UnPur.
Je ne sais pas vous dire si j’ai aimé ce roman. Je ne sais pas vous dire non plus si l’on peut aimer ce genre de roman. En revanche, je peux vous dire que l’écriture d’Isabelle Desesquelles est aussi envoûtante que répulsive. Sa façon de mettre de la poésie dans l’horreur m’a parfois terriblement torturée, ne sachant que faire des émotions, positives ou négatives qu’elle générait.
Ce roman est singulier. Ce roman va faire parler et secouer ses lecteurs. Ce roman va déclencher des choses que vous ne vous attendiez pas à trouver en littérature blanche. Il est bien plus difficile à encaisser que de nombreux récits de littérature noire. Vous voilà prévenus…
#RENTREELITTERAIRE2019 #NETGALLEYFRANCE
Si Isabelle Desesquelles n’en est pas à son coup d’essai, j’avoue sans aucun complexe que je ne connaissais pas l’auteure. Pour une découverte le moins que l’on puisse dire c’est que je commence avec du lourd, du très lourd…
Le jeu de mots ambigu sur le titre ne vous aura certainement pas échappé, faut-il l’interpréter comme Un Pur ou Impur ? C’est la question qui viendra tarauder le lecteur au fur et à mesure qu’il découvrira le témoignage de Benjamin. Nul ne contestera le fait que Benjamin ait été avant tout une victime qui a perdu son enfance et son innocence entre les griffes d’un prédateur sexuel ; c’est la suite des événements qui interrogera et tourmentera le lecteur.
Isabelle Desesquelles aborde un sujet à la fois glauque, délicat et sérieux, dire qu’elle s’aventure en terrain glissant serait une litote tant une mauvaise approche de la question pourrait transformer le bourbier en véritable merdier. Un sacré challenge que de trouver à la fois la forme et le ton les plus adaptés au traitement d’un tel sujet.
Mais avant de vous parler du contenu, j’aimerai aborder le contenant, à savoir la couverture du roman. Rien de franchement transcendant me direz-vous ; et bien détrompez-vous, elle prend tout son sens une fois que vous aurez refermé le bouquin.
Sur la forme l’auteure opte pour le témoignage et donc un récit à la première personne (presque exclusivement consacré à la confession de Benjamin). Je serai tenté de dire que c’est encore la meilleure façon d’aborder de front le parcours de Benjamin.
Je conçois volontiers que de prime abord le ton choisi puisse paraître impersonnel et détaché des événements et que cela puisse déconcerter certains lecteurs. Mais il faut aller au-delà des mots et des phrases pour apprécier le récit dans toute sa ténébreuse singularité.
Isabelle Desesquelles nous raconte l’insoutenable sans sombrer dans les descriptions outrancières ou le sentimentalisme exacerbé, mais sans chercher à se voiler la face ou à nous cacher la vérité dans toute sa noirceur. Elle joue sur les tournures de phrases avec des images courtes, mais percutantes, telles que « On n’est pas ravi d’être enlevé« , ou encore « Et j’apprends qu’en comblant un trou, on enterre un enfant » sans oublier le « sang blanc » qui vient souiller Benjamin chaque fois que le « fusil » se décharge en lui. Des images qui nous renvoient les faits bruts de décoffrage en pleine gueule !
Un roman court, mais dont se dégage une rare intensité, à la fois d’une absolue noirceur, mais pas totalement désespéré. Une lecture éprouvante et parfois même dérangeante, mais dont vous aurez un mal fou à vous détacher, non par voyeurisme malsain, juste pour connaître le fin mot de l’histoire.
J’ai en effet mentionné précédemment une interrogation qui n’aura de cesse de turlupiner le lecteur, ne comptez pas sur moi pour vous apporter des éléments de réponse ; je dirai simplement que le choix de l’auteure est plutôt judicieux sur ce point.
Un roman qui ne devrait laisser personne indifférent, tant sur le fond que sur la forme.
Un (petit) roman qui s'avale très vite et qui ne laisse pas indifférent et qui sort de l'ordinaire à la fois par son style et par ses thèmes.
Style très alerte, imagé, voire poétique mais si le sujet ne s'y prête pas ; bref une belle écriture.
De nombreux thèmes : enlèvement, pédophilie, vengeance, culpabilité, relation familiale, jumeaux.
Un roman à la fois sombre mais bouleversant et plein d'émotions.
Un voyage en Italie qui tourne mal... Benjamin et Julien, jumeaux, sont en vacances à Venise avec leur mère. Quelques minutes suffisent au « gargouilleur » pour enlever Benjamin.
Nous allons vivre le calvaire à travers les yeux de Benjamin devenu adulte qui relate cet épisode à l'occasion d’un procès.
Isabelle Desquelles choisi les mots pour décrire l’horreur. Pas de pathos ou de vulgarité. Les moments insoutenables sont décrits avec finesse, même si on est au bord du malaise.
Une très belle construction de l’histoire, les informations sont distillées avec minutie. Un véritable puzzle est reconstitué au fil des pages.
Belle écriture pour un sujet tellement difficile.
J’ai grandi avec Marion Wagon qui a disparu lors de nos 10 ans respectifs, j’ai grandi avec Marc Dutroux avec Natascha Kampusch, et je garde en moi une terreur absolue de l‘enlèvement et ces possibles, invisibles, invincibles. L’enlèvement et cette absence de réponse pour ceux qui restent et qui dévaste tout. Prier pour qu’ils soient mort plutôt que claquemurés, abusés, violentés par des êtres déshumanisés qui calculent, préparent et qui osent même parfois évoquer l’amour.
Comment survivre après des années d’accoutumances à l’épouvante, comment ne pas devenir le miroir de l’horreur vécue ? Comment ne pas reproduire la monstruosité ? Comment ne pas perdre la raison ? Comment survivre lorsque toute inconscience a été aspirée, toute bienveillance digérée. Comment laisser poindre l’once d’humanité cachée, oubliée ? Existe-elle, même encore ?
Une lecture en apnée qui étouffe, noie, terrifie. Guidé par une écriture en dentelle, Isabelle Desesquelles telle une prêtresse déchirante traite ce sujet avec une délicatesse bouleversante. Chaque mot, chaque ligne se dégustent, nous imprègne, se veut émotion, transmission, ressenti. C’est douloureusement beau, infiniment triste et poétique. On en ressort vidé, désespéré, emplit d’un gouffre béant qui appel toute l’humanité disponible pour espérer se combler.
Quelle noirceur mais quelle splendeur !
Autour de cette lecture :
Des films :
Mysterious skin de Gregg Araki, 2004
Room de Lenny Abrahamson,2015
De la lecture :
La nostalgie de l’ange d’Alice Sebold
La petite fille sur la banquise d’Adélaide Bon
Le livre noir des violences sexuelles de Murielle Salmona.
De la littérature jeunesse (car tout sujet mérite d’être abordé et la prévention est parfois la meilleure des alliées) :
Pour les plus petits :
Petit doux n’a pas peur de Marie Wabbes
Pour les plus grands :
La fille du canal de Thierry Lenain
" A huit ans, ce qu'un grand te dit, tu le crois "
Août 1976. Deux vrais jumeaux de huit ans, Benjamin et Julien, sont en vacances avec leur mère à Venise. Benjamin est enlevé sur la place St Marc par un homme qu'il va surnommer le "Gargouilleur" puis séquestré par ce pédophile. Pourquoi lui? Pourquoi pas son frère jumeau?
Bientôt se produit l'inconcevable lors de la première visite du monstre dans sa chambre le soir de Noël " A huit ans, je n'ai pas d'images, pas de mots, mais je sais". Benjamin deviendra la proie de son bourreau qui sera parfois capable de gestes de gentillesse. " Je m'exécute, je suis son pantin désarticulé", " Je n'ai pas pu aller contre la tourmente, m'y opposer. En me mettant dans son courant, en me laissant entraîner, j'avais une chance". Après l'avoir abusé, cet homme va le transformer en appât pour attirer d'autres enfants. Huit ans plus tard Benjamin parvient à s'échapper mais il découvre qu'il a des pulsions sexuelles inquiétantes...
Ne pas avoir essayé de s'enfuir fait-il de lui le complice de son bourreau ? Être une sorte de prisonnier consentant le rend-il responsable des monstruosités que son ravisseur lui fait faire? Quel homme peut-il devenir après avoir eu cette brisure dans son enfance? Sera-t-il contraint toute sa vie de lutter contre ses pulsions, ses obsessions nées de ces années de malheur ? "C'est cela qui me restait, qui m'attendait? Penser systématiquement à mal toute la vie à vivre?"
" Je suis le fantôme d'un pauvre enfant.
Quelle sorte d'homme cela fait ?"
Quarante ans plus tard s'ouvre le procès du ravisseur mais pourtant c'est Benjamin qui est sur le banc des accusés... Comment et pourquoi se retrouve-t-il là ?
Isabelle Desquelles signe ici un grand roman en abordant à nouveau un thème terriblement angoissant pour des parents. La force de cette histoire est qu'elle est racontée par la voix de Benjamin, l'auteure parvient à nous mettre dans la peau de cette victime, à retranscrire son malaise face à ce qu'il est devenu et à disséquer ses émotions ambivalentes. J'ai aimé son économie de mots pour dire l'indicible sans aucune complaisance ni aucun voyeurisme. J'ai aimé la construction très habile du roman qui mène le lecteur de rebondissement en rebondissement entre rêve et réalité. Le sujet est certes dérangeant et la lecture est par moments éprouvante mais l'écriture nous envoûte par une poésie et par une musicalité qui nous bercent.
Un roman qui bouscule où l'auteure explore avec subtilité comme avec son précédent roman "Je voudrais que la nuit me prenne" la question de la perte de l'enfance, de la perte de l'innocence avec infiniment de finesse et de sensibilité. Une perte qui concerne à la fois Benjamin et Julien, deux jumeaux à l'enfance volée. Un roman lu en apnée jusqu'au magistral dénouement. Quel talent !
40 ans après son enlèvement par un homme qui a abusé de lui alors qu'il avait 8 ans, Benjamin raconte à son frère jumeaux, lors de son procès, ce qu’a été sa vie.
Difficile de dire qu’un livre à l’histoire aussi terrifiante, à l'atmosphère aussi malsaine où les enfants sont sexués m’a plu. J’ai été moi-même surprise d’apprécier de sortir de ma zone de confort pour être mise mal à l’aise et ce, grâce au talent de l’écrivain.
Dans un premier temps, Benjamin raconte comment il a subi en tant que victime puis comment il a aidé son ravisseur à enlever d’autres enfants.
On écoute l’adulte qui est resté enfant et dont les propos oscillent entre réalité et imagination.
Le contexte d’un procès amène le questionnement, pourquoi ne s’est -il pas sauvé? dans quelle mesure peut-on lui accorder des circonstances atténuantes pour ses actions en tant qu’adulte ?
On en apprend lentement de plus en plus sur cet enfant qui s’est accroché durant 40 ans aux souvenirs de sa mère et de son frère. J’ai trouvé la plume très juste, très fine pour donner vie à ce discours d’enfant brisé. S’il y a de la tendresse dans les souvenirs d’enfance, elle ne fait que rendre plus abominable de ce que vit cet enfant.
La lecture a été difficile mais non parce que je n’ai pas aimé le livre mais parce que l’auteur réussit à nous embarquer dans ce terrible procès de la victime, à nous angoisser, à nous prendre à la gorge avec toute l’affection de cet enfant pour sa mère, pour son frère, ses espoirs d’être sauvé, sa détresse, son impuissance.
Une mère en vacances en Italie avec ses deux jumeaux Benjamin et Julien. Les deux gamins jouent sur la place, s’interpelant par leur prénom tandis qu’un pervers surveille à la recherche d’une proie. Il repère très vite le jumeau qui est un peu plus fragile et qu’il peut attirer à l’écart.
L’auteure décortique tous les processus caractérisant les pédophiles : perversion, perversité, manipulation, chantage de toutes sortes, allant jusqu’à faire de lui un complice pour les futures proies.
Elle évoque aussi le voyage dans l’imaginaire : est-il vraiment aller à l’autre bout du monde ? Se reconstruire après avoir été à ce point déstructurer ?
Un roman choc ! qui montre que Isabelle Desesquelles a bien étudié tout le mécanisme qui fait la force de ces pervers monstrueux et leur permettent d’avoir une telle emprise sur leurs victimes.
Il y a des détails glaçants qui perturbent cette lecture, à la limite de la suffocation (on n’est pas du tout dans l’apnée qu’on peut éprouver avec un bon polar) et qui ont eu du mal à passer. Je suis arrivée au bout et cela valait vraiment le coup.
Le choix de la gémellité n’est pas une lubie de l’auteure.
#Rentreelitteraire2019 #NetGalleyFrance
💙 Coup de cœur 💙
Un roman fracassant et sidérant !
Une lecture hors du commun dont on ne ressort pas indemnes.
Je vous explique pourquoi ?
Isabelle Desesquelles aborde un sujet terrible : la pédophilie.
Ce qui est remarquable dans cet ouvrage, c'est la manière dont l'auteure arrive à nous faire comprendre avec discernement et pudeur, l'état psychologique d'un enfant abusé.
Le lecteur se prend en pleine face, toute l'approche d'un prédateur sexuel sur sa victime et toute la manipulation qu'il peut instaurer à l'enfant.
Sa capacité terrifiante d'enlever un enfant, d'abuser de lui et de le garder à sa merci.
C'est horrifiant et absolument effroyable.
↜↝↜↝↜
Clarisse, maman de jumeaux de 8 ans, Benjamin et Julien, partent en vacances à Venise.
Un jour d’août 1976, Benjamin disparaît ! Un prédateur sexuel vient de l'enlever.
Il sera séquestré pendant 5 ans.
Nous suivons alors Benjamin dans son parcours de vie terrible.
A 8 ans, à 13 ans, à 20 ans, à 40 ans, à 50 ans....
Et tant d'autres moments de sa longue agonie.
On ressent tant sa détresse si forte et si inavouable, tourmenté sans cesse par ses démons qui ne le quitteront jamais.
Et puis il y a son frère Julien et sa maman qui ne s'en remettront jamais.
Une famille brisée à jamais.
Des décisions prises aux répercussions dramatiques.
Des vérités qui feront mal et des non-dits qui ne seront jamais révélés !
Des vies gâchées.
Alors quand après 40 ans, nous retrouvons Benjamin sur le banc des accusés ?!
C'est la stupéfaction....
Et c'est à partir de là, que nous allons remonter toute son histoire jusqu'à ce jour en 1976 où sa vie bascula !
↜↝↜↝↜
Vous dire combien ce roman est réussi, formidablement bien traité et d'une grande intensité.
Il ne faut pas craindre de suivre Benjamin car l'auteure ne tombe à aucun moment dans le sordide, bien au contraire, son style est noble et écrit avec beaucoup de retenue.
Ce qui m'aura impressionnée dans cette histoire, c'est tout le mécanisme tragique s’emboîtant parfaitement bien jusqu'à la dernière page.
Si bien ficelée que j'en reste sonnée.
Un texte parfois éprouvant, saisissant mais essentiel.
Une lecture qui ne s'oublie pas.
Un roman coup de poing !
A LIRE DE CETTE RENTRÉE LITTÉRAIRE.
Un roman sombre, mais lumineux à la fois…
Sombre par le sujet qu’il traite, l’enlèvement, la séquestration et le viol d’un gamin… Lumineux, par le message d’espoir, par la lutte que ce petit bout d’homme va mener contre « le gargouilleur » et contre lui-même…
Unpur renvoie à impur, mauvais, immoral, mais il renvoie aussi à pur, qui n’est pas souillé… Et c’est surtout ce sens-là qui se dégage. La souillure de l’homme, peut-elle contaminer cet enfant ? Peut-elle modifier sa pureté ? Plusieurs questions sont posées : comment peut-on survivre en subissant l’horreur ? Quel impact, notre éducation et notre enfance, peuvent avoir sur notre capacité à faire face aux pires horreurs ? L’amour, peut-il nous sauver ?
Chaque être humain a une capacité à encaisser les aléas de la vie. Le malheur n’est pas une destinée.
C’est ce qu’on nomme résilience… Cette capacité qu’ont certains enfants à triompher des différents traumatismes subis.
Avec gravité, mélancolie et détachement, l’auteure expose les faits, mais prête sa voix à Benjamin, Benjamin qui ne cessera de penser aux jours heureux, pour adoucir ses journées et subir. Il subit, se détache, se déconnecte, pour rejoindre Julienquejetaime et sa mère…
Le temps du bonheur est terminé, le temps de l’amour est fini, l’insouciance a laissé place à la peur, la honte…
En quelques pages, Isabelle Desquelles, use d’une plume concise, grave, mais sublime, pour décrire l’horreur. Une plume poétique, tout en sensibilité, pour dépeindre le tragique. Elle est d’une pudeur, qui rend hommage aux enfants, aux familles qui s’interrogent et ne font qu’attendre, avec le fol espoir d’un possible retour… Mais le retour n’est parfois pas possible…
C’est un témoignage rarement livré sur l’innocence perdue, sur la culpabilité d’avoir accepté de subir l’horreur ! Mais comment peut-il en être autrement, petit bout d’homme, du haut de ses 8 ans, ne peut que se résigner à subir… Pourtant, 50 ans plus tard, la honte est toujours présente, elle dévore, au point d’avoir détruit le peu d’innocence qu’il restait…
Comment accepter de vivre après l’horreur, comment accepter de voir du beau, alors que l’horreur colle à la peau…
Disons-le, clairement, peut-on vraiment garder son innocence, quand on a perdu cette petite flamme qui maintient notre innocence au creux de nos entrailles…
Benjaminquejetaime écorché vif, a pour seule compagnie la culpabilité, qui parfois fait plus de dégâts… Pourtant, il refuse son rôle de victime passive, et transforme sa souffrance en rage de vivre… Mais le passé le rattrape…
Le tragique côtoie la beauté avec une fulgurance déconcertante !
C’est le premier livre d’Isabelle Desquelle que je lis et ce ne sera certainement pas le dernier, tellement j’ai été bouleversée !
Julien et Benjamin sont jumeaux. Auprès d’une mère légèrement fantasque mais débordante d’amour ils vivent heureux jusqu’à ce qu’un prédateur fasse exploser ce trio solaire.
1976, alors qu’ils sont en vacances en Italie, Benjamin est enlevé. Il a huit ans. Il vivra cinq ans d’enfer avant d’échapper au monstre qui lui a volé son enfance.
Quarante ans après l’enlèvement, un procès s’ouvre, mais ce n’est pas celui du ravisseur. Celui qui est sur le banc des accusés, c’est Benjamin.
Âme sensible s’abstenir ! Ce roman est une plongée au plus profond de la noirceur humaine, une exploration incisive du mal. Il faut avoir le cœur bien accroché pour venir à bout de ce livre et pas seulement sur les cinq années que dure la captivité de Benjamin. Car ces années seront évidemment lourdes de conséquences pour l’enfant devenu adulte.
Les scènes s’enchaînent retraçant les quarante ans de vie de Benjamin, ses souffrances, les séquelles inévitables et son impossibilité à renouer avec sa vie passée.
Mais aucune trace chez Isabelle Desquelles d’une démonstration en force ou d’une quelconque provocation, tout dans l’écriture est fait avec sensibilité et une certaine retenue. Difficile en effet de ne pas s’embourber dans un sujet aussi puissant que celui-ci, et l’auteur y met ce qu’il faut de questionnements et d’humanité pour ne pas sombrer dans le sordide.
La lecture demeure éprouvante et rude, heureusement, pourrais-je dire, le livre ne fait qu’un peu plus de 220 pages. Mais quelle intensité !
Merci à #NetGalley et aux éditions Belfond pour l’envoi de ce roman d’Isabelle Desesquelles à l’étrange titre contracté, UnPur…
Un livre terrible qui nous raconte l’enlèvement, la séquestration et le viol d’un enfant.
Un titre qui contient tout : l’innocence et la pureté de l’enfance, la souillure, la culpabilité…
Des personnages particuliers dans leur gémellité, une mère fantasque et attachante… Un bonheur si intense et si fragile… Cette peur que tout parent garde au fond de lui…
Une mère exubérante, une « mère à débordement », dont l’enfant captif se souvient et idéalise sans doute…
Des jumeaux séparés mais toujours liés, hélas ! Une question lancinante qui nous taraude tout au long de la lecture et dont on sait que la réponse sera terrible, pire que tout ce qu’on aura pu imaginer. Il s’agit bien ici, comme l’a écrit Arthur Rimbaud dans Une saison en enfer, « de jouer de bons tours à la folie »…
Une temporalité étirée, volée, rendue, assumée… Quarante années…
Un procès où l’on juge la victime…
Des retrouvailles impossibles…
Une écriture coup de poing, sans filtre et pourtant parfois onirique et poétique.
Des formules dont je me souviendrai : « Benjaminquejetaime et Julienquejetaime ».
Le ravisseur décrit au travers du prisme du regard de l’enfant, ce « Gargouilleur » avec un G majuscule, le pédophile auquel nous voudrions aussi échapper et auquel la lecture nous confronte encore et encore…
Le pacte accepté de la fiction qui permet de dire, de mettre en mots une réalité indicible…
Je vais me souvenir longtemps de ce livre, comme du « fantôme d’un pauvre enfant » qui me hantera.
Une histoire d’emprise, dans tous les sens du mot.
#Rentreelitteraire2019 #NetGalleyFrance #UnPur
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