La Fabrication des chiens

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Date de parution 6 févr. 2020 | Archivage 26 févr. 2020

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Résumé

Une histoire de chiens, une histoire française.


« Un petit chien noir taché de fauve, au museau exagérément court et écrasé, si écrasé qu’il semblait faire pression sur l’orbite de ses yeux ronds au point de les éjecter, furetait entre les ourlets précieux, attendrissant et ridicule. Dans le cliquetis des verres, le choc des talons sur le marbre de la salle de bal, dans les notes épuisées de l’orchestre qui cisaillait en rythme depuis des heures entre les exclamations et les rires, cette étrange créature sembla soudain l’axe impérieux décrétant les orbites, l’astre autour duquel ce monde effectuait sa révolution sans s’en apercevoir. — Tout est là, reprit l’inconnu. Tout est dans la perfection de ce singulier animal. L’espoir d’un monde absolument nouveau. Absolument moderne. »


Paris, 1889. Au crépuscule de l’Exposition universelle, Louis Daumale, jeune apprenti journaliste au Figaro, part à la rencontre de son époque. Mais, très vite, une question l’obsède : d’où viennent ces nouveaux chiens que l’on voit aux bras des Parisiennes ? Dans un Paris célébrant les prodiges de la science comme de l’occultisme, Louis Daumale suit la piste de ces chiens fin de siècle et découvre, derrière la joyeuse célébration du progrès, l’esquisse d’un avenir inquiétant, pour les chiens comme pour les hommes.


Agnès Michaux est écrivaine et traductrice. Elle est notamment l’autrice, chez Belfond, de Codex Botticelli (2015), Journée exceptionnelle du déclin de Samuel Cramer (2016) et Système (2017). Après Roman noir (éditions Joëlle Losfeld, 2018), La Fabrication des chiens, 1889 est son douzième roman.

Une histoire de chiens, une histoire française.


« Un petit chien noir taché de fauve, au museau exagérément court et écrasé, si écrasé qu’il semblait faire pression sur l’orbite de ses yeux ronds au...


Formats disponibles

FORMAT Grand Format
ISBN 9782714479617
PRIX 20,00 € (EUR)

Chroniques partagées sur la page du titre

Cette lecture a été une très bonne surprise, c’est dépaysant même si on reste à Paris c’est un voyage dans le temps rendu possible grâce à un très beau décor, une belle atmosphère plantée par un style détaillé que je découvre et que j’ai adoré, moi qui ne lis pas beaucoup (pas assez ?) d’auteurs français.
Louis Daumale vit son rêve, il arrive de sa campagne tout frais pour être journaliste au Figaro. On est en 1889, époque durant laquelle on cherche l’innovation avec l’exposition universelle en vedette. Louis participe aux diners, mondanités, croise les collaborateurs du Figaro : Maupassant, Zola, il échange avec Gilles de la Tourette, se lie avec une courtisane.
Un style très riche que j'aime beaucoup. Les mots, les adjectifs se bousculent, ça grouille, les scènes et les dialogues défilent à un rythme effréné. Louis est dans une sorte d’euphorie générale de par ses rencontres, son emploi du temps, ses échanges, ses découvertes.
L'auteure réussit à planter un très beaux décor avec les dîners et les multiples rencontres et conversations avec les artistes, les féministes et même la concierge de Louis.
Et au cours de son rêve, le regard de Louis est attiré par toute l’attention que porte les femmes du monde à leur petit chien. Une découverte fait tout basculer. L’effervescence laisse place à la désillusion. Après ce beau tableau, il découvre l'horreur, l'expérimentation sur les chiens, les transformations, l’inhumain au nom du progrès.

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Amoureuse de nos amis à quatre pattes, j’ai été tout de suite intriguée par le titre du nouveau roman d’Agnès Michaud. Il est vrai que je m’étais jamais posée la question, comment les races de chiens ont été créée ? Pour le découvrir, nous voilà plongés dans la fin du XIXème siècle parisien en compagnie d’un jeune narrateur, Louis Daumale, tout jeune journaliste junior au Figaro. Natif de la campagne, il a tout de même eu l’appui du comte de V. afin de recevoir une éducation lettrée et de s’introduire au sein de la plèbe scientifique et littéraire de la capitale. Ambitieux et intelligent, il compte bien rencontrer les plus grands esprits de son siècle et faire partie de ce monde qui lui était alors étranger.

Entre ses amitiés avec le docteur Mangelle expérimentant sur les chiens ou avec Huysmans, écrivain pessimiste face son époque, et les repas et interviews en compagnie de scientifiques comme le docteur Charcot ou de la Tourette et de littéraires avec Zola ou encore Maupassant, Louis a tout à disposition afin de comprendre les règles de cette société tournée principalement vers le progrès en pleine Exposition universelle. Et il comprend qu’une vive opposition confrontent la forte progression scientifique et les mystères inexplicables de la vie. Les esprits expérimentent, s’interrogent, exposent leurs théories et leurs conclusions afin d’être celui qui révolutionnera la science. Et il y a ceux, nostalgiques d’un temps qui n’est déjà plus, qui ne veulent être présents lors de ces futures transformations qui revolutionnera dans le monde.

Alors, il n’est pas tout à fait question de chiens – même s’ils prennent tout de même une place importante dans le récit – mais principalement d’interrogations fondamentales dans ce siècle qui se termine, d’interrogations qui restent toutefois intemporelles. Quelle est la place de l’homme en ce monde ? La science peut-elle tout se permettre, jusqu’à jouer avec la vie, au nom du progrès ? La noblesse du discours laisse alors place à la barbarie des actes et Louis Daumale, jeune spectateur, est de plus en plus assailli par sa conscience et par sa nature profonde. Est-il réellement fait pour cette vie parisienne, perpétuellement en mouvement, qui ne laisse de chance ni aux faibles ni aux décadents ? Lui qui est finalement un mélange entre ce qu’il a voulu fuir et ce qu’il embrasse entièrement depuis son arrivée au journal, arrivera-t-il à se trouver, à se découvrir alors que ce siècle de transformation et d’urbanisation laisse bientôt place à un nouveau dans lequel les hypothèses sont infinies ?

Agnès Michaud dépeint le tableau complexe et vaste du XIXème siècle français entre littérature et sciences, entre croyances et expérimentations. On peut alors s’impatienter de voir les chiens être mis au premier plan de ce récit, toutefois on comprend rapidement que lorsqu’il est question du chien, il est aussi question de l’homme et que ces deux êtres sont unis d’un lien indéfectible. Avec le style aussi riche et soutenu de l’auteure, il vaut mieux rester concentré lors de cette lecture qui nous promet une véritable exploration de cette époque dans ce qu’elle a de plus ambitieuse, imaginative, mais aussi déviante. L’homme reste persuadé d’être l’être le plus important du monde et il ne recule devant rien pour appuyer ses dires et montrer à ses pairs qu’il a raison.

Dès les premières pages, j’ai été envoûtée par cette écriture travaillée et qui sait où elle va, avec nombre de détails, et avec finesse et intelligence. Je savais déjà à ce moment-là que ça ne serait pas ma dernière lecture de l’auteure tellement sa plume m’a impressionné et m’a fait temporellement voyager. Louis Daumale est un narrateur idéal pour découvrir à travers ses yeux ce monde d’artifices et pour suivre l’évolution d’un jeune homme au sein de ce mélange des deux mondes entre ses fréquentations élitistes et son chez-lui sobre qui va de pair avec son idylle singulière avec Suzanne. Agnès Michaux nous met constamment face au paradoxal mélange humain entre le beau et le distingué, et le caché et le barbare. Merci beaucoup à NetGalley et à Belfond pour cette lecture.

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