La Race des orphelins
RENTREE LITTERAIRE 2020
par Oscar Lalo
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Date de parution 20 août 2020 | Archivage 23 sept. 2020
Belfond | Pointillés
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Résumé
Je m’appelle Hildegard Müller. Ceci est mon journal.
Le Troisième Reich m’a enfantée. Je suis une oubliée de l’histoire.
La seule race que les SS aient créée, c’est la race des orphelins.
Qui est Hildegard Müller ? Le jour où il la rencontre, l’homme engagé pour écrire son histoire apprend qu’elle a 76 ans, qu’elle sait à peine lire, à peine écrire. Qu’elle ne connaît rien de ses parents, ne se souvient plus guère de son enfance. Il comprend que sa vie est irracontable mais vraie. Pourtant, Hildegard Müller est loin d’être amnésique. Elle est simplement coupable d’être née en 1943, de géniteurs inconnus mais bons aryens, dans un Lebensborn, ces pouponnières imaginées par le Troisième Reich pour multiplier la «race supérieure».
Hildegard Müller devait être la gloire de l’humanité elle en est devenue la lie, et toutes les preuves de sa conception sont parties en fumée avant la Libération, sur ordre d’Himmler.
J’ai besoin, avant de mourir, de dire à mes enfants d’où ils viennent, même s’ils viennent de nulle part.
Oscar Lalo poursuit son hommage à la mémoire gênante, ignorée, insultée parfois, toujours inaccessible. Et nous plonge dans la solitude et la clandestinité d’un des secrets les mieux gardés de la Seconde Guerre mondiale.
OSCAR LALO a passé sa vie à écrire : des plaidoiries, des cours de droit, des chansons, des scenarii. Il vit à présent en Suisse où il se consacre à l’écriture. Après Les Contes défaits (Belfond, 2016), La Race des orphelins est son deuxième roman.
« Il n’y a aucun pathos dans ce roman mais beaucoup d’enseignements et une grande charge émotionnelle. Ce livre est aussi une mise en garde pour l’avenir. » Céline, librairie Trarieux - Tulle
« Un livre choc, qui bouleverse, remue, met au jour des vérités presque insoutenables... mais avec une retenue prodigieuse et une écriture qui touche au plus profond de l’âme. » Florence, Librairie Port Maria – Quiberon
« Glaçant. Poignant. Percutant. » Bernadette de Labarthe, La Procure – Rouen
« Oscar Lalo confirme son talent d’écrivain en signant un roman d’une grande humanité et d’une grande force sur un sujet méconnu de la seconde guerre mondiale. Avec pudeur et justesse, il nous raconte l’histoire poignante d’une femme amputée de son identité mais avec un héritage si lourd. Un roman remarquable dans sa construction, dans son originalité et son intelligence. La puissance et la beauté de ce texte nous emportent et nous marquent. »» Françoise Gaucher, Librairie Le coin des livres – Davézieux
« Entre cris et chuchotements, afin de ne pas vaciller complètement, ce journal littéraire est la tentative magnifique et ultime d'accéder à son identité, à son intégrité avant que la déraison emporte de nouveau les hommes. » Betty Duval_Hubert, librairie La Buissonnière – Yvetot
A propos des Contes défaits :
« Pour son premier roman, Oscar Lalo prend le ton de l’autofiction poétique. On rit d’abord aux mots trouvés. Dans une langue aussi précise qu’inventive, Oscar Lalo compose toute une palette d’humiliations. » Éric Loret, Le Monde des livres
« De quoi devenir instantanément adulte ou demeurer indéfiniment enfant. Et, pour le lecteur, rester sans voix. » Marianne Payot, L’Express
« Un style original, bousculé et bousculant. Et l’on est heureux, ensuite, d’avoir poursuivi cette lecture riche, et profonde. Et utile. » Jean-Claude Vantroyen, Le Soir
Je m’appelle Hildegard Müller. Ceci est mon journal.
Le Troisième Reich m’a enfantée. Je suis une oubliée de l’histoire.
La seule race que les SS aient créée, c’est la race des orphelins.
Qui est...
Formats disponibles
FORMAT | Grand Format |
ISBN | 9782714493484 |
PRIX | 18,00 € (EUR) |
Chroniques partagées sur la page du titre
HIdegarde Muller est une femme âgée de 76 ans décide à l aide d un scribe d' écrire d'enquêter sur ses origines car elle n a jamais connu ses parents car elle est la victime du plan Leibensborn instauré par Himmler…
A travers son témoignage bouleversant on retrace toute la mise en œuvre de ce programme qui visait à créer une race pure mais qui n a abouti à ne faire qu'une race d' orphelins ….
Un de mes coups de coeur de cette future rentrée littéraire.
Très beau roman sur les orphelins des lebensborn, et surtout la manière dont on grandi dans un monde ou personne ne veut de nous...
Boulversant !
Certains livres nous attirent comme des aimants, sans que l’on sache pourquoi.
Certains livres font sens et sont le catalyseur de la douleur pour y mettre un baume qui pourrait l’adoucir.
Certains auteurs ont le talent de savoir utiliser les mots pour parler des maux. Il ne suffit pas de savoir parler des maux. Le plus important étant d’utiliser les mots justes.
Oscar Lalo, accompagne son personnage à travers sa renaissance. Elle est née la première fois dans un Lebensborn, la deuxième fois, elle naît quand elle commence à parler de sa douleur. Il n’y a pas pire douleur que de ne pas savoir d’où l’on vient. Être rejeté est une chose, mais connaître ses racines est le fondement, le socle sur lequel nous nous construisons. Sans cette base, les fondements manquent de stabilité. Comment construire sur des bases instables sa vie, une vie de famille. Comment aimer l’autre, quand on ne s’aime pas ?
Être née dans un Lebensborn est la croix gammée que Hildegarde a portée toute sa vie.
À travers le récit que pose le scribe, les langues se délient et posent la douleur de ne pas être reconnue. La souffrance de l’annihilation de son identité, doublée de l’évitement du sujet, ne peut aider un enfant à grandir.
L’accompagnement vers une acceptation, vers la reconnaissance de l’état de victime permet d’avancer et de se construire. J’ai été très touchée par Hildegarde qui s’est sentie coupable toute sa vie d’être née dans un Lebensborn. Oscar Lalo, se met en retrait pour lui laisser la place, pour lui laisser la parole, mais surtout lui laisse la possibilité de poser enfin son fardeau. La culpabilité qu’elle porte en elle pèse près de 6 millions de personnes tuées. Sa culpabilité pèse, car elle est vivante, et eux sont morts. Elle est vivante et morte à la fois, elle marche à la lisière de sa vie, qu’elle n’aura pu vivre pleinement, car elle est la face visible et encore vivante du nazisme.
Les mots comme des coups de scalpel qui permettent de retirer cette carapace dont s’est recouverte Hildegarde. Les mots claquent comme un fouet, comme une balle. Les mots étouffent Hildegarde qui les crachent pour vomir sa haine de ce qu’elle est. Elle est le visible de l’invisible qui plane sur 70 ans d’Histoire. Elle voudrait être invisible, mais elle crie sa rage.
C’est un livre court, très court dont les mots sont habilement alignés, grâce à une plume incisive qui claque pour éveiller notre conscience sur un sujet très peu évoqué. Un sujet qui démontre l’impossibilité de reconnaître l’enfant victime du côté oppresseur.
Des mots qui touchent, qui évoquent avec retenue, avec respect, avec poésie parfois pour mettre de la musicalité sur l’horreur.
Hildegarde a été oubliée par l’Histoire et grâce aux mots, elle trouve une sérénité. Le scribe s’efface, la guide, c’est une thérapie par les mots, par la littérature. C’est un médicament sans ordonnance qui permet d’entendre la voix de la victime qui est l’enfant.
C’est l’enfant en Hildegarde qui parle, c’est l’enfant qui souffre et c’est Oscar Lalo qui lui donne la parole.
La forme du roman est atypique, puisque chaque page évoque une idée ou un sentiment. Loin du roman-fleuve qui pourrait déliter les sentiments, ici chaque page raisonne et fait sens. Chaque page réconcilie l’enfant avec l’adulte, chaque page est un pas vers l’acceptation, vers la délivrance.
Un livre choc sur un élément méconnu de la seconde guerre mondiale.
Chaque chapitre est court mais le choix des mots est percutant. Cette vieille dame essaye de retrouver un peu ses origines. Elle n'a pas d'existence car pas de parents : tout était programmé, calibré dans ces lebensborns . Les bébés conçus étaient ou conformes aux critères ou non, et dans ce dernier cas ils étaient éliminés ou destinés à des expériences médicales.
Au travers de ce récit, j'ai découvert ces lieux et le programme établi par les hauts dignitaires pour créer une race parfaite. Toutes les personnes liées à ce programme et les horreurs qui ont suivi, n'ont lors des procès pas eu d'ennui.....les victimes sont tous ces jeunes enfants qui n'ont rien demandé, sont sans origine et ont du vivre avec cette situation.
Un livre indispensable. Pour ne jamais oublier l HISTOIRE.
Mettre des mots sur les maux.
Naître de l horreur et ne jamais trouver sa place...
Tenter de naître pour de vrai, dans le dire et la lumière.
Ce livre met des frissons.
La seconde guerre mondiale est une période de l'histoire qui m'intéresse particulièrement. J'ai lu de nombreux romans sur cette période de l'histoire, du point de vue de la France, de la Russie, de la Pologne, de la Lituanie. Je ne connaissais pas le Lebensborn. Alors forcément ça a été une lecture intéressante, mais surtout une lecture coup de poing. C'est un témoignage poignant plein de douleur. Car Hildegard ne connait pas ses racines. Et c'est un fardeau lourd à porter. Les chapitres sont très courts. Le livre en lui même est court aussi mais tout est dit. Les phrases sont percutantes et la construction de ce livre est très originale. @oscarlaloauteur a su utiliser les mots pour parler des maux.
Tout d'abord, merci à Net Galley de me permettre d'avoir lu ce livre.
Je suis encore sous le choc de ce magnifique roman (?) autobiographie d'une enfant née dans un des monstrueux lebensborn (fontaine de vie) du IIIème reich, celui qui devait durer mille ans.
L'écriture est magnifique, les mots, les phrases, le sens de celles-ci vous brisent le coeur. Je m'étais déjà intéressée aux Lebensborn : il y en avait 1 en France et je connaissais leurs toxicité, mais entre la théorie et un cas concret, c'est un virage et une plongée dans l'horreur qui résonne encore chez moi.
Cette enfant ne sait pas bien parler, ni écrire et elle embauche un scribe très cultivé pour raconter son histoire ou plutôt son absence d'histoire. Car les enfants des Lebensborn sont niés, les archives ont été soigneusement brûlées par les fidèles d'Hitler et ils ne savent pas qui sont leurs parents, juste qu'ils ont été conçus pour incarner une perfection : blond, yeux bleus, taille élevée, force, une vitrine pour l'homme qui envoya des millions d'humains dans les camps, sur les champs de bataille et qui avait besoin de renouveler le cheptel pour continuer son combat.
Lisez ce livre pour que les enfants des Lebensborn ne soient pas éradiqués de l'histoire de l'Allemagne, comme un caillou gênant dans une chaussure. Pour que leurs mémoires ne soient pas effacées. Ils sont des victimes de la oolitique du Reich, des victimes enlevés à leurs parents, souvent victimes d'expériences si pas assez conformes, des objets entre les mains de savants fous, comme leurs mères. Ces enfants ne sont pas coupables et doivent pouvoir s'exprimer, dire l'horreur dont ils ne sont pas responsables. Ils ont comme tous les survivants, besoin de temps, d'amour et de respect pour continuer à vivre malgré le passé ou son absence. Lisez ce livre.
Voici un roman atypique par son thème, sa présentation et son style d’écriture !
Hildegard Müller (est-ce seulement son vrai nom ?) nous y raconte son histoire, sa quête d’identité, ou plutôt d’existence.
Ne sachant ni lire, ni écrire, elle se confie à un scribe qui va retranscrire ses paroles à travers ce livre, et l’aider dans sa recherche.
Née en pleine seconde guerre mondiale, Hildegard n’a jamais connu ses parents. C’est une orpheline. Mais pas une orpheline au sens classique du terme ! Non ! En réalité, elle est issue d’un camp Lebensborn : un endroit où sont regroupés des bébés volés ou conçus sur ordre du IIIe Reich, en vue de créer une race parfaite de nourrissons aryens…
Quand on se plonge dans ce livre, on est pris à la gorge ! On sent toute la détresse de cette orpheline issue de la folie nazie qui, à plus de 70 ans, est en quête, encore et toujours, d’une identité, son identité et d’un sens à sa vie.
Elle évoque toute la souffrance de ne pas connaître ses origines, d’avoir toujours été rejetée de tous, car considérée comme une enfant de la honte. Elle se revendique, à juste titre, comme une victime de la guerre et du nazisme.
Les émotions que ressent Hildegard semblent tellement réelles et fortes, que l’on pourrait croire être face à un récit autobiographique, alors qu’il n’en n’est rien.
L’auteur nous livre un roman extrêmement riche, aussi bien d’un point de vue narratif qu’historique.
Les chapitres sont courts, tout comme les phrases qu’ils contiennent. Le style est incisif, brut et percutant. Des jeux de mots ponctuent le tout et rendent le récit encore plus glaçant.
J’ai vraiment frôlé le coup de cœur. Il y a juste eu, sur la fin, quelques redondances dans certaines paroles, à mon goût.
En tout cas, je vous encourage chaudement à découvrir ce livre qui, je n’en doute pas, saura vous surprendre et vous émouvoir !
Hildegard Müller a été conçue dans un Lebensborn : une « maternité » où l’on choisissait les parents sur catalogue, pour qu’ils soient des Aryens, les plus purs possible : un père SS, une mère qui répond aux critères, choisie de préférence dans les pays nordiques, notamment la Norvège qui se rapproche le plus de la race pure comme la concevait la folie nazie, construite sur des légendes… On mesurait les parents sous toutes les formes, taille, la hauteur des pommettes (pour éviter toute possibilité de contamination par les Slaves !), la hauteur des oreilles, le nez… il fallait que ces bébés soient parfaits, blonds aux yeux bleus…
Une fois le couple sélectionné, on surveillait (?) la grossesse, et on regardait si le bébé était conforme aux espérances, sinon, sélection oblige, on les tuait. Les nazis n’étaient pas à une élimination près… après on les séparait de leur mère très vite pour les élever selon les principes mis au point par Himmler (où a-t-il eu son diplôme de médecin ?), la préparation du plat protéiné en question et le moins possible de contact physique, pas de scolarité… Les nazis s’occupaient mieux de la pâtée et de la santé de leurs chiens…
Hildegard décide à soixante-seize ans d’écrire son histoire. Elle a réussi à survivre, à se marier avec Olaf, issu comme elle d’un Lebensborn et avoir des enfants mais comme elle sait à peine lire et écrire, elle se confie à un scribe pour retranscrire ce qu’elle ressent.
Après avoir regroupé tous les enfants nés de cette ignominie, sans le centre principal situé en Allemagne, les nazis ont brûlé toutes les archives concernant le projet Lenbensborn, avant de vider les lieux, laissant les enfants, le plus souvent des nourrissons, sans soins, en ayant emporté avec eux les réserves alimentaires. Quand les Américains sont arrivés ils ont trouvé les restes de l’autodafé…
Comment se construire, car il ne s’agit même pas de reconstruction ici, quand on vous découvre âgée de dix-huit mois, ne pouvant pas s’exprimer, se faire entendre (le problème de la langue mais aussi l’absence de soins qui rend mutique), quand on sait seulement que sa mère est Norvégienne et le père illustre inconnu, quand on ne sait même pas s’il s’agit seulement d’un acte charnel sur commande, ou si cela a été encore pire.
Hildegard dit, elle-même, que « sa vie est un cadenas sans combinaison ».
J’ai appris en lisant ce livre qu’il existait des Lebensborn non seulement en Allemagne mais partout où les nazis ont sévi et notamment qu’il y en avait un en France, et un en Belgique.
« Le projet Lebensborn date de 1935. Le sombre projet de remplacer la race inférieure par la race supérieure. La seule race que les SS aient créée est la race des orphelins. »
J’ai bien aimé le cheminement d’Hildegard, la manière ironique dont elle parle de ses bourreaux, des atrocités nazies, ou quand elle compare son récit au journal d’Anne Franck, même si cela m’a dérangée au début, ainsi que la manière dont ces enfants ont été ignorés ou presque car ils représentaient la folie nazie, alors qu’ils n’y étaient pour rien. Aidée de son scribe, comme elle l’appelle, qui lui apporte des documents administratifs, ou des livres, des romans qu’il lui fait découvrir, elle va suivre sa quête, tentée de retrouver les traces de sa mère, savoir si elle était vraiment Norvégienne, alors que son époux préfère rester en dehors.
Une image forte : ces enfants se sont retrouvés dans un couvent qui accueillaient aussi des enfants plus âgés qui avaient survécu à l’enfer des camps et perdu toute leur famille, et ce sont eux qui s’occupaient de ces bébés Lebensborn, leur donnaient le biberon…
J’ai bien aimé la construction du récit que nous livre Oscar Lalo, des petits chapitres, avec parfois des phrases qui se répètent, mais pas tout à fait à l’identique, comme si Hildegard cherchait le mot le plus approprié, la nuance, elle qui nous dit qu’elle sait à peine lire et écrire, qu’elle a appris avec ses enfants.
Un grand merci à NetGalley et aux éditions Belfond qui m’ont permis de découvrir ce livre ainsi que son auteur.
#LaRacedesorphelins #NetGalleyFrance
Elle s’appelle Hildegard Müller et elle a soixante-seize ans. Enfant du Lebensborn Programm, orpheline sacrifiée à la volonté de l’Allemagne nazie de créer une race supérieure. A la fin de la guerre en 1945, elle a dix-huit mois. Sa mère ? Peut-être une norvégienne. Son père ? Probablement un SS. Son identité ? Totalement inconnue. Niée, oubliée, détruite avec toutes les notes et les archives de ces lieux destinés à élever les enfants du futur d’une Allemagne régnant sur le monde. Son nom est-il seulement son nom ?
Comment raconter l’histoire d’une personne qui ne sait pas d’où elle vient, qui elle est, qui n’a aucun souvenir de son enfance, qui s’est construite sur du vide. Le vide abyssal d’un programme fou qu’on a ensuite voulu oublier et les enfants qui en étaient issus avec.
C’est le tour de force d’Oscar Lalo qui sait nous rendre palpable à la fois l’extrême détresse de cette femme et l’incommensurable horreur de ce qui a été vécu.
Et Hildegard s’interroge : peut-elle établir un parallèle entre son histoire et ce qu’ont traversé des milliers d’enfants juifs, déportés et tués ? N’avoir aucun souvenir ni aucune idée de qui sont ses parents, avoir été totalement occultée par l’histoire et le pays qui l’a fait naître sont-ils préférables aux souvenir atroces que d’autres enfants ont rapporté de ces années de guerre ? Comment se construire et tout simplement être dans un monde qui vous refuse toute légitimité et toute existence réelle ? Comment vivre avec ce sentiment de culpabilité et d’illégitimité qui ne vous quitte jamais ?
Si je connaissais l’existence de ses pouponnières (je ne savais pas par contre qu’il y en avait eu une en France), je n’avais jamais réfléchi aux conséquences que cela pouvait avoir eu sur les enfants qui y avait été élevés. Car ils ont été privés non seulement de leurs parents mais aussi de chaleur humaine et d’identité propre pour finir par être totalement rejetés. Dans le cas d’Hildegard même la plus élémentaire éducation ne lui a pas été donnée : elle sait à peine lire et écrire. Et que dire de leur sortie de ces lieux ? Ballotée d’orphelinats en familles d’accueil, Hildegard a été condamnée et rejetée à cause de ses origines. Comme si une enfant de dix-huit mois portait dans ses gènes à la fois le germe nazi et la honte qu’elle pouvait représenter.
En chapitres brefs qui sont autant de pensées, Hildegard nous conte son histoire grâce à celui qu’elle nomme son scribe et qui l’aide à transcrire ses pensées et à rechercher les traces de son existence. Car même si elle a construit un foyer, eu des enfants, elle reste cette orpheline victime de la folie la plus effrayante. Pour tous ces enfants ignorés et broyés par une machine implacable ce livre est un récit indispensable, un éclairage et un travail de mémoire nécessaires et un hommage vibrant pour dévoiler ce terrible secret.
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