Je pourrais vous dire que "Histoire du fils" est un roman sur les secrets de famille, entre la campagne et la ville, entre l'Auvergne et Paris, entre un fils et sa mère, entre un homme et sa famille... Mais vous pourriez penser que c'est un énième roman de terroir, un peu banal, et je ne rendrais pas justice à cette histoire, qui est bien plus que tout cela.
Lire un roman de Marie-Hélène Lafon, c'est laisser entrer en soi la petite musique de son écriture précise, fluide, facile et pourtant si travaillée, si juste. Marie-Hélène Lafon raconte de l'intérieur un monde qu'elle connait bien, et n'en finit plus, pour mon (notre) plus grand plaisir, de creuser le sillon, la faille, le ravin qui fragilise celles et ceux qui changent de classe sociale. Les trans-classes, jamais à l'aise d'un côté ni de l'autre, étrangers à la ville et à la campagne, qu'ils aiment pareillement, étrangers dans leur propre famille qui les aime et ne les comprend plus vraiment.
A l'histoire d'André s'ajoute le secret du père, dont on va remonter le fil au gré des chapitres, en désordre, passant d'une époque et d'un protagoniste à l'autre (c'est peut-être le seul bémol que je mettrais à mon appréciation). Le secret de ce père, longtemps gardé de part la seule volonté farouche de Gabrielle, sa mère, André va le porter tout au long de sa vie, malgré tout l'amour dont il est entouré.
Ah ! que ce trop court roman est beau ! Je l'aime d'amour et j'attends avec impatience sa sortie pour pouvoir le promouvoir auprès des usagers de la bibliothèque : c'est mon "coup de cœur" de sortie de confinement !
Merci à l'éditeur et à NetGalley pour cette lecture en avant-première.