Fête et défaites

Si je devais décrire ce roman en un mot je dirais original. Et atypique. Oui ça fait deux mots, mais c’est compliqué d’en citer qu’un. On se retrouve face à plusieurs premières pages et c’est ce qui fait toute la complexité du roman. Vous vous demandez ce que ça signifie, je vais tenter de vous l’expliquer.

Ca m’intriguait mais je ne savais pas à quoi m’attendre. Je m’imaginais plusieurs romans dont on avait piqué la première page et je me demandais comment on allait créer une histoire compréhensible à partir de là. C’était pas ça. Pas vraiment. Disons plutôt que l’auteur n’a écrit que des premières pages de sa propre histoire : celle de Camille et Laurent jeune couple sur le point de se pacser.

Nous n’avons qu’un verso à chaque fois, et j’ai adoré ces changements de typographie, qui nous indiquent qu’on passe d’une action à une autre, d’un personnage à un autre… Si vous pensez qu’on ne comprend rien, c’est faux ! Car si les pages s’arrêtent d’un coup, il y a toujours ce lien avec la suite. Et j’ai adoré ! On nous laisse des points de suspension, comblés par une autre histoire qui n’a pourtant rien à voir avec la précédente, si ce n’est que chaque moment se déroule pendant le pacs.

Lors de ma lecture, j’ai eu l’impression de me retrouver en plein vaudeville, on saute d’une situation à l’autre, passant du coq à l’âne. Situations cocasses, embrouilles, tromperies, amours, amitiés : tout y passe ! On peut penser qu’on loupe des morceaux mais est-ce vraiment le cas ?! Même si on n’a pas toutes les réponses, on comprend le principal. La fête se déroule sous nos yeux et on assiste aux éléments les plus importants avant de…

Tourner la page m’a plu ! J’étais dans l’ambiance, plongée dans ce pacs qui ressemble drôlement à un mariage, dont on ne connaît pas tous les invités. Comme un oiseau qui picore par la, puis par ici. Antoine Cristau signe là un premier roman très original qui séduit par sa construction atypique et j’ai beaucoup aimé, même si j’avoue que la fin m’a un peu laissée sur ma faim.