Neuf mois, neuf jours

Comment ne pas être touchés par l'histoire bouleversante d'Anna et Wissem? Il n'y a sans doute pire douleur que de perdre un enfant, surtout lorsqu'on en a eu depuis le départ le terrible pressentiment.
Pauline Lavaud exprime avec simplicité et délicatesse les doutes, le sentiment de culpabilité, la détresse, l'impuissance, et l'amour, au dessus de tout. Elle rend aussi un bel hommage à ceux qui se battent pour aider les parents, avec des moyens restreints et constamment remis en cause par les pouvoirs publics, en dépit de leur importance cruciale.
Sur un sujet aussi poignant que le deuil périnatal, j'aurais aimé trouver un peu plus de profondeur, un récit peut-être parfois un peu moins factuel, et sans doute plus réaliste dans la douleur de ce vécu dans un environnement plus large qu'un cercle restreint d'amis compréhensifs, et qu'un service spécialisé.
Malgré le style agréable de l'auteur - si tant est qu'un tel sujet puisse être agréable... - j'ai eu le sentiment qu'on ne faisait que survoler un sujet qui aurait pu bénéficier d'une approche plus approfondie... Mais après tout, il ne s'agit que d'un roman, et en tant que tel, il permet d'aborder efficacement un thème difficile, sans pathos ni fausse pudeur.