Widjigo

Je viens de finir l’écoute de Widjigo d’Estelle Faye et waouh quel beau livre, un vrai coup de cœur.
La lecture est réalisée par l’autrice, et sa voix colle parfaitement au texte ce qui rend l’écoute vraiment agréable.
Dès les premières pages, j’ai été embarqué dans le récit, mais j’ai du mal à trouver les mots justes pour vous dire à quel point j'ai aimé ce livre. J’ai souvent ce problème avec mes coups de cœur.

Ce que je peux vous dire c’est que tout m'a plu.
L’ambiance sombre, pesante et terrifiante, qui nous emmène au cœur d’une nature sauvage et hostile.
Les personnages complexes et ambigus, qui luttent pour leur survie et qui ont du mal à savoir qui parmi eux s'en prend aux autres et surtout pourquoi.
Les légendes amérindiennes, qui nous font frissonner.
Le dénouement renversant, que je n’ai pas vu venir.
Et surtout, la très belle plume de l’autrice, captivante, immersive et dont les descriptions nous amènent immédiatement au bout du monde.

Ce livre est mon premier de l’autrice, et certainement pas le dernier.

Je remercie NetGalleyFrance et Audiolib pour ce merveilleux moment de lecture.

Avec widjigo nous plongeons dans une lecture intense qui m'a rappelée le fameux Terreur de Dan Simmons. Même huis clos à ciel ouvert dans le froid, même errance d'un petit groupe de survivants? acharné à trouver de quoi survivre et se protéger, et même mystérieuse menace qui surgit d'on ne sait où et pour on ne sait quelle raison. Ici le widjigo, là une probable créature inconnue.
Et même plaisir de lecture (ou d'écoute) à suivre les aventures de ces malheureux, à chercher à comprendre, à imaginer la menace !
Mais Estelle Fay ne se contente pas d'une narration complexe et tendue, elle construit une intrigue faite d'aller-retours fréquents qui brouillent les pistes, ses personnages révèlent leurs failles, leurs secrets, au fur et à mesure que la nature les assimile, les laissant affamés, inquiets, délirants et toujours plus méfiants les uns envers les autres.
La grande histoire se mélange aux péripéties des trajets individuels. Que ce ce soit pendant la Révolution ou durant les expéditions depuis la Bretagne vers Terre-Neuve, les personnages ne sont pas traités de la même façon selon qu'ils sont nobles, manants, hommes, femmes, religieux, sang-mêlés. C'est aussi un morceau d'humanité qui est étudié à la loupe durant sept heures d'écoute, rendant chaque personnage plus épais, pour un final assez stupéfiant.
Une écoute particulièrement prenante que je recommande vivement et pour laquelle je remercie NetGalley et Audiolib.

Amatrices de livres audio, nous avons sauté sur celui-ci quand il a été posté sur Netgalley puisqu'il fait aussi partie des 25 sélectionnés du PLIB pour lequel nous sommes toutes les deux jurées. Ce roman se déroule en deux temps. D'un côté, en 1793 dans la manoir de Justinien de Salers, de l'autre dans ses souvenirs à Terre-Neuve. En effet, le lieutenant Jean-Verdier venu l'arrêter se voit proposer un marché assez singulier : s'il écoute le récit du noble, alors celui-ci le suivra sans rechigner. Les passages au "présent" donc avec Jean et Justinien sont assez rares, mais apportent des coupures bienvenues pour remettre le récit sur le rail.

Le reste du roman se déroule donc à Terre-Neuve où Justinien et ses comparses se sont échoués après le naufrage de leur navire. Là, commencera un périple à l'atmosphère lourde, pesante et oppressante. En effet, les morts s'enchaînent parmi les rescapés qui errent sans fin sur l'île, dans le froid et souvent la pluie. Les personnages sont tous des antihéros, un parti pris nécessaire pour ce genre de récit et terriblement bien fait ! Mais du coup, cela empêche un peu l'empathie pour ces rescapés. On reste finalement assez indifférentes aux destins des autres personnages.

Malgré quelques bémols de rythme et de manque d'attachement aux personnages, nous aurions sans doute plus apprécié ce livre en lecture classique. En effet, la version audio ici ne l'a pas fait pour nous. Lire en audio en général, c'est se laisser emporter par le narrateur dans l'histoire pendant qu'on fait d'autres choses (conduire, cuisinier...) or ici, on sent que l'autrice n'est pas une professionnelle dans ce domaine ce qui a entaché le plaisir de la découverte. En effet, il y avait des problèmes de rythme, de tension, (de rhume ?) ce qui nous forçait à être encore plus attentive pour bien suivre le récit.

La fin et son rebondissement inattendu dynamise le récit et apporte un nouvel éclairage. Malheureusement, cela apporte également beaucoup de questions, notamment sur la cohérence du récit. Vu sous un prisme différent, la question se pose de la pertinence de ces souvenirs. Malgré tout, il faut noter que le récit est porté par une belle plume à tendance poétique que nous avons apprécié à défaut d'avoir plongé dans l'histoire du Widjigo.

1793, un jeune lieutenant de la République vient capturer un noble. Celui-ci accepte de le suivre mais veut d’abord lui raconter son histoire, un sombre périple sur l’île de Terre-Neuve qui a bouleversé sa vie. Sorte de thriller fantastique et horrifique, Widjigo est clairement un livre à part.

J’ai mis quelques chapitres à entrer dans l’histoire, plutôt perplexe au début, je n’arrivais pas à comprendre où l’autrice voulait en venir. Si cela vous arrive ne prenez pas peur et persistez !
Une fois cette introduction passée j’ai été conquise par cette ambiance sombre et pesante de Terre-Neuve.

Je n’ai pas du tout vu venir cette fin et les révélations, j’ai lu que certains lecteurs les ont trouvées invraisemblables mais de mon côté je les ai trouvées cohérentes par rapport à l’histoire. Il faut accepter l’idée qu’il s’agit de fantastique et si c’est le cas on embarque et on se régale !
J’ai adoré me faire (complètement !) avoir.

Les personnages sont réussis, j’ai aimé les suivre. Entre horreur, mort, peur et monstres, ils vont devoir survivre et on ne peut s’empêcher de se demander lesquels resteront jusqu’à la fin…

La plume est particulière mais très belle, l’audio est d’ailleurs réalisé par l’autrice elle-même ce qui est vraiment un plus. Sa voix accentue l’aspect mystérieux du récit, elle immerge encore plus dans ces terres.

Widjigo aurait pu être un coup de coeur si je n’avais pas eu un peu de mal au tout début mais la fin a été une excellente surprise.

Voici le premier livre d'Estelle Faye que je découvre et je me demande si j'ai bien fait de commencer par celui-là.

Personnellement, j'ai apprécié cette lecture car l'ambiance est très lourde et donne une dimension intéressante au récit. Ce huis-clos est prenant et on a envie de savoir le fin mot de l'histoire. L'idée globale est très intéressante.

Toutefois, je ne suis pas parvenue du tout à m'attacher aux personnages. Trop compliqués, trop durs. Je sais qu'ils ne sont pas là pour cela mais en général même chez les héros exécrables je peux tenter de trouver une faille. Ici rien.

Ce que j'ai trouvé aussi c'est que le fait de l'écouter a été un peu compliqué. Pour moi, l'autrice lit un peu trop "mécaniquement". Je n'ai pas ressenti d'émotions ou sentiments de peur ou autres. C'est un petit peu dommage.

Bref, c'est un avis mitigé pour ma part. Je tenterai un autre livre de l'autrice pour voir si j'adhère mieux.

Je remercie NetGalleyFrance et Audiolib pour cette écoute.

Dans son roman Widjigo, Estelle Faye revisite la mythologie des Indiens Algonquins du Canada, dont on retrouve l’influence dans tout le folklore et les vieilles légendes d'Amérique du Nord. Le Widjigo, ou Wendigo dans d’autres cultures, est une créature surnaturelle, maléfique et anthropophage.

L’auteure a choisi le système narratif du récit enchâssé…
En 1793, Jean Verdier, un jeune lieutenant de la République, est envoyé avec son régiment sur les côtes de la Basse-Bretagne pour capturer un noble, Justinien de Salers, qui se cache dans une vieille forteresse en bord de mer.
Le vieux noble passe un marché avec le jeune officier : il acceptera de le suivre quand il lui aura conté son histoire, celle d’un naufrage sur l’île de Terre-Neuve, quarante ans plus tôt et d’une lutte pour la survie dans une nature hostile et froide, où la solitude et la faim peuvent engendrer des monstres…

Au début de ma lecture, je n’arrivais pas à vraiment établir de lien entre les deux époques malgré les brefs retours au présent de la narration et puis j’ai compris que ce parallèle permet de créer un véritable contexte historique sur les migrations, volontaires ou pas, vers les Amériques. J’avoue cependant être pleinement entrée dans l’intrigue proprement dite et avoir beaucoup apprécié et préféré le périple des naufragés survivants…
Dans la plupart des légendes, les humains se transforment en widjigos à cause de leur cupidité ou d’une faiblesse… Estelle Faye explore les noirceurs de l’âme humaine, les désirs coupables et inavoués, la culpabilité et les remords ; les personnages sont torturés, cabossés, complexes…
Ce livre est présenté comme un mélange de roman historique, de roman des grands espaces et du conte gothique et, à ce titre, il tient ses promesses. C’est aussi un « whodunnit », un roman d’énigme captivant avec un groupe de suspects potentiels, un faisceau d’indices, un huis clos en pleine nature avec lesquels le lecteur doit se débrouiller jusqu’au dénouement.
J’ai été particulièrement sensible à la complexité des deux personnages féminins…

J’avais choisi la version audio, lue par l’autrice… Je suis toujours sceptique quand un auteur lit son propre livre ; certain(e)s le font très bien, d’autres feraient mieux de laisser cette partie du travail à des professionnels. Au début, la voix d’Estelle Faye m’a dérangée ; c’était paradoxal parce que je la trouvais trop dans la retenue alors que, généralement, je désapprouve celles et ceux qui en font trop et qui sur-jouent le texte. Ici, il m’a fallu un temps d’adaptation avant d’adhérer à la proposition.

Un roman de monstres, dépaysant, captivant.
J’ai apprécié l’ambiance et le mystère mais il m’a manqué un je ne sais quoi pour être totalement conquise. Le dénouement est un peu plaqué, posé avec un système de ficelles apparentes qui tranche avec l’atmosphère mystérieuse précédemment déployée.

Ln récit pourrait être vu comme un hybride de Jack London et du Terreur de Dan Simons. Une histoire de survie au milieu de la forêt hostile, là où la nature et le froid sont considérés comme les pires ennemis. Mais finalement le pire ennemi n'est-il pas plutôt l'homme lui-même. C'est à travers les souvenirs de Justinien que nous allons découvrir petit à petit chaque personnage, leur vie, leur destin et surtout, surtout leur passé et leurs secrets. Avec une touche légère de fantastique, Estelle Faye nous entraîne derrière elle dans un torrent d'émotions et de suspense.

Widjigo n'est en aucun cas un roman gore, non c'est un roman d'atmosphère et d'ambiance. Le stress monte petit à petit jusqu'au twist final .

Mais quid de l'audio, puisque c'est quand même le fond de cette chronique. Déjà être "bercée" par la voix d'Estelle Faye est un régal. Je suppose que c'est la première fois qu'Estelle Faye se lance dans ce type d'aventure et cela s'entend dans les deux premiers chapitres. Le timbre de la voix est un peu plat, les respirations clairement audibles, les césures pas tout à fait où il est faut . Et puis, là aussi il y a un twist. À un moment, on sent qu'Estelle devient Justinien, elle devient Veneur et tous les autres. Et là le récit prend toute son ampleur et elle vous entraîne au fin fond de la forêt à la rencontre du Widjigo. C'est énorme, une expérience que je vous recommande sans hésitation. De l'audio au top du top.

1793. Un jeune lieutenant est envoyé avec son régiment pour arrêter Justinien de Salers, un noble reclus dans une tour en bord de mer. Après un coup de feu de sommation, le vieux comte invite le lieutenant à le rejoindre et lui raconte sa vie. 40 ans plus tôt, de l'autre côté de l'Atlantique, il a participé à une expédition qui a mal tourné.
Estelle Faye plonge le lecteur dans une ambiance glaçante. Que ce soit en Basse-Bretagne, où Jean Verdier écoute le récit du vieil homme, où à Terre-Neuve, où l'expédition tourne au drame, le temps est décidément contre Justinien de Salers, avec sa pluie omniprésente, qui plombe autant le moral des personnages que celui des lecteurs en imposant une atmosphère pesante.
L'histoire en elle-même s'appuie sur les légendes locales, où tous croient aux monstres. Les membres de l'expédition comprennent rapidement qu'ils sont la cible d'un tueur que certains pensent surnaturels. Un widjigo est parmi eux. Et l'on suit avec une horreur teintée de fascination le petit groupe en quête de civilisation au cœur d'une forêt épaisse aussi menaçante que le tueur qui les traque. La suspicion les guette et chacun soupçonne un autre d'être le coupable.
Fourmillant de détails et écornant au passage, tant les exactions coloniales que révolutionnaires, l'autrice plonge le lecteur dans un récit pesant autant que captivant, où elle lève uns à uns les mystères de cette expédition dont les membres ne sont finalement pas là par hasard et certainement pas aussi innocents qu'on pourrait le croire.
J'ai écouté ce roman, narré par l'autrice elle-même qui offre une agréable interprétation de son texte.
Widjigo est une réussite, un roman glaçant, avec ses personnages fouillés et porté par une écriture immersive.

J'ai adoré la lecture de ce livre audio !
Dès les premières phrases je me suis retrouvée happée par cette ambiance étrange, sombre, mystérieuse, et effrayante.
La voix de l'autrice colle parfaitement au récit, même si parfois son côté "nez bouché" m'a un peu dérangé. ^^
La narration oscille entre le présent 1793 en France, et le récit du passé 1754 à Terre Neuve, raconté par le Marquis Justinien de Salers au jeune soldat Jean Verdier qui vient l'arrêter dans son château isolé en Bretagne.
Tout comme Jean Verdier, j'étais suspendue aux lèvres de Justinien , je voulais connaitre la suite chapitre après chapitre.
Le jeune Justinien raconte son périple à Terre Neuve après le naufrage du navire qui l'emmenait en mission de sauvetage.
Ils sont un petit groupe de rescapés à avoir survécu au naufrage. Ils se retrouvent sur un terre hostile, et voilà que les survivants meurent les uns après les autres, de façon violente et inexpliquée.
La peur s'installe, la suspicion et le doute s'infiltrent parmi le groupe. D'où vient le danger ? de la mer ? de la forêt ? des autres membres de l'équipée ?
Il faut malgré tout trouver de quoi se nourrir, et continuer à avancer pour survivre.
Justinien est un alcoolique en manque, et on se demande à quel point on peut faire confiance à son histoire, délires ? cauchemars ?
Chaque personnage est touffu et complexe, mais décrit par le prisme de son regard et de ses impressions...comment s'y fier ?
Le dénouement m'a totalement pris par surprise et j'ai adoré ça !
J'étais même déçue que l'histoire soit déjà finie tellement je me suis immergée dans cette ambiance si spéciale.
Je recommande vivement cette lecture !!

Au XVIIIIe siècle, sur l'île de Terre-Neuve une poignée de rescapés d'un naufrage lutte pour la survie alors qu'une mystérieuse menace plane. Un mixte de Lost et de Ils étaient dix à la sauce historique et teinté de fantastique. Un curieux mélange qui avait tout pour me plaire mais auquel j'ai eu du mal à accrocher.

Estelle Faye revisite le mythe du wendigo dans un roman d'ambiance horrifique avec une belle mise en abîme. L'ambiance est là, une terre sauvage et hostile, froide, brumeuse, fantasmagorique, mais j'ai n'ai pas vu le côté horrifique. Les personnages sont énigmatiques et intéressants, mais je n'ai éprouvé aucune empathie pour eux et peu m'importait ce qui leur arrivait.
L'atmosphère pesante bien mise en scène n'a pas suffi et j'ai eu du mal à m'immerger dans cette histoire. Si je ne me suis pas ennuyée, j'avoue que mon intérêt s'est assez vite émoussé. Au vu du résumé et de la superbe couverture, je m'attendais à quelque chose de plus inquiétant voir même terrifiant mais pas du tout.

Le roman est lu par l'autrice. Je trouve ça sympa quand les auteurs se livrent à ce genre d'exercice pas facile. J'ai hélas eu un peu de mal avec la voix trop monocorde.
Par contre j'ai beaucoup aimé la plume et je me dis que j'aurais sans doute plus apprécié ce roman en lecture plutôt qu'en audio.

Malgré un ressenti quelque peu mitigé je suis ravie d'avoir découvert l'univers de cette autrice.

Je remercie #netgalleyfrance et Audiolib pour cette lecture.

J'ai aimé découvrir cette histoire froide et glauque à souhait (ne faites pas comme, ne l'écoutez pas pendant le repas 😅).

Il y a des romans qui s'écoutent, celui-là, j'ai presque regretté de ne pas le lire tant j'aurais aimé me plonger dans les mots, m'imprégner du vocabulaire tellement riche. J'aime prendre mon temps pour lire un livre quand il est bien écrit, lire et relire certaines phrases et c'est vrai qu'à l'écoute, j'ai parfois eu le sentiment de passer à côté de la beauté des phrases, de la richesse du vocabulaire. C'est foisonnant.

En point négatif : j'ai eu du mal avec l'intonation de la narratrice et la découpe de certaines phrases. Heureusement, le récit était prenant, je suis parvenue à passer outre.

L'autrice a su créer une véritable ambiance, l'angoisse monte crescendo, les personnages sont maîtrisés.
L'histoire est fascinante et la fin est vraiment surprenante. Bravo à l'autrice ❤❤❤

Nous sommes à la fin du XVIIIème siècle, en 1793, à une époque bien particulière, celle des tensions entre peuple et nobles, celle de l'exécution de Louis XVI, celle de la Terreur. Jean Verdier, lieutenant de la République, est sommé, aidé d'une troupe de soldats, d'arrêter un noble cloîtré dans sa forteresse, en Basse-Bretagne. Ce noble, Justinien de Salers, après discussion avec le jeune homme, accepte de le suivre, à condition qu'il écoute l'histoire de ce qui lui est arrivé quarante ans plus tôt, alors qu'il était parti en expédition à Terre-Neuve. C'est le récit de cette expédition qui prendra alors le pas sur l'intrigue première, jusqu'au dénouement.

Roman qui semble profondément ancré dans la période historique qu'il veut nous conter par l'intermédiaire de ses deux narrateurs, Widjigo, comme son nom le laisse finalement deviner, n'est pas un roman historique. C'est en effet un roman fantastique, de la plus parfaite tradition : enchâssement des récits ; atmosphère neigeuse, silencieuse, inquiétante, de Terre-Neuve ; personnages présents dans l'expédition eux-mêmes inquiétants dans leur étrangeté, dont nous découvrirons progressivement les secrets plus ou moins horribles ; évènements tout aussi inquiétants, de plus en plus perceptibles et violents au fil du développement de l'intrigue. L'on suit avec "plaisir" le cheminement des personnages, Justinien en tête, tout autant en raison de cet ancrage très classique dans le genre du fantastique, qu'en raison d'une plume très agréable à lire, à suivre, sobre, épurée, qui n'en fait pas trop dans le registre de l'horreur - alors que l'intrigue pourrait le permettre davantage -.

Je regrette tout de même, alors que l'ensemble de l'intrigue avait bien pris le temps de se nouer, un dénouement trop précipité qui perd, de fait, un peu en crédibilité en y regardant de plus près.

Quant à la lecture proposée par l'autrice de son roman, je l'ai trouvée tout aussi agréable que sa plume, fluide, et plutôt pertinente quant aux choix faits pour mettre en évidence les moments charnière de l'intrigue, ou encore les différents points de vue portés par les différents narrateurs qui alternent dans le récit. De même, les passages musicaux choisis comme intermèdes entre certains chapitres sont bien choisis, en adéquation avec l'atmosphère du roman qu'ils illustrent.

Je remercie les éditions Audiolib et NetGalley de m'avoir permis de découvrir ce roman audio, à l'histoire prenante et à la lecture la mettant parfaitement en valeur.

Je remercie NetGalley et Audiolib pour m’avoir permis d’écouter ce roman. Ce titre faisait partie du PLIB2022, mais malheureusement, il n’est pas passé pour les finalistes.

Jean Verdier a pour mission de capturer Justinien de Salers qui se cache dans une forteresse en bord de mer. Justinien accepte de se livrer à l’unique condition qu’il écoute son histoire. Celle d’un naufrage sur l’île de Terre-Neuve il y a quarante ans…

C’est le tout premier roman d’Estelle Faye que je lis et j’ai pris le parti de le découvrir sous format audio. J’avoue que j’ai eu un petit peu peur en écoutant les premières minutes… Peur de ne pas apprécier la narration de l’auteure, mais très vite j’ai commencé à vraiment apprécier sa manière de lire, sa voix et ses intonations. Je trouve que ça colle vraiment bien avec l’ambiance du roman et surtout avec sa plume exigeante. Elle arrive à nous offrir un texte qui nous plonge dans cette histoire avec une grande facilité. Des descriptions de paysages très poussées qui nous laissent facilement imaginer les décors dans lesquels nos personnages cheminent.
Widjigo est une histoire prenante et un soupçon angoissante et horrifique. Une ambiance mêlant fantastique et historique le tout saupoudré de légendes… L’histoire peut paraître un peu lente à certains moments, mais je trouve que ça nous permet de nous plonger vraiment au cœur de cette île et de découvrir le vrai visage de ces différents personnages.
La fin nous offre plusieurs rebondissements assez surprenants. Je dois dire que je me suis laissé avoir avec plaisir.

Les différents personnages ont tous une part sombre bien cachée qu’on apprend à découvrir au fil des pages. Bien qu’ils ne soient pas tous attachants, j’ai vraiment apprécié observer les personnages et les suivre dans leurs périples et moments de doute.
Je préfère vous laisser découvrir les différents héros par vous-même et que vous puissiez vous faire votre propre opinion.

En bref, une écoute agréable d’une histoire prenante et glaçante.

En 1793, Jean Verdier, jeune lieutenant de l’armée révolutionnaire se trouve en Bretagne pour arrêter le vieux marquis Justinien de Salers, un noble qui a traité ses paysans de manière juste, mais la Révolution n’en a cure. Il se rend dans son château sur une presqu’ile, toutefois la tempête et la marée d’équinoxe isoleront la forteresse durant une longue nuit. Justinien accepte de se rendre sans combat alors qu’il est une fine gâchette, mais demande à Jean d’écouter son histoire durant cette nuit. Il est âgé, boiteux et défiguré, et tient à partager ce qui lui est arrivé plus de quarante ans auparavant à Terre Neuve.

Son père était très autoritaire et il s’est révolté contre lui. Il l’a d’abord exilé à Paris avec une petite rente, que Justinien complétait en se faisant entretenir par des personnes riches à qui il vendait ses charmes. Il ne vivait que pour les fêtes. Au vu de sa mauvaise réputation, son père l’oblige à partir pour le Canada où il continue de mener une vie de débauche. N’ayant plus un sou en poche et étant alcoolique, Justinien se voit contraint d’accepter la proposition d’un riche marchand français qui monte une expédition pour retrouver un géographe perdu dans le grand Nord sous la direction de Marie, une métis qui connaît bien la région. L’expédition tourne rapidement à la catastrophe. Le bateau fait naufrage sur une côte isolée de Terre Neuve, il y a peu de survivants. Rapidement le froid et la faim s’installent, mais surtout la suspicion car deux trappeurs ont été tués dans des conditions suspectes les premiers jours. Y a t’il un assassin parmi eux ou sont-ils suivis par les Indiens ? Le pasteur est persuadé que tous ont quelque chose à se reprocher et qu’ils sont punis pour leurs péchés, discours qui insupporte les autres survivants qui ne se sentent pas concernés, ou veulent croire qu’ils n’ont rien fait de mal. Des signes inquiétants sont gravés sur les arbres et la peur se fait plus vive. Comme l’indique le titre, l’expédition est traquée par un monstre, le Widjigo (ou Wendigo). Mais les choses s’avèreront bien plus complexes comme nous le verrons au fil de nombreux rebondissements.

Ce roman est excellent et fort bien écrit. En version audio, lu par l’auteure, il est vraiment très prenant. Il pourrait être un simple roman fantastique, mais c’est bien plus que cela. Le monstre est surtout en nous et les personnages sont questionnés sur leurs actes. Ils se croyaient tous innocents mais ne le sont pas du tout. Tous les participants qui mourront au cours de l’expédition avaient auparavant causé la mort d’autres personnes, volontairement ou non. Si certains personnages sont vraiment très antipathiques, comme l’odieux pasteur qui donne une image déplorable de l’Eglise réformée, d’autres sont tout en nuances et en ambiguïtés comme Justinien. Il se sent victime de son père et pense n’avoir vraiment rien à se reprocher, mais au fil des épreuves la mémoire lui revient peu à peu. Il comprend qu’on peut faire du mal simplement en s’appuyant sur ses privilèges. Finalement nul n’est innocent, même si certains sont nettement plus coupables.

Il y a une mise en abyme entre les deux époques, Jean prend de plein fouet les questions sur les rapports entre la justice, les droits et la culpabilité. Il est conscient des dérapages inadmissibles de la Révolution, ne peut ni les cautionner ni non plus trahir sa cause, il est aussi conscient que depuis son retour du Canada, Justinien a toujours fait preuve de justice envers les populations qu’il administre et qu’il ne mérite pas la condamnation à mort qui l’attend. Justinien tend aussi un miroir à Jean, qui avait déjà des doutes sur le bilan sanguinaire de la Révolution.

L’aspect fantastique est présent en toile de fond discrète, comme les mythes indiens que Marie raconte à Justinien, mais le plus important est la dialectique entre la créature fantastique et le monstre qui sommeille au fond du coeur de chacun. C’est un roman bien plus profond qu’il ne le paraît à première vue. Il y a aussi une réflexion passionnante sur la sorcière, femme trop libre pour son époque et qui fait peur aux hommes. Le retournement final donnera encore un autre sens à cette très belle histoire. Un grand merci à Netgalley et Audiolib pour cette magnifique découverte que je recommande chaleureusement.

#Widjigo #NetGalleyFrance !

Entre l’historique, le fantastique et l’horreur, j’ai plutôt bien aimé ce roman sombre, qui m’a arraché quelques frissons !
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C’est un roman que j’ai écouté plutôt rapidement. Au début, j’avais du mal à me mettre dans le bain, à plonger dans l’ambiance lourde et froide du récit, mais passé les premiers chapitres, j’ai été happée par mon écoute.
La voix de l’autrice se marie bien à l’ambiance de son roman. Et je souligne vraiment ce dernier point car c’est elle qui a construit son intrigue, c’est elle qui a construit ses personnages. Incarner son texte est une tâche difficile et pourtant, j’ai trouvé que l’autrice avait le timbre, le ton et la voix juste pour rendre l’écoute de cette lecture captivante.
Dans ce roman, nous suivons principalement la survie de nos protagonistes, qui se retrouvent échoués en Terre-Neuve. Le roman commence par Jean Verdier, un lieutenant qui cherche à capturer le noble Justinien de Salers. Mais finalement, la traque de celui-ci n’est qu’un prétexte pour qu’on suive le récit de Justinien 40 ans plus tôt.
J’ai beaucoup aimé suivre la survie de notre groupe d’expédition dans ces terres froides et hostiles, qu’étaient Terre-Neuve à l’époque. À travers l’histoire des protagonistes, l’autrice va aborder toute la noirceur qui peut être enfoui dans l’être humain. Quand l’Homme est repoussé dans ses retranchements, il est confrontant de voir à quel point il peut se rapprocher d’une bête et être prêt à tout pour sa survie. Dans ce roman, il y a une touche de fantastique que j’ai bien aimé. L’incarnation du Widjigo est bien expliquée, mystérieuse et si ambigüe qu’on se questionne pendant notre lecture si le monstre est réel ou si le monstre ne naîtrait pas de l’être humain.
Subtilement, dans ce roman, l’autrice aborde aussi le sujet de la vengeance, du puritanisme, du folklore amérindien et du colonialisme.
En tout cas, ce voyage historique et sombre m’a arraché des frissons. Je n’aurais pas voulu me retrouver avec nos protagonistes dans leurs péripéties.

En 1793, Jean Verdier, jeune lieutenant de la République se rend en Basse Bretagne pour arrêter un noble, Justinien de Salers, reclus dans une forteresse. Justinien le reçoit et accepte son sort mais à la condition de lui raconter son histoire. Et quelle histoire…

Le décor est planté pour un roman à l'ambiance sombre agréablement lu par l'autrice elle-même. Les personnages sont complexes et le mélange historique/fantastique est intéressant et l'histoire prenante. le froid intense de Terre Neuve, la menace du légendaire Widjigo, le huis clos mettant en lumière la noirceur cachée des différents protagonistes font de cette lecture un conte envoutant, oppressant.

Si vous aimez les livres avec une vraie ambiance, une immersion totale dans l'histoire, foncez !