Film fantôme

La 4eme de couverture annonce : « Un cinéaste débutant cherche à adapter un célèbre roman de chevalerie, Roland furieux, en emmenant le genre ailleurs, dans le monde d’aujourd’hui. Mais le tournage vire au cauchemar : acteurs sans talent, équipe ingérable, imprévus en cascade. Heureusement les images du film, magnifiques, sont projetées quelque part : dans la tête du lecteur. »
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Et elle est parfaite. Elle a tout dit. Dès les premières lignes, le contrat est rempli.
Si ma mémoire est bonne, je n’avais jamais lu un texte qui raconte un film. Un texte qui sera adapté, oui. Un texte qui adapte, oui. Un texte qui parle des métiers du cinema, d’un tournage et d’un film, oui. Mais un texte qui raconte un film comme ici, jamais !
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Roland furieux. J’ignorais tout de ce conte médiéval dans lequel se jouent des guerres en armures et où donjons et forêts sont le théâtre de drames amoureux.
Pour être honnête, j’ai un peu perdu le fil de l’histoire médiévale mais ça ne m’a absolument pas gênée ni empêchée de voir le film. Cela faisait même peut-être partie de la stratégie de l’auteur. J’assistais donc à un navet mais me régalais des coulisses qui m’ont arraché plus d’un sourire et quelques rires !
Rien ne se passe comme prévu, possiblement parce que, pour commencer, le narrateur, plutôt romancier au succès populaire, s’improvise réalisateur. Fatalement, son ambition dépasse un peu (beaucoup) ses moyens techniques et matériels…
Le roman devient ainsi la chronique d’un échec annoncé, avec un ton pince-sans-rire et des situations toujours plus ubuesques - on retiendra par exemple l’ensemble de l’équipe de tournage contrainte de découper des feuilles d’arbre dans du papier Canson pour recréer les couleurs de l’automne chatoyant souhaité par le réalisateur ou encore l’actrice principale qui a besoin de saké pour être à l’aise dans les scènes de nu… -.
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Croyez-moi, avec ce récit, Patrice Pluyette fait quelque chose de complément inédit. Après l’avoir lu, je peux effectivement aussi dire que j’ai vu le film ! J’ai vu les scènes car vraiment, le narrateur-réalisateur vient nous chercher pour ça et que plus imagé que ça, il n’y a qu’un film lui-même.
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