De larmes et d'écume

New York, 1872. Une jeune fille embarque sur La Mary Céleste pour fuir son beau-père. A bord de la goélette, le capitaine, sa femme et leur fille, et une dizaine d'hommes d'équipage. Avec leur cargaison d'alcool, ils prennent la mer direction l'Europe. 3 semaines plus tard, le navire est retrouvé errant au large des Açores. La cargaison est intacte. Tous les biens des marins sont là. Mais tout l'équipage a disparu sans laisser de trace. Pas de signe de lutte, pas de sang, pas de corps. Tout est laissé sur place comme si tout le monde s'était tout bonnement volatilisé.

11 ans plus tard, le mystère de La Mary Céleste est toujours intact. Jusqu'au jour où une bouteille contenant des pages du journal de bord de notre passagère sont retrouvées et qu'un duo d'enquêteurs va se pencher sur cette l'histoire, à l'aube de ce témoignage…

C'est l'idée de ce mystère basé sur des faits on ne peut plus réels qui m'a fait me pencher sur De larmes et d'ecume. Il n'y a pas à dire : une telle disparition a de quoi faire bouillonner l'imagination, d'autant que cette énigme demeure irrésolue même si de nombreuses pistes ont été explorées. C'est d'ailleurs de ce terreau d'hypothèses que part Stéphane Michaka pour nous plonger dans ce récit maritime, mêlant habillement faits avérés et inventés, y ajoutant une pointe de fiction avec cette passagère clandestine qui ne figure sur aucun registre de bord.

Je m'étais mise en tête en débutant cette lecture qu'il s'agissait d'un roman avec une pointe de fantastique, alors que pas du tout ! Nous sommes dans une fiction historique qui dépeint l'histoire de ce navire et de son équipage, mais aussi brosse le tableau d'une époque, celui de la seconde révolution industrielle, entre Liverpool et Londres. 3 époques prennent vie sous nos yeux : celle du présent de l'enquête, celle du périple de la Mary Céleste mais aussi la jeunesse de notre fameuse passagère.

Il m'a fallu un peu de temps pour rentrer dans cette histoire en raison d'un rythme assez lent dans la première partie du roman et un style qui manquait parfois d'un peu de naturel. Mon intérêt a vraiment été piqué à partir du moment où l'on échafaude des hypothèses sur ce qui a pu arriver et que l'on en apprend plus sur notre héroïne.

Sans être un coup de cœur, j'ai passé un bon moment de lecture avec ce roman grâce à son cadre historique très documenté. J'ai aimé (re)découvrir cette époque de changement, de transition, cette époque tournée vers l'avenir, mais qui doit encore composer avec les conséquences des crimes commis par le passé.

Un roman à découvrir donc si vous aimez les récits historiques et si vous voulez tenter de percer le mystère de ce célèbre navire fantôme.