Le Dimanche du souvenir

Simon, sur le point de se faire opérer pour calmer ses crises d’épilepsie, se remémore comment elles ont débuté, près de trente ans plus tôt, au cours d’un attentat perpétré par l’IRA, le jour du Dimanche du souvenir.

Curieuse mais sceptique – car je ne connais rien au sujet – j’ai pris plaisir à lire cette histoire qui mêle celles de deux garçons qui cherchent leur place dans une Irlande bouleversée par la division et la violence. La plume de l’auteur est délicate, touchante, et on y découvre les vies bousculées à jamais par la brutalité de ces évènements. Simon désire guérir ses vieux traumatismes au point de tenter de comprendre qui a pu commettre un tel forfait et pour quelle raison. C’est un roman poignant qui montre la force tant de l’espoir que du désespoir.
Je regrette de ne pas m’être laissée embarquer par le récit qui m’a plu mais qui ne m’a pas marquée, sans doute parce que le thème me semble trop éloigné et qu’il ne s’agit pas du genre que je lis le plus souvent. Malgré tout, j’ai beaucoup apprécié ce livre que je recommanderai sans hésiter à quiconque cherche un roman historique aux personnages émouvants.

Dans ce roman très touchant, l’auteur traite avec beaucoup de délicatesse les traumatismes très récents de l’Irlande causés par les attentats de l’IRA. Simon est un quarantenaire abîmé par des troubles psychiques, une épilepsie perpétuellement ravivée par cette considération : cela aurait pu être lui. Le terroriste, il l’a vu faire exploser la bombe, mais il l’a également préalablement croisé, alors qu’il la préparait. Et c’est avec beaucoup de justesse que McKeon dépeint cet homme, qui a beau avoir construit une vie, a été définitivement brisé alors qu’il était adolescent, et n’a jamais pu combler cette faille.

Le texte réussit à faire des deux temporalités deux parties d’égale qualité, car elles entrelacent victime et bourreau, dont les intérêts n’étaient peut-être pas si divergents que le héros le pense. Cet aspect de l’histoire irlandaise, viscéralement liée à la misère du pays, est absolument passionnante comme source d’inspiration, donnant lieu à des œuvres aussi variées que celles de Roddy Doyle ou Kenneth Branagh. « Le dimanche du souvenir » est une très belle pierre à cet édifice de la mémoire.

Ce roman aborde le terrorisme et notamment la période des Troubles en Irlande du Nord. Immergés dans le climat de guerre civile, de méfiance, de tensions, les personnages évoluent dans leur vie quotidienne, une vie dont ils cherchent tous à s'échapper. 
Pendant une première partie c'est Simon et ses traumatismes que l'on suit dans les méandres de ses souvenirs et de sa mémoire, cherchant une explication à cette présence qui l'oppresse et qui semble à l'origine de ses crises d'épilepsie. C'est la plongée dans son enfance et surtout dans le souvenir de l'attentat commis lors du dimanche du souvenir. Scène apocalyptique puissamment détaillée. Puis sans le comprendre on change de personnage pour suivre Brendan, jeune homme engagé qui se bat pour ses valeurs et son pays. Leurs destins vont se croiser sans que le lecteur ne le voit venir. 
  C'est un texte qui semble simple et narratif mais qui exprime toute la souffrance de la population, notamment des jeunes lors de ces tensions, qui exprime les traumatismes cachés qu'engendre cette violence. Quand le corps évacue ce vécu, quand le cerveau s'empare de la réalité vécue. C'est une véritable réflexion et ouverture sur les blessure de l'âme lors d'épisodes historiques qui ne laisse pas indifférent.