Robert Chièze a été professeur de mathématiques une grande partie de sa carrière. Dans cet essai, il fait part de son opinion quant aux causes du déclin de l'école, et ses propositions pour tenter de sortir de la spirale infernale qu'est l'éducation nationale.

Je suis d'accord avec certaines de ses hypothèses ou démonstrations (clairement, les réformes successives ne cherchent qu'à diminuer encore davantage le niveau général, au grand dam des enseignants) mais pas toutes. Je ne vois par exemple pas pourquoi il lie le déclin de l'enseignement et le fait qu'une partie des élèves soient éduqués dans le privé (qui, pour la grande majorité, est sous contrat avec l'état, et donc concerné également par les réformes). De même, là où Robert Chièze situe le début du déclin au recours massif à l'image (pas à l'écran, à l'image), j'aurais plutôt mis le curseur sur les mesures visant à assurer 95% de réussite au bac (si le niveau stagne ou décroit mais que les résultats doivent être flamboyants, alors évidemment, on baisse le niveau pour garder les pourcentages).

Cet essai a néanmoins le mérite de soulever des questions très intéressantes, comme celle-ci : jusqu'où doit-on aller au nom de l'égalité des chances ? Faut-il faire de l'égalitarisme en tout et à tout prix? Rajouter des points sur Parcours Sup aux élèves d'établissements de ZEP ou forcer tout le monde à apprendre de la même façon (même si on sait aujourd'hui que tous les élèves ne retiennent pas de la même façon, certains ont besoin d'apprendre par coeur, ou de faire des exercices, ou de découvrir par eux-mêmes, etc.)

Je dois reconnaître que le style d'écriture est un peu trop dithyrambique à mon goût, et que n'étant pas de la partie, j'ai mis longtemps à lire cet ouvrage à tête reposée, entrecoupée de recherches sur tels ou tels sujets soulevés au fil du texte...

Bref, un essai intéressant mais chronophage. Je serais très curieuse de savoir ce que d'autres professeurs pourraient contribuer au débat !