Bitterblue - Edition révisée

Aussitôt Fire terminé, je me suis plongée dans Bitterblue. Avec un peu d'appréhension... je l'avoue. J'avais peur de retrouver ce que je n'avais pas trop apprécié dans Graceling, et à contrario de ne pas retrouver tout ce que j'avais aimé dans Fire. Le début de ma lecture a été un peu fastidieuse, mais rapidement, je me suis prise au jeu et le troisième roman de la saga a fini par être une vraie drogue. Les sujets abordés étaient prenant à souhait, et je me suis vraiment attachée à notre jeune reine. De quoi poursuivre directement avec Winterkeep !

Le début a été un peu fastidieux, comme je le disais. Il faut se remettre dans le contexte car dix ans se sont écoulés et bien évidemment beaucoup de choses se sont passées. Les personnages ont grandi, les intrigues ont continué, et Monsea a dû trouver un équilibre précaire après le règne de Leck. Nous sommes face aux diverses conséquences des sévices de l'ancien roi, et il y a une certaine folie qui transparaît dans le texte. C'est aussi cela qui m'a un peu déstabilisée aussi. On se rend compte que quelque chose ne va pas et en même temps... on se demande aussi si cela vient de nous ou des personnages. Avec le recul, même si c'est confusant, c'était un excellent choix car on se glisse plus facilement dans la peau de Bitterblue qui elle aussi doit faire face à ses non-sens.

Une fois que le doute n'est plus présent, et que la jeune reine décide de casser sa routine et de prendre les choses en main, le roman a été addictif. Contrairement à Katsa, Bitterblue se montre plus communicative, plus expansive, en accord avec ses sentiments et ses choix. Elle doute, mais on comprend pourquoi. Elle veut chercher la vérité, comprendre son peuple, comprendre aussi les conséquences des actes de son père. Et tout est dans ce simple mot "comprendre". Moi qui adore cela, ce troisième tome est une vraie bénédiction. Mais rien n'est facile, bien au contraire. L'enquête que mène Bitterblue est dangereuse mais surtout elle ne peut se fier à personne. Le climat qui se crée n'en est que plus intéressant. Et plus les mystères se dévoilaient, plus on se rend compte de la complexité de tout ce qu'il se passe.

Pour moi, il y avait deux atouts majeurs au roman. Le premier celui lié à Bitterblue et à son rôle de reine. Elle a 18 ans, s'est retrouvé parachutée reine à l'âge de 10 dans un royaume meurtri et qu'elle ne connaît pas réellement. Ses conseillers sont les anciens conseillers de son père, tout comme pratiquement tout le personnel. Sont-ils dignes de confiance ? Sont-ils complices des agissements de Leck ? Bitterblue est un peu isolée et elle sent que tout lui file entre les doigts. Mais elle veut redonner vie à son peuple, et cette envie est une force incroyable. Elle se débat durant quasiment tout le tome mais on voit combien c'est une bonne reine, qui a une force incroyable, qui veut bien faire, qui tient à ses gens. J'aime aussi le fait qu'elle ne veut pas renoncer à son trône que pour Bitterblue, être reine est une partie d'elle-même indissociable. Son évolution était ultra intéressante. Le deuxième atout est le travail psychologique. Je ne parle pas des personnages, mais des troubles post-traumatiques dus à Leck. Là encore, c'était un point captivant car on peut voir différentes réactions, et surtout la prise de conscience de notre héroïne et sa compréhension vis-à-vis de cela. Elle est aussi une victime de son père, mais elle a tout de même été épargnée. Et plus on découvre les horreurs de l'ancien roi, plus le roman est glaçant. Mais cette psychose a aussi une "raison d'être". On nous l'explique également, sans qu'elle soit justifiée, cependant le psychopathe bascule lui aussi dans la folie. Non vraiment des éléments passionnants.

Les personnages sont aussi un petit bonheur. On retrouve beaucoup des héros du premier tome, et on en découvre de nouveau. L'ensemble est très réussi avec des interactions là encore intéressantes et touchantes. Il y a une bonne alchimie qui est exploitée comme je l'adore. L'amitié des héros de Graceling s'est renforcée, et on voit ce groupe être un pilier très important pour Bitterblue. J'aime tout particulièrement la relation entre Katsa, Po et Bitterblue. On navigue entre amis, frères et soeurs, voire parfois parents / enfant. C'est touchant, notamment quand Po la nomme avec des surnoms adorables... tellement de tendresse sans aucune ambiguïté. Quand ils doivent partir ou qu'ils reviennent après une longue absence, les étreintes qui sont absolument tout pour notre héroïne. Et il y a plein de petits gestes qui montrent combien ils sont soudés. J'aime que Giddon et Bann soient devenus indissociable du groupe, et qu'ils soient aussi devenus de très bons amis, tout comme Po et Giddon. Franchement, le groupe de héros est une totale réussite pour moi. Et les petits nouveaux ne sont pas mal du tout. Surtout qu'il y a une palette de personnalités très différentes.

Ce troisième tome a été un petit bonbon, même s'il est assez dur par moment. Mais il regroupe vraiment tout un tas de choses que j'adore dans la littérature, et je ne regrette vraiment pas d'avoir laissé sa chance à la saga malgré ma petite déception avec Graceling. J'ai hâte de commencé Winterkeep, en espérant revoir certains personnages, même si je sais qu'ils ne seront pas forcément aussi présents.

👑 Bitterblue 👑

Note : 4,5/5 ⭐
SP numérique : merci à @livredepoche et @netgalleyfrance

Pourquoi n'ai-je pas entendu parler de ce livre avant ? 😱

J'ai découvert cet univers avec ce tome, qui s'avère être le troisième tome d'une quadrilogie. Je n'ai pas été gênée du tout de ne pas connaître les autres histoires, en effet chaque roman semble porter sur un personnage différent.

On découvre Bitterblue, la jeune reine de Monsea qui dirige un royaume dont elle ne sait rien et ne comprend rien. Leck, son père était un Graceling, il avait le pouvoir de modifier et supprimer les souvenirs. Durant les 35 années de son règne, il a détruit de nombreuses vies et causé beaucoup de mal à son royaume. Bitterblue ne se rappelle de quasiment rien et ne connaît rien à part quelques pièces du château. Un soir, elle décide de partir à la découverte de la ville et se lance dans une quête à la recherche de la vérité. Quelle reine peut-elle être si elle ne sait même pas qui elle est, ni à quoi ressemble son royaume ?

J'ai particulièrement apprécié le personnage de Bitterblue que je trouve particulièrement touchante. Elle est plongée dans une véritable quête identitaire, à double tranchant : pour elle-même et son royaume. Elle connait relativement peu de choses mais cherche par tous les moyens à comprendre le monde qui l'entoure et la vérité. Bien qu'elle s'avère très entourée, il est difficile de discerner ses vrais amis, des faux.

On plonge dans une véritable enquête, avec de nombreux messages codés et de l'espionnage. L'autrice n'hésite pas à montrer l'importance de l'éducation et de l'Histoire dans une société. Elle réussit à dépeindre une royauté qui essaie de se remettre d'aplomb après des dizaines d'années de tyrannie et les conséquences d'actes atroces.

J'ai beaucoup aimé les personnages qui ont tous leur personnalité et des histoires et problématiques personnelles. J'ai plongé dans une belle fantasy qui aborde des thématiques assez difficiles et des atrocités passées. J'ai été touchée par la candeur de Bitterblue mais aussi sa force et sa résilience.

Bitterblue est le troisième tome de la série Graceling, et il continue de captiver les lecteurs avec son univers riche et ses personnages profondément humains. Dans ce volume, nous suivons la jeune Bitterblue, fille du roi tyrannique Leck, qui a été sauvée par Katsa et Po dans le premier tome. Désormais adulte, Bitterblue se retrouve à la tête du royaume de Monsea, un territoire encore marqué par les horreurs et les manipulations mentales de son père.
L'un des aspects les plus fascinants de Bitterblue est la découverte du royaume de Monsea à travers les yeux de sa nouvelle reine. L'autrice dépeint une cité et des habitants portant encore les stigmates du règne tyrannique du Roi Leck. Cette exploration du traumatisme collectif et des efforts de reconstruction est poignante et ajoute une profondeur particulière à l'histoire.
Bitterblue elle-même est un personnage extrêmement attachant. Sa quête pour comprendre les véritables actes de son père et guérir son royaume est une aventure à la fois émotionnelle et politique. À de nombreux moments, la couronne semble peser lourd sur sa tête, suscitant chez le lecteur un désir ardent de l'aider à porter ce fardeau.
Le comportement des ministres de Bitterblue est une autre source de tension dans le récit. Leurs manigances et leur réticence à accepter les changements nécessaires sont frustrants, et on partage pleinement l'envie de Bitterblue de les secouer et de les pousser à agir pour le bien du royaume. Cette opposition interne au sein de la cour royale ajoute une couche supplémentaire de complexité à l'intrigue.
Enfin, retrouver les protagonistes des tomes précédents, comme Katsa et Po, est un véritable plaisir. Leur présence apporte une continuité à la série.