Qui n'a jamais entendu l'expression « trop bon, trop con » ? Et, allez, tant que nous y sommes, que celle ou celui qui n'a jamais traité quelqu'un, ou du moins pensé à haute et intelligible voix, de « petit con » ou bien de « gros con » – il y a une grosse nuance – me jette le premier livre qui lui tombe sous la main ! Mais attention, n'allez pas croire que tous les cons se ressemblent, non, non, non ! Il y a tout un nuancier de connitude : du con gentil, celui qui ne fait de mal à personne et que tout le monde aime bien, au con méchant qui, parce qu'il est con, pense que seuls les autres le sont et défend bec et ongles ses opinions, allant jusqu'à rabaisser les autres. Mais il y a pire, le con qui se place un cran au-dessus et qui, pour cette raison, n'est plus qu'un simple con : le connard ! Et si les cons, on les tolère en ce qui concerne certains ou on les apprécie même, en ce qui concerne les autres, les connards, eux, on les abomine, on les vilipende car ils se croient supérieurs à nous, pauvres cons que nous sommes. Et puis, une fois tout en-haut de l'échelle, qu'on se le dise, il n'est pas facile de redescendre tout en bas pour redevenir un simple con, oui, mais un imbécile heureux, s'il vous plaît. Sans oublier que l'on est toujours le con de quelqu'un…

Jacques Billon, 37 ans, traîne depuis toujours le sentiment que les autres le prennent pour un con. Il passe alors un test de Q.I. pour se rassurer et surtout prouver aux autres qu'il n'est pas si con que ça, même s'il fait parfois le con après avoir trop bu ; le verdict tombe : il n'est pas tout simplement con mais débile léger. Il décide alors de devenir moins con, mettant en oeuvre des projets pour le moins absurdes.

Baptiste Lorber nous offre ici un récit intelligemment construit, alliant humour et réflexion. À travers une lecture rafraîchissante qui, aux premiers abords, pourrait sembler d'une excessive simplicité, ayant pour but ultime de nous divertir, l'auteur tisse une critique acerbe de notre société et, en particulier, des réseaux sociaux. Par ailleurs, le style de l'auteur est jubilatoire : il joue avec les mots avec humour et un brin de sarcasme réjouissant. Et si à un moment donné son personnage émet des commentaires grotesques et pathétiques, c'est juste parce qu'à trop vouloir ne plus être con, il devient un connard.

Bref, que vous dire de plus si ce n'est que ce serait trop con de passer à côté de ce livre : renforcement musculaire des zygomatiques garanti !

Depuis longtemps, notre héros a l'impression qu'on le prend pour un con. Il saute le pas et fait un test de QI. Pas de bol, c'est confirmé : c'est pas un cerveau. Qu'à cela ne tienne : il décide de devenir intelligent. Il est motivé : comment ne plus passer pour l'abruti de service ? Les chapitres courts, cocasses, très agréables à lire, les citations connues ou pas, et que de fous rires. C'est vraiment drôle. Alors, alors : c'est quoi la recette pour se sortir du monde des cons ? Notre auteur nous montre, subtilement farfelu, la différence entre le con et le connard. Puis, après tout : être un con, dans un monde de cons, c'est comme être cinglé dans un monde de fous, c'est une question de degré : il y a toujours plus con que soi...