La Petite Bonne
par Bérénice Pichat
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Date de parution 21 août 2024 | Archivage 1 oct. 2024
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Résumé
Dans la France de l'après-Grande Guerre, un huis clos magnétique entre une jeune domestique et son maître.
Domestique au service des bourgeois, elle est travailleuse, courageuse, dévouée. Mais ce week-end-là, elle redoute de se rendre chez les Daniel. Exceptionnellement, Madame a accepté d’aller prendre l’air à la campagne. Alors la petite bonne devra rester seule avec Monsieur, un ancien pianiste accablé d’amertume, gueule cassée de la bataille de la Somme. Il faudra cohabiter, le laver, le nourrir. Mais Monsieur a un autre projet en tête. Un plan irrévocable, sidérant. Et si elle acceptait ? Et si elle le défiait ? Et s’ils se surprenaient ?
Dans la France de l'après-Grande Guerre, un huis clos magnétique entre une jeune domestique et son maître.
Domestique au service des bourgeois, elle est travailleuse, courageuse, dévouée. Mais ce...
Formats disponibles
FORMAT | Grand Format |
ISBN | 9782383110293 |
PRIX | 21,10 € (EUR) |
PAGES | 272 |
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Disponible sur NetGalley
Chroniques partagées sur la page du titre
La petite bonne va travailler chez les Daniel. Lui est une gueule cassée. Privé de ses bras et de ses jambes, il passe ses journées à regarder par la fenêtre. Elle a sacrifié sa vie à son mari, comme pour faire pendant à son héroïsme à lui. Leur bonne n'a pas de nom, elle fait le ménage et s'occupe de Monsieur quand Madame est absente. C'est rare, mais Monsieur tient à ce qu'elle sorte. Lui a un grand projet. Mais pour cela comme pour tout le reste, il va avoir besoin d'aide...
La petite bonne est un roman original, raconté à la fois du point de vue de la jeune bonne (les passages en vers libres) et du point de vue des maîtres. (Les passages en prose) On sent une certaine amertume dans la description qui est faite des conditions de travail de la bonne. Elle n'a d'ailleurs pas de nom. Dans le meilleur des cas, elle est "La petite bonne" ou bien parfois "la bonniche". Petit à petit, Bérénice Pichat instaure une attente, une tension qui va crescendo, jusqu'au dénouement.
Je ne connaissais pas Bérénice Pichat, mais ce roman très habilement construit est une belle démonstration de son talent. Une autrice à suivre donc.
Voilà un roman qui sort totalement des sentiers battus et qui est un petit trésor littéraire.
La petite bonne (qui ne sera jamais nommée), la vingtaine, travaille au service de Blaise et Alexandrine Daniel ; Blaise, pianiste, est revenu totalement détruit physiquement et moralement de la 1ère Guerre Mondiale : plus de jambes, plus de mains, gueule cassée. Il ne supporte plus cette vie. Sa femme Alexandrine fait preuve d’une abnégation totale en s’occupant de lui avec le plus grand des dévouements, ayant mis sa vie sociale et de femme entre parenthèses. Blaise demande à Alexandrine de profiter d’une invitation que lui a lancée sa meilleure amie et de ne pas hésiter à le laisser avec la petite bonne pendant trois jours. Que sortira-t-il de ces quelques jours pour les trois protagonistes ?
L’écriture est très belle, un vrai régal pour l’oreille (oui, je dis bien l’oreille !) par sa musicalité, son rythme, sa poésie. Elle est magnifiée par l’utilisation de vers libres lorsqu’il s’agit de la petite bonne et de prose pour les époux Daniel. On passe ainsi d’un personnage à l’autre uniquement par le changement d’écriture. Le roman est très habilement construit y compris visuellement ; je n’ai compris qu’à la fin pourquoi certaines fois, les vers libres étaient alignés à droite et d’autres fois à gauche. Ce n’est pas une lubie de l’auteure bien au contraire, c’est une idée géniale. Je n’en dirai pas plus pour que la surprise reste entière.
La relation très forte qui s’établit entre Blaise et la petite bonne qui dépasse le dégoût pour cette dernière et le mépris de classe pour le premier est décrite avec beaucoup de sensibilité et d’émotion. C’est la musique qui rapprochera ces deux êtres marqués par les épreuves, deux âmes brisées qui se reconnaissent sans avoir besoin de paroles, uniquement de sensations communes. Et quoi de mieux que des vers libres pour évoquer Mozart !!! La psychologie des personnages est très finement analysée : culpabilité chez Alexandrine et la petite bonne, rage et colère pour Blaise. Le travail harassant, épuisant des bonnes dans la première moitié du 20ème siècle est très bien rendu par les énumérations des nombreuses tâches qui leur incombaient du matin au soir. Elles sont scandées en vers libres, donnant l'impression de charges qui s'ajoutent les unes aux autres, écrasant les servantes.
La fin du roman est très inattendue mais tout à fait cohérente avec le reste du texte. Un roman sensible, plein de pudeur et d’humanité qui va continuer à résonner en moi, une fois le livre refermé.
La petite Bonne de Bérénice Pichat
Les Avrils
C’est l’histoire d’une improbable rencontre entre deux mondes invisibles. Deux mondes que la société préfère garder sous silence, ne pas regarder. Indifférence et condescendance.
Elle, la domestique qui trime du matin au soir, lave, époussette, frotte, cire, sans jamais chiffonner son âme, tente de rester debout, droite, de survivre à sa misère.
Lui, c’est Blaise, une gueule cassée revenue de la Somme, moitié homme, moitié fantôme, taciturne, amer et reclus. Musicien, même si désormais la musique il la joue dans sa tête.
Alexandrine, son épouse, embauche la petite bonne, pas seulement pour le ménage mais pour s’occuper de Blaise pendant ses absences. Blaise lui a intimé de reprendre une vie sociale, sans lui et elle a accepté.
Seuls dans la maison, femme asservie et homme cabossé vont apprendre à faire connaissance. La jeune femme fouille les armoires, elle a besoin de savoir qui était Blaise, avant. Lui, il éprouve la jeune femme, la teste, il a des projets pour elle, mais la jeune femme tient tête, elle aussi a une idée derrière la tête.
Un pied d’égalité s’instaure, le Blaise d’avant, mélomane, pourrait ressurgir et aider la jeune bonne à devenir autre, l’élever de sa condition de domestique, le temps d’une nuit ils vont se surprendre à rêver, jusqu’au retour d’Alexandrine, jusqu’à ce que le cours de la vie et ses aléas reprennent le dessus.
Quel joli roman, délicat, surprenant, intense !
Une subtile construction ou la parole de chacune des parties est mise en relief, scandé, brève pour la jeune bonne et plus prosaïque quand elle s’empare des maitres.
Pendant ma lecture, j’ai pensé au roman de Graham Swift, Le dimanche des mères pour le côté subtil la pudeur et l’économie des sentiments.
Un excellent roman !
Un roman original tant sur la forme que sur le fond !
La mise en page peut surprendre au départ : on comprend rapidement le but d’un tel artifice, différentes voix s’expriment et les repères sont ainsi rapidement en place. Trois protagonistes, la jeune femme qui donne son titre au roman, une gueule cassée qui a ramené avec lui l’enfer du front, et son épouse dévouée, qui lui consacre son temps. Il suffira d’une absence de celle-ci pour que les rôles soient revus et que les liens soient modifiés à tout jamais.
Au fur et à mesure des confidences, les apparences vont se révéler bien plus superficielles qu’il n’y parait. Chaque personnage nous livre son passé et ce qui l’a conduit à la situation présente. Mais rien n’est éternel et tout peut basculer, pour le meilleur ou le pire.
C’est avec beaucoup de sensibilité et de délicatesse que l’autrice aborde ces thèmes complexes de la souffrance, de la mort, du fossé des classes sociales. Sans jugement, l’autrice permet à ses personnages d’exprimer leurs pensées les plus secrètes, les plus inavouables et c’est ce qui crée cette belle connivence pour le lecteur.
Une très belle découverte à la forme surprenante et déroutante au premier abord.
Un huis clos entre personnes cabossé, une alternance de voix qui fait grimper la tension.
La petite bonne est un récit d'une grande sensibilité et d'une pudeur folle, poétique et musical.
Convaincant!
Une petite bonne est employée chez un couple dont le monsieur est un rescapé de la première guerre mondiale. Seulement celui-ci en revient totalement détruit tant au niveau psychologique que physique. Alors que sa femme commence à prendre du temps pour souffler de son rôle d'infirmière qu'elle a auprès de lui, elle demande à la petite bonne de rester exceptionnellement un week-end entier pour s'occuper de son mari pendant qu'elle part chez une amie.
La relation entre la garde malade et l'infirme évolue au cours du roman.
La construction du récit est intéressante et apporte beaucoup à la compréhension du roman. Le texte est écrit différemment selon le personnage qui s'exprime .
Un roman que j'ai beaucoup apprécié et une fin qui m' a surprise. Une belle découverte de la rentrée littéraire.
Dans les années 30, une jeune fille est engagée par un couple, elle est « la jeune bonne » et sera toujours ainsi nommée .Sa mère l’a dûment prévenue des risques que courait une jeune fille face à des patrons et à la gent masculine en général : eh bien non, rien n’arrivera de ce que vous imaginez…
Ce couple se compose de Bastien , une « gueule cassée », un homme brisé, n’ayant plus d’âge, fatigué de vivre diminué, incapable du moindre geste du quotidien, et ainsi tenté d’en finir, mais il en est matériellement incapable...
Alexandrine ,son épouse , est une sainte, entièrement dévouée moralement et physiquement
à ce qu’il reste de son époux. Après tant d’années de sacerdoce, elle répond à une si rare invitation ; 3 jours chez une amie pour une partie de chasse.
Bastien est confié aux bons soins de la » petite bonne », pas simple pour l’un et l’autre, mais la simplicité et le bon sens de la jeune fille auront presque raison du silence et du désespoir de Bastien, grâce à Mozart en particulier. Ces 3 jours peuvent se transformer également en tragédie. La fin, surprenante est cohérente sauf si le lecteur a mauvais esprit (c’est mon cas). Il est possible d’imaginer une vilenie tramée par un pur esprit.
La forme de ce roman est inhabituelle , 3personnages, 3 styles d’écriture .
J’ai vraiment beaucoup apprécié cette lecture et suis de plus en plus persuadée que « Les Avrils » est une belle maison d’édition.
Ce court roman est d' abord surprenant par la forme très originale qu'il propose, alternant vers et prose et fonction des personnages. Si au départ l'utilisation des vers m'a inquiétée quant à ma capacité à lire un ouvrage entier dans ce style, j'ai été très vite happée par le rythme et la musicalité qui en émanait, et le contraire s'est produit : j'ai été bien incapable de lâcher ce texte avant la fin!
L'écriture est sensible et très juste, les personnages sont ciselés et très finement décrits psychologiquement, leurs pensées sont concises mais profondes.
Entre Blaise, la gueule cassée confiée à la jeune fille pendant les 3 jours d'absence de Madame, et La petite bonne, le lien qui se crée oscille sensiblement entre le silence des mots et la vibration forte de la musique classique que l'homme réclame sur son tourne-disque.
Le dénouement est surprenant et interroge sur la part consciente ou inconsciente de nos décisions.
Ce livre est une très belle découverte de cette rentrée littéraire !
Un court roman très touchant qui n'est pas sans rappeler les classiques d'autrefois, tout en apportant une touche personnelle, engagée, et un processus de narration immersif et entrainant. C'est une nouvelle vision de roman de guerre, qui se centre sur l'après, les conséquences non seulement physiques mais surtout psychologiques. Un roman entre les Macquart de Zola et La Chambre des Officiers de Philippe Charlot et Alain Grand.
La relation touchante qui évolue entre la jeune bonne jamais nommée et son maître gueule-cassée reclus et suicidaire nous plonge dans une histoire du passé et pourtant qui nous atteint, nous fait nous émouvoir, nous purge de toutes émotions négatives. En bref, Bérénice Pichat nous offre un roman historique, cathartique, qui traite de ces femmes trop peu présentes dans la littérature, et de l'après de ces victimes de la guerre, directes ou indirectes, de leur vie, de leur non-mort.
Elle est anonyme cette petite bonne. Levée à l'aube, elle quitte son modeste logis pour aller laver, brosser, récurer, cuisiner, repasser chez des patrons qui ne voient en elle que sa fonction utilitaire. Elle est presque invisible et en tout cas aisément substituable si elle ne répond pas aux exigences domestiques de ces maîtres intransigeants. Et quand exténuée elle rentre, c'est pour devenir la servante de son homme, comme sa mère avant elle et toutes les femmes de son rang. Ses journées se ressemblent et partout elle s'acquitte vaillamment de ses taches, mais il est une maison où elle va avec moins d'entrain, la maison du couple Daniel. Madame est partie à la campagne et elle l'a convaincue de s'occuper de Monsieur, "Le vieux" comme elle le surnomme. Moquerie qui cache une forme de crainte, car Blaise lui fait un peu peur. Voilà des années qu'il est rentré de la guerre mais il en porte encore les stigmates. Mutilé, défiguré, taciturne et silencieux, il est réduit à l'immobilité. Toutefois il l'intrigue et elle compte bien mettre à profit ces deux jours pour en savoir plus sur lui. Mais si lui aussi avait une idée en tête? Et si cet absence de Madame n'était pas fortuite? Deux jours décisifs pour ce drôle de trio.
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Retenez bien ce titre car je pense que l'on n'a pas fini de parler de ce roman. Son contexte, celui du monde domestique de l'entre-deux guerre signe sa première originalité. D'autres titres ont traité des gueules cassés, mais la plupart concentrent leur intrigue sur l'immédiate après guerre et peu évoque leur devenir sur le long terme. Ces hommes brisés, autant dans leur âme que dans leur corps pour qui survivre est la pire des épreuves. La construction est elle aussi surprenante. Roman à trois voix, sans chapitre, et sans coupure, il entremêle les pensées les plus secrètes de ces trois personnages, dans un quasi huis clos où la tension va crescendo jusqu'à un final étonnant.
Mais c'est la forme qui a su dès les premières pages me surprendre et me convaincre. La bonne, Alexandrine et Blaise s'expriment tour à tout, apportant successivement leur regard sur les évènements, mais chacun possède un style narratif propre. Les maîtres s'expriment en prose, dans un langage choisi, riche et imagé, alors que la voix de la petite bonne emprunte des vers libres. Une voix particulière, presque lapidaire, directe et sans fioritures. Comme pour appuyer le fait qu'elle n'a pas de temps à perdre, ou qu'elle ne s'autorise pas le temps de la réflexion. Comme pour appuyer les différences culturelles, qui la prive de mots et de temps à discourir. J'ai beaucoup aimé ce procédé stylistique astucieux et efficace. Sans jamais donner de précision sur le locuteur il permet de toujours s'y retrouver dans ces "je" entremêlés. Et puis il y a une dernière voix un peu mystérieuse. Elle se distingue par une position différente dans la page et par des vers plus détaillés, plus imagés. L'identité de leur auteur ne se dévoile que dans les dernières pages, donnant au lecteur la furieuse envie de remonter dans sa lecture et lui apportant un nouvel éclairage sur l'intrique.
Et puis j'ai envie de dire qu'elle est sacrément forte cette histoire, à la fois sensible et délicate, touchante et émouvante. Elle trace de superbes portraits d'individus qui subissent leurs destins, au delà de leur condition ou de leur classe sociale. Elle offre une réflexion acérée sur la place des femmes et on y traite aussi de solitude, de différences et de musique, avec acuité et pudeur. Le tout forme un roman dont la densité des sujets abordés est bluffante en regard de sa fluidité de lecture.
Un vrai beau coup de coeur que je recommanderai chaleureusement.
Elle est une bonniche, une bonne à tout faire, elle déteste le travail mal fait, bâclé, elle déteste les reproches. Globalement ses employeurs sont contents, elle est ponctuelle, discrète, efficace. Elle rêve juste de s’acheter une bicyclette rouge ou verte, avec une sonnette et un porte-bagages pour mettre les brosses, les produits, les chiffons. Elle entre au service des Daniel, lui est un être disloqué, elle une femme désespérée.
Alexandrine veut s’éloigner de cette maison sinistre qui pue le deuil, ça fait si longtemps qu’elle est invisible, ce n’est plus une épouse, mais une simple infirmière.
Blaise, la nuit, il rêve à son ancienne vie de pianiste, il avait de l’or à la place des doigts. Il contemple les deux pinces déformées qui lui tiennent lieu aujourd’hui, de membres supérieurs. Les cuisses coupées aux genoux, il a tout perdu l’été 1916, dans la Somme, son autonomie, son corps, il n’a plus de poings à serrer, juste un tronc qui sanglote. Il doit lutter contre le dégoût qu’il ressent pour lui-même.
La blessure de la petite bonne est invisible, c’est son secret lourd à porter.
De temps en temps, au milieu de toutes les publications, apparait un Ovni littéraire. « La petite bonne » est un roman magnifique par le sujet abordé, par l’humanité des personnages et surtout par sa construction très originale, puisqu’à chacun des personnages correspond un style d’écriture. Si j’ai été un peu dérouté par les premières pages en vers libres, rapidement j’ai été sous le charme. Avec sa plume poétique et sensible, Bérénice Pichat nous fait entrer littéralement dans l’âme de ses trois personnages, dans leurs tourments. Le propos est sombre et pourtant il ressort de ce récit une légèreté toute musicale due au style alternant prose et vers libres.
Un grand merci aux éditions Les Avrils de m’avoir permis de lire ce roman en avant-première. Un gros coup de cœur.
En librairie le 21 août.
#LaPetiteBonne #NetGalleyFrance
"Requiem c'est le repos en latin"
Un huit clos dans une maison entre une petite bonne (dont on ne connaîtra pas le nom) et son maître tout les deux abîmés physiquement et mentalement. Une découverte de l'autre, une quête du "repos", une amitié naissante... Un roman rempli d'espoir pendant la quasi totalité du roman. Mais cela ne peut, malheureusement pas durer... Les blessures et la conditions sociale sont inscrits dans les personnages.
"il faut rester avec ça
ce qu'on a fait
ce qu'on n'aura pas
ce qu'on aura décidé
Mais au moins on continue"
Un bon roman qui se lit facilement.
La petite bonne travaille pour plusieurs familles bourgeoises. Pour la première fois, chez les Daniel, elle accepte de rester seule avec Monsieur, tandis que Madame est poussée à sortir à une partie de campagne, vivre pour elle après s'être occupée uniquement de son mari. Car Monsieur est une gueule cassée de la Bataille de la Somme, amer et réduit.
Le tête à tête de ces 2 personnages de caractère risque de faire des étincelles, et pourtant, ils surprennent.
Un roman où la tension monte implacable ment, écrit en grande partie en vers libres, dans un huis-clos bouleversant, qui montre que même lorsqu'on n'y croit plus, la vie peut renaître d'une rencontre humaine. Un vrai coup de cœur !
La petite bonne travaille pour plusieurs maisons mais dans ce roman, on va la suivre chez les Daniel. L’ambiance y est bien particulière, alors même qu’elle en a vu des vertes et des pas mûres dans d’autres foyers. Dans cette maison, le maître est défiguré et en chaise roulante depuis plus de 20 ans maintenant, après avoir été appelé sous les drapeaux pendant la première guerre mondiale et avoir été gravement blessé par une bombe : il est devenu complètement dépendant de sa femme pour l’assister dans les gestes au quotidien. Sa femme consacre sa vie entière et s’est en quelque sorte, sacrifiée pour lui. Lui, il en veut à la terre entière et le fait savoir à la bonne. Jusqu’à présent, elle ne devait travailler chez eux que quelques heures mais Madame doit partir quelques jours retrouver une amie. Elle demande donc à la bonne de s’occuper de son mari jour et nuit et lui donne des instructions très précises. Elle redoute ces jours qui viennent mais obéissante, elle va accepter, sans réellement avoir le choix. Pendant ces journées, ils vont se jauger, s’affronter jusqu’à ce que le mari lui demande un service bien particulier.
En débutant le roman, j’ai été surprise par le style d’écriture. En fonction de qui est le narrateur, le texte n’est pas présenté de la même façon : pour la bonne, la narration est écrite au format poème mais sans rime, avec des retours à la ligne. L’écriture est comme saccadée et cela donne un sentiment d’oppression, reflétant les angoisses de la bonne. Les pages se lisent rapidement car l’œil finissant par s’y habituer, l’histoire se lit à un rythme assez soutenu. Au-delà de cette singularité, du point de vue du Maître ou de Madame, l’écriture est en prose classique.
L’histoire est en elle-même prenante : on se doute de ce que va demander le Maître à sa bonne mais on a envie que cela soit formaliser par des mots. Cette demande n’est que suggérée au départ, peu de mots nous sont révélés. La tension va monter petit à petit et puis, l’intrigue va prendre un tournant jusqu’au dénouement final, dénouement qui m’a surprise.
C’est donc oppressant, malaisant, triste, fataliste, et en même temps, touchant, plein d’espoir et d’amour envers cet être si malheureux.
J’aurais juste un bémol sur le début du roman : le rythme est assez lent, car on découvre l’histoire de la bonne. C’est peut-être le passage le moins prenant, tout y étant suggéré, la lectrice que je suis était un peu dans le brouillard.
Je remercie les éditions Les Avrils et Netgalley pour cette lecture.
"La Petite Bonne" de Bérénice Pichat est un véritable ovni littéraire, un roman qui sort des sentiers battus et enchante par son originalité. L’histoire suit une jeune domestique sans nom, au service de Blaise et Alexandrine Daniel. Blaise, pianiste brisé par la Première Guerre mondiale, est revenu mutilé, tant physiquement que moralement. Alexandrine, sa femme, s’est effacée pour devenir son infirmière dévouée, mettant sa propre vie entre parenthèses.
L'écriture de Pichat est un véritable régal, alternant entre prose et vers libres pour illustrer les perspectives des personnages. La petite bonne, avec sa blessure invisible, s'exprime en vers libres, ajoutant une touche poétique et musicale à l'ensemble. Les changements de style d’écriture permettent de passer d’un personnage à l’autre avec une fluidité étonnante, chaque voix étant parfaitement distincte et magnifiquement rendue.
La relation entre Blaise et la petite bonne, faite de sensibilité et d'émotion, dépasse les simples rapports de classe et se tisse autour de la musique, créant un lien profond entre deux âmes brisées. La psychologie des personnages est finement analysée, les rendant humains et touchants, tandis que la description des tâches harassantes des domestiques de l'époque ajoute une dimension réaliste et poignante au récit.
L'ensemble est une œuvre sensible, pleine de pudeur et d'humanité, magnifiquement construite jusque dans ses détails visuels. La fin, à la fois surprenante et cohérente, achève de faire de "La Petite Bonne" un roman qui résonne longtemps après sa lecture, un petit trésor à découvrir absolument.
A nouveau, un texte très plaisant et surprenant à lire chez cette maison d'édition, pour cette rentrée littéraire. J'ai lu et apprécié aussi "les poupées roumaines" (chronique à suivre).
Une belle couverture avec une jeune femme en profil et qui semble douter : Celle-ci est-elle la petite bonne du titre, ou la maîtresse de cette bonne ?
Quand j'ai lu ce titre, j'ai pensé au texte de Jean Genet et ai vu d'ailleurs récemment une représentation théâtrale qui m'a remis en mémoire cette pièce et donner envie de (re)lire le texte de Genet.
"La petite bonne" se passe entre les deux guerres, entre deux moments (un court Week end), entre trois personnages.
Chacun va nous parler de sa vie, de ses doutes, de ses espoirs, de ses désespoirs..
Il y a Blaise, le mari, rescapé, gueule cassée (au sens propre et au sens figuré) qui était un musicien. Il jouait dans les salons des hôtels, se rêvait grand soliste, compositeur. Puis la guerre est arrivée, au début le musicien est loin du front mais il va être dans les tranchées. Blessé, opéré, il va rentrer mais va vivre dans son fauteuil, dans son salon. Défiguré, amputé des membres, il ne peut plus jouer, il peut à peine s'exprimer.
Il y a Alexandrine, sa jeune épouse, qui va "sacrifier" sa vie pour rester avec lui, le veiller, le soigner. Même s'il lui dit de vivre une vie normale, et de ressortir, de rencontrer les autres, elle a dû mal à le faire. Mais ce week end, elle décide de partir deux jours chez une ancienne amie, en week end de chasse. Elle décide donc de confier son mari, à la nouvelle jeune bonne.
La petite bonne, qui ne sera jamais prénommée, vient depuis peu dans cette maison. Elle va aussi nous raconter la vie du petit personnel, sa vie, ses espoirs, ses désespoirs...
Ce texte est aussi une sorte d'exercice de style, nous avons un texte "normale, avec le ressenti, les pensées des protagonistes, puis des vers libres, imprimés à droite ou à gauche. Mais cet exercice de style va rendre la lecture, énigmatique, intrigante.
Au fur et à mesure de la lecture, l'auteure nous parle de cette époque, des relations entre les différentes classes sociales (que ce soit la vie du petit personnel, des scènes de chasse...), la vie de Blaise, handicapé et qui vit dans ce salon, du lit au fauteuil, du fauteuil à la fenêtre, le sacrifice de sa femme mais aussi la vie de cette petite bonne.
Il y a de belles pages tragiques, des moments de lumière (quel bel hommage au premier gramophone et aux voix d'un requiem de Mozart qui vont envahir le petit salon obscur), des pages sur l'espoir, sur le désespoir, sur les choix de vie (que ce soit ceux de Blaise, quel avenir pour lui dans ce fauteuil, pour Alexandrine, une jeune épouse qui se sacrifie et la vie de la petite bonne, qui a choisi plus ou moins sa condition de travailleuse ou d'épouse à son Homme).
En peu de pages, l'auteure nous interpelle, nous questionne sur la vie, sur la mort, sur l'espoir, sur les choix de vie et de mort.
Nous pouvons penser au texte de Jean Genet (et quelques similitudes dans l'histoire) , mais aussi à celui de Graham Swift "Le dimanche des mères", pour la description du monde du petit personnel.
L'auteure nous entraîne dans ce huis clos, elle décrit très bien les ressentis, les désespoirs, les espoirs de chacun(e). Et en peu de pages, avec une belle plume, quelle soit romanesque ou en vers libres, nous nous attachons à ces trois personnages. Et une fin qui m' a surprise mais qui est très ouverte. Et aimerait peut être découvrir une suite ???
LaPetiteBonne #NetGalleyFrance
Le livre est un peu déconcertant au départ par le choix de l'écriture et de la mise en page. Cependant, petit à petit, on entre dans un univers, un huis clos prenant et singulier. Les rapports de force entre la "petite bonne" et son maître se révèlent étonnants de tristesse et d'attention mêlés. Lui, l'impotent, elle la méprisée, partagent finalement une sorte de complicité qu'ils ne perçoivent pas au départ mais le lecteur, lui, voit, comprend et partage.
La narration alternée révèlent le croisement des regards, l'incompréhension. Le point de vue de Madame, dit tout ce qui aurait pu être, la tentative insensée de vivre pour deux. "Des destins amputés", le poids de la honte, de la culpabilité, la lutte contre les remords ... Un texte court mais dense où les drames intimes, feutrés des trois personnages s'éclairent, malgré tout petit à petit.
Lorsqu'une jeune bonne débarque chez un couple étrange. Une femme fuyante, un homme mutique. Trois personnages hors du commun et différents les uns et des autres. Et pourtant la magie opère entre deux personnages qui peu à peu apprendre à se découvrir, se comprendre et trouver une étincelle d'existence jusqu'alors impensable. Beau tour de magie !
La petite bonne est un roman d'une grande maîtrise!
Je me suis laissée happée par cette histoire se déroulant sur peu de temps mais d'une profondeur qui m'a émue. Avec une grande délicatesse et une grande humanité, l'autrice parvient à mettre en mots les émotions de personnages apparemment aux antipodes les uns des autres. Les thématiques abordées sont très riches et le traitement psychologique de celles-ci très justes: rang social, retour de guerre, puissance de l'art...
Bonne, maîtresse de maison, gueule cassée. Un triptyque au service d'un huis-clos très efficace. La structure même du récit interpelle par son originalité: narrations différentes pour chacun des personnages, dont des vers libres. Ce qui pourrait paraître déroutant de prime abord confère au texte une dimension supplémentaire.
Cette lecture est un énorme coup de coeur! Tant dans sa forme que pour son histoire.
Voici un premier roman original de cette rentrée littéraire que j’ai beaucoup aimé et que je vous recommande. Plusieurs voix se mêlent. Nous sommes dans l’entre-deux-guerres.
Un couple bourgeois, Alexandrine et Blaise Daniel, emploie une bonne. Ce n’est pas la première qui travaillent pour eux. Blaise a une particularité. C’est un mutilé de guerre depuis 20 ans, une gueule cassée, infirme. Il ne peut rien faire seul et suscite le dégoût chez les autres. Son handicap fait rapidement le vide dans leur entourage.
Dans le roman, on découvre la rencontre entre Alexandrine et Blaise. Il était pianiste, d’ailleurs elle est tombée amoureuse de lui grâce à sa musique. Aujourd’hui il ne peut plus vivre sa passion pour le piano. Il peut seulement écouter des disques sur un gramophone.
Alexandrine se dévoue entièrement à son mari. Pour une fois, elle s’autorise une sortie loin du quotidien éprouvant. Pendant ce temps, c’est la petite bonne qui s’occupe de lui. Mais lui a une autre idée en tête et il espère bien que la bonne acceptera. Il la trouve trop jeune mais mieux que les précédentes. Une relation étonnante naît entre ces deux êtres et la fin m’a totalement surprise.
La forme est originale. Le texte est tantôt aligné à droite, tantôt à gauche tel un poème, tantôt justifié. Je vous laisse découvrir qui sont les voix derrière ces mises en forme, entre prose et vers libres. La construction et l’écriture sont aussi intéressantes, d’un style inédit, très efficace. Tout ce que j’aime dans les premiers romans.
Derrière ces voix on ressent surtout la condition sociale et féminine d’une femme. La petite bonne qui n’a d’ailleurs pas de prénom. J’ai beaucoup aimé découvrir la psychologie des personnages. Tel un jeu de piste, j’ai rassemblé les éléments pour cerner les voix et leur histoire.
Bref un très bon moment de lecture, comme toujours avec Les Avrils.
Je remercie Netgalley et Les Avrils pour cette lecture
Je remercie #NetGalleyFrance et les Éditions Les Avrils pour cette très belle découverte, aussi captivante que surprenante !
"Une gueule cassée
une femme désespérée
et une maladroite
Nous voilà bien"
Lorsque Madame Alexandrine lui demande de la suppléer deux jours, peut-être trois, auprès de son mari infirme, Blaise,
la petite bonne n'a pas idée
de refuser.
Même rebutée,
angoissée,
à l'idée de devoir s'occuper de la maison des Maîtres
et surtout du Maître
des chambres
et surtout de la chambre mortuaire
Malgré tout, l'idée y est dès le départ. C'est décidé, Blaise va demander de l'aide à la petite bonne...
Voici que je m'essaie à la narration déconcertante, percutante, travaillée, choisie par Bérénice Pichat ; encore imprégnée de ce style saccadé, à la mise en page particulière. L'autrice nous propose ici une sorte de huis-clos ouvert, en nous faisant entrer dans le foyer, les récits et les pensées de ses personnages. L'ambiance oppressante, sombrement inquiétante, m'a engloutie. Et le style y est pour beaucoup !
Dans ce très court roman - qui pourrait se lire d'une traite s'il n'était pas si sombre et si lourd - Bérénice Pichat alterne entre narration à la troisième personne et poèmes sans rimes à la troisième et à la première personne. Les thèmes sont pourtant si peu poétiques : servitude, infirmité, avortement, asservissement et mutilations de guerre...
J'ai mis un peu de temps à situer l'histoire dans le temps et l'espace, puis les contours des personnages et de la situation se précisent progressivement. Nous sommes après guerre et Blaise n'en est pas rentré indemne. Il traîne avec lui toutes ses déceptions de pianiste avorté, et tout le désespoir de sa femme, Alexandrine, qui lutte comme elle peut contre leurs projets envolés. La petite bonne, quant à elle, va chambouler leur quotidien sans y prendre garde, sans même s'en rendre compte, en quelques jours seulement.
Ce très court roman (moins de 150 pages) m'a aussi surprise que touchée. J'ai hâte de lire d'autres textes de Bérénice Pichat !
Le livre alterne quelques paragraphes avec des demi-phrases sans ponctuation. Le procédé est très original et cela fonctionne parfaitement. La petite bonne, on ne saura jamais son prénom, trime tous les jours chez plusieurs bourgeois. La deuxième guerre approche mais c’est la 1ère guerre qui est mise à l’honneur dans ce roman. Elle travaille chez les Daniel. Monsieur, a survécu à la bataille de la Somme, mais il ne possède plus ses 4 membres et est défiguré. Depuis 20 ans, sa femme, Bérénice se dévoue pour lui. Elle finit par accepter de partir pour un week-end de chasse, laissant son mari aux bons soins de la bonne. Et c’est là que le roman se met en place. En alternant les pensées de la bonne et de Monsieur petit à petit les deux s’apprivoisent, la musique jouant un rôle important. Je n'en dirai pas plus mais livre à lire absolument c’est vraiment un coup de cœur, c’est émouvant et très bien construit.
Dans la France d’après guerre, « La petite bonne », dont on ne saura jamais le nom, fait le ménage dans plusieurs foyers. Le récit s'attarde chez les Daniel, un couple de bourgeois. Monsieur, ancien pianiste, mutilé par la bataille de la Somme, se morfond dans son fauteuil d'infirme, posté à sa fenêtre. regardant les gens passer. Il pousse sa femme qui fait preuve d’un dévouement exemplaire, à sortir davantage. A l'occasion d'un weekend où la domestique se voit confier la garde et les soins de Blaise Daniel, les personnages vont petit à petit se découvrir, s’affronter, se confier, s’apprivoiser …
Dans ce huis-clos psychologique bouleversant, Bérénice Pichat dresse un portrait sensible et rempli d’humanité et interroge le droit à mourir. Le récit se distingue par une écriture singulière, alternant vers libres et prose, figurant les voix des protagonistes.
Une surprise de cette rentrée et un coup de cœur, que j'ai hâte de partager avec les lecteurs.
Un petit livre que cette Petite Bonne, qui étonne tout d’abord par la forme.
Des phrases découpées,
disséquées,
des mots rejetés à la ligne
qui enfoncent le clou
d’une action
d’un sentiment
d’une émotion
encore,
et encore.
Nous sommes dans la tête de cette petite bonne.
Et soudain, un paragraphe surgit, tapissant les pages des détails de l’histoire.
Au cœur de cette dynamique, trois personnages. La petite bonne qui vit au jour le jour, sans autre rêve que celui d’aller se coucher le soir, épuisée par ses harassantes journées.
Blaise, ancien pianiste et gueule cassée ( ou plutôt ravagée, disloquée, écrabouillée ) vivant retranché dans sa propriété, partageant son temps entre le lit et la fenêtre.
Et enfin Alexandrine, sa femme-courage, bouleversante de fidélité, isolée de la société, exclue de la vie et interdite de bonheur.
Durant trois jours, la petite bonne va devoir s’occuper de Monsieur car pour la première fois en 20 ans, Madame prend la liberté de s’échapper pour une partie de campagne.
Nous entrons dans l’histoire en douceur, sur la pointe des pieds. Très vite, nous devenons intimes avec ces personnages auxquels on s’attache très vite. C’est touchant, délicat, extrêmement pudique. Et sous couvert de douceur, d’un coup, on se fait surprendre.
Je ne m’attendais pas à aimer ce livre si court, au prétexte que j’aime vivre longtemps avec les personnages. Et pourtant, en le refermant, j’ai eu l’impression d’avoir vécu un peu avec eux. Pas longtemps certes, mais juste assez pour vous dire que ce livre a de quoi faire vibrer votre petite âme de lecteur/lectrice.
Bravo @lesavrils qui décidément, en cette rentrée littéraire, ont su dénicher deux pépites avec Poupées Roumaines.
Un premier roman à la narration originale, qui nous emmène dans l'intimité de personnes profondément blessées (au propre comme au figuré) essayant de survivre bon an mal an. Le twist final est magistralement amené et a achevé de me convaincre.
La petite bonne court de maison bourgeoise en maison bourgeoise, lestée de son panier contenant les produits ménagers qu'elle utilise pour rendre leurs maisons brillantes de propreté après s'être levée à l'aube pour récurer leurs sols crottés par les souliers des invités de la veille, rallumer les feux, préparer leurs petits déjeuner ... puis elle court à la maison suivante et son ouvrage se répète.
Et puis elle sert dans cette maison étrange où Madame se dévoue auprès de son mari, gueule cassée de la guerre. Monsieur qui se terre dans le salon aux rideaux tirés.
Lorsque Madame accepte de partir un weekend à la campagne, chez une amie d'enfance, la bonne doit rester auprès du mari.
Dans ce huis clos, chacun d'eux va se révéler à l'autre.
Un style original où vers et prose se succèdent pour donner voix aux différents personnages, une présentation qui permet de savoir instantanément qui s'exprime.
Un roman qui nous narre le récit de trois vies gâchées : la pauvreté des origines de l'une et les maux qui l'accompagnent, la carrière brisée d'un pianiste dans les horreurs des tranchées, et la jeune femme qui n'a pas voulu renoncer à son conjoint.
Les horreurs de la guerre et de ses conséquences .
Un roman touchant.
Je remercie NetGalley et les Editions Les Avrils qui m'ont transmis cet ouvrage suite à ma sollicitation
#LaPetiteBonne #NetGalleyFrance
Coup de cœur de Magali: Premier livre lu de la rentrée littéraire de cette année! Incroyable roman qui va forcément sortir du lot!!
La petite bonne est un des personnages de ce livre (il y en a deux autres). Elle fait le ménage dans les maisons de nobles, elle rêve parfois de s'acheter une bicyclette avec un porte-bagages pour transporter ses brosses, ses produits nettoyants et ses chiffons. À la maison, tout n'est pas rose avec son compagnon, mais elle ne se plaint pas. Il y a aussi Monsieur Daniel, Blaise, ancien soldat cassé par la guerre, estropié, privé de bras et du bas des jambes. Puis enfin Alexandrine, sa femme, dévouée corps et âmes, qui a oublié de vivre depuis le retour de son époux.
Ces trois personnages ont un secret, caché au plus profond d'eux-mêmes et qui finira bien par sortir malgré eux. La tension monte au fur et à mesure que les pages se tournent et le livre est impossible à lâcher!
France, années 1930. Elle est bonne, bonne à tout faire, bonniche comme on dit aussi, dans plusieurs familles.
Elle raconte et n’est donc jamais nommée. Elle travaille, travaille, travaille, du matin au soir, passant d’un univers à l’autre, tout juste payée, à la merci des caprices d’un « Monsieur » ou d’une « Madame », qui pourront décider soudain qu’il ou elle n’a plus besoin d’elle, ou qu’elle a mal travaillé et qu’elle ne sera pas payée. Les brimades sont nombreuses mais il faut bien vivre et rapporter quelques sous pour aider à la vie du ménage. « Son homme » travaille aussi, mais cela ne suffit pas. C’est la vie et elle ne réfléchit pas plus : elle trime.
Chez les Daniel, le travail est un peu différent, car « Monsieur » est une gueule cassée, invalide cloué à son fauteuil depuis la dernière guerre, ombre triste ou colérique selon son humeur. Mais la bonne reste car la place n’est pas si mauvaise, alors elle surmonte son dégoût face à ce visage déformé par les cicatrices et la souffrance. Et puis Madame est gentille, si dévouée à son mari rendu acariâtre par la douleur et le sentiment d’inutilité, et elle a bien besoin d’aide dans cette maison où la tristesse rôde.
Un jour, Madame s’absente, pour sortir un peu, pour s’aérer le corps et l’esprit, et la bonne doit rester pour s’occuper de Monsieur…
Ce roman, à la construction originale, faisant entendre les voix des trois protagonistes, est prenant.
Le début peut dérouter, par sa construction entre prose et vers libres. Puis on comprend : trois mises en pages différentes, trois voix, qui s’entrecroisent et révèlent les sentiments profonds de trois êtres malmenés par la vie.
C’est beau, émouvant, sensible, et on tourne les pages inlassablement, avec appréhension aussi : la condition de cette petite bonne est tellement fragile, la vie de Monsieur un tel enfer, et celle de Madame traversée de culpabilité. L’écriture, le phrasé, semblent suivre la pensée de chacun, nous les rendant plus proches.
J’ai eu un vrai coup de cœur pour ce court roman qui paraîtra le 21 août 24. La rentrée littéraire s’annonce bien !
Merci à l’éditeur Les Avrils et à NetGalley pour cette découverte.
Dans un premier temps, je fus déstabilisée par le type d’écriture. Ensuite, les vers libres justifiés à droite ou à gauche donnent une dynamique tout à fait particulière à ce texte. L’écriture est fluide et l’intrigue suffisamment prenante pour que l’on ne lâche pas ce roman.
L’autrice, Bérénice Pinchat, parvient à captiver grâce à son style et son approche . Les personnages sont développés, chacun ayant une voix distincte et une profondeur qui les rendent réalistes et attachants. Située dans la France de l'après-Grande Guerre, l’histoire se concentre sur un presque huis clos magnétique entre une jeune domestique, sa maîtresse et son maître. Ce cadre historique, marqué par les cicatrices de la guerre et la condition des femmes ajoute une profondeur supplémentaire au récit.
Le rythme maintient l’intérêt tout au long du livre. Les thèmes abordés, tels que la liberté, la dépendance, l’injustice sociale, sont traités avec une nuance qui invite à la réflexion.
Ce huis clos entre trois âmes blessées par la guerre et les circonstances mérite d'être lu et apprécié.
Je souhaite tout de bon, comme l’on dit sur les rives du lac Léman à Bérénice Pinchat pour sa sélection au prix FNAC.
Merci à l’autrice pour ce très bon moment de lecture, merci aux éditions Les avrils pour la découverte et bien sûr merci à Netgalley.
On ne connaît pas son nom : elle est invisible aux yeux de beaucoup, surtout de ses maîtres.
Elle passe quelques heures chez eux, rend tout propre, brillant. Elle a l’habitude de ne pas être notifiée, son statut veut ça et ce, depuis toujours. Elle ne s’en plaint pas, c’est sa condition.
Elle passe de famille en famille, de maison en maison, quelques heures. Jusqu’à ce qu’une Madame lui demande de venir passer plusieurs jours, le temps d’un week end.
Elle n’hésite pas longtemps, cela paiera bien, même si Monsieur est un mutilé de guerre, invalide, pas bien causant, qui ne bouge pas de son fauteuil.
Jusqu’à ce que Monsieur lui fasse part d’une requête particulière.
Magnifique roman poétique. Les pensées de la Petite Bonne se mêlent à ceux de Monsieur pendant que Madame essaie de s’évader quelques jours à la campagne à la demande de Monsieur.
La résilience, la dignité, le droit à la mort, l’affrontement, la violence, la beauté, tout y est.
C’est beau, c’est une pépite à lire absolument.
Ce titre me faisait de l'oeil depuis sa sortie ! Et j'avais raison de m'y intéresser. La construction et la narration ne sont pas habituelles, mais une fois la lecture commencée, impossible de m'arrêter !
L'histoire raconte le quotidien du jeune femme domestique. Elle travaille pour un couple dont le mari est un vétéran de la Grande Guerre, c'est une gueule cassée. Ce roman parle de la vie, de la mort et tout ce qu'il y a entre. Ça parle d'amour mais pas que. Ça parle de l'humain , de l'empathie et de soutien quand tout s'écroule et de cette main tendue qui va nous relever et nous surprendre...
Je recommande ce roman de la Rentrée Littéraire ! C'est beau, c'est émouvant et complexe comme la vie !
Merci NetGalley pour m'avoir permis de le lire.
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