Kiffe kiffe hier ?

20 ans après "Kiffe kiffe demain", nous retrouvons Doria qui a désormais 35 ans. Elle n'a toujours pas sa langue dans sa poche et a gardé son sens de l'humour, son meilleur allié pour aimer la vie. Elle revient sur les années passées, avec une nostalgie bien à elle, appuie là où ça fait mal, et dézingue à tout va. Sans compter une certaine tendresse derrière sa carapace, mais ça on ne le dira pas.
Une bouffée d'air à prendre dans cette rentrée.

Doria a désormais 35 ans mais elle n’est pas si éloignée de l’adolescente de 15 ans décrite dans Kiffe kiffe demain. Elle a toujours le même sens de l’humour décapant. La même mère aussi. Elle est mère à son tour d’un garçon de sept ans, Adam. Elle voit toujours son ami Hamoudi.

Elle est telle que le lecteur peut l’imaginer vingt ans plus tard. Elle revient sur son passé, d’ailleurs, avec beaucoup de dérision : pourquoi elle a vu une psy, pourquoi elle a trouvé cette psy très classe. Comment sa mère a appris à lire à 50 ans et a gardé des enfants toute sa vie, passant d’ATSEM à nounou à domicile. Comment elle a rencontré son mari, Steve, père de son fils. Elle évoque aussi sa belle-mère, Marie-Claude et leur famille de « juracistes ». Grâce à eux, elle est passée des Babybel au comté.

La vie de banlieue à Bondy y passe aussi. Les jeunes qui traînent le soir, désœuvrés, moins respectueux qu’avant, insolents même envers les gérants des petites supérettes. La communication est moins fluide aussi : Doria veut des clous de girofle pour calmer le mal de dents de sa mère, on lui ramène des clous. L’école et l’éducation sont aussi des sujets abordés : Doria arrive en retard le matin, on la toise, elle réfléchit à son rapport à l’école (et se remémore son premier petit copain), elle n’a pas non plus envie de se mêler aux mamans qui discutent devant l’école jusqu’à une heure avancée si ce n’est pas le jour des promos chez Action. Et puis, avouons-le, Doria veut rester discrète sur sa vie privée, ce qui est une véritable gageure là où elle vit…

S’adapter, telle semble être la devise de Doria. Sa meilleure arme ? L’humour. Le résultat ? Un livre qu’on a envie de lire pour rire aussi.

J'avais découvert Faiza Guene avec son roman tendre et émouvant « La discrétion », je la retrouve avec plaisir dans ce roman tout aussi tendre, qui raconte le quotidien de Doria, jeune femme qui élève son fils Adam en banlieue parisienne. Sa vie de couple, ses errances professionnelles, ses amitiés fragiles, ses parents auxquels elle a tant à reprocher, tout y passe. L'auteure sème des petites phrases en jouant avec les mots, s'attribue des notes d'humour avec beaucoup de recul, décrit des mondes qui s'entrechoquent, dénonce les discriminations de toute sorte, et tout cela par le seul biais de l'humour. Tout cela donne un texte très drôle, avec des réparties dignes des meilleurs sketchs humoristiques. Cela a été pour moi un pur moment de joie littéraire.
Merci à Net Galley et aux éditions Fayard.

Dès les premières lignes, quel plaisir de retrouver le ton de Doria, alias Faïza Guène dans Kiffe, kiffe hier.

Sa narratrice a quitté son adolescence, racontée dans Kiffe kiffe demain, meilleure vente de l’année 2004. Elle a trente-cinq ans, un garçon de sept ans qu’elle élève seule et fait des milliers de listes comme d’autres promettent d’arrêter de fumer. Doria raconte, en passant du coq à l’âne, de digressions en humour ravageur des tirades pour » briser les tabous », des explications sur la dérive identitaire, de son rapport avec les hommes, de ses années d’échec scolaire (différente de l’écrivaine, meilleure élève à 17 ans).

Faïza Guène reprend le ton décalé, le débit en mitraillettes et la blague à chaque page. Elle reprend même Madame Burlaud, la fameuse psychologue scolaire du précédent.

Vingt ans se sont passés et bien des choses ont changé, Faïza Guène les passe en revue du ton de Doria, beurette intégrée qui est fière de sa double culture.

Bien sûr, cela peut un peu faire mal comme lorsqu’elle égratigne d’une phrase ma chère Dolto, moi qui ait été une adepte du « bébé est une personne », même si mes belles filles ne me remercient pas !

Cette lecture est une bouffée d’air printanier, car il n’y a pas si longtemps on croyait être plongé dans du nationalisme alors que les JO nous ont démontré que nous n’étions que patriotes. (Merci Romain Gary !).

Alors, donc, c’est frais, ça fait un bien fou ! Bref, vraiment remerciements tellement sincères à Doria dans Kiffe kiffe hier d’avoir permis à Faïza Guène de démontrer la diversité pour encenser l’identité.

Merci à Netgalley et Fayard pour m'avoir permis de lire ce livre. Un recueil de punchlines abordant de nombreux sujets modernes de façons humoristique. Lu en deux jours, un livre que je vais recommander. Peut être moins au plus âgés,... et encore... Merci. Faîza Guène pour ce bon moment.

Coucou @dorialamalice, juste pour te dire que j’ai fini de t’écouter hier soir et je voulais te remercier pour ce moment de rire, de confidences, de points de vue, qui vont faire grincer des dents certains, tandis que d’autres riront un peu beaucoup souvent, tout dépendra du niveau de lecture, de recul de positions et d’humour de chacun . Beaucoup de choses ont changé en 20ans toi pas, toujours aussi vive cash une plume rythmée épicée pétillante et sans langue de bois. #chocdescultures, Intégration assimilation diabolisation adaptation, paradoxes et contradictions, le vivre ensemble y croire encore toujours kiffe kiffe qu’hier kiffe kiffe demain.
Bref je ne vais pas te mettre trois pages de commentaires je suis déjà de la team #jetelaissedesvocauxdeplusdequatreminutes, donc je te disais merci pour tout ce que tu as confié soulevé exprimé, tu m’as bluffée par ton audace ta franchise ton énergie toujours présente 20 ans après c’était bon de te retrouver.
Merci aux éditions Fayard et à Netgalley d’avoir permis ces retrouvailles.