Notes d'un médecin
par Vikenti Veressaiev
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Date de parution 10 oct. 2024 | Archivage 19 nov. 2024
Noir sur Blanc | La Bibliothèque de Dimitri
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Résumé
Peu de livres ont aussi vivement ému la société russe à leur parution que ces Notes d’un médecin (1900) de Vikenti Veressaïev, auteur d’une vingtaine de récits et de nouvelles. La raison en est le caractère du texte, littéraire en même temps que naturaliste, mais aussi la charge critique de l’auteur envers sa profession et la société en général.
Comparables aux Mémoires d’un jeune médecin de Mikhaïl Boulgakov, ami et admirateur de leur auteur, ces Notes nous plongent dans la société russe de la fin du XIXe siècle, avec toute sa misère, ses préjugés sociaux et ses drames individuels et collectifs, décrits avec un tel art littéraire qu’elles seront saluées par les plus grands écrivains de l’époque, à l’exemple de Tchekhov.
Peu de livres ont aussi vivement ému la société russe à leur parution que ces Notes d’un médecin (1900) de Vikenti Veressaïev, auteur d’une vingtaine de récits et de nouvelles. La raison en est le...
Formats disponibles
FORMAT | Ebook |
ISBN | 9782889830541 |
PRIX | 16,99 € (EUR) |
PAGES | 272 |
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Disponible sur NetGalley
Chroniques partagées sur la page du titre
Vikenti Veressaïev, Вике́нтий Вике́нтьевич Смидо́вич, fut poète et médecin, mais également traducteur, romancier et poète, il a non seulement étudié la médecine, mais également la philologie. Exerçant dans la littérature et dans la science, il a réuni ses deux talents dans cet ouvrage, Notes d'un médecin, paru chez les Editions Noir sur Blanc, le fruit de ses réflexions sur l'exercice de son activité alors qu'il débutait dans la profession, celle que l'on appelle en France à l'heure actuelle médecin généraliste, mais que l'on pourrait plus simplement qualifier de médecin des familles. Un titre qui s'apparente à un essai et des confessions de la part de cet individu, homme de science, en plus d'être un grand humaniste. Des "méditations" qui sont préfacées par l'écrivain franco-russe Dimitri Bortnikov, auteur du Purgatoire, paru chez Les Éditions Noir sur Blanc en 2022.
Vikenti Veressaiev nous confie sa vision de la pratique de la médecine dans l'Empire Russe, de 1895 à 1900, à une époque où les moyens de pratiquer la médecine étaient encore sommaires, où les soignants fonctionnaient encore un peu à l'aveugle en matière de pharmacologie. Ce sont les notes d'un humaniste qui remet en question toute sa pratique, se questionnant sur la formation qu'il a suivie, sur le manque de formation qu'il ressent, sur les doutes qui l'assaillent à chaque fois qu'il est face à un patient et face aux limites qui sont les siennes. Ce sont les questionnements d'un homme altruiste, fin et sensible, attentif à son interlocuteur et ses douleurs, très conscients de la mission qui est la sienne, un homme qui emporte d'emblée la sympathie du lecteur. Un homme qui à peine sept ans après la fin de ses études, tire une sorte de bilan assez pessimiste de son métier, du peu de moyens qui sont les siens pour soigner efficacement et du manque de reconnaissance de patients qui sont atteints de maladies souvent létales. Ces méditations, terme employé par Dimitri Bortnikov, sont en effet constituées d'une multiplicité de questions auxquelles il tente de répondre dans le fil de réflexion qui s'ensuit, toutefois pas toujours suffisamment pertinente à ses yeux.
Ce titre est tout d'abord à dimension sociale, puisqu'on constate de l'état de la société russe citadine de fin de siècle, du patient le plus modeste au bourgeois le plus pénible. Le médecin russe propose en exemple un éventail aussi large que varié de la population qu'il consulte, du palefrenier à la mère de famille, et des maladies qu'il décèle ( ou pas ). Il nous transmet cette vision de l'étudiant qui devient médecin et est confronté de front aux malades à l'agonie, la profusion de la maladie et souffrance humaine, une sciatique non soignée, un tétanos qui s'est développé à l'heure où les vaccins n'étaient pas encore de mise. Une réflexion sur cette société qui réserve les meilleurs traitements aux plus fortunés, et l'incapacité de se soigner aux pauvres : une réflexion qui trace en pointillés la nécessité de soins pour tous, en filigrane le principe de notre système de santé français, la possibilité garantie à chacun d'avoir droit aux soins. Un idéal socialiste avant l'heure de l'homme qui rejoindra un cercle littéraire qui réunissait des penseurs et penseuses marxistes.
D'une franchise totale face à son lecteur, le médecin rend compte de tous les problèmes de conscience qui le traversent sur cette science, ce sont ses interrogations sur sa pratique, des questions existentialistes auxquelles il a du mal à trouver une réponse satisfaisante, à établir une position équilibrée entre l'homme qui soigne et le patient qui doit parfois subir les aléas de la profession. Le texte s'impose au delà des simples notes, il s'agit d'une profonde remise en question, mais aussi une adresse au patient qu'est chaque lecteur, en une sorte de renversement des positions, car lui n'hésite pas à se mettre soit à la place de la personne examinée ou opérée, soit à la place de la famille du patient qui se meure. Nous lisons également les tourments d'un homme déçu, frustré par l'incapacité de la science à soigner, blasée par le vertigineux écart entre les attentes des patients et de leurs proches - et des limites qui sont les siennes, autant dans l'état actuel des connaissances, des remèdes et de son expérience à lui, alors tout jeune médecin, fraîchement sorti des bancs de l'université. Nous sommes bien loin du notable prestigieux, sûr de lui et de sa science, respecté par tous, presque intouchable. On palpe du doigt la vulnérabilité d'un homme, ça en est presque touchant, qui tâtonne avec le peu d'outils qu'il a à sa disposition, face aux reproches des patients qui ne manquent pas de l'accabler dès lors que la maladie prend le dessus.
L'un des passages marquants, c'est celui de l'expérimentation des soins sur le patient, également sur les animaux. Nous n'avons pas un homme obtus, fermé à toute discussion et débat, bien au contraire, nous lisons un homme qui cherche les meilleures solutions pour exercer une science en toute déontologie et humanité. C'est justement dans ce chapitre consacré aux maladies sexuellement transmissibles, lesquelles ne touchent pas les animaux, et dont les soins n'ont pu être testés que sur l'homme. Nous parlons de maladie comme la syphilis, inoculée à des patients, jusqu'au propre sacrifice des médecins qui ont décidé de se l'auto-inoculer afin d'en valider le mode de transmission.
C'est un homme naïf, un homme déçu, mais aussi en colère, excédé, impuissant, un homme déjà âgé qui revient sur ses jeunes années de docteur en médecine de son œil avisé et expérimenté. Sa vision globale, sociale, bien hors du champ purement scientifique, lui confère la place d'une visionnaire, notamment lorsqu'il évoque ces antidotes universels à s'inoculer. La conclusion est noble, il s'écarte de son champ d'expertise scientifique pour conclure, et l'homme marxiste n'est plus très loin, un peu utopiquement " cette issue - la seule possible - réside en la conscience que nous sommes une infime partie d'un tout gigantesque, solidaire, et que c'est uniquement dans l'évolution heureuse de ce tout que chacun peut espérer son propre accomplissement."