Le dernier tome d’un duo d’hors-série qui vient mettre une touche finale aux enquêtes de Soda et à ses aventures dans la Grosse Pomme.

La manuscrit de cet album avait été laissé inachevé par Philippe Tome mais ses enfants ont demandé à d’anciens collaborateurs de bien vouloir le boucler, question que la série puisse avoir une sorte de «conclusion».

Je dirais que cette fin est douce-amère, mais qu’elle permet de pousser plus loin ce qui avait été amorcé dans le volume précédent.
Encore une fois, on est dans un mélange bien dark entre un triller et un classique de science-fiction. À la 1984. Il n’y a plus beaucoup d’humour dans cette série, mais c’est très compréhensible quand on regarde les thèmes centraux : dérive sécuritaire, droits humains et les technologies de contrôle. Rien de réjouissant, si ce n’est de voir une dernière fois Soda et ses acolytes remettre les malfrats à leur place.
Les illustrations de Dan Verlinden se prêtent très bien au ton de ce récit, qui est plus mature et plus sérieux. Elles permettent aux lecteurs d’adopter le regard plus dur que David Solomon porte maintenant sur ceux qui l’entourent.
Je remercie NetGalley France et les éditions Dupuis pour m’avoir permis de suivre les péripéties de Soda, Linda et Bab’s jusqu’à leur finalité. C’est un magnifique aurevoir à Philippe Tome et à son détective Soda.

Avec ce diptyque marquant, Soda s’éloigne de ses racines tout en explorant des territoires narratifs inédits. Cette reprise, amorcée sur les notes de Tome, plonge le lecteur dans une intrigue profondément ancrée dans les séquelles du 11 septembre. La série, connue pour son mélange d’humour noir et de drame, opère ici un virage vers un réalisme sombre et troublant.

Le dessin de Dan Verlinden, plus brut et dépouillé que celui de Gazzotti, crée une ambiance pesante renforcée par l’usage systématique de fonds noirs. Ce choix graphique, bien que surprenant au premier abord, s’accorde parfaitement à une intrigue grave, où mensonges d’État et surveillance omniprésente dessinent un New York méconnaissable.

Le scénario, fidèle à l’esprit de Tome dans sa première partie, séduit par sa tension et sa profondeur. Mais l’introduction inattendue d’un élément de science-fiction, en seconde partie, divise. Si ce choix facilite la conclusion, il s’éloigne des codes habituels de la série et pourrait perturber les lecteurs.

Malgré ces réserves, Soda s’affirme ici comme une œuvre audacieuse et contemporaine. Ce retour hommage , offre une plongée introspective dans l’univers du héros, plus désabusé que jamais. Un récit incontournable pour les amateurs de polar noir et les fidèles de la série.