Je me demande souvent comment de tels titres peuvent échapper aux radars de nos éditeurs hexagonaux durant si longtemps… Il aura fallu attendre 5 ans pour que ce merveilleux 1er roman canadien soit enfin traduit en français, par les éditions Phébus.

C'est mon 1er coup de coeur de l'année, à qui je souhaite au moins autant de succès en librairie que “Là où chantent les écrevisses”. Car ce sont 2 récits qui ont beaucoup en commun, comme le caractère inoubliable de leurs jeunes héroïnes et la force évocatrice de la nature environnante.

De prime abord, on doute de la raison qui pousse Sandy à quitter un matin la quiétude de son chalet pour se lancer dans une quête éperdue en montagne. Puis on découvre au fur et à mesure de notre lecture ses motivations profondes, en remontant avec elle le fil de son existence, à commencer par le jour où son grand-père l'accueille dans ce fameux chalet qu'il a construit de ses mains en Colombie-Britannique, loin de tout.

La fillette - qui vient de perdre sa mère - va tout apprendre de la nature sauvage qui l'entoure (à l'instar de Kya dans le roman de Delia Owens), aux côtés de son grand-père Aidan et de son jeune voisin Luke. Mais son aïeul lui cache un secret qu'elle finira par découvrir à l'âge de 12 ans et qu'elle confiera à Luke ; scellant par là même le destin du trio pour le meilleur et pour le pire.

C'est une oeuvre gigogne qui renferme un récit de nature writing d'une beauté rare sur les mystères impénétrables du monde sauvage, un roman initiatique sur les affres du passage à l'âge adulte, ainsi qu'une grande histoire d'amour teintée d'irrationnel.

Un livre qui nous prouve que quand l'absence est un gouffre, il n'est jamais vain de poursuivre des chimères.