La Logique de l'amanite
premier roman
par Catherine Dousteyssier-Khoze
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Date de parution 26 août 2015 | Archivage 26 nov. 2015
Résumé
Nikonor, érudit snob et acariâtre, vit retranché dans son château, en Corrèze. Il se passionne pour la mycologie (surtout cèpes et amanites) et la littérature.
Au fil des pages, on va découvrir les confidences étranges qu’il nous livre sur sa famille.
Pourquoi voue-t-il une telle haine à sa sœur jumelle Anastasie ? Et qu’est-il advenu de ses proches ?
Nikonor, érudit snob et acariâtre, vit retranché dans son château, en Corrèze. Il se passionne pour la mycologie (surtout cèpes et amanites) et la littérature.
Au fil des pages, on va découvrir les...
Formats disponibles
FORMAT | Ebook |
ISBN | 9782246852162 |
PRIX | 11,99 € (EUR) |
Chroniques partagées sur la page du titre
Ce roman, je l'ai choisi un peu par hasard. Parce qu'il parlait de la Corrèze, une terre dans laquelle ma famille trouve ses racines. Parce qu'il parlait de champignons et que ça m'amusait.
Le narrateur, Nikonor de la Charlanne, est un homme imbu de lui-même et entouré de mystères. Français par son père, Anglais par sa mère, son récit, en français, emprunte parfois des locutions britanniques qui égaient la narration. Il raconte une enfance idyllique dans la demeure familiale, un amour absolu du monde de la forêt, et des cèpes. Son bonheur absolue d’être au fond de la Corrèze. Et une haine farouche de sa sœur jumelle. Qui est-il ?
Catherine Doussteyssier-Khoze a une vraie plume. Avec érudition, tout comme son personnage, elle entraîne le lecteur à sa suite. Au fil des réflexions mycologiques, parfois un peu longues, et des références littéraires à Balzac, Zola, Goncourt ou encore Baudelaire, elle pose par petites touches un décor de plus en plus oppressant au fur et à mesure que le voile se lève. La noirceur se révèle derrière le masque de civilité. Tout comme, dans la forêt sombre et menaçante, apparaît la merveille du chasseur de champignons. Pourtant Nikonor nous est de plus en plus familier et attachant. Grâce à ses remarques acerbes et vives. Sa vanité. Sa folie peut-être.
Il y a cependant quelque chose qui m’a dérangée dans l’organisation du récit car il est parfois un peu compliqué de comprendre à quelle période on se situe, entre souvenirs d’une vie révolue, temps présent, rêves. Le récit se termine d’ailleurs de façon un peu abrupte, laissant la porte ouverte à l’interprétation. Un petit bémol donc, mais tout de même une jolie découverte et un vrai plaisir à la lecture des mots de l'auteur, précis, bien choisis.
La rentrée continue avec un autre roman français à la croisée du roman noir, et des mémoires du dernier rejeton d’une lignée aristocratique. Au centre de ce roman, un personnage haut en couleur, Nikonor, vieil homme qui pousse au paroxysme la misanthropie, par opposition à son amour des champignons. Pas pour le côté culinaire, non, Nikonor n’aime pas les manger, mais parcourir les bois à la recherche de chapeaux somptueux, de lamelles délicates, de pieds solides… son péché mignon est le cèpe.
Au fil des pages, la personnalité de Nikonor se révèle, ses actions passées aussi, et on découvre que le vieil homme a commencé très tôt ses méfaits, et n’a jamais manqué d’imagination pour préserver sa tranquillité et… ses coins à champignons. Nikonor n’a rien toutefois d’une brute inculte et ses connaissances mycologiques pointues sont un régal à lire. Au bout de quelques dizaines de pages m’est venu l’idée que toutes les références, les notes de bas de pages étaient aussi malicieuses qu’imaginaires : nenni, une petite recherche m’a permis de constater que par exemple, les illustrations de Ivan Yakovlévitch Bilibine existaient, ou que le décès du comte de Vecchi par ingestion d’amanites tue-mouche était un fait historique.
L’érudition, même si on n’est pas soi-même passionné de champignons, constitue un gros atout de ce roman, mais c’est surtout la personnalité inquiétante de Nikonor qui tient le lecteur entre les pages ! Les événements dramatiques qui s’enchaînent autour de lui sont traités de manière vivante, avec une juste dose d’humour noir, et de délicieuses ellipses.
La finesse de l’écriture fait qu’on lui pardonne donc le thème, (essayons de ne pas trop en dire), disons le thème du délitement familial, qui a un petit côté « déjà-lu », et aussi la fin un peu frustrante.
Voici donc un premier roman, à l’univers délicieusement « british » à la sauce corrézienne, à la langue très bien choisie, qui fort heureusement échappe à l’autofiction, et qui en promet d’autres sans doute encore plus aboutis par la suite.
Nikonor Pierre de la Charlanne, amateur de champignons depuis son plus jeune âge et spécialiste du cèpe, ce qui ne l’empêche pas de confesser un intérêt particulier pour l’amanite, entreprend le récit de ses mémoires.
Le lecteur y découvrira comment cet homme d’exception, né d’un père français lui-même déjà mycologue émérite et d’une mère anglaise, frère jumeau d’une certaine Anastasie (l’autre nom de peste), sut dès son enfance au château de la Charlanne s’élever au-dessus du commun des mortels, grâce à ses connaissances botaniques, avant de s’orienter vers une profession pour le moins singulière …
Personnage imbu de lui-même au plus haut point (l’estime qu’il se porte semble incommensurable), à l’occasion mythomane voire simplement mystificateur *, Nikonor narre les épisodes de sa vie d’une plume acérée (ses jugements sont de l’ordre du péremptoire) et élégante, soignant une écriture classique (émaillée de petites incises anglaises surgies de son bilinguisme), cultivée à l’ombre des anciens, car l’homme est lettré et fait montre d’autant de style que d’ironie.
Habitué à déambuler dans les forêts à la recherche de ses précieux cèpes, il emprunte ici des chemins de traverse d’une digression à l’autre, répondant par exemple longuement au questionnaire de Proust, ce qui nous vaut un récit non linéaire et truffé de séquences ou de considérations (littéraires notamment, car le champignon mène à tout) parfois savantes et toujours piquantes, pour ne pas dire sarcastiques. Et si, lorsqu’on s’en tient aux faits, la farce s’avère macabre, j’en ai apprécié le goût (de champignons), savourant ce plat original et tous ses aromates, un petit régal d’humour (noir, mais pas que) !
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