Le train d'Alger
par Béatrice Fontanel
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Date de parution 13 janv. 2016 | Archivage 22 août 2016
Résumé
Le premier souvenir d’enfant de cette narratrice, le souvenir fondateur, c’est un « Boum ! » qui la hante encore, cinquante ans plus tard, celui du train qui a sauté, miné par les explosifs du FLN, alors qu’âgée de trois ans elle accompagnait sa mère. Le wagon échoué comme un cétacé, les corps inertes aperçus dans les rues, les noms effacés des boîtes aux lettres, les voisins qui disparaissent… la guerre d’Algérie est vue par les yeux d’une petite fille qui se sauve grâce à une imagination impérieuse. Toujours tentée de dérailler, alors que ses parents vieillissent, elle dit la féérie du désastre et la possibilité de vivre, malgré tout.
« J’aimerais bien vous raconter mon enfance, docteur… mais dès que j’entre dans votre bureau, j’ai l’impression que mes idées volent en éclats, comme les vitres de notre appartement à Alger. »
Le...
Formats disponibles
FORMAT | Ebook |
ISBN | 9782234079328 |
PRIX | 12,99 € (EUR) |
Chroniques partagées sur la page du titre
"Certificat de vie...j'aimerais en avoir un parfois pour m'assurer de ma propre existence."
La narratrice est emplie d'obsessions morbides, auxquelles s'est plutôt habituée car "Cette anxiété perpétuelle, je l'enfile tous les matins à la manière d'une paire de chaussettes."L'origine en est peut être son premier souvenir : elle a trois ans et se trouve à bord d'un train que le FLN a fait sauter en Algérie en 1959. Se confiant à un personnage invisible qu'on devine être un soignant, elle revient sur son enfance en Algérie , sur le retour de ses parents en France, événement dont elle ne garde aucun souvenir ,et se basant sur des essais ou des témoignages recueillis par des chercheurs, brosse le portrait d'un pays qui l'a marquée à jamais.béatrice fontanel,guerre d'algérie Il aura fallu attendre 1999 pour que "les événements d'Algérie" acquièrent officiellement le statut de guerre pour les Français. De ce conflit , nous ne savons pas grand chose et le roman de Béatrice Fontanel est tout à fait passionnant car il nous en présente une vision en mosaïque, presque prosaïque, la narratrice se demandant par exemple comment les maisons des français ont été attribuées ou occupées par les Algériens, mais aussi poignante quand elle souligne par exemple que certains français ont conservé jusqu'à leur mort la clé de leurs maison abandonnée.
La violence s'insère là-bas dans la vie quotidienne, vie qui continue malgré tout, et le récit du départ des Français est décrit de manière tout à fait poignante, mais sans pathos.
Ce n'est pourtant pas un roman historique au sens classique du terme mais une recherche identitaire où l'on croise régulièrement des fleurs poussant dans le ballast , le long des voies ferrées, herbes folles dont la narratrice égraine avec un plaisir évident les noms et qui prospèrent dans des milieux pour le moins hostiles, des fleurs qui s'agrippent et représentent "l'espoir et la fertilité". De plus, "Les plantes recouvrent les ruines , colmatent les brèches , molletonnent les cassures de toutes sortes.
C'est aussi l'occasion pour la narratrice d'interroger ses parents âgés, qui commencent à perdre la mémoire mais qui ont un relation à la fois intense et pacifiée avec leur passé.
En ces temps de migrations et de terrorisme, le roman de Béatrice Fontanel acquiert un résonance toute particulière.
J'ai été totalement séduite par ce roman que j'ai lu sur la seule foi du nom de l 'auteure, qui allie peinture du quotidien et poésie et recherche identitaire. Et zou, sur l'étagère des indispensables !
Au conseil des ministres du 18 juillet 1962, Charles de Gaulle disait :"...à part quelques enlèvements, les choses se passent à peu près convenablement."
Pendant que les français d'Algérie prennent d'assaut les paquebots avec valises et enfants pour rentrer en métropole, le temps que tout se calme, que s'arrêtent les explosions et les massacres en pleine rue.
Un flot de souvenirs de guerre, déversés par une narratrice choquée qu'on devine en entretien psy...La guerre mais aussi les oiseaux et les fleurs, les plus coriaces et les plus sauvages, celles des dunes et celles qui s'accrochent dans le ballast des voies ferrées, et le liseron. La dépression de sa mère, la folie finalement, celle de ses parents traumatisés, la sienne...et pourtant un roman plein de charme et d'instants fugitifs qui donnent une image du bonheur malgré la peur et le sang !
J'ai été séduite, enchantée, emportée par cette narration (précise, poétique) où la joie domine, où les écrivains ont la part belle (Baudelaire, Kafka et bien sûr Camus ! ), où la folie semble douce comme un refuge !