Chroniques des lecteurs
Chronique par
Elisabeth M, Rédacteur
Avec finesse, Viola Ardone raconte une histoire qui, malgré le fait qu'elle se passe dans les années 60, est terriblement actuelle. Aujourd'hui, les ragots et le mal qu'ils peuvent causer existent toujours. Certes, la loi du «mariage réparateur» a été abrogée (je ne savais même pas qu'elle existait avant de lire ce roman... peut-être n'était-ce qu'en Italie...) mais il est étonnant qu'elle ait perduré jusqu'au début des années 80. Entre la peur du qu'en-dira-t-on et la loi, l'autrice montre des idées d'un autre âge. Certes, cette loi avait été faite pour protéger les jeunes filles, mais ses concepteurs n'avaient pas pensé à la perversion dont feraient preuve des hommes comme Paterno... En effet, j'imagine que ce que raconte la romancière a dû arriver. Peut-être même plusieurs fois...
La mère d'Oliva semble dure, voire amère, mais elle ne veut que le bonheur de ses enfants. Elle sait qu'une fille en butte aux cancans aura du mal à tirer son épingle du jeu, alors, elle tient à ce que ses filles ne puissent pas être l'objet de rumeurs, quitte à les rudoyer. Mais lorsque ses filles souffrent, elle est là pour les soutenir.
J'ai été un pe surprise qu'Oliva, tiraillée entre son souci de faire plaisir à sa mère en respectant les règles et ses aspirations, dise très rapidement ce qu'elle veut lorsque les choses deviennent graves. Elle-même se dit qu'il lui est difficile, d'une manière générale, de prendre une décision. J'ai admiré cette famille aux membres dont les caractères sont très différents, famille qui, ayant souffert par la faute de quelqu'un de plus puissant qu'elle, sachant que les choses étaient sûrement perdues d'avance, a voulu se faire entendre, a voulu demander justice. Si l'histoire d'Oliva révolte, il est malheureusement évident qu'elle et sa famille ne font que raconter celle de beaucoup d'autres. Je m'étonnais que cela puisse encor arriver dans les années 60, mais des événements semblables arrivent sûrement aujourd'hui. Certes, certains paramètres ont dû changer, mais il en est un (le viol) qui, malheureusement, n'est pas de l'histoire ancienne.
Il est évident que je me suis demandé, au long de ma lecture, ce que j'aurais fait à la place d'Oliva, de son père, de sa mère... Lorsque la jeune fille raconte ce qui lui est arrivé à Madelena, elle voit se refléter la pensée de cette dernière sur son visage, et est sûre que celle-ci pense qu'elle n'aurait pas supplié Paterno de revenir. Certes, on peut penser cela, mais le penserait-on toujours étant affamé et assoiffé?
Au milieu de cette poignante histoire, Viola Ardone disperse de petites notes 'humour, comme par exemple l'anecdote du marefeuille, ou la semi-dispute entre Oliva et Liliana, dispute que chacune parvient à transformer en jeu, pendant lequel notre héroïne évacue un peu de sa douleur. De plus, la romancière montre bien que (comme dans la vie) tous les villageois ne sont pas d'infâmes cancaniers, tous ne sont pas à flatter les puissants. Ce roman est travaillé, bien pensé, abouti.
Je n'ai entendu Marie du Bled que dans un livre avant d'écouter «Le choix», je la connaissais donc peu, et j'avais un bon a priori. Elle n'a pas déçu mes attentes. Elle a toujours adopté le ton adéquat: colère, gravité, tristesse, elle a joué les sentiments des personnages sans excès.%%%Je connais davantage le jeu de Jean-Marc Delhausse. Là encore, il ne m'a pas déçue. Il a peu de chapitres, et ceux-ci sont vers la fin. De ce fait, on a le temps de se faire une idée de son personnage. Son interprétation va dans le sens de l'image que je m'étais faite de Salvo.
La mère d'Oliva semble dure, voire amère, mais elle ne veut que le bonheur de ses enfants. Elle sait qu'une fille en butte aux cancans aura du mal à tirer son épingle du jeu, alors, elle tient à ce que ses filles ne puissent pas être l'objet de rumeurs, quitte à les rudoyer. Mais lorsque ses filles souffrent, elle est là pour les soutenir.
J'ai été un pe surprise qu'Oliva, tiraillée entre son souci de faire plaisir à sa mère en respectant les règles et ses aspirations, dise très rapidement ce qu'elle veut lorsque les choses deviennent graves. Elle-même se dit qu'il lui est difficile, d'une manière générale, de prendre une décision. J'ai admiré cette famille aux membres dont les caractères sont très différents, famille qui, ayant souffert par la faute de quelqu'un de plus puissant qu'elle, sachant que les choses étaient sûrement perdues d'avance, a voulu se faire entendre, a voulu demander justice. Si l'histoire d'Oliva révolte, il est malheureusement évident qu'elle et sa famille ne font que raconter celle de beaucoup d'autres. Je m'étonnais que cela puisse encor arriver dans les années 60, mais des événements semblables arrivent sûrement aujourd'hui. Certes, certains paramètres ont dû changer, mais il en est un (le viol) qui, malheureusement, n'est pas de l'histoire ancienne.
Il est évident que je me suis demandé, au long de ma lecture, ce que j'aurais fait à la place d'Oliva, de son père, de sa mère... Lorsque la jeune fille raconte ce qui lui est arrivé à Madelena, elle voit se refléter la pensée de cette dernière sur son visage, et est sûre que celle-ci pense qu'elle n'aurait pas supplié Paterno de revenir. Certes, on peut penser cela, mais le penserait-on toujours étant affamé et assoiffé?
Au milieu de cette poignante histoire, Viola Ardone disperse de petites notes 'humour, comme par exemple l'anecdote du marefeuille, ou la semi-dispute entre Oliva et Liliana, dispute que chacune parvient à transformer en jeu, pendant lequel notre héroïne évacue un peu de sa douleur. De plus, la romancière montre bien que (comme dans la vie) tous les villageois ne sont pas d'infâmes cancaniers, tous ne sont pas à flatter les puissants. Ce roman est travaillé, bien pensé, abouti.
Je n'ai entendu Marie du Bled que dans un livre avant d'écouter «Le choix», je la connaissais donc peu, et j'avais un bon a priori. Elle n'a pas déçu mes attentes. Elle a toujours adopté le ton adéquat: colère, gravité, tristesse, elle a joué les sentiments des personnages sans excès.%%%Je connais davantage le jeu de Jean-Marc Delhausse. Là encore, il ne m'a pas déçue. Il a peu de chapitres, et ceux-ci sont vers la fin. De ce fait, on a le temps de se faire une idée de son personnage. Son interprétation va dans le sens de l'image que je m'étais faite de Salvo.