Bonne élève
par Paula Porroni
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Date de parution 10 janv. 2019 | Archivage 17 janv. 2019
Noir sur Blanc | Notabilia
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Résumé
Traduit de l’espagnol (Argentine) par Marianne Millon
Bonne élève est le portrait d'une jeune femme de Buenos Aires qui a fait de brillantes études en histoire de l'art dans une université du nord de l'Angleterre. De retour en Argentine, elle ne trouve pas de travail, et repart en Angleterre quelques années plus tard. Sa mère lui a donné un an pour se bâtir une nouvelle vie, l'entretenant grâce à l'héritage du père. Mais le pays est en crise lui aussi.
Déclassée, elle loue des chambres de plus en plus minables, travaille dans une bibliothèque universitaire en attendant un mieux qui ne vient pas, rattrapée par la précarité.
On ne peut lâcher ce premier roman optimiste et désespéré de Paula Porroni qui a créé une antihéroïne, naufragée volontaire qui ne cherche pas à se faire aimer, comme à des années-lumière de sa propre vie.
« Je ne connais pas de romans argentins contemporains qui soient allés aussi loin avec une orientation aussi toxique, et en soient revenus avec le trésor perturbant, à la fois lucide et abject, avec lequel Bonne élève remonte à la surface. Le ressentiment est l’âme, le cœur malade, inconditionnel, qui maintient la voix du roman dans cet extraordinaire état de tension et d’alerte, aux aguets, comme sur le pied de guerre. » Alan Pauls, El País
Paula Porroni est née en 1977 à Buenos Aires et vit aujourd'hui en Angleterre.
Traduit de l’espagnol (Argentine) par Marianne Millon
Bonne élève est le portrait d'une jeune femme de Buenos Aires qui a fait de brillantes études en histoire de l'art dans une université du nord de...
Note de l'éditeur
Bonjour à tou.te.s, Nous vous demandons de bien vouloir publier vos chroniques à partir de la date de parution du livre. Merci d'avance et à bientôt, Les Éditions Noir sur Blanc
Formats disponibles
FORMAT | Grand Format |
ISBN | 9782882505460 |
PRIX | 15,00 € (EUR) |
Chroniques partagées sur la page du titre
La réussite scolaire fait-elle tout ? Pas vraiment !
L'héroïne (ou anti héroïne plutôt !) de ce premier roman est une jeune étudiante originaire de Buenos Aires, venue en Angleterre pour des études d'histoire de l’art.
La réussite scolaire est là, mais le travail ensuite, non.
Un retour à Buenos Aires aux couleurs de l'échec, et puis un sursaut et repartir: sa mère peut lui financer une nouvelle année en Angleterre, aux allures de couperet.
Un an pour réussir à trouver du travail et à y construire sa vie...
C'est cette nouvelle année en Angleterre qui nous est dévoilée, d'échecs en désillusions, de "baissage de bras" en petits boulots, de logements de plus en plus minables en rencontres pas toujours positives, on suit le glissement de la jeune femme, au fur et à mesure que le pécule familial fond.
Elle sombre de plus en plus, s'auto-mutile, vit une sexualité tout sauf romantique, ne pense qu'à elle, profite à fond de l'argent de cette mère qu'elle ne semble guère apprécier... c'est l'anti-héroïne parfaite, pas très attachante, perturbée et perturbante. On aurait envie de la secouer plus que de lui tendre la main !
Au final, je ne sais pas trop quoi en penser... impression d'être passée à côté du message de ce roman? Je guetterai d'autres avis!
« Bonne élève » de Paula PORRONI est davantage le portrait d’une société qui se perd avant même de s’être vraiment cherchée que celui d’une diplômée en Histoire de l’Art qui, déclassée dans le monde creux qui est le sien, cherche à reprendre le chemin des études, bien moins pour atteindre que pour échapper.
La rigueur et la justesse de la description de cette vie bancale n’a d’égale que la pesante noirceur du sujet.
Elle est née en Argentine. Un père décédé a laissé un héritage considérable qui permet à la fille de retourner en Angleterre où elle a décroché, en son temps, un diplôme d’historienne de l’Art qui ne lui offre pas de débouché dans son pays natal. Elle repartira donc à la conquête d’elle-même dans cette Europe dispensatrice de diplômes. Elle en profitera pour mettre de la distance entre elle et sa mère. Et si elle ne trouve pas rapidement ce qu’elle cherche (mais est-elle seulement claire avec elle-même à ce propos ?), elle prolongera sa vie à l’étranger. Ce n’est pas tant la quantité d’argent disponible qui pose problème, c’est plutôt la surveillance qu’exerce sur elle sa mère en épluchant ses dépenses et l’utilisation de sa carte de crédit. Sa génitrice a beau la bombarder de ‘Coucou, chérie’ ou de ‘Ma chérie, je suis contente d’avoir de tes nouvelles !’… elle semble pour autant avoir complètement oublié le prénom même de sa fille qu’elle ne nomme jamais. Et c’est là un premier nœud intéressant à observer. Pour avoir un nom, il faut être. Et pour être quelqu’un, il faut pouvoir le prouver par un rang social à tenir. Elle, la fille, n’a rien de cela. Elle n’a qu’une fonction dans ce récit, narratrice de sa décadence, de sa perte d’elle-même dans l’illusion qu’un travail ne peut que lui être promis, qu’une place ne peut que lui être offerte, qu’une existence digne, reconnue et prestigieuse ne peut manquer de souligner la bonne élève qu’elle a toujours été !
Mais le Monde ne tourne pas ainsi.
Paula PORRONI, par ailleurs nouvelliste, signe ici son premier roman. Traduit de l’espagnol (Argentine) par Marianne Million, il nous décortique la solitude des étudiants étrangers et leurs difficultés à sortir du mépris et du rejet des autochtones. L’autrice souligne la décrépitude d’une vie qui passe de chambre en chambre, sous le contrôle douteux de loueuses exploitantes ou de colocataires dépourvus de chaleur humaine à partager. L’écriture de Paula PORRONI ne chercha à aucun moment à plaire. Elle ne s’autorise aucune impasse. Ni les frustrations retenues des membres d’un jury, ni l’étalage de l’avoir et des caprices d’une amie Anna, ni les automutilations qu’une bonne élève, jeune paumée, peut s’infliger, ni les expériences sexuelles dénudées de sens, de reconnaissance mutuelle, a fortiori d’amour.
Le résultat est glaçant. On ne peut que rejeter une héroïne pareille. L’antihéros n’a pas le moindre côté sympathique à nous offrir. La quête de progrès est une descente aux enfers pour laquelle le lecteur ne peut qu’avoir envie de dire qu’elle, la bonne élève, l’a bien cherché. En tous cas, qu’elle n’a rien fait pour l’éviter !
Et vient le temps du questionnement. Ce roman ne nous raconte rien sur un personnage principal qui n’a même pas de nom… Mais ce roman nous en dit tant sur nous-mêmes, sur nos faussements de valeurs, nos oublis de ce que sont de vraies relations humaines, sur ce que nous pouvons réellement devenir… Bref, sur la vie – la nôtre ? – qui pourrait être celle d’hommes et de femmes debout !
« Bonne élève » est le type-même de roman qu’on n’aime pas … mais qui reste bien utile. Une sonnette d’alarme avant qu’il ne soit trop tard. Un son net appelant au sursaut avant les larmes !
Merci à NetGalley, France et aux Editions Noir sur blanc qui m’ont permis de découvrir ce roman noir bien utile.
"Je sais très bien qu'il n'y a plus de place en moi pour la peur. Ni pour la faiblesse. Parce que c'est ma dernière chance de grandir et de me réaliser avant qu'il ne soit définitivement trop tard."
La narratrice n'a plus qu'un an pour se trouver un emploi en Angleterre et ainsi tirer parti du diplôme d’histoire de l'art qu'elle a brillamment obtenu dans ce pays il y a quelques années. Sans quoi, retour à la case départ dans son pays d'origine, l’Argentine.
Les pressions sur cette jeune fille brillante sont nombreuses: celle de l'argent de l'héritage paternel qui lui est bien évidemment compté, celle de sa mère restée au pays, celle de son père que, par-delà la mort elle continue entendre et surtout celle qu'elle se met elle-même, infligeant à son corps à la plus petite tentative de relâchement , de supposée faiblesse, de multiples et variées mutilations.
Cette tension irrigue tout le texte, faussant jusqu'à la vison des événements qu'a la narratrice concernant son propre comportement. Elle n'en reste pas moins lucide sur l’opposition existant entre les étudiants autochtones issus de milieux favorisés qui auront l'embarras du choix d'un travail favorisé par la réputation de l'université et par les relations familiales.
Un roman parfois suffoquant et d'une puissance extra-ordinaire.