La Bête du Gévaudan
par Elie Berthet
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Date de parution 4 avr. 2019 | Archivage 31 mai 2019
Libretto | Littérature française
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Résumé
Entre le 30 juin 1764 et le 19 juin 1767, une bête sème la terreur dans la France paysanne de la région du Gévaudan (qui correspond globalement à l’actuel département de la Lozère). L’histoire de la « Bête du Gévaudan » dépassera très rapidement le fait divers et donnera naissance à toutes sortes de superstitions et de récits horrifiques. Le pouvoir royal enverra des troupes pour éliminer cette bête et mettre un terme à toutes les interprétations.
Car la créature tue et déchiquette hommes, femmes, enfants. On lui attribue une centaine de meurtres dont on ne sait si leur auteur est un loup, un chien, une hyène… un loup-garou, peut-être ? La rumeur s’emballe…
Romancier populaire du Second Empire, Élie Berthet (1815-1891) publie le premier roman sur l’affaire. Parue en 1858, sa Bête du Gévaudan obtient un succès immédiat.
Entre le 30 juin 1764 et le 19 juin 1767, une bête sème la terreur dans la France paysanne de la région du Gévaudan (qui correspond globalement à l’actuel département de la Lozère). L’histoire de la...
Formats disponibles
FORMAT | Poche |
ISBN | 9782369145134 |
PRIX | 11,00 € (EUR) |
Chroniques partagées sur la page du titre
Un énième ouvrage sur la bête du Gévaudan. Celui-ci est très bien documenté. Il reste malgré tout très agréable à lire.
Paru en 1858, ce roman est l’œuvre d’Elie Berthet, un feuilletonniste quasiment oublié aujourd’hui mais qui a eu de nombreux lecteurs dans les années 1840 à 1880, notamment grâce à ses parutions dans le journal Le Siècle. Il était en quelque sorte, quoi que de moindre envergure, le rival d’Alexandre Dumas ou de Paul Féval. Il n’avait pas l’incroyable productivité du premier mais, si l’on en croit sa fiche Wikipedia, il écrivait tout de même un à deux livres par an, parfois trois et ceci jusqu’à sa mort.
On a pu lui reprocher un certain manque de style, des facilités. Pourtant Eugène de Mirecourt, le plus grand ennemi d’Alexandre Dumas, dans une courte biographie d’Elie Berthet parue en 1857, voyait en lui un bon écrivain, sensible, et qui avait le mérite d’écrire lui-même ses romans. Je partage cet avis sur son savoir-faire certain de conteur et d’auteur. Il y a évidemment un côté aujourd’hui désuet à ce style (l’emploi de l’imparfait du subjonctif par exemple) mais ça ne m’a pas dérangé, au contraire. J’ai trouvé assez rafraîchissant d’échapper pour un moment aux tics d’écriture d’aujourd’hui.
Alors que penser de ce revenant, à l’heure où les éditions libretto rééditent « La bête du Gévaudan » ?
Beaucoup de bien. Toutefois les amateurs de frissons, dont je suis, risquent d’être en partie déçus par le traitement des crimes attribués à la bête, qui en réalité ont eu lieu entre 1764 et 1767. Loin d’entretenir le doute sur la nature de cette créature, Elie Berthet ôte assez vite presque tout aspect fantastique à son intrigue. En revanche les aficionados de roman-feuilleton, avec ses amours contrariées, ses trahisons, ses obscures affaires d’héritage et de filiation seront aux anges. Les chasseurs aussi trouveront leur bonheur, car la chasse à la bête a toute sa part.
Cette réédition se justifie donc tout à fait. Peut-être y a-t-il encore d’autres pépites qui dorment du côté de cet auteur ?
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Le premier roman écrit sur la Bête…
Il ne s'agit pas ici d'un énième livre décrivant les méfaits de la Bête la plus célèbre de France (car il y en a eu bien d'autres au fil des siècles !), ou analysant minutieusement chaque témoignage, chaque hypothèse.
Non.
Il s'agit du tout premier roman ayant pour "héroïne" la Bête. Même si elle n'occupe pas le centre du récit, elle est toujours là, en arrière-plan, jetant son ombre noire sur les protagonistes de l'histoire.
Car il s'agit avant tout d'un roman, empli de sombres secrets, de trahisons, sur lequel souffle l'ombre des guerres de religion. Un roman écrit dans le plus pur du XIXe siècle, avec un style qui, aujourd'hui, pourrait paraître lourd et ampoulé, des personnages aux réactions que l'on qualifierait d'excessives (Christine, notamment, qui passe brutalement d'un anticonformisme scandaleux pour l'époque à une résignation plus conforme à sa "condition de femme"), mais encore une fois, en lisant ce livre, il ne faut jamais oublier qu'il a été écrit suivant les codes de son époque, ce qui en fait un double témoignage.
Pour commencer, il a été écrit moins de 100 ans après les faits. Si aujourd'hui encore la mention de la Bête du Gévaudan fait trembler, à l'époque, ce devait être encore pire... Mais surtout, l'auteur parle d'un mode de vie pas si lointain (pour lui), et on peut gager qu'il le connaît certainement mieux que n'importe quel historien actuel. Et il était certainement plus familier que nous d'usages et de comportements qui nous paraissent aujourd'hui excessifs, voire étranges. Mais sinon, on y retrouve les mêmes ingrédients qu'aujourd'hui dans ce qui compose un drame : l'argent, le pouvoir et l'amour !!
Ensuite, il ne faut pas oublier la Bête... Même si le roman ne commence pas par la "traditionnelle" énumération des attaques de l'animal qui terrorisa la région, elle est là, et bien là, et l'auteur a sa propre théorie sur le sujet. Quant à savoir ce qu'elle vaut... Sincèrement, je doute qu'on sache la vérité un jour, et si certaines théories ne tiennent vraiment pas debout, celle-ci est plausible.
Par contre, attendez-vous à une sacrée surprise à la fin... Ce que vous lirez contredira tout ce qui a été écrit sur la fin de la Bête. Certes, on peut dire qu'il s'agit d'un roman, que l'auteur n'a jamais prétendu résoudre le mystère, et enfin que tout romancier a une certaine licence d'écriture, mais...
Mais cette histoire été écrite moins de 100 ans après l'affaire... Alors... Qui sait...?