Quatre heures, vingt-deux minutes et dix-huit secondes

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Date de parution 19 août 2021 | Archivage 29 sept. 2021
Belfond | Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Laurence Richard

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Résumé

R E N T R E E   L I T T E R A I R E

Porté par une plume incisive et un humour ravageur, un roman explosif sur un couple en crise dans nos sociétés obsédées par la santé et le culte du corps. Une bombe de provocation qui prouve, s'il le fallait encore, que Lionel Shriver est l'une des plus fines observatrices de notre temps.

Un beau matin, Remington fait une annnoce à son épouse Serenata : cette année, il courra un marathon. Tiens donc ! Ce sexagénaire, certes encore fringant mais pour qui l'exercice s'est longtemps résumé à faire les quelques pas qui le séparaient de sa voiture, profiterait de sa retraite anticipée pour se mettre enfin au sport ? Un projet d'autant plus ironique que, dans le couple, la sportive a toujours été Serenata - avant ses problèmes de genoux.

Enfin, c'est certainement une passade.

Sauf que Remington s'accroche. Les week-ends sont désormais consacrés à l'entraînement, sous la houlette de Bambi, sa très sexy et très autoritaire coach. Et quand Remington envisage de participer à un triathlon, Serenata réalise que son mari, jadis débonnaire et vaguement empoté, a laissé place à un être arrogant et impitoyable.

Quoi, ce serait donc ça, vieillir à deux ? Finalement, qu'aime-t-on le plus, la personne ou les habitudes qu'on a créées ensemble ? A la retraite ou avant, le couple est-il soluble dans le sport ?


Née en 1957 en Caroline du Nord, Lionel Shriver a fait ses études à New York. Diplômée de Columbia, elle a été professeur avant de partir parcourir le monde. Elle a notamment vécu en Israël, à Bangkok, à Nairobi et à Belfast. Après Il faut qu’on parle de Kevin (Belfond, 2006 ; Pocket, 2021 ), lauréat de l’Orange Prize en 2005, La Double Vie d’Irina (Belfond, 2009), Double faute (Belfond, 2010), Tout ça pour quoi ? (Belfond, 2012 ; J’ai Lu, 2014), Big Brother (Belfond, 2014 ; J’ai Lu, 2016), Les Mandible, une famille : 2029-2047 (Belfond, 2017 ; Pocket, 2019) et Propriétés privées (Belfond, 2020 ; Pocket, 2021), Quatre heures, vingt-deux minutes et dix-huit secondes est son huitième roman traduit en français.

Lionel Shriver vit entre Londres et New York avec son mari, jazzman renommé.

R E N T R E E   L I T T E R A I R E

Porté par une plume incisive et un humour ravageur, un roman explosif sur un couple en crise dans nos sociétés obsédées par la santé et le culte du corps. Une bombe...


Ils recommandent !

"Toute l'excitation de la perspective d'un nouveau Shriver réside dans l'attente de la voir piétiner les idoles." Joshua Ferris, The New York Times Book Review

"En surface, Quatre heures, vingt-deux minutes et dix-huit secondes a pour sujet l'addiction au sport. Mais c'est pour mieux nous parler du déclin physique et de notre mortalité." The New Yorker

"Avec Quatre heures, vingt-deux minutes et dix-huit secondes, Lionel Shriver nous livre une satire caustique sur l'obsession pour le sport dans nos sociétés en pleine folie narcissique, avec quelques tacles au passage pour la woke culture et le politiquement correct. Mais c'est aussi un des textes les plus poignants qu'il nous ait été donné de lire sur ce que signifie vieillir ensemble." The Times

"Toute l'excitation de la perspective d'un nouveau Shriver réside dans l'attente de la voir piétiner les idoles." Joshua Ferris, The New York Times Book Review

"En surface, Quatre heures, vingt-deux...


Formats disponibles

ISBN 9782714494375
PRIX 22,00 € (EUR)

Chroniques partagées sur la page du titre

Tellement fan de cette autrice américaine, que je crains de ne pas être objective. Il n’empêche que ce nouvel opus de Lionel Shriver, Quatre heures, vingt deux minutes et dix huit secondes est un coup de coeur, un vrai !
Le thème abordé a quelque chose d’universel, le vieillissement, inéluctable à moins d’avoir quitté cette vallée de larmes avant de pouvoir constater les dégâts insidieux du temps !

Le couple vedette a récemment rejoint le club des sexagénaires, Remington vient d’être licencié, et Serenata souffre d’une arthrose avancée des genoux, et reste très réticente à confier ses articulations défectueuses aux bons soins d’un chirurgien orthopédiste. Dur pour cette sportive qui ne souhaite pas du tout ajouter le qualificatif d’ancienne à cette définition d’elle-même.

C’est ce moment compliqué que Remington choisit pour se consacrer à une nouvelle passion, le running, et pas en coureur du dimanche : il vise ni plus ni moins le marathon, même si sa première tentative l’a péniblement transporté à huit cent mètres de chez lui !

C’est le début d’une escalade qui met à mal le couple et ce qu’il reste de leur famille !

Lionel Shriver a le don pour camper des personnages très représentatifs , auxquels il est possible immédiatement, sinon de s’identifier, au moins de reconnaitre dans ces portraits les anonymes de la vraie vie, que l’on a forcément croisés un jour.

C’est l’occasion de dénoncer la société de consommation, car, ce qui fut gratuit naguère, avec une paire de chaussures de sport basique, est devenu un business florissant, proposant matériel, appli et tarifs d’inscriptions aberrants !

Plus encore, le fonctionnement des aficionados regroupés au sein de club a tout de la secte, vouant un culte au corps.

On apprécie aussi le constat d’échec éducatif de nos héros, dont les enfants ont opté pour des parcours peu banals !

400 pages addictives : j’attends le prochain !

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Dans ce roman, l'auteur sonde avec esprit et finesse les ressorts d'un couple de sexagénaires dont le mariage est mis à mal par l'engouement soudain du mari, tout juste retraité, pour le sport d'extrême endurance.
Crise de la soixantaine, quête de soi, déni de vieillissement, mais aussi indéfectible amour : autant de thèmes abordés avec brio et subtilité par Lionel Shriver qui sait aussi conjuguer l'humour et la dérision avec l'émotion.
C'est une belle histoire qui sort de l'ordinaire. Une belle découverte pour moi.

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Serenata, 60 ans, et Remington, 64 ans, sont mariés depuis une trentaine d'années. Ils ont eu deux enfants avec qui les relations sont difficiles : comment deux enfants peuvent-ils se faire une place dans un couple aimant et maniant une ironie féroce ? 

Serenata travaille pour des sociétés de doublage, de 'voix' de jeux vidéos ou de livres audio. carrière menée de chez elle ou dans des studios new-yorkais.

Remington a mené une belle carrière au Service des Transports de la Ville d'Albany (NY) jusqu'à ce qu'une jeune afro-américaine lui souffle la promotion qui aurait couronné sa carrière. Carriériste, incompétente mais femme et noire ! Lorsqu'elle lui refuse un énième rapport, Remington a craqué et s'est vu mis à pied pour racisme ! 

Pour occuper son temps il décide ... de courir un marathon, lui qui, contrairement à son épopuse, n'a jamais fait d'exercice de sa vie.

Serenata, a toujours eu une longueur d'avance sur tout le monde, anticipant toutes les modes : un tatouage à 20 ans, des séries d'exercices physiques devant des séries télé, l'usage du vélo pour se déplacer ... mais elle est asociale et se sent dépossédée dès que ce qu'elle aime se trouve apprécié par le plus grand nombre (et donc déprécié pour elle).

Elle poursuit ses exercices, en solitaire, dans le huis-clos de la chambre d'amis, portant un vieux short en coton et un T-shirt, pousse ses limites, comptabilise ses pompes, ses km à vélo ... mais ne les partage pas !

Tout le contraire de Remington qui s'entiche d'une coach, à la limite de la bimbo aux abdos en acier, qui revêt des tenues en lycra du plus mauvais goût, qui n'écoute pas son corps et meurtrit son tendon ... mais court toujours ! 

Par un mauvais concours de circonstances, l'arthrose au genou de Serenata s'amplifie quand l'activité de Remington s'accroît, et quand il se transforme de primo-marathonien en novice triathlonien ! 

Ses partenaires et sa coach se regroupent chez lui après leurs entrainements pour un nécessaire debriefing qui exaspère Serenata.

Et tous les éléments de la tragédie se retrouvent réunis ...

Un roman sur les constituants d'un couple qui dure, sur l'acceptation de l'autre, sur les petits désagréments de la vie quotidienne ... 

Un roman sur les méfaits de l'exercice à outrance, sur les modes, le libre-arbitre, la sanction de la différence, le pouvoir du corps ... 

J'avais énormément apprécié le si dérangeant 'Il faut qu'on parle de Kevin', j'avais été troublée par 'Propriétés privées', avec ce roman Lionel Shriver montre qu'elle excelle dans la description de l'intime, des relations de couple qui se délitent avec le temps ... 

Je remercie les éditions Belfond et NetGalley de m'avoir transmis cet ouvrage.

 #LionelShriver #NetGalleyFrance

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Comme l’indique le titre, il s’agit bien d’un marathon et c’est l’élément central de cette comédie mettant en scène un couple de sexagénaires au bord de la rupture.
Un beau matin Remington annonce à sa femme Serenata qu’il va courir le marathon.
Loin d’être un sportif aguerri à l’inverse de sa femme, il va s’accrocher et y passer tout son temps motivé par une certaine « Bambi » sa coach aussi autoritaire que sexy .
Mais quand il décide de tenter l’Iron man Serenata ne reconnaît plus son mari .
Face à cette fuite en avant c’est le couple qui est en péril.
Grâce à son humour et une plume bien trempée Lionel Schriver nous livre une comédie satirique explosive.

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Serenata, 60 ans, voix off pour des jeux vidéo et des livres audio, et son mari Remington (comme les machines à écrire), 64 ans, récemment viré de son poste au Service des Transports d’Albany, vivent paisiblement à Hudson, petite ville un peu décrépite de l’Etat de New York. Paisiblement, jusqu’au jour où Remington, qui n’a jamais réellement pratiqué d’exercice physique et encore moins un vrai sport, décide de courir un marathon. La réaction de Serenata est ironique, certaine qu’elle est qu’après avoir couru 5 minutes, son mari rendra les armes. Elle va pourtant déchanter, puisque Rem s’accroche et s’entête et prend même goût à l’effort. De l’ironie, Serenata passe à la frustration et à l’amertume, d’autant plus qu’elle-même a toujours pris grand soin de sa musculature, enchaînant les kilomètres de jogging et de vélo et les séances d’abdos et de pompes sans en faire tout un plat, jusqu’au jour (récent) où ses genoux perclus d’arthrose ont demandé grâce, au point de la pousser prochainement sur le billard. D’autant plus qu’après le marathon, Rem se met en tête de participer à un triathlon, désormais entraîné par Bambi, bimbo svelte tout en muscles, coach sportive grassement payée pour être impitoyable et convaincre ses clients qu’être un “iron man” n’est qu’une question de VOLONTE.

Désormais Serenata ne voit plus son mari qu’en coup de vent, entre deux entraînements, ou quand il ramène à la maison ses potes du club de “tri” (dont Bambi) pour festoyer après l’effort. Laissant évidemment le soin à Serenata – qui de toute façon “ne peut pas comprendre” – de nourrir et abreuver ces nouveaux héros.

Ambiance dans le couple, où chacun accuse l’autre d’égocentrisme, d’abandon conjugal, de jalousie, d’arrogance et de condescendance, au fil de dialogues d’autant plus mordants qu’ils sont feutrés, chacun s’efforçant malgré tout de ne pas anéantir (tout de suite) 30 ans de vie commune somme toute plutôt heureuse. Mais jusqu’où vont-ils tenir ?

Culte du corps et de la performance sportive comme manière d’affronter ou de nier la vieillesse, voilà le thème principal de ce roman féroce et hilarant. L’auteure force le trait en faisant de ses personnages des caricatures, mais qu’est-ce que c’est jouissif ! Elle dézingue la recherche de la perfection du corps, du dépassement de soi, du record pour le record, pour montrer qu’il ne s’agit que d’une tentative désespérée de remplir le vide d’une vie. Les religions évangéliques en prennent largement pour leur grade, au même titre. En passant, l’auteure aborde également le déclin de la lecture, et la masculinité désorientée par #Metoo. Derrière la potacherie, on lit cependant une réflexion plus profonde sur la vieillesse et le déclin physique qui l’accompagne inexorablement, sur ce qu’elle implique comme renoncements, et sur leur acceptation ou non. Le roman parle aussi du couple, de ce qui le lie et le défait, et comment ces ingrédients résistent au temps qui passe, précisément à l’approche de la vieillesse.

Avec ses dialogues incisifs et sa plume trempée dans la plus pure ironie, ce roman caustique et (donc) savoureux m’a beaucoup plu.

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Suite à son licenciement, Remington, rentre avec Seranata, sa femme, dans sa ville natale.

Sexagénaire ébranlé par son éviction du monde professionnel, Remington se met en tête de courir un marathon, lui qui n’a jamais été sportif, au moment même où Serenata, qui a consacré au sport la plus grande part de sa vie, se voit contrainte au repos par des problèmes de genoux.

Incapable de soutenir Remington dans sa course à la performance et à la jeunesse qu’elle juge ridicule, Serenata voit son époux s’éloigner d’elle et passer tout son temps avec sa sublime et odieuse coach, Bambi et son club de triathlon.

Un roman très drôle sur le vieillissement, l’adulation du corps et la famille.

A lire plutôt que de courir.

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Plus d’un an après sa publication en anglais, voici enfin la traduction française du dernier roman de Lionel Schriver, l’autrice de l’inoubliable Il faut qu’on parle de Kevin. Dans Quatre heures, vingt-deux minutes et dix-huit secondes, elle aborde le culte du corps et la peur de vieillir avec le style ironique et incisif qui la caractérise.

Un couple à la dérive

Lionel Schriver a désormais dépassé la soixantaine. C’est aussi le cas des deux personnages principaux de son roman : Serenata et son mari Remington. Leur couple, jusque-là uni et complice, menace de se fissurer quand Remington, forcé de prendre sa retraite de manière anticipée, décide de courir un marathon. Mais d’où vient donc cette motivation soudaine alors que Serenata, la plus sportive des deux, souffre d’une maladie du genoux qui menace de restreindre considérablement ses déplacements ?

À travers une intrigue qui va crescendo au fur et à mesure des exploits sportifs de Remington, Quatre heures, vingt-deux minutes et dix-huit secondes soulève de nombreuses questions dérangeantes sur le couple, la vieillesse, le rapport au corps, l’obsession de la performance sportive, la minceur, ou encore les inégalités sociales et raciales. Le personnage de Serenata, d’abord condescendent et franchement irascible, se transforme peu à peu lorsque celle-ci est confrontée à la peur de la maladie et de l’abandon. La dynamique du couple évolue de manière parallèle, comme un miroir qui menace de renverser les rôles. Le roman offre ainsi une source de réflexion très intéressante sur les sentiments à l’épreuve du temps et sur la concurrence implicite qui peut exister entre les deux membres d’un couple.

La dictature du corps…

Toutefois, Quatre heures, vingt-deux minutes et dix-huit secondes est avant tout une satire du fanatisme sportif et de la culture de la performance physique. À l’heure des smartwatches et autres Fitbits, Schriver laisse entrevoir les dérives de notre tendance à vouloir tout mesurer et dénonce le mythe de l’absence de limites (« si on veut, on peut »). La compétition de triathlon évoquée dans le roman, le Mettleman, une parodie du fameux Iron Man, est à la fois terrifiante et hilarante.

… et du politiquement correct

Pour finir, le roman évoque les excès du discours politiquement correct aux États-Unis, principalement par rapport aux personnes de couleur. Si le thème est amené de manière judicieuse à travers le licenciement de Remington, son traitement est moins convaincant. L’une des scènes mémorables du roman donne lieu à un débat sur la discrimination raciale au sein d’une sorte de tribunal des prud’hommes. Un peu trop théâtrale voire outrancière, elle laisse un sentiment mitigé même si certains dialogues frôlant l’absurde sont franchement désopilants. Sur ce plan, Lionel Schriver ne déçoit pas.

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Lionel Shriver ... depuis "il faut qu'on parle de Kevin", je suis cet auteur. Je n'accroche pas sur tous ses romans, mais j'aime son esprit acéré, caustique, terriblement stimulant.: "tout ça pour quoi" et "Big Brother" m'avaient enchantés et j'ai été ravie de découvrir que grâce aux Editions Belfond et Net Galley, j'allais pouvoir dévorer son dernier texte.
Le titre en VO est "the motion of the body through space" qu'on pourrait traduire par le mouvement du corps dans l'espace, ce qui m'évoque furieusement les astronautes et Thomas Pesquet. En fait, si espace il y a il s'agit ici du temps : celui qui s'écoule et de ses effets sur le corps humain, mais aussi le temps écoulé et les kilomètres parcourus par les marathoniens, les adeptes du triathlon, du trail. Nous sommes à Hudson et nous rencontrons deux personnes qui forme un couple qui a vieilli : d'un côté :
Serenata Terspichore,60 ans et des genoux qui la lâchent, malgré des années d'entretien de son corps depuis son enfance. Elle voulait contrebalancer ainsi la tendance familiale à la surcharge pondérale et comme elle ne se liait pas facilement, avait commencé à faire de l'exercice seule, très tôt alliant course, vélo pour ses déplacements de façon systématique.Elle y a gagné un corps sain pendant longtemps, mais un corps qui malgré tout, vieilli. L'opération des genoux est inéluctable et redoutée. Serenata incarne avec succès des "voix" dans différents médias.,
Remington Alabaster, son époux, 62 ans, après avoir été mis de côté de son poste d'ingénieur au sein des transports locaux, la SDT (parce qu'il a eu le malheur de dire des choses qui ne se disent pas dans le cadre de "il ne faut blesser personne", ce qui abouti à des situations où des incompétents sont nommés au nom d'une politique managériale nouveau genre), décide de se lancer dans le marathon.
Ce couple qui jusque là fonctionnait très bien, chacun trouvant en l'autre, une stimulation revigorante et un enrichissement humain personnel, va sembler se déliter au fur et à mesure que Remington devient de plus en plus fanatique de la discipline, oubliant (ou voulant oublier) son âge et les limites physiques qui s'imposent. Ce roman est un processus d'acceptation pour les deux personnages : ils vieillissent et aucun exercice physique n'arrête la mort. Jean Baudrillard dans son ouvrage La société de consommation disait : « Je n’ai qu’un corps et c’est lui qu’il faut sauver. ».
En 12 chapitres ciselés, Shriver assassine l'exigence d'un corps digne d'une machine quel que soit l'âge, d'un corps qu'on pousse au delà de ses limites pour la performance, mais laquelle et à quel prix ? On dit souvent qu'il n'y a que deux choses sûres : les impôts et la mort. Il faut peut être voir dans cette vague de coureurs, une frénétique besoin de combler un vide personnel, un combat perdu d'avance contre la mort et la déchéance du corps. Avec l'âge, nous devons tous faire le deuil de ce que nous considérions comme acquis : santé, mobilité, capacité à vivre seule, indépendance. L'auteur nous rappelle que ces multiples deuils sont douloureux et que leurs acceptations ne va pas sans souffrance.

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Quelle fabuleuse découverte pour moi que cette écrivaine à l'humour incisif, au regard critique et sans langue de bois sur notre société actuelle !

« Le triathlon n’est pas quelque chose pour quoi on est ou non taillé. C’est un défi que tu décides de relever. »

L'entrée en matière nous plonge sans ambages dans l'ambiance à venir. Suite à un conflit avec sa supérieure hiérarchique, Remington est licencié et ne s'est pas tout-à-fait remis d'une telle injustice. Aussi, lorsqu'il annonce à sa femme Serenata qu'il a « l'intention de courir un marathon », celle-ci y voit un rapport de cause à effet.
Loin d'être emballée par l'initiative de son mari, Serenata se montre réticente à l'encourager dans cette voie, lui qui n'a jamais été un grand sportif. Elle se sent trahie et en position de faiblesse, elle qui se retrouve rattrapée par la vieillesse, avec son arthrose au genou. Elle, la véritable sportive de la famille, qui ne peut plus ni courir, ni faire de vélo ou à peine un peu de fitness, sans souffrir le martyre.

J'ai apprécié l'habileté de Lionel Shriver à aborder les thèmes du couple et de la vieillesse.
Si les conjoints se sont plutôt bien accordés jusqu'ici, chacun respectant le besoin d'espace de l'autre, et toujours unis par des valeurs communes, Remington semble ne plus pouvoir accepter le ton acerbe de son épouse, et son manque de sociabilité. L'incompréhension s'installe, et, alors qu'ils s'éloignent peu à peu, Remington trouve du soutien auprès de Bambi, une coach sportive sexy, prête à l'entraîner, avec quelques autres, pour le triathlon des MettleMen.
Pour autant, le roman ne se résume pas à la préparation de ce triathlon. A travers les pensées de nos deux protagonistes, Lionel Shriver nous plonge avec brio dans les travers d'une société où tout ce que l'on fait, tout ce que l'on dit, est influencé par un monde aux nombreuses contradictions.

« Le fait d’utiliser une expression à la mode était l’illustration même de ce manque d’originalité, de ce comportement moutonnier qui la mettait en rage. »

Serenata aime faire ses propres choix, souvent à contre-courant de ceux en vogue. Et si son avant-gardisme la place plus tard dans le sens du courant, elle se tourne alors vers d'autres horizons. Finalement, on peut légitimement se demander si elle est si différente des « moutons » qu'elle critique.
Alors qu'elle ne comprend pas l'irresponsabilité de Remington, qui inflige à son corps bien plus qu'il ne peut supporter, elle peut, elle aussi, s'embarquer dans des situations extrêmes, à cause d'une fierté mal placée. Son entêtement à ne pas soutenir ouvertement son mari, à dénigrer tout ce qui va à l'encontre de sa pensée, la rend quelquefois antipathique.
Remington n'est pas exempt de défauts non plus, et son manque d'empathie envers sa femme est navrant. Ramener ses amis du club de triathlon à la maison, alors qu'elle subit tous les jours les dommages infligés à son corps, après tant d'années de pratique physique, peut passer pour de la provocation.

« Bientôt, on ne pourra même plus dire ce qu’on n’a plus le droit de dire. On sera persuadés que s’exprimer est extrêmement risqué et l’espèce deviendra muette. »

Dans ce récit, le monde part en vrille. Nous ne recherchons plus l'équilibre d'un esprit sain, dans un corps sain, nous recherchons la perfection. Nous nous mettons au sport pour le paraître et non pour le bien-être. Nous ne pouvons plus rien dire, sous peine de voir nos propos détournés.
Dans cette veine, j'ai adoré le ton employé par l'autrice. Les échanges entre Serenata et sa fille, notamment, sont parfois jubilatoires. Cette fille qui accorde le « pardon » à sa mère mais qui n'a de cesse d'envoyer des piques bien placées. Cette mère qui ne comprend toujours pas, après tant d'années, de quoi elle est pardonnée.

Avec Quatre heures, vingt-deux minutes et dix-huit secondes, Lionel Shriver m'a régalée de sa plume acérée aux dialogues caustiques. Un roman que je conseille vivement autour de moi !

Caroline - Le murmure des âmes livres

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Excellente lecture ! Décapant, critique, intelligent, une vraie réflexion sur le culte du corps, le sport poussé à l'extrême, la retraite et la vie à deux !

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La vieillesse est un naufrage et le mariage un marathon. Avec quel brio l'auteur s'appuie sur ces poncifs pour construire un texte hyper-savoureux ! La vie de couple est une course de longue haleine, qui demande efforts, obstination, endurance et grande résistance aux aléas (y compris les tempêtes dans un verre d'eau). Au bout de plusieurs décennies de mariage, c'est d'autant plus vrai quand les corps et les têtes n'ont pas évolué au même rythme. Entre l'ex-accro au sport bientôt réduite au déambulateur et son mari qui entreprend de devenir un fringant sexagénaire sportif, la toute récente passion de ce dernier pour le marathon (et pour sa coach) va être l'obstacle ultime : passeront-ils la ligne d'arrivée de la retraite heureuse - et commune ? Une interrogation d'autant plus cruciale dans une Amérique qui célèbre les vertus du sport à outrance, et qui a élevé le culte du corps en une religion monothéiste et égoïste : s'aimer soi, se dépasser soi, s'encourager soi, et au diable le conjoint qui ne partage pas le même fanatisme. Ah, le zèle du nouveau converti ! son prosélytisme, son égocentrisme, son perfectionnisme, sa quête consumériste, ses nouvelles connaissances... Quel envahissement du quotidien - invasion, même dirions-nous. Minutieusement, malicieusement décrit ici.
Le séisme entraîné par le nouveau rythme de vie du mari entraîne à sa suite tellement de répliques qui feront vaciller une union jusque-là à toute épreuve.
Mais ici, plus que l'histoire d'un couple qui fait le bilan de sa vie (avec force dialogue au vitriol qu'on se surprend à savourer comme une pièce à Broadway, quelles belles joutes verbales, un sport là aussi !), ce sont aussi les grands maux américains qui sont passés au crible : politiquement correct, religiosité exacerbée, déclassement, âgisme, incompréhension entre les générations, sidération face aux évolutions de la société.
Gare à qui ne communie pas au Dieu lycra et à ses saints, dépassement de soi. Jusqu'au-boutisme sportif jusqu'à mettre sa santé -sa vie- en péril (on pense à Tommy et sa "rhabdo", on pense à Nancee et son anorexie - et Remington, qui manque de se noyer), sectarisme à travers la figure de la fille embrigadée chez les fous de Dieu, le parallélisme entre sport et religion est inévitable en effet, et revient comme une antienne sous une plume parfois un peu trop démonstrative (le seul bémol). Parlant de l'auteur, soulignons à quel point on ne peut s'empêcher de la comparer à l'Anglais David Lodge, référence prestigieuse s'il en est : remplaçons le sport par l'ambition universitaire, et quel connivence d'esprit !
Alors on ne dévoilera pas la fin mais fidèle au reste du livre (et de l'oeuvre de Lionel Shriver), après le dépassement de ses limites et le culte de l'effort, elle pointe encore de grandes tendances du siècle : bienveillance, pardon, acceptation de soi et rédemption. Pas à un paradoxe près, l'Amérique. Pas à une malice près, Lionel Shriver. Un régal !
Une piquante comédie familiale qui recèle une satire sociale. à laquelle on repense forcément, et pas seulement en courant le matin.

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page turner contenant de nombreux sujets de société, concernant les personnes , comme moi, qui ne sont pas encore très vieux, mais plus tout jeune...

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Serenata Terpsichore a toujours été sportive. Course à pied, vélo, natation, elle s’est donnée sans compter. Jusqu’à ce que son corps lui dise stop et que ses genoux l’empêchent de s’adonner à sa passion. Mais alors que Serenata doit se résoudre à cesser toute activité sportive et même à envisager une opération, Remington, son mari, lui annonce qu’il va courir un marathon ! Un choc pour Serenata car son mari n’a jamais montré de prédisposition pour le sport. Mais contre toute attente, Remington s’accroche se lançant dans un programme d’entraînement intense. Il s’engage même pour un triathlon, coaché par la très sexy Bambi. Plus rien ne compte pour lui que ces compétitions. Pour le couple de sexagénaire, ce changement radical va entraîner bien des bouleversements et leur belle entente entretenue durant toutes ces années va lentement s’étioler.

Quel plaisir de retrouver la plume et l’ironie mordante de Lionel Shriver ! Prenant prétexte de cette compétition qui s’installe entre les deux membres d’un couple qui vit ensemble depuis de nombreuses années, l’auteure ausculte avec finesse la relation amoureuse et son évolution, le temps qui passe, les habitudes qui s’installent et les rôles que chacun endosse au fil du temps au sein du couple.

C’est aussi l’occasion pour Lionel Shriver de décortiquer notre époque et ses obsessions : le culte du corps et de la performance, le jeunisme obstiné, les tics de langage et les expressions galvaudées, le politiquement correct... Le tout avec un humour féroce et une grande pertinence.

Les jeunes générations ne sont pas forcément épargnées avec les portraits des enfants de Serenata et de Remington : une fille fervente catholique et dotée d’une ribambelle d’enfants qui tient ses parents pour responsables de ses problèmes psychologiques et un fils plus ou moins dealer et parfait dilettante.

Mais à travers cette satire désopilante, on sent aussi toute la finesse psychologique d’un roman qui décrit l’inéluctable vieillissement et l’inévitable fin avec tout ce que cela comporte d’angoisses et de dégâts au sein d’un couple jusque-là heureux et complice.

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Le vieillissement, le culte du corps et du dépassement de soi... Deux thématiques qui s'allient pour former une chronique moderne sur nos manière de vivre et de nous percevoir. Avec un humour vif et dénonciateur, Lionel Shriver fait de ses personnages des miroirs de notre société et rends compte de nos inquiétudes et passions parfois absurdes ou superficielles.
Un récit à la fois très drôle mais aussi plein de vérité, et ça fait du bien.

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Lorsque j’ai vu que le nouveau roman de Lionel Shriver, Quatre heures, vingt-deux minutes et dix-huit secondes, sortait à l’occasion de la rentrée littéraire, j’ai évidemment eu envie de le lire. Et même si j’étais ensevelie sous les lectures obligatoires, j’ai fini par caler ce roman entre deux nouveautés. Il faut qu’on parle de Kevin est un de mes romans favoris, alors comment pouvais-je résister à la possibilité d’un autre uppercut littéraire ? Et en plus, Quatre heures, vingt-deux minutes et dix-huit secondes parle de sport et j’ai un petit faible pour ce sujet. Mais passons, et intéressons-nous à Quatre heures, vingt-deux minutes et dix-huit secondes.

Renata est ultra-sportive. Enfin était. Passée la soixantaine, elle a commencé à avoir de graves problèmes de genoux et en attendant une opération très lourde qu’elle repousse, elle doit faire une croix sur ses séances quotidiennes intensives. Alors qu’elle est réduite à boitiller du salon à la cuisine, elle constate avec un peu d’aigreur que le reste du monde semble s’être mis au sport. Et son mari ne fait pas exception. Lui qui n’avait jamais chaussé la moindre paire de baskets s’achète tout un attirail ultramoderne et se met en tête de terminer un Iron Man. Cela rend Renata aigrie – Remington lui vole « son » sport. Et pour se motiver il s’offre les services d’une coach aussi jolie que détestable qui passe son temps à s’en prendre à Renata.

Ce roman est assez drôle. Il y a des passages ubuesques, notamment les discussions autour du licenciement de Remington – les transcriptions des échanges entre lui et le conseil sont vraiment à hurler de rire. Et le fait qu’il manque de mourir à chaque fois qu’il part courir/nager/faire du vélo. Si Renata n’apparaît pas comme la nana la plus sympa du monde au départ, on finit par s’attacher, comprenant son cynisme et ses angoisses. Et il faut dire que l’attitude de Barbie et Remington les rendent nettement moins sympas que Renata (pour avoir l’air plus sympa, entourez-vous de connards, astuce !).

J’ai bien ri, du coup j’ai bien aimé ce roman. Du moins le début. Après, j’ai trouvé que l’intrigue s’essoufflait, et j’ai moyennement aimé la fin – enfin pas l’épilogue, mais la fin. Clairement, selon moi, Quatre heures, vingt-deux minutes et dix-huit secondes est en-dessous d’Il faut qu’on parle de Kevin, mais j’ai quand même passé un moment sympa. Pas dingo sur la fin, mais globalement sympa, comme satyre de notre société obsédée par les corps sains et le sport.

J’imagine bien Lionel Shriver regarder par la fenêtre de chez elle durant le confinement et voir que les sportifs pouvaient sortir courir. Et là, hop, l’idée de Quatre heures, vingt-deux minutes et dix-huit secondes lui est venue. Moi aussi parfois je regarde par la fenêtre et rien. C’est cette différence qui fait le talent.

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Après avoir été congédié manu militari, ou presque, de son travail, alors qu’il avait plus de 20ans d’ancienneté, Remington s’est décidé brusquement à faire un marathon, alors qu’il n’a jamais fait de sport. Il s’entraîne via une application (vive Internet et les réseaux sociaux), sous le regard incrédule de Serenata son épouse qui, elle, s’entraîne depuis des nombreuses années : vélo pour se rendre au travail, exercices dans une des pièces de sa maison.

Inutile d’être devin pour comprendre que cela va mal tourner dans le couple : Remington se met au sport précisément au moment où Serenata doit subir une double arthroplastie du genou. Tout ce qu’elle peut dire, est forcément vécu comme de la jalousie, du moins de l’envie, ou de la frustration.

Contrairement aux prévisions, il arrive à terminer le marathon en question, bon dernier, mais une jeune bimbo du nom de Bambi (sic !), via ses encouragements frénétiques, arrive à le convaincre qu’il peut faire mieux, surtout en la prenant comme coach sportif, moyennant 1200 dollars mensuels !

Exit le marathon, place au triathlon, et comme ce n’est pas suffisant, le mettle-man (on multiplie les distances par 3). Commencent alors les entrainements intensifs, en faisant fi des douleurs, il faut transcender, n’est-ce pas ? exit le vélo payé pourtant très cher six mois auparavant, pour un vélo en titane à 10 000 dollars, (alors qu’il ne travaille plus !) sans compter les inscriptions aux compétitions… Mais Bambi veille au grain envahit le foyer, traitant Serenata comme une imbécile, ironisant sur l’état de ses genoux, elle ne devrait continuer à faire du sport, ne pas s’écouter, alors qu’elle n’a plus de cartilages ! et son rôle se limite désormais à faire la cuisine, servir à table, pour tous les mordus de l’équipe.

Voilà pour le pitch. Ce roman démarre plutôt bien, racontant avec humour le licenciement de Remington, au nom du racisme, de la nécessité de la mixité (sa supérieure, jeune afro-américaine, de vingt ans de moins que lui, embauchée sans diplôme pour prouver qu’on est bien dans l’intégration, la non-discrimination…

Lionel Shriver décrit bien le côté secte de ses sportifs de l’extrême, obsédés par leur performances, leurs chronos, leur matériel, au point de ne plus éprouver le moindre plaisir en dehors de la douleur transcendée, et le refus de vieillir. De Gaulle disait que « la vieillesse est un naufrage », certes mais il reste encore des choses à faire, du plaisir, on n’est pas mort quand on franchit la barre des soixante ans, foi de septuagénaire débutante, et le sport extrême ne va repousser la mort, il risque même de l’avancer ou de rendre le corps inutilisable, et il ne faut pas oublier qu’on n’en a qu’un !

Détail croustillant : notre couple a voulu élever ses enfants dans le respect de la liberté (68 est passé par là) et bien sûr, ils se font traités de maltraitant, d’indifférent ce qui conduit Valeria leur fille dans une secte ultra-catho, tandis que leur fils flirte avec l’illégalité, donc des scènes plutôt drôles et une phrase que j’aime beaucoup: « j’ai essayé d’être la mère que j’aurais voulu avoir »…

La critique des sexagénaires, qui refusent de vieillir et se mettent tardivement au sport extrême pour tenter de donner un sens à leur vie, commence bien, on rit sincèrement, puis on commence à rire jaune, car cela devient crispant !!! chacun campe sur ses positions, et je me suis demandée pourquoi Serenata acceptait d’être maltraitée par tout le monde, Remington étant tellement sous la coupe de folle de coach que cela devenait insupportable. La fin de l’aventure du trail est prévisible, celle du roman moins, il faut le reconnaître…

Je suis un peu partagée, en refermant ce livre, car certains protagonistes m’ont vraiment irritée, et même si je suis assez d’accord avec Serenata, sa façon de s’y prendre en a fait tout autant. En fait, j’ai bien aimé être irritée, il faut le reconnaître, alors je retiendrai surtout l’humour de l’auteure qui m’a permis d’arriver au bout. Il y a des romans qui vous insupportent au point de les jeter contre le mur (et bien oui, je ne suis pas du genre calme) et il y a ceux dans lesquels l’humour avec lequel le sujet est traité vous laisse une certaine joie.

Il faut absolument que je lise « Il faut qu’on parle de Kevin » qui est dans ma PAL depuis des lustres, même si ce roman, comme d’ailleurs « Propriétés privées » me laisse un peu sur ma faim, mais pas au point de renoncer à poursuivre ma découverte de l’auteure.

Un grand merci à NetGalley et aux éditions qui m’ont permis de découvrir ce roman et de retrouver la plume de son auteure.

#LionelShriver #NetGalleyFrance

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C'est la première fois que je me plonge dans l'univers caustique de Lionel Shriver et je me demande comment j'ai pu passer à côté de cette auteure si magistralement critique de notre société occidentale. Elle traite, en passant ici par le sport, de thèmes qui concernent tous ceux de ma génération et son couple de sexagénaires me touche particulièrement.
Coup de cœur ♥♥♥♥♥
A 62 ans Serenata est perclus d’arthrite et doit renoncer à courir ou faire du sport comme elle l'a toujours fait plus que de mesure. Son mari, mis en retraite sans ménagement, se prend de passion pour la course et le triathlon. C'était elle la sportive du couple, plutôt asociale et qui dirigeait. Et voilà que lui, Remington, commence une nouvelle vie avec de jeunes amis sportifs et même une coach! De plus, elle ne peut pas compter sur ses enfants, l'une embrigadée dans une secte religieuse et l'autre fourvoyé dans des affaires louches.
Cette réflexion sur le couple et le vieillissement à deux est universel. Il pourrait s’agir d’un tout autre hobby que la course, le problème au sein du couple serait le même, avec des enfants qu'on a cru bien élever alors qu'on a eu tout faux. Le déclin physique et son acceptation sont sous-jacents à cette satire.
Ce récit est l'occasion pour Lionel Shriver de critiquer avec férocité les dérives de notre société occidentale. Le conseil de discipline auquel son mari est soumis est éloquent. Et la jeunette qui a pris la direction de son service est un modèle du genre. L’embrigadement religieux, le culte du corps, le jeunisme, les politiques identitaires, le wokisme (j'espère que j'emploie ce nouveau terme, mis à toutes les sauces, à bon escient!), sont passés à la moulinette de manière grinçante et jubilatoire.

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