Mémoires d'un juge trop indépendant
par Renaud Van Ruymbeke
Lu par Hugues Martel
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Date de parution 26 janv. 2022 | Archivage 27 mars 2022
Audiolib | Documents et essais
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Résumé
Boulin, Urba, Elf, les frégates de Taïwan, Clearstream, Kerviel, Cahuzac, Karachi, Balkany... Le juge Van Ruymbeke a instruit pendant plus de quarante ans les grandes affaires financières qui ont secoué notre République. Tenace et libre, il est la figure emblématique de la lutte anticorruption.
Dans ces mémoires vibrantes, animé par sa si chère indépendance, il raconte la manière dont il s'est attaqué aux sphères du pouvoir et au financement illégal des partis politiques. Engagé dans la lutte contre les paradis fiscaux, Renaud Van Ruymbeke fait des propositions pour traquer l'argent sale et réformer durablement la justice française. Voici le parcours d'un homme déterminé à se battre pour une justice égale pour tous.
« J'ai pu mesurer l'ampleur de la soumission de la justice, qui s'est exprimée dans l'action - ou l'inaction - des procureurs. J'ai dû franchir des obstacles et subir des blocages. J'ai tenté de m'affranchir de ces entraves, pour mettre au jour une vérité dissimulée, occultée, censurée. C'est à la fois en tant qu'acteur et témoin que j'ai décidé de raconter cette histoire. »
En révélant les dessous d’affaires médiatiques et les rouages du système judiciaire français, Renaud Van Ruymbeke livre un témoignage inestimable, mené d’une belle plume.
Mémoires d’un juge trop indépendant ont été écrites avec la participation du journaliste Jean-Marie Pontaut.
Boulin, Urba, Elf, les frégates de Taïwan, Clearstream, Kerviel, Cahuzac, Karachi, Balkany... Le juge Van Ruymbeke a instruit pendant plus de quarante ans les grandes affaires financières qui ont...
Formats disponibles
FORMAT | Livre audio, Intégral |
ISBN | 9791035407797 |
PRIX | 21,95 € (EUR) |
DURÉE | 7 Heures, 24 Minutes |
Vos liens
Chroniques partagées sur la page du titre
Un témoignage intéressant d’un juge d’instruction. Il est assez effrayant à travers ce livre de voir que la justice n’est pas aussi indépendante qu’on voudrait nous le faire croire. Même si nous ne sommes pas naïfs, l’apprendre officiellement d’un juge intègre et indépendant est assez frappant pour la citoyenne que je suis.
Il faut du courage pour témoigner, ce qu’il fait une fois sa carrière terminée évidemment.
Très intéressant !
Registre complètement différent pour moi, en version audio ; Je découvre la carrière de Renaud Van Ruymbeke, connu pour ses fonctions de juge d'instruction notamment dans des affaires financières de grande ampleur :
On y découvre avec grand plaisir les événements qui ont jalonnés la carrière de ce juge d'instruction, au travers de ces célèbres affaires ; Il réussit l'exploit de nous les expliquer de manière claire, et accessible à la profane que je suis ; J'ai été absorbée par la découverte de ce monde qui mêle judiciaire, financier et politique... Un beau récit pour cette carrière hors-norme ;
Mention spéciale pour le narrateur qui réussit à nous captiver tout au long du récit par sa lecture douce et posée ;
L'ouvrage:
Renaud van Ruymbeke raconte ses investigations lors d'affaires qui ont défrayé la chronique. De son vécu, de son expérience, il tire des leçons, et soulève certaines questions.
Critique:
Je suis davantage friande de romans que de mémoires. J'ai souhaité tenter ce livre d'abord pour son narrateur. Voyant que c'était un comédien dont le jeu me plaît, j'ai lu la quatrième de couverture, et cela a achevé de me convaincre. Je suis contente de cette bonne pioche.
En premier lieu, ces mémoires ont explicité pour moi des affaires dont, à l'époque où elles se sont déroulées, j'ai entendu parler, mais auxquelles je ne prêtais qu'une oreille distraite: Elf, Clearstream, Jérôme Kerviel... Ensuite, l'auteur décrit son travail de juge d'instruction, ce qui est très intéressant. Enfin, les leçons (je dis cela dans un sens mélioratif, car l'auteur ne s'érige jamais en moralisateur) et les solutions proposées sont, elles aussi, très enrichissantes. Depuis la première grosse affaire qui le marqua parce qu'il était remis en cause, Renaud van Ruymbeke prône une justice qui serait indépendante par rapport au pouvoir politique. Les cyniques diraient que c'est impossible. Quant à moi, je m'autorise une miette d'espoir...
L'ancien juge ne se contente pas de dire cela, il raconte aussi comment il a tenté de faire la chasse aux paradis fiscaux. Il exhorte aussi la justice à traquer davantage l'argent de la corruption.
D'une manière générale, il défend des valeurs morales importantes: humilité, remise en question, intégrité... Par ses mémoires, il prouve qu'il les a respectées tout au long de sa carrière.
Outre les qualités décrites ci-dessus, le livre n'est pas rédigé en jargon pompeux et incompréhensible. Je le précise parce que c'est parfois le cas d'essais.
La version audio que j'ai entendue a été enregistrée par Hugues Martel.
Comme je le disais en début de chronique, Hugues Martel fait partie des comédiens qu'il me plaît de retrouver, car j'apprécie beaucoup son jeu. Ici, il n'avait pas à jouer des personnages, et il n'est pas tombé dans l'écueil d'une lecture monotone. Je me doutais que ce serait le cas, car j'ai lu un autre documentaire qu'il a enregistré pour les éditions Audiolib. Donc, tout comme lorsqu'il enregistre des romans, Hugues Martel a le ton approprié, et à mon avis, sa lecture posée et empathique est un plus pour la version audio.
A travers le témoignage de Renaud Van Ruymbeke et ses Mémoires d’un juge trop indépendant, j’ai découvert la place du juge d’instruction dans les enquêtes et la justice française.
Renaud Van Ruymbeke a été juge d’instruction pendant plus de quarante ans. Au cours de ses nombreuses d’années d’exercice, il a maintes fois enquêté sur des dossiers très sensibles et médiatisés : l’affaire Boulin, Urba, Clearstream, etc. A travers ses mémoires, Renaud Van Ruymbeke livre son témoignage et ses réflexions sur les financements illégaux des partis politiques, la lutte contre les paradis fiscaux. Dans Mémoires d’un juge trop indépendant, on est surpris de découvrir les tentatives de déstabilisation, les complots, les pressions dont il a été témoins ou victime.
Difficile de faire tenir quarante-cinq années d’exercice en si peu de temps mais cela permet d’avoir un aperçu synthétique de chaque affaire évoquée sans se perdre dans un méandre de détails inutiles.
Comme dans beaucoup de domaines, je n’ai toujours eu qu’un regard extérieur, sans réellement savoir comment toute la machinerie de la justice fonctionne. Renaud Van Ruymbeke fait tomber une barrière en nous offrant son regard de l’intérieur.
La voix de Hughes Martel est parfaitement en adéquation avec le contenu de ce livre. Je ne me lasse pas de l’écouter, prêtant sa voix aux mémoires de ce juge d’instruction souvent mis en avant malgré lui.
Je ne peux que recommander ce livre, qu’il soit en papier ou en audio, il est très instructif.
Souvent, grâce aux services de presse, je lis des livres que je n’aurais pas forcément achetés ni empruntés, je m’aventure dans des genres littéraires qui n’avaient pas ma préférence et je fais, parfois, de belles découvertes…
Ainsi, je ne suis pas une grande adepte des autobiographies… Disons que j’en lis peu et très rarement de personnes contemporaines.
Je me suis donc laissée tentée par Mémoires d'un juge trop indépendant, un livre écrit par l’ancien juge d’instruction Renaud Van Ruymbeke, en collaboration avec le journaliste Jean-Marie Pontaut.
Nous avons tous et toutes entendu parler des affaires Boulin, Urba, Elf, Clearstream, Kerviel, Cahuzac, Karachi, Balkany et des frégates de Taïwan... Elles ont défrayé les chroniques et les gazettes en ont fait leurs choux gras.
Ici, le premier choc vient du fait qu’elles soient réunies et que les chapitres les concernant se suivent sans pause ni répit… En effet, le juge Van Ruymbeke a instruit pendant plus de quarante ans les grandes affaires financières qui ont secoué notre République.
Une belle personnalité, tenace, libre…Un caractère déterminé, indépendant, ingénieux…
Renaud Van Ruymbeke est devenu, au fil de sa carrière, une figure emblématique de la lutte anticorruption, de la traque de l’argent sale, détourné, blanchi. Il s’est attaqué aux paradis fiscaux et au financement illégal des partis politiques…
S’attaquer aux sphères du pouvoir lui a souvent valu des baisses de notations, des appréciations mitigées de ses supérieurs, des mises au placard, des mauvais points pour sa carrière… Envers et contre tout, il s’est toujours battu pour une justice égale pour tous et a essayé de valoriser des propositions pour réformer durablement la justice française.
Un livre édifiant sur des milieux corrompus, corruptibles, sur les entraves que les hommes politiques influents n’hésitent pas à infliger aux juges et aux procureurs, sur une certaine soumission des services de la justice… Personnellement, je ressentais déjà un profond pessimisme vis-à-vis du système des valeurs des hommes et des femmes qui nous gouvernent, qui se croient au-dessus des lois, qui profitent de leurs positions ; ce témoignage ne m’a pas surprise, mais tristement confortée, hélas ! Comme disait ma grand-mère, chez ces gens-là, c’est « fripons et compagnie »…
Cette autobiographie est didactique, vivante, captivante… Si je me suis parfois un peu perdue dans les montages financiers complexes, je ne me suis jamais ennuyée car l’écriture est fluide, les péripéties s’enchainent avec des retournements de situations dignes des meilleurs thrillers.
J’avais choisi la version audio, lu par Hugues Martel, un narrateur que j’apprécie beaucoup et que je retrouve toujours avec confiance dans mes lectures audio…
#Mémoiresdunjugetropindépendant #NetGalleyFrance
J'ai toujours trouvé les rouages du système judiciaire passionnants alors quand un juge écrit, ça m'intéresse.
Et ici c’est un juge d’instruction qui s’est occupé d’affaires très différentes qui nous permet d’explorer l’évolution des technologies dans les affaires criminelles avec l’affaire Emily Dickinson, nous emmène dans des affaires de corruption au niveau national comme international. On redécouvre, entre autres, les affaires Elf, Clearstream, Kerviel, des frégates de Taïwan, des affaires de corruption internationale qui touchent la Russie, la Suisse.
C’est aussi l’occasion de souligner l'importance de l’indépendance de la justice par rapport au gouvernement.
C’est un très beau retour sur sa carrière si riche. C’était une écoute parfois inquiétante au vu du système qui peut être faussé par les pouvoirs voulant interférer dans les enquêtes du juge.
Mais on découvre aussi une personne intègre qui, sans s’épancher sur ses mérites et avec modestie, nous trace une carrière impressionnante au vu des affaires traitées, des luttes qu’il a dû mener pour assurer l’indépendance de la justice et l’égalité de tous devant un tribunal.
Le lecteur est à la hauteur de cette écoute posé, assez clair, le rythme est adapté. J’ai même cru que c 'était l’auteur qui lisait à un moment. Un écoute passionnante et enrichissante.
Un témoignage édifiant, passionnant, écrit de manière très pédagogique et très claire.
En cette période d'élection présidentielle deux points majeurs ont retenu mon attention : la nécessité de rendre en France la Justice et surtout le Parquet réellement indépendante du pouvoir politique et la lutte au moins au niveau de l'UE contre la corruption et les paradis fiscaux.
J’ai beaucoup aimé ce livre très bien lu par Hugues Martel, le comédien se met bien dans la peau du juge et nous fait part avec conviction de ses mémoires. Il a une voix posée et très agréable, son ton est vivant et jamais monotone, ce qui aurait pu être le risque avec ce type de texte.
L’auteur y raconte quelques affaires retentissantes qu’il a eues à traiter et en particulier les obstacles rencontrés. Même de ce côté-ci du Doubs, j’ai entendu parler de ces affaires, de certaines plus que d’autres, certaines m’ont beaucoup intéressées lorsque la presse en parlait, en particulier l’affaire Boulin ou les financements de partis politiques. Le livre s’ouvre justement sur l’affaire Boulin dont je n’avais jamais su comment elle avait fini, j’en étais restée au fait qu’il s’était fait assassiner d’une balle dans le dos, mais la lecture de ce document m’a appris qu’il s’est bien suicidé et surtout que ce n’était pas un modèle de moralité. Il n’est sûrement pas le premier politique à s’être enrichi grâce à ses fonctions, mais un des premiers à se faire prendre, pas de chance pour lui ! Il devait être entendu par le juge pour un achat de terrain suspect et a préféré éviter la confrontation. A ce moment Van Ruymbeke est jeune et peu expérimenté, mais bien décidé à exercer son métier de manière intègre. Sa hiérarchie lui met un maximum de bâtons dans les roues et une mauvaise évaluation, ce qui ne le décourage pas.
Après la Bretagne, il sera affecté au Pole financier à Paris et traitera de grosses affaires impliquant des politiques ou des partis, Urba, Elf et bien d’autres. A la fin de sa carrière, il sera même poursuivi par le conseil supérieur de la magistrature sur l’ordre du garde des sceaux, puis complètement blanchi. Tout ceci parce qu’il est pris involontairement dans un règlement de comptes entre deux candidats potentiels à la présidentielle, le gagnant décidera par la suite de lui faire payer cet affront.
Tout au long du livre l’auteur explique sa démarche avec un langage simple et non un jargon incompréhensible, il dénonce les nombreuses pressions subies. Il aura le courage de ne pas y céder, mais tous ses collègues n’ont pas cette force. Le ministère de la justice peut exercer de grandes pressions et empêcher certaines enquêtes, l’auteur plaide pour que la justice deviennent vraiment indépendante du pouvoir politique comme c’est le cas en Italie.
Il dénonce aussi la corruption, qui ne gangrène pas que l’Afrique, l’affaire Elf met en lumière ce phénomène en particulier. L’agent circulait dans des valises remplies de billets et arrosait autant les chefs d’Etat africains que la vie politique française, pour des montants juste incroyables. On considérait ces pratiques comme tellement normales qu’Elf pouvait déduire ces commissions de ses bénéfices avant impôts. Certains fraudeurs sont très rusés et un homme politique actuellement emprisonné avait un titre de propriété au porteur pour sa magnifique villa, une invention bien pratique !
L’auteur dénonce aussi les paradis fiscaux, ceux situés en Europe ont fait des progrès sous la pression internationale (Suisse, Luxembourg,Monaco) mais d’autres pays moins regardant ont pris le relais et les riches ou les criminels ne manquent toujours pas d’opportunité pour blanchir leur argent.
Van Ruymbeke parle à plusieurs reprises de la Suisse. Dans les années 1990, il y a eu l’appel de Genève lancés par une quinzaine de magistrats européens à l’initiative de Bernard Bertossa, procureur général de Genève qui a été très actif dans les délits financiers. Mais comme les législations et la magistrature est affaire de canton dans notre pays, l’auteur souligne que certains d’entre eux. comme celui de Berne ne font vraiment aucun effort et font traîner les demandes autant que possible quand ils ne refusent tout simplement pas d’y répondre. On voit là aussi un effet de l’indépendance de la justice, à Genève le procureur général est un élu tandis que dans de nombreux autres cantons les magistrats sont nommés par le Conseil d’Etat (gouvernement local), et ceci en fonction de leur couleur politique, chaque parti a droit à tant de juges selon son poids électoral. Peut-on s’étonner qu’un juge nommer par un parti défende en priorité ou tel intérêt ?
J’ai beaucoup aimé ce livre qui donne des éclairages très intéressants sur plusieurs affaires très médiatisées, tout en nous partageant le vécu professionnel de son auteur. Un grand merci à Netgalley et Audiolib pour cette découverte passionnante.
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