Après Une Bonne action et Le Parieur, les enquêtes tortueuses d'Aloysius Archer se poursuivent à Los Angeles avec Dream Town !
A découvrir dès le 19 février !

1952, Los Angeles, veille du Nouvel An. Le détective privé Aloysius Archer dîne avec son amie Liberty Callahan, actrice montante d’Hollywood, lorsqu’ils sont abordés par Eleanor Lamb, une scénariste qui aimerait l’engager, car elle soupçonne quelqu’un d’essayer de la tuer. Plus tard dans la nuit, lors d’une visite à la maison de Lamb à Malibu, Archer perd connaissance après avoir trébuché sur un cadavre. Quant à Lamb, elle semble s’être volatilisée. La police étant désormais impliquée dans l’affaire, Cecily Ransome, une amie proche et collègue de Lamb, engage Archer pour découvrir ce qui est arrivé à la scénariste.


Au coeur de la ville des Anges, tout ce qui brille n’est pas d’or et les apparences sont aussi trompeuses qu’un décor de cinéma. L’enquête d’Archer le fera ainsi passer du L.A. riche et glamour à son côté glauque et sombre, des canyons et plages de Malibu aux luxueuses demeures de Bel Air et Beverly Hills, des bas fonds de Chinatown aux casinos de Las Vegas.

Je remercie @Talentéditions et @NetGalleyFrance de leur confiance.

C'est avec plaisir que j'ai retrouvé le personnage attachant d'Aloysius Archer et celui de son mentor, Willy Dash, qui vont se retrouver mêlés à une sombre affaire de corruption entre trafic de drogue et d'être humains... au péril de leur vie. Parviendront-ils à découvrir le lien entre ce réseau mafieux et la disparition mystérieuse de la scénariste Eleanor Lamb, suite au meurtre de Cédric Bender ?

L'enquête s'avère riche en rebondissements inattendus et, même si le rythme est plutôt lent au début, le suspense va crescendo au fil des pages. Les dialogues sont très nombreux, ce qui donne beaucoup de vivacité au récit et l'humour omniprésent rend la lecture très agréable. Un bon moment d'évasion dans la ville des anges que je conseille aux adeptes des polars à l'ancienne des années 50 en pleine période de chasse aux sorcières sous Joseph Mc Carthy.

J'avais lu et beaucoup aimé quelques romans de l'auteur il y a de nombreuses années, j'ai donc eu envie de renouer avec ce maître du polar avec ce titre, attirée par le résumé et le contexte des Fifties à Los Angeles.

La plume se montre directe, sans fioritures et très agréable à lire, on est immédiatement transporté au cœur de cette sombre histoire de disparition dans le milieu du cinéma. Des bars de Chinatown aux plateaux de tournage d'Hollywood, de Bel-Air aux plages de Malibu ou encore des tables de Vegas à Beverly Hills, rien ne nous échappe. On se laisse mener par le bout du nez pour un périple sous haute tension.

Même s'il s'agit de la troisième enquête d'Archer, ce privé aussi attachant que perspicace, je n'ai pas été gênée et j'ai plongé à ses côtés pour dénouer le vrai du faux et me régaler de cette histoire mêlant harmonieusement mafia, trafic de drogue et autres relations complexes, saupoudrée d'une bonne dose de secrets à déterrer.

J'ai été marquée et séduite par l'écriture très cinématographique, on s'y croit vraiment et l'immersion est parfaite, renforcée par des descriptions nombreuses et hyper précises des décors et des personnages. On les voit défiler sous nos yeux tels que l'auteur les a imaginés et la retranscription est frappante de justesse. Il sait titiller nos cinq sens avec brio que ce soit dans l'action, grâce aux dialogues vivants ou encore par l'ambiance et les côtés plus sensibles et touchants du scénario.

La machination tient fabuleusement la route et j'ai vraiment adoré voyager dans le temps et me retrouver au milieu de ce récit dense, riche, mené tambour battant. L'enquête se révèle plus complexe qu'elle n'y paraît et Archer se montre à la hauteur pour assembler avec nous les pièces du puzzle au fil des pages. Les chapitres courts et rythmés rendent la lecture addictive et il est difficile d'en sortir avant de connaître le dénouement de l'affaire. Je me suis régalée et je ne peux que vous conseiller cette découverte à votre tour. De mon côté, je ne vais pas résister à l'envie de découvrir les deux premiers romans mettant en scène ce cher Archer. Une véritable réussite, originale et dépaysante à souhait !

Troisième volume des aventures d’Aloysius Archer, Dream town est pour l’instant mon préféré. Je me suis crue, à la lecture, dans un roman de Ross MacDonald, ce qui pour moi est un compliment – je pense d’ailleurs lire un roman de cet auteur prochainement.
Cela aurait pu être un moment de répit dans une carrière de détective privé : Archer passe le réveillon du nouvel an avec Liberty, la jeune femme avec laquelle il était arrivé en Californie. Il voulait être détective privé, elle voulait être actrice, leur voyage fut mouvementé.
La soirée se passait bien, jusqu’à ce qu’une scénariste en vogue (pas la personne qui a pondu le nanar dans lequel joue Liberty) les croise, et engage Archer. Pas de répit pour les détectives privés. Certes, il écoute Ellie Lamb, dont le nom peut prêter à sourire (un agneau à Hollywood) tout en se disant qu’elle exagère peut-être. Las! En se rendant chez elle, il trébuchera sur un cadavre (pas celui d’Ellie) et ce n’est que le début d’une enquête qui l’amènera à se questionner sur les dessous de l’industrie cinématographique.
Archer est un ancien soldat, il a combattu en Europe, il a vu ses compagnons d’armes tomber au combat, aussi ne supporte-t-il pas le discours ambiant, celui des personnes qui sont restées bien tranquillement aux Etats-Unis, à faire des films optimistes, pour remonter le moral de la population, pour leur donner envie de gagner (dans les fauteuils du cinéma). A les entendre, ce sont eux qui ont gagné la guerre, pas ceux qui sont allés au front et en portent encore les stigmates.
Oui, Archer enquête, n’épargne pas sa peine, et il frôlera plus d’une fois la catastrophe avec cet envers du décor, avec tout ce que certaines (plus que certains) ont dû faire pour se retrouver au sommet de l’affiche et pour s’y maintenir. Liberty en rêve, d’autres, comme Samantha Lourdes, y sont parvenues et montrent ce qu’elles acceptent encore pour en être là. L’époque n’est pas tendre pour les femmes, qu’elles soient célibataires ou mariées. Le divorce ? Même si elles sont indépendantes financièrement, ce qui est rare, elles verraient leur carrière réduite à néant. Refaire leur vie ? Impensable pour l’époque. Si l’on était dans un roman noir, je parlerai de femmes fatales. Ici, ce sont plutôt des femmes qui auraient voulu être des hommes, pour montrer toute l’étendue de leur talent sans que l’on s’en offusque, pour ne pas avoir d’entraves, quelles qu’elles soient. Il n’est pas, ici, de femmes qui ne soient pas dépendantes d’un homme, financièrement, socialement ou sentimentalement.
Et ‘l’intrigue? Comme le dit Acher lui-même , elle prend la forme d’un puzzle dont il faut remettre tous les morceaux à leur place. Ce n’est pas tant que cela prend du temps, c’est que, du temps, il peut cruellement en manquer. Demander de l’aide à la police ? Encore faut-il trouver un policier qui ne soit pas corrompu, un policier qui en a quelque chose à faire, un policier à qui on ne met pas des bâtons dans les roues, et cela ne court pas les rues.
Un très bon polar.
Merci aux éditions Talent et à Netgalley pour ce partenariat.