Le Premier Jour du printemps
par Nancy Tucker
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Date de parution 17 mars 2022 | Archivage 24 août 2022
Les Escales | Domaine étranger
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Résumé
« Alors donc, j’ai pensé, y avait que ça à faire, et ça suffisait pour que j’aie l’impression d’avoir tout le pouvoir du monde. Un matin, un instant, un petit garçon aux cheveux jaunes. En fait, c’était pas grand-chose. »
Peut-on pardonner l’impardonnable ?
Chrissie est une enfant solitaire qui grandit dans une banlieue anglaise sordide. Délaissée par un père absent et une mère démissionnaire qui fait tout pour ne plus avoir à s’occuper d’elle, son quotidien est violent et misérable. La seule chose qui donne à Chrissie l’impression d’être vivante, c’est son secret. Et rien que d’y penser, elle en a des papillons dans le ventre.
Le premier jour du printemps, elle a tué un petit garçon.
Quinze ans plus tard, Chrissie s’appelle Julia. Elle cache sa véritable identité et tente d’être une bonne mère pour Molly, sa fille de cinq ans, malgré ses nombreuses inquiétudes. Va-t-elle pouvoir subvenir aux besoins de sa fille ? Réussir à lui donner ce qu’elle n’a jamais reçu ? Quand, un soir, elle commence à recevoir de mystérieux appels, elle craint que son passé ne refasse surface. Et que sa plus grande peur, celle de se voir retirer Molly, ne soit sur le point de se réaliser.
« Alors donc, j’ai pensé, y avait que ça à faire, et ça suffisait pour que j’aie l’impression d’avoir tout le pouvoir du monde. Un matin, un instant, un petit garçon aux cheveux jaunes. En fait...
Ils recommandent !
« Captivant. Les voix de Chrissie et Julia sont obsédantes, à la fois viscérales et diaboliques, tristes et merveilleuses. » The New York Times
« Extraordinaire et déchirant. » The Observer
« Sensible et plein de compassion, cette histoire sur la misère humaine est superbement racontée. »The Guardian
« Un premier roman époustouflant : déchirant et palpitant du début à la fin. » The Washington Post
« Fascinant et essentiel… Ce roman délibérément provocateur est un récit saisissant et puissant sur l’enfance et la maternité. » Grazia
« Nerveux, addictif et propulsé par une voix inoubliable. » Paula Hawkins
« Un roman captivant et glaçant sur la culpabilité et la rédemption. » Kirkus Reviews
« Un premier roman spectaculaire, qui observe avec finesse les dangers que provoque la maltraitance. » Publishers Weekly
"Un texte sur la maltraitance enfantine d'un intérêt sociologique fort et au point de vue singulier." Centre National du Livre
« Captivant. Les voix de Chrissie et Julia sont obsédantes, à la fois viscérales et diaboliques, tristes et merveilleuses. » The New York Times
« Extraordinaire et déchirant. » The Observer
« Sensible...
Formats disponibles
FORMAT | Ebook |
ISBN | 9782365695329 |
PRIX | 22,00 € (EUR) |
Chroniques partagées sur la page du titre
Dans une banlieue sordide de l'Angleterre, une petite fille de 8 ans devient une meurtrière.
Le premier jour du printemps, elle étrangle un petit garçon dans une maison abandonnée.
Comment une petite fille peut elle commettre un acte aussi ignoble ?
Avec une grande sensibilité et de l'empathie à fleur de plume, Nancy Tucker raconte l'histoire de Chrissie, une fillette agressive et insolente, livrée à elle-même, abandonnée par une mère dépressive. Chrissie fréquente l'école, a des amies, mais personne n'a pris la mesure de son désespoir et de sa solitude. Sa mère la rejette, ne prend pas soin d'elle, oublie de la nourrir, reste absente pendant des jours, et surtout ne lui témoigne aucune affection. Son père qui fait des apparitions furtives lui laisse croire que quand il n'est pas là, c'est parce qu'il est mort.
Aussi lorsqu'elle commet le crime, par haine du bonheur des autres, elle ignore que ce sera définitif. Elle a juste, pour la première fois de sa vie, ressenti un sentiment de pouvoir. Elle a juste, pour la première fois de sa vie, un secret qui lui donne de l'importance.
En alternance avec ce passé sordide, on découvre Chrissie devenue Julia, mère d'une petite fille de 5 ans. Elle est devenue une femme fragile, rongée par la culpabilité et la peur, la terreur d'être une mauvaise mère. Elle n'a pas appris à montrer son amour, et ses tentatives maladroites de communiquer avec sa fille sont touchantes. En faisant face à son passé, elle peut enfin mettre des mots sur ses actes :
" Oui j'étais toujours triste. Horriblement, terriblement triste, depuis le moment où je me réveillais jusqu'à celui où je m'endormais, tous les jours, toutes les semaines, tous les ans. J'étais si triste que j'ai dû tuer des gens. C'est la seule raison qui m'a poussée à faire ça Molly. Parce que j'étais tellement triste. "
Le roman pose, sans pathos ni jugement, la question de la seconde chance et du pardon. Avec une compassion pudique, Nancy Tucker offre à chacun l'opportunité de se reconstruire et fait preuve d'une empathie qui devrait émouvoir de nombreux lecteurs et lectrices.
Le thème de ce roman risque fort de me hanter longtemps; C’est un sujet peu abordé, même dans la littérature la plus noire. C’est bouleversant et terriblement déstabilisant.
On est dans le coeur du sujet dès le premier chapitre. Le plaisir, proche de la jouissance qu’éprouve cette petite fille de huit ans lorsqu’elle étrangle volontairement le petit frère d’une de ses camarades de classe, un bébé de deux ans, fait frémir.
Rapidement, on comprend ce qui a pu amener cette gamine à un tel acte, un père absent, une mère démissionnaire, incapable de prévoir ne serait-ce qu’un peu de vivres pour sa fille qui s’invite partout où elle peut pour quelques heures soulager sa faim, un raisonnement altéré et une inconscience des réalités de la vie et de la mort.
Ce qui est plus fort encore, c’est que l’on suivra le parcours de l’enfant qui finira pas être démasquée, et après avoir purgé sa peine, deviendra elle-même mère. Une mère sous haute surveillance, cela s’entend.
Le récit est écrit à hauteur d’enfant, avec ses lacunes grammaticales et ses approximations, ce qui induit, malgré l’horreur, une grande compassion pour cette petite, victime autant que coupable.
Roman éprouvant et marquant, et terriblement efficace.
Enorme coup de cœur pour ce livre !!!! On suit l'itinéraire d'une môme fracassée de son point de vue, de l'enfance à l'âge adulte en passant par l'acte abominable commis par cet enfant et si finalement l'inentendable devenait compréhensible et si le monde des adultes était le responsable. Intelligemment mené, écrit et construit dans une langue lyrique et puérile. A découvrir !!!
Le premier jour du printemps, Chrissie, huit ans, tue un petit-garçon. Elle veut se sentir comme Dieu ; elle doit exorciser cette effervescence qui tord ses entrailles, bouillonne dans ses veines, alors elle pose ses petits doigts sur le petit cou, et elle serre, fort. Personne ne saura, c’est son secret, sa force, la source de douces pensées. Enfin, elle a eu l’ascendant sur quelque chose, sur quelqu’un ; enfin, elle a ressenti le pouvoir qui coule dans ses mains. Désormais, elle peut continuer à courir les rues l’estomac creux, à brusquer ses amis, pourtant fidèles envers et contre tout, à voler ses bonbons, se réconfortant à l’idée de sa brève métamorphose en déité.
La force du style de Nancy Tucker réside en ces phrases très courtes, percutantes, qui semblent sortir des lèvres d’une enfant. La jeune meurtrière est la narratrice, son désarroi transparaissant derrière ses mots de gamine maltraitée – pas de violence, davantage de l’ignorance, de la négligence criminelle dans un quartier anglais très pauvre, qui n’est pas sans rappeler le cadre de Shuggie Bain, autre enfant seul et abimé. Les rues sont sordides, autant que ce premier roman, bourbeux, tragique et désarmant. La mère de Chrissie ne la nourrit pas, disparaît pendant plusieurs jours, crie, boit. Elle n’aime pas sa fille et sa fille a faim d’amour, une faim dévorante, inextinguible. Cet amour, dix-sept ans plus tard, Chrissie devenue Julia l’offre sans retenue à Molly, sa propre fille. Elle est sortie du foyer où elle a grandi, enfin à l’abri, soignée et le ventre plein – mais le cœur vide et la gorge nouée –, a refait sa vie et a accouché de cette enfant qu’elle chérit et qu’elle craint tant de perdre. La narration va de la petite-fille meurtrie et meurtrière, « fille en verre cassé », à la mère qu’elle est devenue dans une alternance rendant le roman plus poignant encore.
L’autrice s’attarde sur la maternité, la maltraitance, mais aussi et surtout sur la repentance. Elle crée une anti-héroïne étonnamment touchante dans sa perdition, une peste qui devient assassine sans vraiment le comprendre, persuadée que les morts ressuscitent – comme son papa qui va et vient, jamais vraiment là quand elle a besoin de lui. Que ce soit la Chrissie adulte, Julia, mère terrassée par la crainte de mal faire, ou la Chrissie de huit ans, la mauvaise graine qui cherche l’attention, toutes deux apparaissent comme presque tangibles, sincères dans leur détresse déchirante.
Tout d'abord, je remercie Netgalley et les éditions "Les escales" pour cette chouette découverte. Le moins, que l'on puisse dire, c'est que je ressors de cette lecture avec un plein d'émotions, un vrai bouleversement.
Nous sommes en Angleterre dans une banlieue, nous faisons connaissance avec plusieurs personnages, dont Chrissie, celle que l'on nomme « mauvaise graine » par les adultes, est une petite fille de 8 ans un peu paumée avec une mère démissionnaire. Chrissie, agressive et antisociale commet l'irréparable en étranglant un bébé de 2ans (le frère de sa copine) ! Mais pour Chrissie cela ne veut rien dire, on meurt, mais on revient non ? Sinon sa maman ne dirait pas que son papa est mort alors qu'il vient la voir de temps en temps ? Pour Chrissie c'est SON SECRET ! La police recherche le tueur d'enfant ... Et elle se tait, elle donne même des fausses pistes, joue au chat à la souris. L'engrenage du mensonge l'entraîne dans une spirale infernale qui ne la rends pas pour autant plus vulnérable.
L'auteure raconte cette histoire en alternant le récit avec ce passé sombre et le devenir de Chrissie devenue Julia, maman à son tour d'une petite Molly de 5 ans. Elle a purgé sa peine, mais sa culpabilité la ronge. Est-elle une mère à l'image de la sienne, sa petite fille est-elle heureuse avec une mère meurtrière ? Une relation fusionnelle se noue entre elles.
Malgré ces thématiques dures, l'auteure ne sombre pas dans le pathos et garde une pudeur sur les personnages.
Une histoire poignante pleine de compassion et malgré tout de tendresse. Pour un premier roman, Nancy tape fort et vraiment, j'en redemande !
J'ai eu beaucoup de mal avec les répétitions de ""La mère À Machin". Mal parler ne continue pas un langage enfantin.
Je me suis pourtant un peu accroché et j'ai été réellement agréablement surprise par ce roman. La psychologie du personnage principal est réellement bien travaillée et je n'attendais pas du tout la seconde partie du roman.
Un régal auquel je ne m'attendais pas ! J'ai hâte de pouvoir le recommander à mes clients !
Attention aux âmes sensibles...!
Difficile de parler de ce roman, le sujet est glaçant... Dans la banlieue londonienne, Chrissie, une petite fille de 8 ans, passe la plupart de son temps dehors, sa mère fait comme si elle n'existe pas, son père est absent. Le premier jour de printemps, elle étrangle le petit frère d'une de ses amies. Quinze ans plus tard, Chrissie est devenue Julia et mère. Suite à des mystérieux coups de fil, elle se souvient de son enfance miséreuse.
Le premier jour de printemps est le signe de renouveau et pourtant pour Chrissie, c'est le jour où elle donne la mort. Elle ne rend pas compte de la gravité de son acte. C'est une histoire dure, la fillette raconte son abandon, son envie d'être aimé, ses étranges pulsions. Plus on avance dans son huitième printemps, plus on subit avec elle, son enfance sans aucun amour maternel ou paternel. Ca n'explique pas tout mais on éprouve de la compassion pour cette petite fille qui est en décalage avec les autres enfants de son âge. On a envie que ça s'arrête et pourtant, on a envie de savoir, de comprendre. Et même si maintenant Chrissie est adulte, son passé la hante et elle culpabilise de ses actes passés, de sa maternité, de son amour pour sa fille. Un récit fort plein de sentiments contradictoires, mais touchant sur l'amour, la mort et le pardon.
Dans une banlieue sordide de l'Angleterre, une petite fille de 8 ans devient une meurtrière.
Le premier jour du printemps, elle étrangle un petit garçon dans une maison abandonnée.
Comment une petite fille peut elle commettre un acte aussi ignoble ?
Avec une grande sensibilité que Nancy Tucker raconte l'histoire de Chrissie, une fillette agressive et insolente, livrée à elle-même, abandonnée par une mère dépressive. Chrissie fréquente l'école, a des amies, mais personne n'a pris la mesure de son désespoir et de sa solitude. Sa mère la rejette, ne prend pas soin d'elle, oublie de la nourrir, reste absente pendant des jours, et surtout ne lui témoigne aucune affection. Son père qui fait des apparitions furtives lui laisse croire que quand il n'est pas là, c'est parce qu'il est mort.
Aussi lorsqu'elle commet le crime, par haine du bonheur des autres, elle ignore que ce sera définitif. Elle a juste, pour la première fois de sa vie, ressenti un sentiment de pouvoir…
En alternance avec ce passé sordide, on découvre Chrissie devenue Julia, mère d'une petite fille de 5 ans. Elle est devenue une femme fragile, rongée par la culpabilité et la peur, la terreur d'être une mauvaise mère. Elle n'a pas appris à montrer son amour, et ses tentatives maladroites de communiquer avec sa fille sont touchantes. En faisant face à son passé, elle peut enfin mettre des mots sur ses actes.
Le roman pose, sans pathos ni jugement, la question de la seconde chance et du pardon. Avec une compassion pudique, Nancy Tucker offre à chacun l'opportunité de se reconstruire et fait preuve d'une empathie incroyable !
#NetgalleyFrance #lepremierjourduprintemps
Nancy Tucker nous livre ici un récit d’une grande noirceur, l’histoire d’une enfant délaissée qui cherche à tout prix à marquer son entourage de sa présence. On y retrouve l’atmosphère des films de Ken Loach, la peinture d’une grande misère sociale. Cette enfant meurtrière est-elle tout à fait responsable avec un tel destin… ? Le drame n’était-il pas inéluctable ?
Un roman dont l’héroïne m’a profondément dérangée dès le début. Un personnage violent mais qui ne fait que reproduire ce qu’elle subit elle-même… La formule récurrente : « la maman à… » y a participé mais elle a aussi le mérite de suggérer la misère et le point de vue adopté par l’enfant dans les chapitres intitulés «Chrissie ».
L’alternance avec les chapitres nommés « Julia » nous suggère que Chrissie est devenue une autre depuis son arrestation à 9 ans. Mais peut-on accorder sa confiance à un être qui a commis de tels crimes ?
Alternant les récits de Chrissie, et celui de Julia, le lecteur démêle les pensées et le destin de cette enfant devenue adulte. C’est un bon roman ! Il met mal à l’aise mais traite avec réalisme et humanité un sujet de société plutôt tabou : la maltraitance des enfants, la misère sociale.
Le résumé :
A 8 ans, Chrissie Banks étrangle sciemment un bébé de 2 ans. C’est pour elle un moment de grande jouissance et un fort sentiment de puissance. C’est le secret qui la rend plus forte pour prendre sa revanche sur son existence et l’amour qu’on ne lui accorde pas…
Chrissie est une petite fille intelligente, elle vit dans une banlieue glauque en Angleterre. Son père absent est son seul repère car sa mère l’a quasi abandonnée…Totalement désinvestie, et dépressive, elle la laisse errer seule dans le quartier toute la journée.
Chrissie a faim, elle est sale et tout le monde dans le quartier dit qu’elle est « la mauvaise graine », elle ne peut compter que sur elle-même pour survivre et rentrer le plus tard possible à la maison pour dormir. Linda est « sa meilleure amie » malgré sa méchanceté récurrente…jusqu’au jour de la révélation…
Je remercie vivement Netgalley et les éditions Les Escales qui m’ont fait profiter de cette lecture marquante.
#LePremierJourduprintemps #NetGalleyFrance
Chrissie du haut de ses huit ans aime faire le poirier avec sa meilleure amie Linda, elle aime beaucoup les bonbons, manger chez ses amis, squatter chez ses amis, être partout sauf chez elle. Dans le quartier des pauvres, il y a la maison bleue de Chrissie, avec un trou dans le toit, des cloportes sur le plancher moisi, des poux sur l’oreiller, des draps constamment mouillés, une odeur pestilentielle, un frigo vide et une mère démissionnaire qui fera tout pour se débarrasser de sa fille. La faire adopter, lui refiler des somnifères,… Chrissie n’est pas aimée parce que sa mère, elle n’a pas été aimée elle non plus. Comment aimer quand on ne sait pas c’est quoi l’amour ?
À huit ans Chrissie tue un petit enfant. Et dans son ventre ça se remplit de papillons, elle a aimé.
Le roman se découpe selon deux époques: les huit ans de Chrissie et l’âge adulte de Chrissie devenue Julia et à son tour mère d’une petite Molly de cinq ans.
« Molly, créature esprit faite de chair déchirée, une plaie en forme de petite fille. »
Chrissie/Julia est terrifiée d’être une mauvaise mère et qu’on lui retire sa fille.
Les deux époques s’étirent pour se rejoindre comme un puzzle. On va suivre la misère de la petite Chrissie, affamée, délaissée, rejetée de tous. On va comprendre peu à peu ce qui a poussé cette gamine à devenir une meurtrière.
« Lorsque je me remémorais ma vie à l’âge de huit ans, je me souvenais de la faim qui me tenaillait les entrailles en tous sens, de la honte de me réveiller dans des draps mouillés, et du sentiment que personne au monde ne voulait de moi. »
Premier roman d’une auteure britannique, j’ai aimé cette histoire terrifiante qui m’a projetée en entière immersion dans le corps meurtri et la tête en souffrance de cette petite fille mal née, mal aimée.
Quelques bémols ont un rien entaché ma lecture. Le livre aurait peut-être mérité d’être un peu allégé en terme de descriptions. Certains événements ordinaires prennent des pages et des pages. Ça peut aider à rentrer en totale immersion avec Chrissie ou pas.
J’ai aussi trouvé invraisemblable cette non-assistance face à la misère de Chrissie. Mais bon, la société est tellement pourrie que plus rien ne m’étonne au final.
En conclusion, Nancy Tucker signe un premier roman finement construit où la folie, la haine, la souffrance se disputent la première place d’une enfance mise jour après jour en lambeaux. Avec cette question en toile de fond : peut-on réussir la où les autres ont échoué ?
Attention, âmes sensibles, évitez ce roman car il est difficile à lire. J’ai survolé à deux moments des passages car ce qui était décrit était trop horrible. Je remercie en tout cas les Editions Les Escales et Netgalley d’avoir pu découvrir cette histoire.
Le roman fait entendre deux personnes, du moins le croit-on : il s’agit en fait de la même personne, Chrissie -encore dans l’enfance- et Julia devenue mère. Les deux voix s’entrecroisent, on assite à la dérive de Chrissie qui ira jusqu’au meurtre d’enfants puis on la retrouve adulte sous un faux nom tentant d’élever sa fille, terrorisée à l’idée qu’on la lui retire. Comment en est-elle arrivée à tuer ? Comment peut-on se reconstruire après une telle tragédie ? Comment donner de l’amour quand on n’en a jamais reçu ? L’enfance de Chrissie est atroce entre un père qui surgit de temps en temps et une mère incapable de s’occuper d’elle, qui en oublie même de la nourrir. Elle essaie même par deux fois de se débarrasser d’elle ! Chrissie a soif d’attention, d’amour, aussi elle erre dans son quartier, cherchant par tous les moyens à rester chez les autres pour un peu de nourriture et de sollicitude. Mais la vie est dure dans ce quartier et personne ne voit l’abandon de Chrissie. Il faudra qu’elle tue pour qu’enfin on la regarde et qu’on s’occupe d’elle. Paradoxalement c’est ce qui va la sauver. Quand on la retrouve, elle travaille et s’efforce de s’occuper de sa fille. On aimerait la détester mais quand on la voit avec sa fille ou qu’on l’entend s’interroger sur ses capacités de mère, on a envie de lui parler, de lui dire qu’elle est une bonne mère et qu’elle a le droit de de s’accorder enfin la possibilité d’être heureuse avec sa fille. Une lecture que je n’oublierai pas.
On fait la connaissance de Chrissie, dont l’enfance est tout sauf joyeuse : son père constamment absent, a tel point qu’elle pense chaque fois qu’il est mort, tandis que sa mère ne s’occupe pas d’elle. Elle a une énorme carence affective car non seulement sa mère ne lui manifeste aucun intérêt, constamment au fond de son lit ou sortie, elle ne pense même pas à lui faire à manger.
Chrissie crève de faim, dans tous les sens du terme, essayant de trouver quelques miettes dans le réfrigérateur ou les placards, s’invitant parfois chez les voisins ou à l’église s’il y a un buffet, sinon il ne lui reste plus qu’à jeûner ou aller chercher quelques bonbons chez la commerçante suspicieuse qui ne l’aime pas.
Elle se conduit parfois brutalement avec les copines d’école, verbalement ou physiquement prête à tout pour exister, être vue, ne plus être ignorée. Elle vit dans un quartier pauvre, mais il y a encore plus pauvre qu’elle. Un jour, le premier jour du printemps, alors qu’elle a huit ans elle va commettre l’irréparable : étrangler Steven, le petit frère de son amie, âgé de deux ans et laisser le corps dans une maison isolée.
On la retrouve des années plus tard : elle a une nouvelle identité, est devenue Julia et a une fille Molly. On a bien compris que la justice l’avait rattrapée, après une enquête compliquée, un passage par le Foyer de Haverleigh.
Nancy Tucker décortique avec minutie, détails, la manière dont la misère affective de cette petite fille, qui ne s’est jamais sentie aimée, ce qui peut la conduire à ce geste, certes odieux, mais en retraçant la souffrance de la petite fille qui ne se rend pas forcément compte de ce que représenta la mort, et surtout son côté inéluctable : comme son père est censé être mort pendant ses absences, elle pense que Steven va « revenir ».
On comprend aussi l’évolution de Chrissie devenue Julia en état mère à son tour : comment être une bonne mère quand on n’a pas été aimée par la sienne, durant l’enfance : sa mère a même cherché à la faire adopter ! mais Chrissie était trop grande, et comme chacun sait, la plupart du temps, les parents adoptifs préfèrent des bébés, donc encore un rejet !
J’ai aimé la manière dont l’auteure a structuré son récit, la petite fille qui devient mère, et se sent illégitime, redoutant toujours que les services sociaux lui enlèvent Molly, car elle n’est pas à la hauteur. Notamment lorsque cette dernière fait une chute, et sa casse le poignet et que mystérieusement le téléphone se met à sonner de manière intempestive. Elle ne peut évoquer que le pire : être accusée de maltraitance.
Nancy Tucker, qui travaille en unité psychiatrique, connaît suffisamment son sujet pour que son roman soit crédible, étoffé et durant la lecture, on ne juge jamais Chrissie, on essaie de comprendre le pourquoi du comment, en espérant qu’elle va s’en sortir : elle n’avait que huit ans, au moment des faits, elle a payé sa dette même si ce n’est jamais assez pour la famille des victimes, car la perte d’un enfant dépasse tout ce qu’on peut imaginer, il n’y a d’ailleurs pas de terme pour désigner cet état : on parle d’orphelin quand ce sont les parents qui décèdent mais curieusement il n’y a aucun mot pour un parent dont l’enfant est décédé.
L’auteure, aborde aussi la capacité de résilience de l’individu : ce n’est pas parce qu’on a commis un acte grave, qu’on n’est pas capable d’évoluer, de devenir quelqu’un de respectable. L’enfermement dans un Foyer ne conduit pas forcément à un comportement encore plus violent, la prison n’est pas forcément l’école du crime. L’auteure nous livre cette phrase ô combien significative sur le Foyer avec majuscule ou minuscule :
« Haverleigh était certes un « Foyer », mais du genre qui prend une majuscule et que borde une haute clôture – un endroit réservé aux enfants trop méchants pour qu’on les laisse dans leur « foyer » avec une minuscule… »
Ce roman, le premier de l’auteure, est bien écrit, les phrases sont percutantes, incisives (comme les actes des protagonistes), précises et il va rester longtemps dans ma mémoire car c’est un uppercut et c’est assez difficile de traduire en mots, toutes les émotions qui m’ont envahie. Vous l’aurez certainement compris, je pourrais en parler pendant des heures. J’espère vous avoir donné envie de le lire malgré la dureté du vécu de cette petite fille car ce livre est particulièrement réussi.
Un grand merci à NetGalley et aux éditions Les Escales qui m’ont permis de découvrir ce roman et la plume de son auteure qu’on retrouvera bientôt j’espère.
#LePremierJourduprintemps #NetGalleyFrance
Dans la banlieue anglaise où elle vit, personne n’apprécie Chrissie. Ni sa mère alcoolique qui oublie régulièrement de la nourrir. Ni les mamans de ses amies, ni ses institutrices… Un jour, Chrissie est coupable d’au moins une abomination: elle étrangle un petit garçon. Et quand, des années plus tard, elle devient maman, elle subit cette punition perpétuelle: craindre qu’on lui enlève sa fille adorée. Ce n’est pourtant pas un roman sordide sur la misère humaine mais le superbe portrait d’une gamine. Qui est mieux soignée dans les foyers-prisons que chez elle. Et qui ne sera jamais abandonnée par la plus improbable de ses copines d’enfance… On ferme le livre avec une question: nous, on aurait réagit comment face à Chrissie, « mauvaise graine »?
Un roman d'une rare intensité sur un sujet peu abordé dans la littérature.
Chrissie, 8 ans, vit dans une misère sociale et affective extrème. La jalousie, le besoin d'exister ou la simple curiosité lui font commettre l'irréparable en donnant la mort à son petit voisin. Après tout, la mort, c'est pas pour toujours, alors c'est pas si grave, non ?
Ce geste fait-il d'elle un monstre pour tout le reste de sa vie ?
Pourra-telle un jour être une bonne mère ? A-t-elle seulement le droit d'être mère alors qu'elle a privé des parents de leur enfant ?
Devenue Julia à l'âge adulte, elle fait du mieux qu'elle peut pour s'occuper de Molly, sa fille adorée. Mais comment faire quand on a rien reçu ?
L'originalité et la force de ce roman tienne dans l'alternance des deux voix d'une même personne à des âges différents.
Divers thématiques sont abordées : la question du bien et du mal, les conséquences psychologiques sur un adulte d'un acte commis dans l'enfance, la possibilité de la rédemption.
Une belle réussite pour ce premier roman émouvant et sensible.
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