Nous, les Allemands
par Alexander Starritt
Ce titre a été archivé. Il est désormais indisponible sur NetGalley.
Commandez ou achetez ce livre dans votre point de vente préféré !
Envoyer des titres NetGalley directement à votre Kindle ou votre application Kindle.
1
Pour lire sur votre Kindle ou dans votre application Kindle, merci d'ajouter kindle@netgalley.com en tant qu'adresse e-mail approuvée pour recevoir des documents dans votre compte Amazon. Veuillez cliquer ici pour des instructions détaillées.
2
Ensuite, retrouvez votre adresse e-mail Kindle dans votre compte Amazon et ajoutez-la ici.
Date de parution 25 août 2022 | Archivage 28 sept. 2022
Vous parlez de ce livre ? N'oubliez pas d'utiliser #NouslesAllemands #NetGalleyFrance ! Cliquez ici pour plus de conseils
Résumé
R E N T R É E L I T T É R A I R E
Lauréat du Dayton Literary Peace Prize, un court roman stupéfiant d’intensité, un texte riche, souvent dérangeant, sur un passé qui n’en finit pas de résonner.
Longtemps, les questions posées par Callum à son grand-père allemand sur la guerre sont restées sans réponse. Et puis, un jour, Meissner s’est décidé à raconter.
Sa vie de soldat sur le front de l’Est, les débuts triomphants, l’esprit de corps, l’ivresse des batailles, et puis le froid, la faim, la misère. Et surtout l’année 1944 quand lui et ses camarades ont compris que la guerre était perdue ; que tout ce en quoi ils avaient cru, tout ce qui les faisait tenir, l’appartenance à une nation, l’espoir d’une guerre rapide, les rêves de retour, tout était en train de s’écrouler ; que dans la déroute, les hommes ne sont plus des hommes ; que le désespoir vous fait accomplir le pire et que rien, jamais, ne permettra d’expier la faute de tout un peuple.
Né en 1985 d’un père écossais et d’une mère allemande, Alexander Starritt a grandi au Nord de l’Écosse et vit désormais à Londres. Journaliste pour des parutions aussi diverses que Newsweek, The Guardian, The Daily Mail ou le Times Literary Supplement, il est aussi traducteur de l’Allemand, notamment de Kafka et de Stefan Zweig. Après The Beast (non traduit) paru en Angleterre en 2017, Nous, les Allemands est son deuxième roman, le premier à paraître en France.
« Je n’ai pas été un nazi. Ce que je veux te raconter ne concerne ni des atrocités, ni un génocide. Je n’ai pas vu les camps de la mort et je ne suis pas qualifié pour en dire un seul mot. J’ai lu le livre de Primo Levi sur ce sujet, comme tout le monde. Sauf qu’en le lisant, nous, les Allemands, nous sommes obligés de penser : Nous avons commis cela. »
Traduit de l'anglais (Royaume-Uni) par Diane Meur
R E N T R É E L I T T É R A I R E
Lauréat du Dayton Literary Peace Prize, un court roman stupéfiant d’intensité, un texte riche, souvent dérangeant, sur un passé qui n’en finit pas de résonner.
...
Formats disponibles
FORMAT | Grand Format |
ISBN | 9782714495662 |
PRIX | |
Vos liens
Chroniques partagées sur la page du titre
Le sujet m'intéressait. Comment vit-on quand on comprend que son grand-père adoré a été soldat dans l'armée allemande, la Whermarcht) ? La couverture est épurée et tout en ambiguïté : cette silhouette stylisée de loup, le rapport à la meute, au chef, le couple fidèle qu'ils forment. Voilà qui permet tant d'interprétations ...
Callum Emslie vit à Londres. Il a des souvenirs de son oma (adorée mais défunte) et de son opa (Meissner dont on ne connaîtra pas le prénom), ancien soldat enrôlé à la sortie du lycée, à l'esprit scientifique, devenu pharmacien à son retour de camps d'internement russe près de la Mer Noire. Tout deux résidaient dans la région d'Heidelberg et Callum allait voir ses grands-parents autant que possible, même lorsqu'il était étudiant et fauché. A 90 ans avant de devenir sénile et de mourir, son grand-père a commencé à écrire des lettres à son petits-fils pour lui expliquer sa vie, ses choix, les circonstances, l'amour qu'il portait à Oma (depuis 1948 à Dresde), qui l'a sauvé des démons de la solitude et de la maladie. Le but de ces textes entre Callum et son Opa, est de lui transmettre une histoire, la sienne pour que les générations futures puissent de ne pas reproduire les mêmes erreurs humaines qui conduisent aux guerres.
Nous allons remonter le temps et découvrir la vie de cet homme, fils de pasteur protestant, cultivé, taiseux, discret, calme, généreux, bienveillant et qui aimait son petits-fils. L'histoire commence avec un groupe en piteux état qui tente de se replier sur la frontière autrichienne : Otterman, Lütke, Jansen (le petit jeune), Himmelsbach et un poney, Ferdy, Ferdinand. L'armée allemande est en déroute en 1945, comme celle de Napoléon, elle s'est cassée les dents sur l'hiver russe, la combativité de ses soldats, leur armement et surtout du fait du mouvement de tenaille entre les armées américaines certes, mais aussi ceux de la Résistance dans de nombreux pays d'Europe dont la France, l'Angleterre, les Pays Bas, la Pologne et tant d'autres, tandis que le régime de Mussolini s'écroule avec sa mort pendu à des crocs de boucher.
C'est un livre très émouvant que ce récit. Nous imaginons toujours que nous aurions été des héros, des saints, de braves gens, face à une situation (guerre, agression, choix), mais nous nous leurrons. L'Histoire avec un grand H croisent des milliers d'autres histoires d'individus aux éducations différentes, à des époques différentes, avoir les yeux ouverts n'est pas si simple. Le traité de Versailles fut une humiliation et les braises sur lesquelles Adolf Hitler a pris le pouvoir utilisant les mythes allemands sauf que celui ci finit par le Gotterdamerung. J'ai aussi pensé à propos d'une scène décrite dans le texte à la terrible chanson "Strange fruits" de Billie Hollidays qui parle des arbres auxquels le KKK pendaient les noirs.
Le livre de Ian Kerhaw "Hitler" comporte deux parties majeures : Hubris et Némésis. L'hubris, c'est l'outrance dans le comportement inspirée par l'orgueil. Pour les grecs anciens, c'était tout ce qui, dans la conduite de l'homme, est considéré par les dieux comme démesure, orgueil, et devant appeler leur vengeance. Némésis, c'est une déesse grecque de la Vengeance et de la Justice distributive. C'est aussi le nom de la vengeance divine personnifiée attribuée par une autorité légale d'où «blâme collectif». A relire à l'occasion comme Primo Levi ou "Les bienveillantes" de Jonathan Littell.
Trouver un/des coupables au lieu de réfléchir en faisant en sorte que les choses s'arrangent, reconnaître ses torts, pardonner, être bienveillant. Tant de paramètres dont la résilience et la réflexion. C'est la vie, l'éducation familiale et collective, les rencontres qui nous forment, la curiosité d'aller vers l'autre, d'ouvrir son univers.
La défaite de Russie sonne étrangement à mes oreilles, en ces temps de guerre avec l'ancienne URSS et l'Ukraine. Que doit faire l'Europe pour protéger l'Ukraine, surtout que les armes sont devenus terrifiantes et expéditives (le nucléaire, l'arme biologique ...) et faire entendre raison au chef de l'ancien KGB, perdu dans un Hubris et dont la Némésis semble silencieuse du moins à ses oreilles.Il y a toujours des dictatures : elles peuvent être armée de fusils ou en cols blancs. L'humain est le plus grand virus de la planète terre ; nous colonisons et détruisons nos environnements.
Je remercie les Editions Belfond et NetGalley de m'avoir permis de découvrir ce texte en avant première. Je l'ai dévoré comme un loup, la viande dont il a besoin, même si je l'ai trouvé trop court à mon goût, comme tous les livres que j'aime.
Nous , les Allemands , c’est le regard côté allemand sur la seconde guerre mondiale .
Le grand-père de l’auteur a été un soldat de la Wehrmacht , il a été envoyé sur le terrible front de l’Est .
En lisant ce roman , impossible de ne pas penser au conflit actuel , une énorme différence apparaît , l’information qui est différente .
Lors de la seconde guerre mondiale , c’était impensable de voir le conflit commentée sur les chaînes de télévision .
L’Allemagne puisque nous connaissons l’histoire , a cru très très fort en sa victoire , la suite nous la connaissons .
Le soldat allemand qui sort vaincu du conflit , raconte la difficile réhabilitation quand on est dans le camp des perdants , un virage qui semblait invraisemblable en début de guerre .
L’Allemagne ayant une armée fière , bien préparée , obéissante , la défaite cuisante est d’autant plus terrible .
L’après- guerre est si difficile à vivre , on pense à tous ceux qui n’ont pas eu la chance de revenir , à cette force incroyable, presqu’animale qu’ont dû déployer nombre de survivants .
Merci aux éditions Belfond et à #netgalley pour cette lecture passionnante.
« Nous, les Allemands » peut se lire comme le témoignage d’un homme fortement marqué par sa participation non souhaitée à la Seconde Guerre mondiale. Il s’agit d’un texte nécessaire alternant entre le récit brutal de ce conflit armé, qui expose la violence du front de l’Est où la guerre était « nue, impitoyable, affranchie de toute loi, exempte de toute compassion, une pure affaire de haine et d’annihilation », et les réflexions d’un être espérant « transmettre » son inqualifiable expérience.
Chronique complète : https://onechapteraday.fr/book/alexander-starritt-nous-les-allemands/
Comment les allemands ont-ils vécu cette Seconde Guerre Mondiale? Celle qui les a tous rendu aux yeux du monde entier comme les monstres, tous autant qu’ils sont? Comment ont-ils fait face aux camps de concentration lorsqu’ils les ont découvert? Comment ont-ils fait pour faire taire leur conscience et obéir aux ordres?
C’est ce que ce mince récit tente de raconter. Aujourd’hui, tous ces anciens soldats sont en maison de repos, ayant laissé derrière eux cette période si noire. Pourtant, ils n’ont pas tous oublié les ressentis qu’ils avaient alors: la peur, la faim, l’épuisement, l’envie de rentrer chez eux. Comme n’importe quel soldat sur Terre..
Mais leur a-t-on laissé la chance de s’exprimer individuellement? A l’époque, et cela peut se comprendre, l’Europe a d’abord tenté de se reconstruire après l’horreur. Il fallait un ennemi à abattre, quelqu’un a dénoncé. Et ce sont les allemands au grand complet qui ont été désignés.
Aujourd’hui, après plusieurs générations, nous sommes seulement un peu plus ouverts à entendre ces récits qui vont à contresens de ce que l’on a toujours pensé.
Ce récit est bouleversant, par sa transparence. Ce retraité, qui aujourd’hui profite du soleil, du calme et d’une bonne table au restaurant a vécu une toute autre vie voilà des décennies. Et depuis, il en porte l’infamie si l’on peut dire.
Je suis donc tombée sur une lecture particulièrement hors des sentiers battus, et donc très intéressante.
Le roman est une longue lettre posthume d'un grand-père "Opa" à son petit-fils Callum. Ce dernier ayant plusieurs fois interrogé son grand-père sur son passé durant la Seconde Guerre mondiale. Le grand-père ne révélera ses pensées qu'à sa mort parce qu'il a enfoui cet événement au fond de sa mémoire et par honte. Callum apporte quelques précisions au cours du récit.
Alors que se multiplient les livres sur la Seconde Guerre mondiale, ce roman détonne voire dérange car il raconte le conflit du point de vue de l'ennemi.
Le grand-père dont on ne connaîtra que le nom de famille, Meissner, a vécu 7 ans de guerre sur le front de l'Est dont les trois dernières en captivité. Il a été enrôlé à 18 ans en tant qu'artilleur et n'en reviendra donc qu'à 26 ans.
Son récit se concentre sur l'année 1944 et la déroute de l'armée allemande face à l'armée russe. Les soldats fuient pour rentrer en Allemagne de manière désordonnée. La survie est le principal objectif.
Après autant d'années de guerre et de violence, les hommes sombrent dans la folie et la déshumanisation. Beaucoup d'entre eux désertent, se suicident ou commettent leur dernier acte d'une extrême cruauté. Cependant la plupart d'entre eux n'aspirent qu'à rentrer et retrouver leur famille. Ils ne comprennent plus cette guerre ni les ordres incensés qu'on leur donne. Les camps de la mort ils ne les ont pas vu, n'en ont appris l'existence qu'après. Meissner raconte que lorsqu'ils sont fait prisonniers, ce sont les soldats russes qui leur montrent des journaux relatant cette horreur.
Le roman est sombre et assez cru dans ses propos et les scènes de guerre. Meissner ne veut pas justifier ses actes, il a tué beaucoup de soldats ennemis, mais il a besoin d'expliquer qu'il n'est pas nazi et que la honte d'être allemand est bien présente. Il se réjouit de savoir que l'Allemagne ait perdue la guerre.
Le livre et bien écrit et intéressant sur le plan historique et psychologique.
La notion de culpabilité collective y est très bien abordée. Callum bien qu'à moitié allemand et né bien après le conflit, dans les années 80, la ressent également.
Callum veut connaître la jeunesse de son grand-père. Il veut que le vieil homme lui raconte sa vie de soldat sur le front de l’Est. Pourtant, ce dernier a bien du mal à raconter tout cela à son petit-fils. Malgré tout, un jour, il décide qu’il est temps de tout expliquer, et pour cela, il écrira une longue lettre à Callum.
C’est un roman exigeant et pas toujours aisé à lire que j’ai découvert ici. Le récit est bien mené et très profond, mais j’avoue que je ne m’attendais pas à y retrouver tant de densité. En effet, ici, le schéma narratif, bien que judicieux, ne m’a pas toujours permis d’avancer avec une certaine fluidité.
Mais une fois lancée dans ce roman, il m’a été très difficile de le lâcher. Le grand-père va tout raconter sous forme épistolaire à son petit-fils. Le procédé convient parfaitement, puisque de cette manière, les sentiments et les faits sont mieux retranscrits.
Ainsi, le grand-père va expliquer à son petit-fils la débâcle subie sur le front de l’Est. Ceci est important pour Callum, puisque le jeune homme a demandé à plusieurs reprises à son grand-père de lui raconter sa vie de soldat.
Ainsi, plusieurs thématiques seront abordées. Comment Callum réagira lorsqu’il découvrira tous les faits de son grand-père lors de la Seconde Guerre Mondiale. Le grand-père se livre entièrement à son petit-fils et raconte tous les événements qu’il a vécu.
La plume de l’auteur est exigeante. Le texte est très peu aéré, et au départ, j’ai eu quelques difficultés à m’y habituer. Pourtant, après quelques pages, le récit prend forme, et le lecteur suivra ainsi la jeunesse de ce grand-père. Bien que le roman soit court, l’auteur a su y instaurer beaucoup de densité. L’auteur donne une place importante à l’amitié établie entre le grand-père et son unité. Les scènes de guerre sont très présentes, et le roman prend souvent une tournure bouleversante et glaçante.
Un récit exigeant et à la thématique complexe que je vous recommande.
Nous, les Allemands, un titre qui pourrait paraître pompeux voire usurpé lorsque l’on sait qu’il a été écrit en anglais. Mais il serait faux de rester sur cette impression et de passer à côté de ce livre dont la lecture m’a emballée. L’usurpation, d’abord… Alexander Starritt est un auteur de langue anglaise, certes, mais avec une double nationalité, écossaise et allemande, comme le petit-fils du livre d’ailleurs, petit-fils qui reçoit une longue lettre posthume de son grand-père, ancien soldat allemand sur le front de l’Est pendant la seconde guerre mondiale. Nul doute qu’Alexander Starritt a mis beaucoup de lui-même et de son histoire personnelle dans ce roman. Le caractère pompeux, ensuite… Eh bien non, le titre reflète avec une grande exactitude ce que ce roman tente de faire et ce qu’il fait, à mon avis très bien.
Car dans cette longue lettre qui est comme une confession, et au cours de laquelle le petit-fils se permet des inserts pour commenter certains passages, pour les préciser, ou pour les éclairer d’une lumière différente en racontant l’héritage de cette guerre pour sa génération (avec en plus la distance que lui donne sa double nationalité qui le place à la fois du côté des vainqueurs et du côté des vaincus, du côté des gentils et du côté des méchants), le grand-père, Meissner, raconte un épisode de la guerre, de sa guerre, celle du front de l’Est, une avancée victorieuse éclair puis un lent reflux de petites défaites en petites défaites. Cet épisode est peu glorieux, c’est le moins qu’on puisse dire, mais, au fond, au vu de toutes les horreurs perpétrées pendant les guerres et pensant cette guerre en particulier, c’est bien peu de choses.
Mais le fait de raconter ses souvenirs est pour l’ancien soldat Meissner l’occasion de revisiter plus qu’un fait de guerre. Il se demande ce qu’il fait là, quelle est sa part de responsabilité dans tout cela. Ce à quoi il a participé directement et ce à quoi il n’a pas participé directement. Et c’est là que le titre prend tout son sens, dans ce va-et-vient entre responsabilité individuelle et responsabilité collective.
Et comme si ce thème n’était pas assez complexe, Meissner, qui écrit une lettre qu’il sait posthume, s’interroge aussi sur la façon dont on peut continuer à vivre avec tout cela, en articulant encore une fois sa réflexion entre le niveau individuel et le niveau collectif. Il s’interroge sur ce qui reste, de la responsabilité, de la culpabilité ou de la honte.
C’est un texte extrêmement riche, donc, dont la lecture demande une certaine concentration, mais cette profusion de thèmes est très bien maîtrisée et à aucun moment je ne me suis sentie perdue dans cette lecture. Le livre est court (seulement 158 pages dans mon édition électronique), et donc particulièrement dense, mais c’est une lecture passionnante à chaque instant, et pour moi une très belle découverte de cette rentrée littéraire étrangère.
<i>Un grand merci aux éditions Belfond pour m’avoir permis de lire ce livre, </i>via<i> netgalley.</i>
Un roman très intéressant sur la culpabilité individuelle ou collective du côté allemand de la Seconde Guerre Mondiale. Il est présenté sous la forme d’une longue lettre d’un enrôlé en 1940, dès sa sortie du lycée, à son petit-fils qui lui a toujours posé des questions restées sans réponse.
Callum n’en prendra connaissance qu’au décès de son grand-père, son Opa. Il va ponctuer cette lettre de réflexions et d’explications pour les lecteurs afin de les aider à comprendre le contexte.
Envoyé sur le front de l’est, l’Oberkanonier Meissner, va raconter sa déroute de 1944 à travers la Pologne, s’exprimer sur ses actes ou non actes et ce qu’il en pense avec le recul. Il va parler aussi des exactions des nazis et se poser la question, sans pouvoir y répondre, de sa culpabilité sur ces faits.
L’Allemagne et les Allemands, pour une grande majorité, vivent avec une culpabilité collective qui se transmet à leurs enfants et petits-enfants ! A noter qu’en France cette culpabilité collective n’existe pas alors que la collaboration fut pourtant très active et meurtrière et l’indifférence face au sort des juifs encore plus étendue. Cela s’explique peut-être par le fait que l’Allemagne a une culture martiale historiquement beaucoup plus développée.
Opa ne fait pas l’impasse sur les actes, désespérés, qu’il a pu commettre ; il ne cherche pas non plus d’excuses, il raconte et tente de se remettre dans la tête du jeune homme envoyé au combat pour une raison qu’il ne comprenait pas.
Cette structure de roman permet de conserver un certain recul, malgré la densité de l’écriture, qui permet de saisir le sens des paroles d’Opa, sans tomber soi-même dans un sentimentalisme aveugle et juge !
En-dehors de la culpabilité, Callum pose la question de la transmission et du souvenir pour les enfants qui n’ont pas connus des survivants, ni leur descendance. Je pense qu’une fois les enfants d’après-guerre disparus, dont je fais partie, le souvenir de cette période ne sera plus que livresque pour une grosse majorité de la population de quelque nationalité que ce soit !
Un roman court mais j’ai eu l’impression qu’il contenait beaucoup plus de pages, tellement les mots pesaient de tout leur poids sur l’histoire ! Très bien écrit et traduit, il ne peut que pousser à nous poser des questions sur cette culpabilité et sa réalité face aux actes dont les états sont coupables.
Je vous invite à le lire, même s’il y a des moments violents et sanglants, il est sans parti pris, ni jugement !
#NouslesAllemands #NetGalleyFrance #rentreelitteraire2022
Callum, petit-fils d'un soldat allemand, se pose beaucoup de questions sur le passé de son grand-père. Un jour, celui-ci se décide enfin à répondre dans une lettre qu'il adresse à Callum. Il lui dit tout. L'ivresse des batailles, les triomphes mais aussi la faim, le froid, la défaite et ces moments extrêmes ou les hommes ne sont plus vraiment des hommes et où le désespoir fait accomplir des choses atroces.
J'ai trouvé ce roman très original.
Le lecteur a ici un autre point de vue de la Seconde Guerre mondiale, un point de vue cru, en immersion au cœur du bataillon d'un régiment allemand dans la forêt Polonaise. Le grand-père, Meissner, a le courage de tout raconter, même ce qui est honteux, tout ce qu'il n'a jamais pu dire à personne.Il tient à le préciser : oui c'était un soldat allemand mais il n'était pas d'accord avec les nazis. Il raconte les pillages, les viols auxquels certains se livrent, les meurtres, la faim, la peur qui tenaille. La survie. Le texte est principalement axé sur la fin de la guerre, le moment où l'armée sait qu'elle a perdu et les soldats allemands savent qu'ils vont payer très cher les actions des nazis.
C'est une épopée hors du commun en immersion dans l'armée allemande contre les russes au cœur de la forêt Polonaise.
J'ai aimé l'alternance de point de vue du petit-fils et du grand-père, le petit-fils venant expliquer certains passages et livrer parfois son point de vue. J'ai aimé le courage du grand-père de raconter sans détour ce qui s'est passé et la tendresse avec laquelle il parle de son grand amour. J'ai ressenti toute l'affection que les deux hommes avaient l'un pour l'autre et j'ai aimé que le petit-fils ne juge pas les actions de son aîné.
C'est un livre que je vous conseille.
Je remercie chaleureusement NetgalleyFrance et les éditions Belfond pour cette lecture percutante.
Un cours récit pour tous ceux qui cherchent à comprendre.
À la fin de la guerre, Opas'est muré dans le silence et n'a jamais parlé de la guerre à sa famille, tout est resté en lui jusqu'au jour où son petit-fils à voulut en savoir plus.
C'est par une lettre qu'il expliquera cette partie longtemps occultée mais pas oubliée de sa vie.
Le père d'une amie était allemand, bon mari, papa gâteau de ses filles et petits-enfants. Il a fuit son pays et ne s'est pas battu mais n'en a jamais parlé.
Opa est parti en 1940 sur le front de l'Est et reviendra en 1948 car il fera quatre ans de goulag, il dira avoir eu de la chance pour deux raisons, à vous de voir si vous êtes de son avis.
Il racontera la faim, la peur des ennemis, une histoire qui met en valeur le courage de ces soldats en 1944, on passe de l'horreur à la solidarité, toute l'absurdité de la guerre.
Son père , pasteur lui a offert une montre où il a fait graver : « Aime tes ennemis, bénis ceux qui te maudissent, agis bien envers ceux qui te haïssent.» peut-être est-ce ce qui l'a préservé de commettre les horreurs que d'autres ont perpétré : viol, tortures, exterminations…
Là ou d'autres se sont suicidés il a continué. Malgré tout il a compris l'opprobe contre le peuple allemand et s'en est senti solidaire : Nous, les Allemands .
« Et l'énormité de notre crime nous obligeait à admettre que le châtiment, quoique terrible, n'était pas inique ».
Il a essayé de survivre et la guerre fut bien longue pour lui mais pas autant que toute une vie de honte et de culpabilité collective même si il n'était pas le pire juste un jeune homme qui a perdu ses plus belles années.
La guerre broie les hommes et leur vie, un récit nécessaire pas de héros, des perdants face à leurs questionnements et à leur honte. Il est important que les enfants sachent afin de ne pas commettre les mêmes erreurs et de ne pas oublier.
Un très beau texte qui donne à réfléchir par les temps qui courent.
Alexander Starritt montre Opa, son grand-père tel qu'il l'a connu et je comprends ce souci de savoir, de comprendre et de se demander comment il a pu participer à cette guerre. Une vérité brute qu'Opa n'a pas embellie.
Merci aux éditions Belfond de leur confiance.
#Nous lesAllemands #NetGalleyFrance
"Nous, les Allemands" est un roman dense, concentré qui ne s’embarrasse pas de détours. Le personnage principal, Meissner a été soldat dans la Wehrmacht et a combattu sur le front de l'Est pendant la seconde Guerre Mondiale. Il n'a jamais voulu répondre aux questions de son entourage. Mais alors qu'il sent que sa fin est proche, il décide de tout raconter, dans une longue lettre à son petit-fils Callum, découverte à titre posthume. Le grand-père raconte son enrôlement, les horreurs du conflit, la camaraderie, les lâchetés, et réfléchit à la culpabilité de toute une nation et à sa honte individuelle. Le récit s'attarde particulièrement sur l'année 44 sur le front de l'Est, la déroute des soldats allemands abandonnés à leur sort, la faim, la misère, les suicides aussi, et la folie destructrice qui s'empare de certains...
Les réflexions de Starritt sont passionnantes et les questions qu'il pose capitales : Meissner n'a pas jamais été un nazi convaincu, il n'a pas participé personnellement au massacre des juifs, il n'en a pas même été témoin, mais cela le rend-il moins coupable en tant qu'Allemand? Peut-on réparer la honte ? Les jeunes générations, incarnées par Callum, ont-elles à porter cette culpabilité collective aujourd'hui encore? Quelle
Une lecture percutante, intelligemment menée, qui raconte la barbarie de la guerre du point de vue d'un simple soldat (un point de vue que j'ai rarement rencontré dans mes lectures) dans les lettres du grand-père mais aussi le regard que pose les descendants de ces soldats sur le passé de leurs aînés. Starritt, auteur écossais d'origine allemande en a fait un roman, dont je vous recommande la lecture.
Nous les allemands d’Alexander Staritt est le leitmotiv de ce roman qui raconte l’envers du décor de la seconde guerre mondiale.
En demandant à son grand-père de raconter sa guerre, Callum se heurte à un mur. Aucune réponse. Ce n’est qu’à son décès, qu’une longue lettre vient éclairer les années passées à servir son pays. Alors, Opa Meissner raconte…
Évoquant la victoire sur la France en seulement six semaines, cette armée est devenue un détachement de vainqueurs. Alors, lorsqu’il est recruté par la Weihrmarch presque à la sortie du lycée, il ne s’imagine pas vivre les années qu’il raconte.
En effet, l’armée russe a envahit en 41. Du coup, il est envoyé sur le Front de l’Est pendant quatre ans. Puis fait prisonnier en 45, il est détenu au nord-est de la Mer Noire jusqu’en 48.
Opa Meissner décrit ses espoirs, puis ses désenchantements, puis la survie et le ravalement de sa dignité pour pouvoir survivre.
Ce texte est court, décrivant la réalité de la guerre, crue et sans fard. Je n’ai pu détacher mes pensées de ces jeunes russes, envoyés sans préparation à la guerre en Ukraine, actuellement. Et, rapidement, ne pouvant pas garder une certaine distance par rapport aux mots, ma lecture est devenue de plus en plus douloureuse.
Alexander Staritt réussit à poser l’horreur de la guerre, sans jugement. Ce texte décrit un conflit précis mais les réflexions sont tellement fortes qu’il devient à contrario un pamphlet pour la paix.
Est-il nécessaire de transmettre lorsque la culpabilité étouffe toute transmission alors que l’horreur n’est pas vers celui qui possède l’arme mais celui qui arme …
Roman intense, dérangeant et pas facile à lire, mais dont le récit est nécessaire !
Les lecteurs qui ont aimé ce livre ont aussi aimé :
Guillaume Chamanadjian
Fiction (Adulte), Littérature générale, Science-Fiction & Fantasy
Patrice Franceschi
Fiction (Adulte), Non-fiction (Adulte)
NetGalley France
Bien-être, Non-fiction (Adulte), Références