Winterkeep
par Kristin Cashore
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Date de parution 24 avr. 2024 | Archivage 14 août 2024
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Résumé
Un roman d’action fascinant doté d’une intrigue irrésistible. The Horn Book Magazine.
Kristin Cashore excelle dans l’élaboration de personnages complexes ainsi que dans l’exploration des effets que provoquent des parents toxiques sur leurs enfants. Kirkus Reviews.
Dans l’univers de Graceling : Graceling Bitterblue Fire Winterkeep
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Thibaud Eliroff.
Garde-Hiver est une terre de merveilles : une république démocratique dont le ciel est parcouru de dirigeables, où les citoyens communiquent avec des créatures marines intelligentes et adoptent des...
Formats disponibles
FORMAT | Ebook |
ISBN | 9782253102731 |
PRIX | 15,99 € (EUR) |
PAGES | 704 |
Disponible sur NetGalley
Chroniques partagées sur la page du titre
C'est grâce au résumé de Winterkeep que j'ai eu envie de me lancer dans la saga Graceling. Chose que je ne regrette absolument pas, car j'ai passé un excellent moment dans cet univers riche et complexe. J'avoue cependant que je m'attendais à tout autre chose avec Winterkeep. Bien que Bitterblue soit nommé dans le pitch, je ne voyais pas forcément le roman comme une suite de la trilogie principale, plus comme un spin-off en quelque sorte. Je n'ai pas été déçue pour autant, loin de là, cela a même été une agréable surprise, car j'ai encore une fois passé un excellent moment dans cette lecture, et j'espère que Seasparrow sera dans la même lignée.
Je n'ai pourtant pas forcément apprécié ce qui arrive à nos héros. La captivité de Bitterblue, les sévices que subit Lovisa, Ferla et Benni, les intrigues politiques et la violence qui en découle... J'avais un peu l'impression de retrouver beaucoup d'éléments des précédents tomes et de voir un bis repetita. Je déteste, qui plus est, quand un héros subit encore et encore des drames. Mais là, c'est uniquement propre à moi, l'injustice a tendance à me hérisser le poil et quand cela touche des personnages que j'aime beaucoup, je vois vite rouge. La première partie de Winterkeep n'a donc pas été une partie de plaisir. C'est quand enfin les héros passent un certain cap que je me suis prise totalement au jeu. En soi, je pense que l'auteur voulait montrer que tous les pays ont les mêmes problèmes, quels que soient leurs avancées technologiques, leur façon de gouverner, leur culture, leur éducation... Il y aura toujours de personnes cupides et mal intentionnées, des dérives de technologie menant à des armes de guerre, du profit quitte à piétiner son voisin, la destruction de l'environnement... L'herbe n'est jamais réellement plus verte ailleurs si l'on creuse un peu. Avec Garde-Hiver, en plus, on voit une critique du commerce et des partis politiques. C'est un ajout à l'univers qui globalise tout ce qui ne va pas dans notre monde, et un parallèle que j'ai trouvé intéressant.
Nos héros critiquent eux-mêmes le système, et ont des réflexions qui là encore méritent d'être creusées. La saga n'a pas vocation à changer le monde, j'entends bien, mais il y a de nombreux éléments qui soulèvent des questions et qui font réagir. J'ai notamment adoré les moments où il y a des remises en question. Pourquoi ? Une question simple qui s'applique à tout et pourtant quand notamment Lovisa, la plus jeune protagoniste du roman se demande pourquoi ses parents agissent ainsi, pourquoi son gouvernement ne pense qu'à lui, pourquoi la technologie n'appartient qu'aux riches, pourquoi, pourquoi, pourquoi... on sent enfin que quelque chose est sur le point de basculer. Si j'ai trouvé les trois premiers tomes très féministes, Winterkeep, qui l'est aussi, lui est plus ancré dans des considérations globales. L'univers est imaginaire mais on y retrouve énormément de choses qui parlent à chacun de nous, ici et maintenant.
L'intrigue principale, elle, a plus l'aspect d'une enquête, et bien entendu, j'ai adoré. Qui a tué les deux émissaires de Bitterblue, et pourquoi ? Qui l'a kidnappée ? Que cache Ferla et Benni ? Et la mystérieuse hôtesse de la délégation monséenne ? Très étrange et qui elle aussi a tant de secrets... C'est un nid de vipères. Entre la douleur de nos héros face à la disparition de leur reine et la recherche de vérité, il y a un côté un peu anxiogène et paranoïaque qui s'installe. Tant de coupables potentiels... A qui peut-on se fier ? C'est prenant, rien à redire là-dessus avec encore une fois un bon travail psychologique. On comprend les personnages et c'est là encore un point que j'aime énormément.
Lovisa a eu du mal à gagner mon coeur. Elle se montre imbue d'elle-même, méprisante et hautaine. Une petite fille gâtée et riche. Elle n'a pourtant pas eu une vie facile avec une mère violente et manipulatrice, mais cela ne fait pas tout. J'ai eu du mal à m'attacher même en comprenant au fur et à mesure qui elle était. Elle avait une amplitude d'évolution assez conséquente et l'auteure s'en sert intelligemment je trouve, mais, elle ne bascule jamais dans la catégorie personnage attachant. Même si elle prend conscience de beaucoup de choses, il y a toujours ce petit quelque chose qui fait qu'on a plutôt envie de la mettre avec les pestes de service. Bitterblue, Hava et Giddon ont par contre été à la hauteur de mes espérances. A travers tout ce qu'ils vivent dans Winterkeep, eux aussi grandissent et se redécouvrent en quelque sorte. La romance que j'attendais tant se concrétise et j'ai particulièrement aimé les passages où Bitterblue et Giddon avaient des discussions avec l'autre sans qu'il soit présent (je ne suis probablement pas claire...), un peu comme si on se demandait "que ferait il/elle dans cette situation ?". Cela montre combien ils se connaissent et aussi ce qu'ils s'apportent mutuellement depuis des années. Hava est plus présente aussi et c'est un personnage que j'ai hâte de voir prendre les rênes. Sa relation avec Giddon était adorable et on voit combien l'espionne s'est très bien intégrée à sa nouvelle vie. Sa psychologie est d'ailleurs un petit régal. Effrontée à souhait.
Winterkeep a ses défauts, je ne le nie pas, mais l'ensemble fait qu'on arrive sans aucun mal à se prendre au jeu. J'ai beaucoup aimé les considérations derrière l'intrigue principale, l'évolution des personnages, le traitement psychologique également. L'humour était bien plus présent (je ne vais pas me remettre de cette histoire de chatons !) et je trouve que c'était une bonne chose surtout vu les événements. Cela permettait d'avoir des petites bouffées d'air frais et de ne pas rendre le roman trop sombre. L'expansion de l'univers est aussi très bien géré et j'aime bien l'idée que le monde de nos héros se rapproche de plus en plus du nôtre.
Retourner dans un univers que l’on a découvert une bonne dizaine d’années auparavant, ça passe ou ça casse. Je n’étais pas sereine en commençant ce tome 4 car bien que la trilogie originale fasse partie des romans qui n’ont pas quitté ma bibliothèque, leur réédition en mode romantasy m’a fait douter. Au vu de l'excellent moment de lecture, j’aurai dû plus me faire confiance. Dans Winterkeep, on retrouve Bitterblue, la reine d’un royaume en voie de développement et dont les richesses sont sous-estimées, enfin pas pour tout le monde. Lors d’un trajet en bateau vers un pays très “évolué”, elle tombe à l’eau et est considérée morte. Son escorte doit gérer au mieux son deuil, une enquête et la mission diplomatique. En parallèle, on découvre la ville de Winterkeep, enfin Garde-Hiver, via le regard de Lovisa, une ado dont les parents sont au coeur du pouvoir. La galerie de personnages est vraiment intéressante, l’univers est bien construit et la lecture est fluide. C’est un excellent divertissement, avec un rythme qui permet de ne pas voir passer les plus de 700 pages. C’est une histoire accessible où les habitués du genre vont voire les ficelles narratives mais où la cohérence du monde et les personnages permettent quand même d’y trouver son compte. J’ai vraiment apprécié d’avoir un récit où les relations prennent en compte le consentement et où la présence de contraceptif permettent aux femmes une liberté qu’on n’a peu en fantasy. Ce roman a beau être plus un divertissement qu’un texte qui pousse à la réflexion, les intrigues politiques et les convictions personnelles permettent malgré tout de lancer des pistes de réflexion. On a un peuple avancé au niveau technologique qui vend ses inventions polluantes mais ne les utilise pas et à l’inverse utilise sans partager celles respectueuses de l’environnement. Ce même peuple est riche mais pauvre en matière première et à l’opposé se trouve un peuple en construction qui est sûrement moins pauvre qu’annoncé. Les aspects écologiques ne se limitent pas à l'environnement, la place des animaux n’est pas en reste… Du point de vue du choix de traduction, il y a un détail qui m’irrite : pourquoi garder le titre anglais tout en traduisant ce même titre dans le corps du texte. Il faut choisir soit le titre et la ville dans le texte est Winterkeep, soit les deux sont Garde-Hiver. Je suis très contente d’avoir tenté ce tome 4 et j’ai hâte d’avoir le tome 5.
J'ai d’emblée été happée par la jolie plume de Kristin Cashore. Simple et efficace, elle rend la lecture fluide et je n’ai pas vu les pages défiler.
Le récit est rythmé par l’alternance des points de vue. Chaque chapitre se concentre en effet sur le POV d’un personnage parmi lesquels on retrouve celui de Giddon, de la reine Bitterblue, de Lovisa, du renard Aventure et de la Gardienne, un monstre marin. J’ai d’ailleurs particulièrement apprécié les chapitres qui évoquaient le POV de la Gardienne ainsi que ceux qui se concentraient sur Aventure. L’idée de faire entrer le lecteur dans l’esprit de ces animaux dotés de dons particuliers m’a énormément plu.
Les personnages étaient complexes et il était difficile de savoir à qui se fier. Le développement du couple Ferla/Benni était particulièrement intéressant.e suis rapidement entrée dans l’histoire et ce, bien que j’aie commencé la saga par le tome 4. En effet, ils peuvent se lire indépendamment les uns des autres. Ce n’est donc absolument pas gênant pour la lecture, même si je vous invite toutefois à suivre leur ordre de parution. C’est toujours plus agréable !
J’ai beaucoup aimé le worldbuilding que j’ai trouvé très intéressant et bien pensé. Le récit se concentre sur les intrigues politiques, ce qui m’a beaucoup plu. L’aspect écologique ainsi que la division de la société de Garde-Hiver en deux catégories, les Erudits et les Industrialistes étaient également intéressants même si j’aurais aimé qu’ils soient davantage approfondis.
Je n’ai en revanche pas été très convaincue par la romance qui arrivait un peu trop subitement à mon goût et qui n’apportait pas grand chose au récit.
Une très bonne lecture qui me donne envie de découvrir les autres titres de Kristin Cashore.
Winterkeep, quatrième tome de la série Graceling de Kristin Cashore, emmène Bitterblue, Giddon et Hava dans le mystérieux royaume de Garde Hiver pour enquêter sur la disparition de deux conseillers. Lors de la traversée, Bitterblue tombe dans la mer et disparaît, laissant Giddon et Hava seuls dans ce pays technologiquement avancé. Ce contraste avec Monsea est fascinant, offrant de nouvelles dynamiques et défis pour nos héros. L'introduction de Lovisa, un personnage complexe et difficile à cerner, ajoute une dimension intrigante au récit. Méprisante au premier abord, elle se révèle peu à peu, enrichissant l'histoire par ses nuances. Winterkeep est un ajout captivant à la saga, combinant mystère, innovation et développement de personnages avec brio. Je suis maintenant impatiente de découvrir le cinquième tome.