Madelaine avant l'aube

Avec "Madelaine avant l’aube", qui est à la fois un roman dramatique et un conte cruel, Sandrine Collette questionne l’ordre des choses, sonde l’instinct de révolte, et nous offre, servie par une écriture éblouissante, une ode aux liens familiaux.
A découvrir chez @Audiolib grâce à l'interprétation émouvante de Clément Bresson !

C’est un endroit à l’abri du temps. Ce minuscule hameau, qu’on appelle Les Montées, est un pays à lui seul pour les jumelles Ambre et Aelis mariées respectivement à Léon et Eugène, et la vieille Rose, une rebouteuse qui a recueilli le petit Bran.

Ici, l’existence n’a jamais été douce. Les familles paysannes travaillent une terre avare qui appartient à leurs Maitres cruels, les Ambroisie Père et Fils. Les pauvres habitants de ces trois fermes endurent en serrant les dents l’injustice. Mais c’est ainsi depuis toujours...

Jusqu’au jour où surgit Madelaine. Une fillette affamée et sauvage, sortie des forêts. Adoptée par Les Montées, Madelaine les ravit, passionnée, courageuse, si vivante. Pourtant, il reste dans ses yeux cette petite flamme pas tout à fait droite. Une petite flamme qui fera un jour brûler le monde.

Je remercie @Audiolib et @NetGalleyFrance pour leur confiance.

La structure narrative est composée de quatre parties dont l'atmosphère devient de plus en plus sombre au fil des pages où la tension va crescendo. Dès le prologue, l'ambiance est pesante comme une chape de plomb, comme si les cris des chiens annonçaient une catastrophe imminente.

J'ai beaucoup apprécié la lecture très expressive de Clément Bresson qui incarne les différents personnages avec talent en fonction de leur tempérament. Les différents portraits physiques et psychologiques sont très détaillés, ce qui permet d'éprouver de l'empathie pour eux. Le style "nature writing" de l'autrice permet de s'immerger complètement dans ce hameau isolé de tout où l'Homme et la Nature ne font qu'un.

La place des femmes est centrale avec Rose, au crépuscule de sa vie, les jumelles Ambre et Aélis dont la beauté est une malédiction, et Madelaine, l'enfant rebelle, qui va bouleverser la vie de ce hameau en refusant de se soumettre. La violence de certaines scènes est assez difficile à supporter, tout comme le misérabilisme dans la troisième partie tout particulièrement qui est d'une noirceur abyssale.

L'auditeur perçoit parfaitement tout le poids des mots qui laissent place peu à peu au silence à la fin du récit. Madelaine parle très peu, mais elle agit, instinctivement. Elle libère sa colère face à ce sentiment inacceptable d'injustice et refuse son destin tragique. Le dénouement offre une lueur d'espoir dans ce récit dramatique qui nous laisse en apnée.

Une histoire sombre, envoûtante comme l'auteure sait nous narrer...
Une voix qui nous plonge parfaitement au coeur de ce roman...
En bref un excellent moment audio-littéraire

Une plume atypique, un style à part que je découvre enfin, des personnages qui restent. L'univers de Sandrine Colette.

Bienvenue dans le hameau Les Montées où vivent deux familles dans une vie communautaire de dur labeur, de restes et de miettes. Rose, la doyenne vit avec Bran, le narrateur qu'elle a recueilli. Ambre et Aelis, les jumelles ont épousé Léon et Eugène. La vie qui passe entre travail aux champs et survie sous le jougs des Ambroisies, pere et fils, chatelain. Jusqu'à l'aube où Madelaine va arriver...

Quel claque, un roman sous tension constante. On traverse des émotions en pagaille de l'amour à la haine, de la détresse à la douceur, de la douleur à la sincérité. Ce n'est pas ici une lecture légère que du contraire.

Hors du temps, la narration de Clément Bresson nous immerge complètement dans ce hameau. Écoute d'une traite ce récit qui raconte la vie qui passe simplement, qui raconte le clan qui se soudé, qui racontée la douleur et la noirceur mais aussi la lumière et surtout l'amour.

Des personnages forts, entiers plus vrais que nature. Des personnages qui marquent et une Madelaine époustouflante de force.

Bref, une lecture addictive, noire et magnétique impossible à lâcher.

Dans Madelaine avant l’aube, Sandrine Collette nous plonge au cœur d’un hameau figé dans le temps, où la rudesse de la vie est le seul horizon pour les habitants. Les Montées, isolées du monde, sont un territoire où l’oppression et la pauvreté règnent en maîtres. Mais, avec l’arrivée de Madelaine, une petite fille sauvage et éprise de liberté, l’équilibre fragile vacille. Madelaine incarne la rébellion brute, celle qui ne s’encombre pas des conventions ni des peurs qui paralysent les adultes de ce récit. Elle est mystérieuse (on ne sait pas d’où elle vient, ce qui lui est arrivé avant le début de l’histoire) et fascinante (aimante, courageuse, travailleuse). Elle représente un véritable souffle de vie dans ce lieu étouffant et parmi ces familles sans espoir aucun. Ce roman âpre, rude, à l’image de la nature dans lequel il se déroule, permet à Sandrine Collette de nous pousser à nous questionner sur le destin et l’instinct de révolte, sur la sauvagerie qui reste au fond de chacun de nous, sur la justice sociale et sur notre lien à la nature. Un très beau roman sur la nature humaine, dans lequel l’amour familial (celui entre les sœurs jumelles, entre les jeunes y compris Madeleine, entre Rose et Madeleine…) et celui des animaux transcendent tout…
Par ailleurs, félicitations à Clément Bresson, narrateur qui donne vie au texte de manière magistrale !
#Madelaineavantlaube #NetGalleyFrance

Nous sommes dans un petit hameau. Il y a des champs, des fermes, du travail. Et il y a Madeleine, une petite fille sauvage et obstinée. Elle est loyale envers la famille qui l’a recueilli et ferait tout pour eux, peut-être même le pire…

Après On était des loups, qui m’a marqué au fer rouge, Sandrine Collette arrive encore une fois à me subjuguer par son écriture à la fois crue et sincère. Elle nous parle d’une vie difficile, où chaque jour est une bataille avec la terre, le climat et soi-même. Les caprices de la météo peuvent changer leur vie du jour au lendemain, ce qui rend le travail des champs encore plus ardu, souvent désespérant, mais ils n’ont pas le droit de renoncer sinon cela signifie forcément la mort. Et bien sûr l’autrice nous décrit ça avec une force qui nous atteint en plein cœur. On a mal au dos avec eux, on a froid, on a faim. On survit à leur côté. On s’attache à cette famille soudée qui se protège les uns les autres même en allant trop loin parfois.
Sandrine Collette a ce talent de nous faire vivre avec ses personnages, d’être eux. Elle arrive à transmettre tellement d’émotions par ses mots, cela me fascine à chaque fois. Il y a une réelle maîtrise de la langue, sans que le texte devienne élitiste. Bref, c’est beau, c’est fort, et ça remue au plus profond de soi.

Un roman rude et âpre auquel le narrateur donne vie avec justesse. Le premier tiers du roman est tout en tension malheureusement il y a une petite baisse de rythme au milieu avec plusieurs chapitres un peu redondants avant de renouer avec une fin plus haletante.