Avec "Madelaine avant l’aube", qui est à la fois un roman dramatique et un conte cruel, Sandrine Collette questionne l’ordre des choses, sonde l’instinct de révolte, et nous offre, servie par une écriture éblouissante, une ode aux liens familiaux.
A découvrir chez @Audiolib grâce à l'interprétation émouvante de Clément Bresson !

C’est un endroit à l’abri du temps. Ce minuscule hameau, qu’on appelle Les Montées, est un pays à lui seul pour les jumelles Ambre et Aelis mariées respectivement à Léon et Eugène, et la vieille Rose, une rebouteuse qui a recueilli le petit Bran.

Ici, l’existence n’a jamais été douce. Les familles paysannes travaillent une terre avare qui appartient à leurs Maitres cruels, les Ambroisie Père et Fils. Les pauvres habitants de ces trois fermes endurent en serrant les dents l’injustice. Mais c’est ainsi depuis toujours...

Jusqu’au jour où surgit Madelaine. Une fillette affamée et sauvage, sortie des forêts. Adoptée par Les Montées, Madelaine les ravit, passionnée, courageuse, si vivante. Pourtant, il reste dans ses yeux cette petite flamme pas tout à fait droite. Une petite flamme qui fera un jour brûler le monde.

Je remercie @Audiolib et @NetGalleyFrance pour leur confiance.

La structure narrative est composée de quatre parties dont l'atmosphère devient de plus en plus sombre au fil des pages où la tension va crescendo. Dès le prologue, l'ambiance est pesante comme une chape de plomb, comme si les cris des chiens annonçaient une catastrophe imminente.

J'ai beaucoup apprécié la lecture très expressive de Clément Bresson qui incarne les différents personnages avec talent en fonction de leur tempérament. Les différents portraits physiques et psychologiques sont très détaillés, ce qui permet d'éprouver de l'empathie pour eux. Le style "nature writing" de l'autrice permet de s'immerger complètement dans ce hameau isolé de tout où l'Homme et la Nature ne font qu'un.

La place des femmes est centrale avec Rose, au crépuscule de sa vie, les jumelles Ambre et Aélis dont la beauté est une malédiction, et Madelaine, l'enfant rebelle, qui va bouleverser la vie de ce hameau en refusant de se soumettre. La violence de certaines scènes est assez difficile à supporter, tout comme le misérabilisme dans la troisième partie tout particulièrement qui est d'une noirceur abyssale.

L'auditeur perçoit parfaitement tout le poids des mots qui laissent place peu à peu au silence à la fin du récit. Madelaine parle très peu, mais elle agit, instinctivement. Elle libère sa colère face à ce sentiment inacceptable d'injustice et refuse son destin tragique. Le dénouement offre une lueur d'espoir dans ce récit dramatique qui nous laisse en apnée.

Une histoire sombre, envoûtante comme l'auteure sait nous narrer...
Une voix qui nous plonge parfaitement au coeur de ce roman...
En bref un excellent moment audio-littéraire

Une plume atypique, un style à part que je découvre enfin, des personnages qui restent. L'univers de Sandrine Colette.

Bienvenue dans le hameau Les Montées où vivent deux familles dans une vie communautaire de dur labeur, de restes et de miettes. Rose, la doyenne vit avec Bran, le narrateur qu'elle a recueilli. Ambre et Aelis, les jumelles ont épousé Léon et Eugène. La vie qui passe entre travail aux champs et survie sous le jougs des Ambroisies, pere et fils, chatelain. Jusqu'à l'aube où Madelaine va arriver...

Quel claque, un roman sous tension constante. On traverse des émotions en pagaille de l'amour à la haine, de la détresse à la douceur, de la douleur à la sincérité. Ce n'est pas ici une lecture légère que du contraire.

Hors du temps, la narration de Clément Bresson nous immerge complètement dans ce hameau. Écoute d'une traite ce récit qui raconte la vie qui passe simplement, qui raconte le clan qui se soudé, qui racontée la douleur et la noirceur mais aussi la lumière et surtout l'amour.

Des personnages forts, entiers plus vrais que nature. Des personnages qui marquent et une Madelaine époustouflante de force.

Bref, une lecture addictive, noire et magnétique impossible à lâcher.

Dans Madelaine avant l’aube, Sandrine Collette nous plonge au cœur d’un hameau figé dans le temps, où la rudesse de la vie est le seul horizon pour les habitants. Les Montées, isolées du monde, sont un territoire où l’oppression et la pauvreté règnent en maîtres. Mais, avec l’arrivée de Madelaine, une petite fille sauvage et éprise de liberté, l’équilibre fragile vacille. Madelaine incarne la rébellion brute, celle qui ne s’encombre pas des conventions ni des peurs qui paralysent les adultes de ce récit. Elle est mystérieuse (on ne sait pas d’où elle vient, ce qui lui est arrivé avant le début de l’histoire) et fascinante (aimante, courageuse, travailleuse). Elle représente un véritable souffle de vie dans ce lieu étouffant et parmi ces familles sans espoir aucun. Ce roman âpre, rude, à l’image de la nature dans lequel il se déroule, permet à Sandrine Collette de nous pousser à nous questionner sur le destin et l’instinct de révolte, sur la sauvagerie qui reste au fond de chacun de nous, sur la justice sociale et sur notre lien à la nature. Un très beau roman sur la nature humaine, dans lequel l’amour familial (celui entre les sœurs jumelles, entre les jeunes y compris Madeleine, entre Rose et Madeleine…) et celui des animaux transcendent tout…
Par ailleurs, félicitations à Clément Bresson, narrateur qui donne vie au texte de manière magistrale !
#Madelaineavantlaube #NetGalleyFrance

Nous sommes dans un petit hameau. Il y a des champs, des fermes, du travail. Et il y a Madeleine, une petite fille sauvage et obstinée. Elle est loyale envers la famille qui l’a recueilli et ferait tout pour eux, peut-être même le pire…

Après On était des loups, qui m’a marqué au fer rouge, Sandrine Collette arrive encore une fois à me subjuguer par son écriture à la fois crue et sincère. Elle nous parle d’une vie difficile, où chaque jour est une bataille avec la terre, le climat et soi-même. Les caprices de la météo peuvent changer leur vie du jour au lendemain, ce qui rend le travail des champs encore plus ardu, souvent désespérant, mais ils n’ont pas le droit de renoncer sinon cela signifie forcément la mort. Et bien sûr l’autrice nous décrit ça avec une force qui nous atteint en plein cœur. On a mal au dos avec eux, on a froid, on a faim. On survit à leur côté. On s’attache à cette famille soudée qui se protège les uns les autres même en allant trop loin parfois.
Sandrine Collette a ce talent de nous faire vivre avec ses personnages, d’être eux. Elle arrive à transmettre tellement d’émotions par ses mots, cela me fascine à chaque fois. Il y a une réelle maîtrise de la langue, sans que le texte devienne élitiste. Bref, c’est beau, c’est fort, et ça remue au plus profond de soi.

Un roman rude et âpre auquel le narrateur donne vie avec justesse. Le premier tiers du roman est tout en tension malheureusement il y a une petite baisse de rythme au milieu avec plusieurs chapitres un peu redondants avant de renouer avec une fin plus haletante.

J'ai découvert ce titre grâce à #NetGalleyFrance et aux Éditions Audiolib, que je remercie pour cette découverte en version audio.

Voici un récit de campagne profonde, narré par le fidèle ami des habitants et habitantes du hameau de La Montée, qui démarre un peu avant l'arrivée de Madelaine. Cette dernière va tout bouleverser : enfant sauvage, elle fait semblant d'être domptée mais se rebelle contre les ordres établis.
Je trouvai le titre aussi poétique qu'intriguant, c'est ce qui m'a incitée à solliciter ce livre audio. Malheureusement, je n'ai pas réussi à accrocher. J'ai eu du mal à cerner le narrateur - me demandant trop souvent comment un "fidèle compagnon", plus canin qu'humain, pourrait nourrir de telles réflexions - sans réussir à y voir clair dans cette ambiance obscure, floue, terne et violente. Je ne suis pas adepte des "romans de terroir", dans lesquels je m'embourbe trop souvent ; ni des narrations trop progressives, que je trouve trop lentes. Malgré les qualités littéraires du roman, je n'ai donc pas réussi à m'impliquer dans cette lecture-écoute tout simplement parce que je ne suis pas "la bonne cible" de lectorat.

La voix du lecteur, Clément Bresson, est grave et agréable, mais un peu trop monotone à mon goût, tant dans la tonalité et que l'interprétation. La prononciation est presque trop parfaite, rendant parfois l'interprétation placide (peut-être à l'image du narrateur ?). Malgré ses qualités, le lecteur n'a pas réussi à retenir mon attention sur la durée...

Cela faisait plusieurs années que je lisais des chroniques intrigantes à propos des romans de Sandrine Collette, sans jamais oser franchir le pas de la découverte. Je n’ai toutefois pas hésité longtemps lorsque j’ai vu que la version audio de *Madelaine avant l’aube* (son dernier livre, paru à l’occasion de la rentrée littéraire de cette année) était disponible et que les éditions Audiolib ont accepté de me la faire écouter en avant-première - merci à eux !

Avec *Madelaine avant l’aube*, nous plongeons dans un récit à l’apparence simpliste (une petite fille qui débarque et s’installe dans un hameau reculé, pour finalement causer beaucoup d’ennuis à ses habitants) mais qui se révèle être beaucoup plus complexe, riche et entier qu’il n’y paraît.

Je n’ai pas envie de trop dévoiler l’intrigue, qui à mon sens doit se découvrir au fur et à mesure de la lecture. Mais de toute façon, je crois que *Madelaine avant l’aube* est surtout un roman à ambiance. Parce que son point névralgique ne se situe pas dans ses personnages ou dans ses retournements de situation, mais bien dans son environnement.

Sandrine Collette nous offre une histoire où la nature est omniprésente et où le climat est le véritable antagoniste que les personnages doivent combattre. Sur ces terres agricoles dans un futur indéterminé, dans un milieu rural et paysan où la situation d’une année entière se joue sur les récoltes de quelques semaines - l’ennemi le plus redouté est le froid. Ce froid omniprésent qui gèle la terre et creuse les ventres, rendant la vie aussi fragile que de la glace. Ainsi, cette lecture nous entraîne dans un sentiment de fatalisme inébranlable où l’espoir est une denrée rare et où les températures négatives traversent les pages pour nous paralyser comme elles paralysent les habitants des Montées.

Avis aux amateurices de lectures saisonnières : voici un roman hivernal de choix !

Mais *Madelaine avant l’aube*, c’est aussi une histoire d’amour et de filiation, de destin et de devoir, de résignation et de rébellion. Grâce à son écriture sans concession, Sandrine Collette dresse une palette de personnages pleins de reliefs où s’opposent les genres et les caractères.

Et cette tragédie humaine se dévoile aussi dans toutes ses nuances grâce à la version audio de *Madelaine avant l’aube*, très justement interprétée par Clément Bresson dont la voix grave et chaude qui semble avoir traversé les âges nous transporte aux côtés de ces destins marqués par la rudesse.

En somme, c’est un roman marquant et réussit. Et il semblerait que je ne sois pas la seule à le penser puisqu’il a récemment été annoncé que *Madelaine avant l’aube* a été retenu pour faire partie de la première sélection du Prix Goncourt 2024 ! J’ai hâte de voir s’il va passer les prochains tours éliminatoires - mais sincèrement, je ne serai pas fâchée qu’il soit sacré lauréat le 4 novembre prochain !

En bref, *Madelaine avant l’aube* de Sandrine Collette est un roman sauvage aussi riche que complexe. L’autrice nous dévoile une fresque où les personnages subissent un climat meurtrier et saisissant, reflet d’une existence étriquée. La plume et l’interprétation audio nous entraînent aux côtés de ces destins emprunts de fatalisme qui nous étouffent en tant que lecteurices - mais qui pourraient aussi nous réserver quelques surprises.

L’histoire se passe dans un petit hameau où vivent Aelis et sa sœur jumelle Ambre, Rose et Leon, Eugène, les garçons….. La vie n’est pas facile, il n’y a pas assez à manger pout tout le monde. Les hivers sont rudes et ne laissent aucun répit.

Leur quotidien tourne plus ou moins jusqu’au jour où ils découvrent dans leur grange une petite fille seule qu’ils vont appeler Madelaine. Cet enfant est un électron libre, elle veut tout faire comme les garçons : chasser, travailler aux champs, elle se fait petit à petit une ^place dans cette famille mais toujours avec l’idée de rebattre les cartes et aller contre l’ordre établi.

J’adoré le personnage de cette petite fille dont la flamme de vie irradie tout sur son passage. La plume de Sandrine Collette nous fait ressentir toute la rudesse du paysage et de la vie en général.

C’est beau, c’est touchant, c’est triste, j’ai eu un beaucoup de cœur pour ce roman de Sandrine Collette.

Le nouveau roman de Sandrine Collette, Madelaine avant l’aube, nous plonge dans le hameau isolé des Montées, où la vie est marquée par la pauvreté, l’oppression, et une nature impitoyable.

Dans ce petit village, les habitants doivent affronter non seulement des conditions de vie difficiles, mais aussi le tyrannique fils du maître Ambroisie, qui impose sa loi avec violence.

L’arrivée de Madelaine, une fille sauvage recueillie par Rose, bouleverse cet univers rigide. Sa rébellion et son courage apportent un souffle de vie dans ce monde étouffant.

Elle devient la fille adoptive d’Ambre et se dresse contre l’injustice et la soumission qui règnent dans le hameau.

En version livre audio, Madelaine avant l’aube prend une dimension passionnante grâce à la voix de Clément Bresson et à l’intensité de l’histoire qu’il nous narre.

C’est un roman puissant et parfois bouleversant qui met en lumière des thèmes comme la rébellion, l’amour familial, la nature et la lutte contre l’injustice.

J’attends toujours avec impatience le nouveau roman de l’autrice, qui ne manquent jamais de me remplir de joie et d’émotions.

Rien ne ressemble plus à du Sandrine Collette que du Sandrine Collette.
Dès les premiers mots, dès les premières lignes, on reconnait son écriture. Elle nous saisit et nous plonge dans une histoire, une ambiance qui ne nous lâchent plus jusqu’à la fin.

 
Cette fois-ci nous suivons les habitants des Montées, petit hameau bien tranquille où tout le monde se connait.
Aux Montées la vie est rythmée par la nature, omniprésente et dure. Le travail également, principalement celui de la terre : pénible, peu valorisé et permettant difficilement de subvenir aux besoins du foyer. Les personnages de Sandrine Collette sont soumis aux aléas climatiques, aux caprices de la nature. Et à tout cela il faut ajouter un danger permanent et imprévisible pour les femmes.
Aux Montées, chaque jour ajoute son lot de difficultés.

L’ambiance est pesante, et pourtant, un souffle de joie et d’insouciance parcourt les Montées avec Madelaine.
L’enfant n’est pas d’ici, mais s’intègre parfaitement. Comme si elle permettait un équilibre, elle, la fille. Elle joue, rigole, embarque les garçons dans ses aventures.
Mais Madelaine est également rebelle, indomptable, et la catastrophe annoncée dès les premières pages est inévitable !

Comme d’habitude j’ai adoré ce roman de Sandrine Collette. L’ambiance, les personnages, le lieu. Sandrine Collette est une autrice que j'aime particulièrement lire pour la force et la puissance de ses récits. Ils vous happent et vous tenaillent jusqu'à la dernière page.
La recette a encore marché sur moi cette fois-ci, même si il m'a manqué un soupçon de surprise lors de ma lecture car j'ai eu l’impression de retrouver beaucoup de l’atmosphère et des histoires de ses précédents romans (notamment On était des loups et Et toujours les forêts).

Voici "Madeleine avant l'aube" de Sandrine Collette aux Éditions JC Lattès et écouté ici dans sa version audio-livre par Audible via NetGalley France et interprété par Clément Bresson .
Le hameau des "Montées" est isolé, seul un chemin pentu permet d'y accéder depuis le fleuve "Le Basilic" et le village de Foye. Il n'y a pas de pont, un simple bac permet de traverser l'étendue d'eau. Un jour Rose recueille une jeune fille dans sa grange, une "fille de faim". Avec Bran, elle doit l'apprivoiser, la rendre humaine. Mais Rose ne peut garder celle qui se nomme maintenant Madelaine. Dans le hameau où ils vivent, il y a deux autres maisons et familles. Léon et Eugène ont épousé deux jumelles à la beauté saisissante, Ambre et Aelis. Le premier couple n'a pas d'enfant alors que le second a eu cinq enfants même si seuls trois ont survécu. Ambre adopte Madelaine avec joie. Mais la vie dans le hameau n'est pas facile, elle est dure, très dure.

J'ai encore été entraîné par l'écriture de Sandrine Collette. Le monde qu'elle décrit est un monde d'une extrême dureté où peut régner l'abondance mais où règne parfois la famine. Il faut survivre par tout les moyens, par tout les temps, la pluie peut gâter les récoltes et le froid peut durer trop longtemps. Mais Madelaine est éprise de liberté, elle est une survivante et veut par dessus tout continuer ainsi au milieu de sa famille et de ses cousins. J'ai aimé la relative lenteur de ce roman, à l'image de la vie qui s'écoule qui voit les choses évoluer lentement au rythme de la nature ignorant les changements ou la mort des uns. Et pourtant j'attendais la fin avec fébrilité, le prologue m'avait happé. Je savais qu'un événement terrible s'était déroulé mais je n'aurais la solution que vers la fin... Sandrine Collette nous guide vers cette fin tout en nous laissant une liberté. Jamais on ne sait où exactement et quand se déroule l'histoire. À nous de faire nos propres images mentales. Pour moi, cet épisode se passe au XVIIe ou XVIIIe siècle et pour y avoir réalisé des chantiers je trouve que les villages de Laifour ou Anchamp, localisés au bord de la la Meuse dans les Ardennes un peu en dessous de Revin, pourraient correspondre au roman 😉. Ce livre est sélectionné à juste titre sur la liste de plusieurs prix, dont le Goncourt, espérons que membres des jury y soient également sensibles !

D’habitude, je lis peu de romans estampillés « rentrée littéraire ». Force est de constater que les audiobooks m’incitent à sortir de ma zone de confort !
Grâce à @audiolib et @netgalley, j’ai découvert Madelaine avant l’aube, le nouveau roman de Sandrine Collette. Et je dois dire que j’ai adoré mon écoute !

Dans le hameau des Montées, à une époque indéterminée, vivent deux sœurs jumelles et leurs familles. Pour Ambre, elle se limite à son époux Léon, ivrogne sabotier, quand Aelis a eu la chance d’avoir avec Eugène plusieurs enfants, dont trois garçons ont survécus.
Seulement trois, oui, mais ce n’est guère surprenant dans ce pays, à cette époque. La vie est dure, la terre appartient aux maîtres, les hommes sont soumis aux aléas du temps, aux impôts trop lourds. L’hiver, il fait froid, et il fait faim. Mais c’est ainsi depuis toujours, et les hommes l’acceptent. Ils n’ont pas le choix.
Jusqu’au jour où surgit Madelaine, petite sauvageonne découverte dans la grange de la vieille Rose, sans doute orpheline de la faim. Ambre la recueille, Les Montées l’adoptent comme l’une des leurs.
Mais Madelaine reste imprévisible. En elle, la colère est inscrite, elle couve en silence, jusqu’au jour où…

J’ai du mal à savoir par où commencer pour donner mon avis sur cette histoire.
Historiquement, on ne sait pas vraiment à quelle époque on se situe. Ni vraiment où, d’ailleurs. L’histoire se veut universelle, d’une autre époque. Celle où les hommes n’avaient d’autre choix que de travailler une terre qui ne leur appartenait pas, en espérant seulement que le fruit de leur dur labeur leur permettrait de passer l’hiver. Celle où un hiver rude, une gelée tardive, était synonymes de famine. Celle où la mort est partout : dans le froid, dans la faim, dans la moindre blessure, dans le bon vouloir des maîtres.

J’ai imaginé que l’on était au 18e siècle, pendant le grand hiver de 1709, ou quelques années plus tard, en 1788, à quelques années de la Révolution… j’ignore si c’est le cas, mais j’avais besoin d’imaginer un cadre.
Sandrine Collette nous rappelle combien la vie a pu être rude, combien elle était une bataille de chaque instant. Il faut bien dire que cela remet en perspective certains aspects de notre société d’abondance…

La nature est partout, elle est omniprésente. C’est elle qui nourrit, qui garde en vie. C’est elle aussi qui blesse, qui tue. Les hommes paraissent insignifiants, marionnettes ballottées par les éléments, fourmis qui se débattent pour ne pas finir écrasées. Ils sont résignés.
Madelaine détonne dans ce contexte. Elle refuse les limites que lui imposent son âge ou son sexe. Elle a la force intérieure, la flamme que les autres n’ont plus.

J’ai été submergée d’émotions à la lecture de cette histoire. La pitié, la surprise, la colère, l’espoir, la rage, le désir de vengeance, le désespoir, la peine,… je pourrais continuer bien longtemps mais ce ne serait pas très productif. Je vais juste vous dire qu’il faut lire ce roman, parce qu’il en vaut vraiment la peine.

"Madeleine avant l'aube" c'est une histoire de terroir, une histoire rurale dans une époque passée non spécifiée, une histoire qui retranscrit le quotidien d'une famille de paysans qui tente de survivre de son mieux sur les terres seigneuriales, de trouver son équilibre entre le difficile travail de la terre, les mœurs et les qu’en-dira-t-on, les règles seigneuriales et les difficultés quotidiennes liées à de mauvaises conditions de vie.

"Madeleine avant l'aube" c'est aussi l'histoire d'une jeune fille qui refuse de se laisser enfermer dans sa condition (de femme, de fille, de serve). Madeleine est forte, courageuse et en colère contre l'injustice de son monde. Mais Madeleine est peut être également trop en avance sur son temps.

"Madeleine avant l'aube", enfin, c'est une histoire servie par une écriture précise mais froide. Le quotidien est dur dans ce monde-là et Sandrine Collette le retranscrit avec justesse. L'écriture colle avec ses personnages : pas de place pour des démonstrations excessives de sentiments, pas de place pour pour trop d'espoir dans ce monde.

En résumé, un livre dur qui relate une vie simple et difficile que je conseillerais uniquement aux amateurs du genre et aux fans de Sandrine Collette.

C’est l’histoire de deux sœurs jumelles, absolument fusionnelles. La première a plusieurs enfants quand l’autre tente désespérément de construire une famille. Alors, quand arrive Madelaine, jeune fille sauvage abandonnée, c’est comme un prodige, un don du ciel. La jeune fille fera partie de la famille, c’est un signe du destin. Madelaine grandit aux côtés de ses frères de cœur mais peine à réfréner ses accès de colère, cette lave bouillonnante qui chauffe son sang et ses humeurs. Madelaine est incandescente, passionnée, courageuse, effrontée. Madelaine n’a peur de rien. Mais cette fureur qui habite son cœur n’est pas adaptée aux lois des plus forts, des seigneurs, des propriétaires. Le moindre affront sera lourd de conséquences. Sandrine Collette pouvait-elle faire mieux après On était des loups ? Ce nouveau roman n’est pas si différent du précédent livre qui mettait sur les routes un père et son fils dans une forêt hostile, autant par ses dangers naturels que par les hommes qui l’habitaient. Madelaine avant l’aube creuse encore un peu plus la thématique de la nature impitoyable. Rarement un auteur ne vous donnera si faim, si froid et vous fera sentir à l’intérieur la morsure de la bise glaciale qui vous mord les chairs: la lecture à voix haute procure des sensations dignes d’un double huit. À cause du manque de nourriture, les ventres grondent furieusement et les corps crient famine. Ce livre est une épreuve physique. Morale également quand la loi des puissants vient abattre son courroux. Le seigneur du hameau, qui chasse autant les bêtes que les femmes, est une menace omniprésente et son agressivité fait trembler. Mais là où le lecteur retrouvera l’excellence de Sandrine Collette, c’est dans son talent à le mener en bateau. Les lecteurs d’On était des loups resteront marqués par la scène du lac. À la moitié de son récit, l’autrice surprend son lecteur grâce à une remarquable pirouette narrative dont il faut saluer l’audace. Un moment de répit rassérénant au cœur de cette fable noire, cruelle et viscérale où surnagent la fougue d’une jeune fille, l’amour d’une mère et une ode à la famille.

C'est dans un petit hameau qu'on appelle Les Montées où l'on trouve trois maisons, celle de la vieille Rose, celles des superbes jumelles Ambre la douce et Aelis qui est plus froide. C'est un endroit où l'on travaille la terre. La vie est difficile, les enfants ne survivent pas toujours aux premiers hivers, le travail de la terre est éprouvant, la famine souvent présente et un autre danger guette, le fils du maître Ambroisie, qui se croit tout permis. Il ne respecte pas le travail de ces gens et encore moins les femmes qui doivent se cacher pour l'éviter.

Un endroit où la vie est rude et injuste, mais cela est comme ça depuis la nuit des temps.

Mais un jour arrive une sauvageonne qui va changer beaucoup de choses, Madelaine une petite fille qui est vive, courageuse, spontanée, avec un feu qui brûle à l’intérieur. Elle ne supporte pas l'injustice et la soumission.
Elle sera recueillie par Rose affamée, sauvage, courageuse, vivante qui deviendra la fille d'Ambre qui elle, ne peut avoir d'enfant. Et ce sera avec les garçons d’Aelis et Eugène, qu’ elle va parcourir la forêt à la recherche de nourriture et elle les aidera aux champs. Rien ne l’arrête, cette petite est une force de la nature.

On découvre la nature et cette petite communauté, leurs vies sont dures. La plume de l’autrice est tellement forte, qu’elle nous immerge et qu’on a du mal à sortir de ce petit village et de ces habitants et ce qu’ils leur arrivent qui n'a rien de facile.

J’ai beaucoup aimé la lecture du narrateur Clément Bresson qui a su rendre ce roman encore plus vivant et passionnant.

Époustouflé, une superbe écriture où on se concentre sur une famille dans un petit village. On prend part aaux epreuves, aux sentiments des personnages et le twist a propos de Bran est étonnant. Un texte dur mais à mettre dans toutes les mains.

La délicatesse des mots si caractéristiques de Sandrine Colette est sa signature. Je crois vraiment que même si je ne connaissais pas l'auteur du roman, j'aurais pu l'identifier dès les premiers mots.

La nature, quelque part, on ne sait pas vraiment où. Des gens, à une époque reculée, mais laquelle ? Finalement ce n'est pas le plus important, la temporalité n'a aucune pertinence ici, ce qui compte c'est la vie. Une vie rude, mais qui est abordée avec une humanité profonde. La brutalité du monde racontée avec des mots justes, profonds, qui apportent de la poésie là, où il n'y a que peu de place pour des moments soyeux.

L'histoire de Madelaine a de quoi vous broyer les tripes, mais c'est raconté avec une telle délicatesse. La beauté, la richesse des mots n'enlèvent rien à la rudesse de la vie, mais elle permet d'y laisser un voile de poésie, qui apporte l'espoir, sans lequel il ne reste rien.

Mon 6e roman de l'autrice, mon premier en version audio. Que j'ai apprécié grâce à La lecture parfaite de Clément Bresson

Merci à Audiolib et NetGalley

#Madelaineavantlaube #NetGalleyFrance

andrine Collette nous plonge dans un conte, où le mystère est total. Pas d’indices sur le lieu ou l’époque de l’action, mais une question qui taraude la lecteur : qui est Madelaine? Et que cherche-t-elle dans cette famille et ce village?

Les amateurs de nature writing et d’ambiance se régaleront avec ce roman envoutant.

Quand j’ai eu l’opportunité d’écouter la version audio du dernier roman de Sandrine Collette, je n’ai pas hésité un instant, car j’aime cette autrice d’amour ! Donc je ne suis peut-être pas très objective, mais tant pis : une fois encore, je suis tombée sous le charme de son écriture et de ses histoires !
Donc, un immense merci à l’éditeur Audiolib et à NetGalley pour leur confiance.

Vous avez donc tout de suite un aperçu de mon ressenti de lecture, enfin d’écoute ici : un vrai bonheur.
Voici l’histoire des Montées, d’un pauvre village, de familles de paysans écrasés par leur destin de véritables serfs, voici l’histoire de Madelaine, petite fille sauvage échouée là, qui les sauvera et les perdra à la fois. Voici l’histoire universelle de la misère, de la pauvreté, de la faim, de la violence et de la solidarité, de l’écrasement d’une partie de l’humanité par quelques uns.
Voici un conte, une parabole, universels, intemporels et toujours d’actualité, finalement, malgré la « modernisation » de nos vies : toujours essayer de fuir la misère, de survivre…
Les descriptions sont précises et jamais ennuyeuses, et les femmes tiennent le haut du pavé dans leur capacité à réagir face au mauvais sort, dans leur force de caractère à refuser l’impensable, sans cesse, même si elles perdent souvent.
L’écriture est une pure merveille, travaillée, sèche, efficace, « à l’os », qui vous harponne le cœur, vous angoisse et vous transporte à la fois, entre mauvais sorts de la vie et espoirs sans cesse renouvelés, puisque c’est ainsi le destin des humains : toujours essayer de se relever, ployer sans jamais abandonner, malgré l’absurde adversité.
La lecture par Clément Bresson, sobre, presque atone, rend parfaitement le texte, je trouve. On prend des coups, on serre les dents et on en redemande, malgré la noirceur de ces pauvres vies.
Bon sang ! Qu’est-ce que c’était beau. Il va me falloir quelques jours pour digérer ce roman, et je suis également heureuse de l’avoir découvert dans sa version audio : moi qui ai tendance à lire trop vite, je suis certaine que j’aurais moins goûté les mots et les phrases si simples, presque répétitives parfois, et pourtant très construites de Sandrine Collette. Sa narration réserve aussi des surprises, que je n’avais pas vu arriver, naïve que je suis quand on me raconte une si belle histoire !
Si vous aimez les histoires après et fortes, foncez, je prends les paris que vous ne serez pas déçus.
Coup de cœur bien sûr !

Un livre raconté comme un conte qui vous emmène en pleine nature ! La narratrice apporte beaucoup à l'histoire, une performance à souligner ainsi que l'ambiance sonore des début de chapitre ! J'ai trouvé la plume de Sandrine Collette très belle et poétique. On est comme hypnotisé par cette histoire dans ce petit village. On vit avec des personnages que l'on apprends à découvrir, on souffre avec eux. La nature est très présente dans ce roman puisqu'elle porte une place très importante dans le contexte et dans l'histoire de Madeleine, cette petite fille à qui on s'attache ! L'ajout de l'entretien avec l'autrice à la fin est très apprécié. Je recommande !

✨ Coup de cœur absolu pour ce roman puissant, sublimé par une narration à la voix grave et envoûtante de Clément Bresson qui rend l'écoute captivante. Sandrine Collette nous plonge dans un monde où l'humanité est en lutte constante contre la nature et contre elle-même, un décor impitoyable où tout est lutte, survie et souffrance.
🌿 Dans ce hameau isolé des Montées, la vie est rude, marquée par l'injustice et le travail harassant de la terre. Ambre, Aelis et la vieille Rose forment une famille soudée, unie par la force des épreuves. Mais l'arrivée de Madelaine, une fillette sauvage surgie de la forêt, change tout. Madelaine est une force vive, passionnée, courageuse, mais avec une flamme inquiétante dans le regard. Une flamme qui finira par tout consumer.
🔥 Un récit sans fioritures, d'une noirceur dévastatrice mais teinté d'espoir, où la plume magistrale de Sandrine Collette dépeint la sauvagerie des hommes et l'âpreté d'une nature implacable. Les thèmes de la révolte, de l'injustice et des liens familiaux sont au cœur de cette histoire profondément humaine, oscillant entre tendresse et cruauté.

Merci à Netgalley et audiolib pour cette écoute

J’ai apprécié le narrateur du livre audio même si j’ai trouvé son ton parfois trop monocorde. Cela dit, cette monotonie se prête assez bien à ce type de livre mais j’ai regretté l’absence de rythme.

Je ne peux pas dire que j’ai adoré ni détesté ce livre.
J’ai aimé le message universel véhiculé, j’ai moins aimé la forme.
L’histoire, écrite finalement presqu’à la manière d’un conte traditionnel, n’est pas des plus originales. L’ambiance est sombre : le froid, la faim, la domination de certains sur d’autres, la misère rurale. Et au milieu de tout ça une petite fille forte comme un homme même un peu trop extraordinaire, courageuse et craignant l’injustice.

L’écriture est percutante mais elle ne m’a pas forcément séduite. L’intrigue étant assez linéaire et peu surprenante.

Dans le même genre j’ai probablement préféré « petite sale » de Louise Meyqui a su davantage me tenir en haleine.

Dans Madeleine avant l'aube, Sandrine Collette nous plonge dans un monde où le froid, la faim et l’injustice dictent la vie des habitants des Montées. Au milieu de cette terre aride surgit Madeleine, une fillette affamée, dont la présence va bouleverser l’équilibre de ce hameau oublié du temps. Les pages de ce roman résonnent de souffrances ancestrales, portées par une écriture sobre et puissante. Les voix multiples qui traversent ce récit tissent une toile fragile de secrets, de résilience et de liens familiaux indéfectibles. Un roman à la fois rude et profondément émouvant.

Un temps et un lieu non nommés mais où la vie est régie par la culture de la terre et le pouvoir des puissants. Aux Montées, on survit à chaque saison avec force et résignation. Deux fermes, habitées par deux sœurs, l'une avec mari et enfant, la seconde avec un époux alcoolique. Les deux sont jumelles. Un jour, une voisine, Rose, trouve une enfant dans sa remise. Très sauvage, la petite sera finalement adoptée par Ambre qui n'a pas d'enfants. Mais Madelaine, farouche, solaire, indépendante et forte de caractère attirera un jour le malheur sur les Montées. Le narrateur en est persuadé. Un roman très dur, sans aucune concession. Une ode aux petites gens qui survivent jour après jour. Et au milieu, une enfant qui donne tout son sens à la puissance des liens familiaux. Le narrateur a parfaitement retranscrit l'ambiance mordante de ce roman, son âpreté, sa dureté et ses ambiguïtés. Un très grand coup de cœur.

Aux Montées, vivent les jumelles Ambre et Aelis, l'une ayant plusieurs fils, l'autre incapable d'enfanter. Quand la vieille Rose recueille une petite sauvageonne, Madelaine, elle la donne à Ambre, qui l'accueille comme sa fille.
Je n'ai pas vraiment apprécié mon écoute de ce roman. Aucun reproche à faire au narrateur, Clément Bresson, qui porte avec talent cette histoire. Sa voix chaude porte le roman que j'aurais probablement abandonné si je l'avais lu sur papier.
Je me suis vraiment demandé ce que voulait raconter Sandrine Collette tant son intrigue ne décolle jamais. Elle enchaine les petits rien du quotidien de ces paysans aussi pauvres qu'on puisse imaginer. le récit fait preuve d'un misérabilisme exacerbé par une intrigue qui continue à creuser de plus en plus profond dans le malheur. Les personnages peinent dans leurs tâches, puis il fait froid, puis très froid, puis ils ont faim et certains finissent par mourir. Et quand le grand méchant arrive enfin, brandi pendant tout le roman comme l'ogre des contes de fées, la confrontation tourne court et puis c'est fini... Arrivée au bout, je me suis dit "c'est tout", tout çà pour çà.
Côté personnages, je me suis tout autant ennuyée tant ils sont des clichés ambulants : les jumelles, probable engeance du diable car trop belles, Rose, la vieille guérisseuse, Madelaine, rebelle qui vient bousculer leur vie, Léon, alcoolique méchant, le fils du maitre, grand méchant de l'histoire... On dirait presque un inventaire. Ils manquent de sympathie, probablement desservi par l'attente sans fin qu'il arrive enfin quelque chose.
Je me suis ennuyée ferme avec ce roman.

🎧 Chronique Audiobook 🎧

Titre : Madelaine avant l'aube

✍️ @sandrinecollette71
🎙lu par @clementbressoncf de la @comedie.francaise.officiel pour @audiolib
📚@editionsjclattes
🎛️ @_studionova_

Ma note : 4/5

Mon avis :

Cet audiobook est court, un peu plus de 5h30, il s'écoute donc vite.

J'ai eu un peu de mal à entrer dans cette lecture, au début. Entre la voix du narrateur, la prise de connaissance de tous les personnages et la compréhension de qui raconte...
Et ce 1er chapitre inquiétant 😱, sombre, ponctué de musiques bien frissonnantes ! Mais finalement, tout cela est nécessaire et joliment écrit. Cela rend ce récit poignant, jusqu'au bout.

On rentre dans l'intimité d'une famille de paysans du Hameau des Montées, avec Ambre et Léon, le couple le moins assorti du monde, Aelis (la soeur jumelle d'Ambre), son mari Eugène et leurs enfants. Il y a aussi Rose, la vieille voisine un peu sorcière, qui manie les plantes comme personne, pour en faire des remèdes.

Au milieu de tout cela, Madelaine, une vagabonde est recueillie par Rose. Elle la trouve une nuit, complètement affamée, à sa porte. Elle tombe à pic cette petite, et est adoptée par tout ce petit monde.

Personne ne sait d'où elle vient, ce qu'elle était avant d'arriver ici. Mais on lui découvre vite une grande force, beaucoup de courage, une étrange habileté dans le maniement de la hache 😅 et une énorme colère, qui surgit parfois jusque dans ces yeux et dans ces gestes.

A travers le récit, on prend connaissance de leurs bonnes actions comme de leurs travers, de leurs vœux, de leur vassalité. De la condition des hommes et des femmes, des riches et des pauvres (tiens tiens, comme cela fait écho à des situations actuelles!). On suit tout ce beau monde sur plusieurs années. Les faits étant rythmés par les saisons et les travaux aux champs.

Tout au long de l'écoute, je me suis interrogée sur ce qui est juste ou non, sur ce que l'on est prêt à endurer et jusqu'où ? Je pense que c'était le but de l'auteur, d'interroger la prise de décision et la résilience de chaque personnage, d'exposer les points de vues. Il n'y a pas de raison ou tort, juste des points de vus. J'ai trouvé que cela faisait écho à notre époque, notre ouverture d'esprit (ou non) à comprendre les situations et les points de vues.

Sandrine Collette nous offre donc, ici, un doux livre nous permettant d'ouvrir un peu notre esprit et notre attention au monde qui nous entoure. Et pour cela je l'en remercie.

Je remercie également @netgalleyfrance pour le partage de cet audio

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C’est roman âpre, rugueux, qui écorche la sensibilité telle une terre aride, constellée, consternée de souffrance.

Mais une terre qui recèle parfois des trésors d’amour, de tendresse tue, de solidarité. Qui extrait le lecteur de son inconfort pour le bouleverser mieux encore

Mais encore.

Dans un lieu et une époque non définis – on se croit dans un conte de fées- vivent des familles de paysans, pauvres, inféodés à la famille d’Ambroisie, le Père, maire et d’Ambroisie, le fils, pervers, violent, violeur. Le hameau des Montées est ceint de la rivière Basilic – les paysans vivent enclavés dans les terres des Ambroisie à qui ils doivent restituer la moitié de leurs récoltes annuelles.

La narration se profile d’emblée tragique, tandis qu’Eugène est averti qu’un drame a frappé sa famille : qui d’Aelis, son épouse, Ambre, soeur jumelle de cette dernière, leurs trois fils, Madelaine …. est la victime de la violence annoncée?

Il vous faudra, pour le savoir, épouser le fil de la narration, celui de la vie au jour le jour, de la famille , bon an, de printemps et d’espoir, mal an de famine et de mort.

L’intrusion de Madelaine, une fillette de la faim, dans ce microcosme paysan, son adoption par Léon et Ambre et son côté irréductiblement rebelle aux diktats imposés par la tryannie ambiante, celle de la Terre, celle de ses propriétaires ébranle le destin des familles.

« Madelaine est sauvage et tendre. Elle se blottit, elle enlace, elle embrasse. Puis d’un coup, elle se sauve. Elle retourne à son monde. »

Un grand roman, assurément et une lecture audiolivresque des plus adéquate

Apolline Elter

Madelaine avant l’aube, Sandrine Collette, roman, Ed. JC Lattès, août 2024, 252 pp – Ed Audiolib, août 2024, texte intégral lu par Clément Bresson, Durée d’écoute : 5 h 48 min

Sandrine Collette, je l'ai découvert avec On était des loups, l'an dernier. Un récit qui vous happe dès le début, une écriture captivante. Alors quand j'ai vu la bouille de Madelaine sur son dernier roman, je n'ai pas hésité. Comme dans son précédent roman, on est de suite dans l'action, même si on commence par la fin. On arrive aux Montées, un petit hameau à l'écart de tout où les jumelles Ambre et Aelis se sont installées avec leurs maris car elles ne supporteraient pas d'être séparées. Il y a aussi la vieille Rose qui habite à-bas. C'est l'arrivée de la petite Madelaine, une enfant sauvage qui va changer les choses...
Sandrine Collette prend le temps de présenter ses personnages, le décor. L'époque semble indistincte, un temps où il faut travailler la terre, où tout appartient au maître et au Fils, où le temps peut être impitoyable et la famine peut pointer le point de son nez. On s'intéresse surtout aux enfants car Madelaine en est une et elle a trouvé avec qui passer du temps.
Je me suis laissée emporter par le récit et la voix très agréable de Clément Bresson, calme et grave. Les moments doux, les moments durs, on a l'impression d'être avec eux. On voit les clivages entre l'homme et la femme, le garçon et la fille, même si Madelaine est juste Madelaine, qu'elle se fout des différences entre les deux sexes.
Encore un magnifique roman de Sandrine Collette, j'ai beaucoup aimé même si la nature y est encore une fois cruelle, comme les hommes. J'ai été un peu déstabilisée par la narration presque omnisciente de la première partie même si elle a le mérite de présenter Les Montées avec beaucoup de détails. Je deviens fan de l'auteure, il faut maintenant que je rattrape mon retard avec ses livres précédents.

J'ai beaucoup aimé ce livre.
Mais je trouve que la fin ce fini bizarrement.
J'avais tellement envie de connaître la suite de la vie de cette famille

J'adore cette couverture et je la trouve tellement parlante que je ne l'habille pas d'un décor. Et le livre audio est aussi puissant que cette gamine !

Alors je ne vais pas faire de suspens, comme la majorité des avis que j'ai vu, j'ai adoré ce livre audio! Porté par Clément Bresson qui partage avec intensité cette lecture. Il a une voix posée pleine de subtilité et qui amplifie le sentiment d'oppression et de rudesse. Les chapitres ne sont pas vraiment marqués, cela ne m'a pas gênée car ce roman s'écoute d'une traite !
Audiolib offre en bonus un entretien d'une dizaine de minutes avec l'autrice qui est très intéressant. Ça, c'est le petit plus des livres audios 😛.

Concernant le fond, le hameau des Montées compte trois fermes. Des jumelles y naissent, malédiction pour la famille mais elles sont d'une telle beauté qu'elles trouvent finalement un mari rapidement. Cette étape marque l'obligation de se séparer et le début de vies différenciées.
Ce roman est tout en dureté, les conditions de vie, les caractères, le travail, le climat. C'est une plongée en apnée dans le monde paysan avec toute l'humanité ou la sauvagerie dont sont capables les hommes.

Je découvre cette autrice avec énormément de plaisir. Son style est acéré et elle parvient à instaurer une atmosphère saisissante.

Je remercie @netgalleyfrance et @audiolib de m'avoir permis ce dépaysement que j'ai adoré !

Nouveau roman de Sandrine Collette et sans surprise, nouvelle claque littéraire. Il m'a fallut un peu de temps pour complètement plonger dans l'intrigue. L'ambiance est lente, lourde, nos personnages n'ont pas des vies faciles et nous étouffons avec eux. Mais très rapidement, nous sommes pris dans ce quotidien ou rien n'est acquis, où une météo capricieuse peut mettre en péril la survie d'un village, où l'apparition d'une petite fille, peut chambouler un quotidien bien huilé. Et ce début est rattrapé par un final sous haute tension dans lequel nous retrouvons tout le talent de l'autrice pour raconter la violence. C'est percutant, plein d'une brutalité sourde qui secoue.
Je ne sais pas si j'aurai persévéré aussi rapidement et aussi facilement si j'avais lu le roman en format papier. Le lecteur de "Madeleine avant l'aube" réussi magnifiquement l'exercice de nous plonger dans cette campagne dure et humaine.

Diamétralement opposés
Résumés 👉

Sans préméditation de ma part, j’ai lu et écouté en parallèle deux livres de la même auteure.
Ce n’est qu’au milieu de mon écoute que j’ai réalisé 😂.
Ainsi, je fais deux retours dans la même chronique mais mes sentiments sont diamétralement opposés.

#leslarmesnoiressurlaterre
J’ai adoré ce roman (très) noir ou nous nous enfonçons inexorablement dans le pire, celui que nous redoutons (en tout cas je) le plus: celui de se retrouver à la rue sans aucune ressource.
J’ai adoré tous nos personnages, notre groupe de 6 filles, chacune écorchée vive à sa manière, avec ses propres traumas, sa propre histoire.
Les 50 premières pages m’ont tellement pris à la gorge que j’ai du poser le livre le temps de digérer et de trouver la force de poursuive. Heureusement la suite est "moins extrême" et devient" moins difficilement" lisible.
Même si ce n’est pas un coup de cœur, j’ai eu un coup au cœur et ces histoires de femmes qui s’entrecroisent resteront clairement longtemps au fond de mon cœur.

#madelaineavantlaube
Changement radical de ressenti, car je suis passée complètement à côté. J’ai dû écouter vitesse 1,5 tellement le lecteur lit lentement, histoire d’avoir un débit normal, sauf qu’à cette vitesse, fatalement, les émotions véhiculées passent beaucoup moins bien. Peut-être l’aurais je préféré en lecture ? Aucune idée.
Le fait de ne pas savoir ni me situer géographiquement ni temporellement m’a aussi perturbée, surtout devant cette histoire qui semble hors de l’humanité et hors du temps.
Je n’ai pas eu d’empathie spéciale, j’ai presque subi l’histoire. A aucun moment je me suis projetée ni même imaginée.

🤷‍♀️En conclusion, deux livres de l’auteure, au même style assez abrupt, mais autant j’ai adoré un, que je n’ai pas aimé le second. Autant avec le premier je me suis identifiée (ça peut nous arriver à tout moment sur une mauvaise décision subite), que l’autre je n’ai rien ressenti.

Sandrine Collette ne fait jamais dans le feel good, loin sans faut. Chaque nouvelle aventure qu’elle nous propose tend plutôt vers le noir absolu. « Madelaine jusqu’à l’aube » n’échappe pas à la règle.

À travers les yeux de deux narrateurs différents, l’autrice nous immerge dans le quotidien d’une communauté démunie. Ils survivent dans un endroit isolé, sans argent, sous le joug de seigneurs oppresseurs, esclaves de leur labeur éreintant. Malgré toutes ces injustices dont ils sont victimes, ils acceptent leur sort. L’arrivée de Madelaine, une jeune fille sauvage pleine d’énergie et de rage, va chambouler cette monotonie.

L’écrivaine plonge le lecteur dans un monde rural exigeant. L’ambiance est sombre, pesante. On subit avec ces personnages tous les drames qui s’accumulent. L’avenir n’est pas vraiment rose. Autant vous dire que les sourires et les motifs de joie se font rares. Mais heureusement, dans cette désolation, le récit nous réserve quelques moments de grâce et quelques surprises scénaristiques. Ces respirations nous sortent provisoirement du fond du gouffre, comme une lueur d’espoir, une toute petite lueur !

A travers cette lourde histoire, Sandrine Collette nous parle, comme souvent, de ses sujets de prédilection. Ce texte fort met en exergue la force de la nature et les faiblesses de l’Homme. Les protagonistes sont la représentation d’une certaine classe sociale, qui pâtit de l’âpreté de leur environnement et aussi des non-dits familiaux. Mais dans cet univers clos et taiseux, l’autrice réussi à nuancer le portrait de ces acteurs pour que l’on s’y attache. Sublimée par une écriture à la fois dense et poétique, chaque émotion, chaque sensation est parfaitement retranscrite. Et comme l’époque et les lieux ne sont pas précisés, cette tragédie devient universelle.

Sandrine Collette ne vous remontera pas le moral, c’est une certitude ! Mais s’exposer à une dure réalité, c’est aussi ça, le rôle de la littérature !

Je n’ai jamais rien lu de Sandrine Colette mais j’ai commencé ce roman car j’ai été intriguée par le résumé. Et le lendemain du début de ma lecture, j’ai vu qu’il était dans la première sélection du Goncourt. L’histoire se déroule dans un village où la vie est dure, très dure. On y travaille la terre et on souffre. De la faim, du temps, du pouvoir des maitres qui prennent tout. Un jour arrive une enfant abandonnée qui est adoptée par une femme qui ne peut pas en avoir. Elle est différente, sauvage et courageuse. Et elle va tout changer. C’est une histoire à la fois cruelle, poignante et éprouvante. Pourtant, je ne peux pas dire que j’ai été complètement transportée.

On pourrait penser à un paysage des contes des frères Grimm: une enclave haute et isolée entre un bras de fleuve puissant nommé le Basilic et une immense forêt appartenant à un impitoyable seigneur, Ambroisie Le Père.
Ici, on appelle cela les Montées. Un lieu un peu en retrait du village où la vie s’écoule presque dans la solitude.
Nous ne savons pas quand nous sommes, peut-être au Moyen-Âge.
Qu’importe le temps est de toute façon, le temps est régi par la Nature et ses saisons.

Aux Montées, on ne trouve que trois maisons : Celle de Rose, celle d’Aelis et celle d’Ambre. Rose, la vieille rebouteuse et respectée de tous; Aelis et Ambre, les jumelles les plus belles de toute la région pourtant aux caractères si différents. Aelis, femme de poigne vit avec Eugène, un homme fort et taiseux. Tandis qu’Ambre vit quand à elle avec Léon, un violent et alcoolique.
Aelis a trois fils. Ambre n’a jamais eu d’enfants.
Tous essaie de survivre à cette nature si hostile surtout l’hiver.
Mais il y a d’autres dangers comme les animaux ou Ambroisie Le Fils qui aime parcourir la campagne et chasser. Mais il ne guette pas que les biches ou les sangliers, il aime aussi violer les femmes ou tuer et massacrer ses serfs uniquement par plaisir.

Pourtant une sorte de quiétude s’est installée aux Montées. Des habitudes se sont immiscées pour y vivre plus ou moins sereinement malgré le pénible labeur.
Mais tout cela va voler en éclats lorsque Ambre accueillera en sa demeure une petite fille sauvage, cette Madelaine au visage pourtant si beau mais qui changera à jamais le cours des choses aux Montées....

MADELAINE AVANT L’AUBE est le premier livre audio que j’arrive à terminer.
Pourtant, on est loin de mes préférences littéraires mais le titre, si poétique et mystérieux, m’a donné envie de franchir le pas.
Et j’ai été totalement emporté par ce romain sombre et lumineux à la fois.
Avec une ambiance oppressante constante, ce huis-clos entre la nature,dure et austère, et ces hommes qui essaient de vivre avec les différentes calamités climatiques comme la neige, le gel...
Le récit est prenant et intense. On est plongé dans ce quotidien rural où la pauvreté et la faim sont récurrences.
C’est une réflexion aussi sur le rôle de chacun dans une société. Les paysans sont nés paysans et doivent le rester. Les maîtres ont droit sur tout et les autres sur rien. Mais rien ne prime sur Dame Nature. Elle sera toujours la plus forte. Elle s’adaptera à l’Homme mais l’Homme ne la domptera jamais.
L’autrice accorde aussi une grande importance à la place de la femme dans nos sociétés. Ici, elles sont fortes, presque surhumaines mais on ne les respecte pas. On ne change pas l’ordre des choses comme les maîtres resteront les maîtres.

Madelaine, fille qui gardera son côté sauvage au gré de l’histoire, est aux antipodes de cela et veut révolutionner ce qui est.
L’histoire est dure, rude, pesante mais cela est contrebalancé par des éclairs d’amour et de fraternité au fil des chapitres.
La lecture du texte par CLÉMENT BRESSON, avec sa voix grave et son ton austère, nous immerge encore plus dans cette atmosphère difficile et sauvage

Les personnages sont remarquablement pensés et on peut facilement se les représenter. J’ai eu énormément d’empathie pour Germain, le fils aîné d’Aelis et Eugène. Mais Eugène et Madelaine m’ont littéralement séduit.
Chaque personnage a sa complexité, sa fragilité ce qui donne de l’épaisseur psychologique au roman.
Il y a peu de dialogues mais l’autrice parvient, avec une écriture intelligente et soignée, à nous faire ressentir les émotions de ces acteurs.
On arrive à capter leurs peurs, leur tristesse, leur rage et également leur amour.

MADELAINE AVANT L’AUBE est un roman noir d’une implacable dureté, dédié à ceux du bas, ceux de la terre, ceux qui survivent, ceux qui affrontent les saisons pour exister.
C’est un livre presque sauvage, animal qui nous maintient en haleine constamment avec ces moments de violence mais aussi emplis de tendresse et d’espoir.
Un excellent moment lecture qui m’a donné envie de lire de nouveau cette autrice mais aussi de poursuivre dans les livres audio.

J’attends toujours avec impatience les publications des romans de Sandrine Collette, que j’ai tous lus. C’est à chaque fois un coup de cœur et chaque nouvelle œuvre me paraît encore plus aboutie que la précédente. Madelaine avant l’aube ne déroge pas à la règle, et j’espère que ce roman en lice pour le Goncourt cette année sera lauréat du Prix dans quelques semaines.

Dans une contrée lointaine et intemporelle, vraisemblablement à l’époque médiévale ou peut-être au début du XVIIIème siècle - si l’on considère la description de l’hiver particulièrement rigoureux ayant conduit à la grande famine - dans le village des Montées, se dressent trois petites maisons. L’une est occupée par la vieille Rose et un mystérieux personnage, Brane, qui est le narrateur des deux premières parties du roman, et dont on devine peu à peu l’identité. Celui-ci observe et décrit la vie austère dans ce hameau. Dans les deux autres maisons, vivent deux familles. Eugène et Aélis ont eu cinq enfants, deux sont morts ; il leur reste Germain, Mayeul et Artaud. Ambre, la sœur jumelle d’Aélis, a épousé Léon. Ce dernier était sabotier mais suite à un accident dans son atelier, il a sombré dans l’alcool. Chaque jour, le solide Eugène traverse le fleuve Basilic avec son cheval Jericho, pour aller couper du bois dans la forêt. Aux Montées, on vit chichement, la viande est rare dans les assiettes mais chacun sait pouvoir compter sur ses voisins quand il reste trop peu pour nourrir toutes les bouches. Les maîtres des terres, ce sont les Ambroisie père et fils. Comme dans tous les villages alentours, aux Montées on ne soumet avec terreur à leurs règles : on ne chasse que les oiseaux, les lapins ; le gros gibier, c’est pour la table de ceux qui ont le pouvoir. Et gare aux femmes qui croisent le chemin des Ambroisie. Mais l’arrivée de la petite Madelaine, un matin avant l’aube, va renverser cette vie figée, qui semblait immuable, redistribuer les cartes du destin…

Comme dans les contes, il y a dans ce roman « une princesse, un ogre et une forêt », explique Sandrine Collette. Face à une nature hostile, l’homme doit résister, être dur. Menés par un instinct de survie, les personnages de ce roman se battent et se rebellent. Les liens forts tissés dans la fratrie sont une force qui peut bouleverser l’ordre établi. C’est un roman magistral, à la fois violent et émouvant, comme je n’en ai pas lu depuis longtemps.

Je remercie chaleureusement Netgalley et Audiolib de m’avoir offert cette lecture audio passionnante. J’ai apprécié également l’entretien de dix minutes, à la fin du roman, avec Sandrine Collette qui explique sa façon de travailler et l’atmosphère qu’elle a cherché à traduire.

#NetGalleyFrance
#Madelaineavantlaube

Partons à une certaine époque où la vie se fait encore beaucoup dans la campagne avec des maîtres et des serfs. On ne sait ni la date ni le lieu : ça pourrait être n'importe où. Le village est presque coupé du monde avec sa rivière, et il a ses règles, en plus de la pénibilité de la terre, la dureté de la vie rurale. Jusqu'où jour où une jeune enfant sauvage est trouvée, abandonnée. Elle sera Madelaine. Sauvage elle restera, ayant du mal avec les habitudes, elle remet en cause, elle se comporte comme les hommes, elle veut faire comme eux pour contester la place des femmes, sans révolution mais par son caractère, sa ténacité. Notre autrice, on le sait, aime ces moments quand l'humain dérape. Ici comme dans ses précédents romans. De beaux retournements et quelques belles phrases dans une histoire qui débute tranquillement, qui produit son effet sans fanfare, et qui fait un beau roman au final.
Pour la version Audio, l'explication finale avec l'actrice est la bienvenue, on comprend les choix, notamment la voix masculine pour cet audio. C4est toujours agréable d'avoir de tels interviews.

Si vous aimez Zola, les personnages rugueux et les romans de terroir déprimants où tout le monde a faim et froid, vous devriez trouver votre bonheur avec le dernier Sandrine Collette! Perso, c’est mon quatrième roman de cette autrice et je retrouve avec plaisir son style abrupt et dépouillé.

La vie aux Montées, minuscule hameau en bord de rivière, est loin d’être facile tous les jours. La nourriture est chiche, le travail est dur et les hivers encore plus. Même si Collette a voulu une temporalité imprécise, les indices disséminés ici et là laissent à penser qu’on est au début du XVIIIème siècle, entre deux famines et au beau milieu du “petit âge glaciaire”. Les familles isolées, Eugène, Ambre et Aelis les jumelles, la vieille Rose, accueillent malgré tout une orpheline, petite sauvageonne qui leur volait des oeufs jusque là. Son tempérament rebelle et sa volonté infaillible vont changer leur univers… Pas forcément pour le meilleur.

Si j’adore la plume de l’autrice, je me suis parfois ennuyée un poil dans ses romans, notamment dans “On était des loups”, qui traitait aussi de la rudesse du monde et de la force du lien familial. Ce ne fut pas le cas ici grâce à une histoire plus rythmée. Enfin, tout est relatif, on n’est pas non plus sur un action thriller et ça met un petit moment à démarrer, d’autant plus que je l’ai écouté en audio. Excellente interprétation de Clément bresson d’ailleurs, le ton sobre et dépouillé colle parfaitement.

A nouveau convaincue, donc, par Sandrine Collette et ça tombe bien vu que j’en ai encore 2-3 dans ma PAL!

J'ai écouté ce livre. Écouter un livre ralentit sa lecture, ce qui est parfois un inconvénient. Cela n'a pas été le cas ici. Écouter m'a permis de de savourer ce texte, dont j'aurais sûrement lu certaines phrases à voix haute, tellement il est beau. Un texte qui même s'il est dur, même s'il raconte le désespoir souvent, même si la réalité qu'il décrit est si poignante qu'il m'a souvent serré le coeur, est magnifique.
Ce texte est dit par une voix d'homme, celle de Clément Bresson, un peu cassée, un peu sourde, qui s'accorde à merveille avec la signification des mots, leur intention, qui les met en valeur. Cette voix m'a réconciliée avec l'écoute, après ma mauvaise expérience précédente. L'autrice a choisi une voix d'homme, même si ce livre est l'histoire d'une petite fille, car la première partie est raconté par Bran, à la première personne, et cette partie selon elle et je la comprends ne pouvait être dite par une voix de femme.

Un texte qui n'est pas situé ni dans le temps ni dans les lieux, tel un conte :
« Nous là-dedans, au bout des terres les plus lointaines, nous sommes immuables, telles les forêts anciennes qui nous entourent. Nous pourrions être les personnages des histoires que les conteurs colportent depuis toujours, à une différence près – ici, les histoires ne finissent pas bien. Les rois ne sont jamais venus enlever une de nos bergères, ou alors pour la violer, pas pour en faire une reine. »

Les lieux sont racontés, avec beaucoup de détails. Un coin de terre isolé, le Pays Arrière, bordé par un fleuve d'un côté, et borné par une montagne de lave presque verticale de l'autre, terre propriété d'une famille, Les Ambroisie, qui asservit les paysans qui y vivent. C'est un temps de féodalité où les seigneurs ont tout, les serfs juste de quoi survivre d'une année sur l'autre, quand les catastrophes naturelles, les chasses du seigneur, les accidents le permettent. La vie est dure, sans espoir, les hommes résignés, tout esprit de révolte est absent, même pas imaginé, seules les femmes parfois ont un sursaut... Les femmes dont la vie comporte un risque supplémentaire, celui d'être forcée, prise, par le fils du seigneur, qui ne trie pas, qui se jette sur tout ce qui porte jupon, sans que nul n'y trouve à redire. Celui qui un jour voulait justice, ce sont les villageois eux-mêmes qui l'ont puni.

Et sur cette terre morne, désespérante, va arriver une petite fille. Elle n'a plus de parents, morts d'un hiver trop dur, elle a survécu, nul ne sait comment. elle a l'instinct de vie chevillé au corps, la colère aussi, la révolte. Elle sera aimée, elle sera aussi crainte pour ce que sa colère pourrait entraîner, elle ne se résignera pas et modifiera pour toujours la vie de ce coin de terre.

Sandrine Collette peint le malheur, la résignation, le désespoir. Elle nous raconte les malédictions inscrites dans le coeur des hommes, les croyances aussi fortes que des vérités, la force des habitudes, la force de la religion, le manque d'imagination. La vie est faite de travail, de lutte contre la faim, le froid, les conditions climatiques. Un peu d'amour parfois, mais pas trop. A quoi bon s'attacher quand la vie peut être arrachée à tout moment ?

Un livre qui aurait pu n'être que désolation, mais éclairé par la présence de Bran, Bran qui prend soin comme il peut, dans la mesure de ses moyens, de la vieille Rose, par la présence d'Eugène qui a refusé de travailler la terre, qui saura transgresser pour l'amour d'une petite fille et surtout par cette petite fille Madelaine. surgie de nulle part, que tous les habitants des trois fermes des Montées vont aimer en dépit de son esprit fondeur, de sa colère toujours prête à surgir, de son incapacité à se résigner, en dépit de la peur de ce qui pourrait arriver par elle :
« Et elle est longue cette lieue sous le soleil qui ne veut pas descendre, et elle est courte, elle est, au fond, comme Eugène l'a imaginée : une lente et terrible marche vers les ténèbres, et jusqu'au bout il espère qu'il se trompe, que l'enfant se trompe, qu'Aelis se trompe aussi, il espère que le jour n'est pas venu, le jour qu'il craint depuis l'arrivée de Madelaine. Il prie pour que ce ne soit qu'un songe ou une erreur. »

Un roman où la tendresse pointe parfois son nez, un roman où les femmes sont au premier plan, parce qu'elles savent aimer envers et contre tout, parce que ce sont par elles aussi que les changements arriveront peut-être :
« Si cela ne se fait pas par la douceur, cela passera en force. Oser, murmure-t-elle, et elle se tourne vers moi. Je ne dis rien bien sûr. Je le sais, ce sont les femmes qui se révoltent. Dans tous mes souvenirs depuis que je suis ici, seules les femmes ont parfois levé la voix, ont levé une fourche ou un bâton pour défendre la simple possibilité de vivre. Elles sont prêtes à donner leur sang pour leurs enfants. Les hommes, eux, se plient. Ils s'habituent à tout. Ils ne veulent pas mourir. »

Il ne détrônera pas dans mon panthéon personnel On était des loups, mais il n'en est pas loin.

Merci à NetGalley et aux éditions Audiolib pour ce partage #Madelaineavantlaube #NetGalleyFrance

♡ 𝐂𝐨𝐮𝐩 𝐝𝐞 𝐜œ𝐮𝐫 ♡ 𝐌𝐨𝐧 𝐬𝐞𝐜𝐨𝐧𝐝 𝐥𝐢𝐯𝐫𝐞 𝐚𝐮𝐝𝐢𝐨 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐬𝐞𝐦𝐚𝐢𝐧𝐞 ▪︎

☆ 𝐌𝐚𝐝𝐞𝐥𝐞𝐢𝐧𝐞 𝐚𝐯𝐚𝐧𝐭 𝐥'𝐚𝐮𝐛𝐞 ☆ écrit par @sandrinecollette71 , paru aux @editionsjclattes pour la version papier et aux éditions @audiolib pour la version audio, en août 2024.

C'est le premier roman de l'autrice que je découvre. Je dois bien avouer que je savais que je sortais de ma zone de confort en sollicitant ce livre sur la vaste plateforme qu’est @netgalleyfrance avec ses mille et un catalogues !

Je n’ai pas été déçue ! Dès le début, je sentais que Madelaine serait un personnage fort et lumineux. J’ai tout de suite su que j’allais adorer suivre son histoire, celle d’une petite fille marquée par la faim, mais pleine de vie et de détermination. 🫶

Bien que ce roman décrive les travaux interminables dans les champs, les hivers rigoureux et implacables qui figeaient la campagne française sous une épaisse couche de glace, la pauvreté, la famine et les maladies, c’est avant tout un récit optimiste. Chaque page m’a tenue en haleine. Une ode à la révolte et aux liens familiaux, portée par une plume magnifique✨️

🎧 La voix chaleureuse du comédien @clementbressoncf m’a immédiatement captivée et enveloppée. Elle m’a accompagnée tout au long du roman, me donnant la confiance nécessaire pour poursuivre ma lecture jusqu’au bout. Une expérience immersive qui a rendu ma lecture encore plus intense et hors du commun.

🎤 Et vous, avec lu ce roman que je ne peux que vous recommander ? Vous fait-il de l'œil ? Qu'en avez-vous pensé ?

Bonjour très chers lecteurs, aujourd'hui on se retrouve avec le dernier livre Madeleine avant l'aube par @sandrinecolletteofficiel chez @editionsjclattes

Un livre que j'ai eu le bonheur d’écouter en livre @audiolib

“Les montés” ce petit hameau perdu au milieu de nulle part.
Dans cette campagne d'autrefois au passé indéfini, trois foyers se partagent la vie. La première famille, celle de Rose, une dame âgée  accompagnée de Bran. La seconde, formée d'Ambre et de Léon, un couple uni. Enfin, la troisième famille est celle d'Aelis, sœur jumelle d'Ambre, de son époux Eugène et de leurs trois fils. Germain, l’aîné, Artaud et Mayeul le cadet.

Les jours défilent, et leurs vies sont faites de pauvreté, de misère, asservies à la terre. Où la nature se montre aussi belle que impitoyable et cruelle luttant contre la faim et le froid. Sous la coupe du seigneur d'ambroisie et de son fils.

Mais un jour une petite fille surgit de nulle part et va tout chambouler Madeleine comme une petite bulle d'air dans cette brutalité rurale.

✒️Une plume que je découvre et dont j'ai trouvé précise, délicate et puissante. J'ai aimé la force des mots, les descriptions minutieuses et poétiques.
Au fil de la lecture j'ai apprécié cette  atmosphère pesante, de mystère, de tension. Ce hameau isolé, coupé du monde. Il y a aussi cet environnement hostile, où il faut lutter pour survivre,où beauté et brutalité se côtoient.
Où les personnages et la nature sont infiniment liés.

Le premier narrateur Bran” m'a fortement plus touchée. J'ai été agréablement surprise à sa découverte dont je vous laisse la délicatesse de le découvrir.
Des personnages attachants, Madeleine représente une quête de liberté, d'espoir, elle bouscule les codes. Une petite fille que j'ai trouvée fascinante, énigmatique. J'ai aimé la façon dont Sandrine Collette explore les profondeurs de ces différents personnages avec une grande sensibilité.

Une nature omniprésente presque comme un personnage. Elle façonne la vie des personnages, leurs espoirs.

L'écriture fluide et immersive qui m'a transporté dans ce petit hameau,
Une histoire qui m'a complètement happé que j'ai écouté jusqu'au dénouement.

Une lecture incontournable que je vous invite à découvrir au plus vite !

Des livres de Sandrine Collette me recommander ?

Bienvenue aux Montées, ce hameau qui porte si bien son nom. Vous aimez les endroits isolés, soumis à une nature âpre ? Ce lieu est pour vous. Trois familles y survivent comme elles peuvent. Un jour, apparaît à leur porte une petite Madelaine. C’est la fille tant attendue par Ambre, l’une des jumelles en mal d’enfant. Son arrivée va marquer un tournant dans l’existence de ces familles, jusque-là soumises au duc d’Ambroisie, le propriétaire de leurs terres.

Je m’attendais à une histoire terrible, ce fut le cas. J’ai été plongée dans la misère et l’injustice, j’ai eu envie d’hurler par moments. Les familles paysannes plient l’échine face à la nature, face au duc et son fils, chasseur violeur. Mère nature n’est pas tendre dans cette contrée coincée entre montagne et fleuve. Tous se soumettent depuis des années à l’ordre établi. Madelaine sera le grain de sable qui grippe le rouage. Enfant instinctive, elle n’a pas de conscience politique, elle pose juste des actes en réponse à des injustices, sans penser aux conséquences.
Sandrine Collette explique dans un entretien que la révolution vient des femmes. Elles se soulèvent quand leurs enfants sont en danger. Pour Madelaine, il n’y a rien de naturel dans l’ordre établi : pourquoi les choses ne changeraient-elles pas ?
Il se passe des choses terribles aux Montées et je me suis souvent demandé, emportée par l’histoire, où s’arrêterait la folie. J’ai maintenant la réponse…
La voix de Clément Bresson a su me plonger dans l’intimité de Aélis, Ambre, Eugène, Léon, Rose et les enfants.

Madelaine avant l'aube par Sandrine Collette, Lu par Clément Bresson, Audiolib, 2024 (1ère édition : JC Lattès, 2024)

Une belle histoire hors du temps dans un lieu indéterminé.
Une histoire tragique aussi avec un malheur annoncé, inexorable, et une montée en puissance. Justement, le hameau isolé où tout se passe s’appelle « Les Montées »…
Une unité de lieu et de vie, cette campagne perdue où l’existence a toujours été âpre et difficile, où les hivers sont rigoureux, les moissons insuffisantes, la chasse réservée à un châtelain dont le fils viole les femmes et les filles quand elles ne se sont mises à l’abri en entendant le galop de son cheval. Les familles de paysans travaillent une terre avare qui ne leur appartient pas, endurent l’injustice en serrant les dents, sans se plaindre.
Une galerie de personnages magnifiquement campés : la vieille Rose, les jumelles Ambre et Aelis, leurs époux, un chien, un cheval… Certains sont précisément ciselés, d’autres, réduits à une simple métaphore, tel le fils du seigneur, icône de danger, de violence et de catastrophe.

Le décor est planté, tellurique, immuable, dans un éternel recommencement jusqu’au jour où arrive Madelaine, une fillette perdue, affamée et sauvage, sortie des forêts. Les habitants du hameau vont l’adopter mais elle ne deviendra jamais vraiment une des leurs car Madelaine est passionnée, courageuse, si vivante qu’elle se révolte et veut changer les choses… Il y a un avant Madelaine et un après, une nouvelle aube…

J’ai tout aimé dans ce roman, le style, l’écriture, la manière de questionner les liens familiaux, la servitude et l’ordre du monde, l’ambiance, l’universalité d’une histoire intimiste, ancrée et encrée dans un espace déterminé mais intemporel.
Drame, conte cruel, récit inclassable d’une douloureuse beauté.

Cette version audio m’a littéralement embarquée ; le narrateur a su laisser la place au texte.

Je veux tout lire de Sandrine Collette !


#Madelaineavantlaube #NetGalleyFrance #lesglosesdelapiratedespal

Madelaine avant l'ombre est le premier roman que je découvre de Sandrine Collette, et j'avoue que cette écoute m'a donné envie de me lancer dans la lecture des précédents ouvrages de l'auteur.

Accompagnée par la voix grave et rocailleuse de Clément Bresson que j'ai trouvée adaptée au récit, j'ai découvert un roman à l'atmosphère pesante qui s'est révélé extrêmement prenant.

La venue mystérieuse d'une jeune enfant venue de nulle part dans le hameau va apporter un changement dans la vie de ses habitants qui, pour subsister travaillent sans relâche les terres du seigneur du coin. Au travers du personnage de Madeleine que l'on voit grandir au rythme des saisons, on se rend compte que, de celles-ci, dépendent la survie des familles avec la production de grain...

Même si ce texte se révèle être un roman d'atmosphère, celui-ci nous dépeint la dureté d'une époque. J'ai finalement passé mon écoute à espérer que le malheur et le ciel ne s'abattaient pas plus sur nos personnages dépendant beaucoup des aléas de la vie. J'ai apprécié les reliefs donnés par le personnage de Madelaine qui va, dans un esprit de révolte et de justice, s'affranchir de certaines règles imposées par le seigneur du coin.

Je tiens à remercier Audiolib et Netgalley France pour m'avoir permis de faire cette écoute au côté de Clément Bresson qui nous rappelle la dureté de la vie qu'on put endurer nos ancêtres et que nous pouvons remercier pour leur travail pour vivre et survivre...

Sandrine Collette est une virtuose pour nous faire passer par toutes les émotions. Madelaine, on l'aime, elle est forte, lumineuse, bouleversante. son quotidien, on l'aime un peu moins, une vie trop dure, des travaux féroces, des pertes humaines trop importantes. on est bouleversé, indigné, on crie, on pleure, on est surtout subjugué par ce petit bout de femme!

Une époque que l’on ne précise pas et qui semble lointaine.
Des terres, un seigneur, un tyran.
Les Montées, un hameau constitué seulement de trois maisons.
Léon et Ambre, dont le ventre reste désespérément vide.
Sa jumelle, Aelis avec Eugène et leurs trois fils.
Rose, la doyenne et gardienne des savoirs, accompagnée de Bran.

Et un jour, Madelaine.
Madelaine la sauvageonne.
Qui arrive dans leurs vies par surprise.
Tout reste pareil, et en même temps tout va changer.

Les Montées, la rudesse de la terre, du froid.
La nourriture qui manque.
La vie dans ce qu’elle a de moins tendre.

Je ne connaissais pas l’écriture de Sandrine Collette et c’est en l’écoutant que j’en ai fait la découverte. J’ai alors compris ce qui peut tant plaire aux lectrices et lecteurs, certainement cette ambiance, cette sensation de rien et en même temps, de tout. Il n’y a qu’une belle écriture pour nous embarquer dans ce hameau fait de presque rien, avec presque personne. Que des jolis mots pour nous toucher, nous émouvoir avec si peu de sentiments exprimés.
Et une jolie narration, une voix qui fait voyager aux Montées, des intonations qui traduisent les douleurs, les doutes et parfois, un peu, l’espoir. Il est important de souligner quand un narrateur permet une immersion totale.

Madelaine, je ne sais d’où tu viens, je ne sais pas où tu vas, mais tu portes en toi une puissance comme j’en ai rarement rencontré. Tu ne le sais peut-être pas encore, pourtant tu changes déjà le monde.

"Le monde est laid et nous n'y pouvons rien."
C'est une véritable plongée en mode survie dans un village isolé où le temps semble s'être arrêté, où les enfants sont confrontés à la cruauté et la laideur du monde. Il y a parfois une toute petite place laissée à la tendresse, mais rapidement, la faim qui tenaille les habitants fait ressurgir les pires instincts.
Les nombreuses qualités de ce drame rural résident dans l'écriture sensorielle de Sandrine Collette, les personnages à la psychologie très travaillée et les relations humaines très bien orchestrées. On découvre des hommes qui apparaissent faibles parmi les forts, mais forts parmi les faibles ("On les appelle les crevards"), une "moufflette" pleine d'audace et qui ne connaît pas la peur, et l'importance de l'héritage, comme ce morceau de levain infini qui se transmet de génération en génération. J'ai retrouvé par moment l'atmosphère étouffante du roman de Maurice Pons "Les saisons".
Le narrateur a bien respecté le rythme légèrement lent qui permet une véritable immersion dans l'ambiance de ce village. Le livre audio apporte une dimension supplémentaire car il renforce l'idée qu'on nous raconte une histoire hors du temps, un conte sombre qu'il est difficile d'interrompre.

J'ai "audio-lu" un roman de la rentrée littéraire. Il s'agit de "Madelaine avant l'aube" de Sandrine Collette, édité par JC Lattès. La version audio est interprétée par Clément Bresson, et éditée par Audiolib.

Il était une fois, en France - ou dans un lieu occidental et francophone- un petit village (hameau serait plus juste, car il consiste en 3 maisonnées).
Un jour, la vieille Rose découvre une petite fille, une "fille de faim". Elle confie l'orpheline à Ambre, l'une des deux jumelles du village, qui n'a pas d'enfant.

Sandrine Collette décrit un monde difficile, où les paysans sont totalement dépendants de leur seigneur , et des intempéries. Le froid, le gel, apportent la famine. Je découvre cette autrice et pour moi "Madelaine avec l'aube" tient à la fois du "Nature writing" et du récit naturaliste du XIXe.... En effet, Sandrine Collette place la nature au cœur du récit, la Nature est un opposant, un adversaire. La campagne et la forêt sont à la fois des lieux de vie et de mort...
Le récit est aussi naturaliste, tant il est minutieux. J'ai pensé à Zola pour une scène d'agonie particulièrement poignante, et aussi par le portrait poignant des femmes qui y est dressé ...
La place des femmes est en fait centrale dans le livre : il y a la vieille et sage Rose, qui soigne avec les plantes, les jumelles Ambre et Aélis, l'une mère et l'autre pas, et Madelaine, l'enfant sauvage... Toutes mènent une existence rude. Toutefois, Rose, Madelaine, sont moins soumises que les hommes et les jeunes garçons.

On sait dès le départ qu'un drame aux conséquences terribles s'est déroulé. En fait il y aura plusieurs événements terribles décrits d'une manière crue... On se doute que Madelaine n'y est pas pour rien sur le drame principal... J'ai pressenti des choses mais je n'ai pas découvert le dénouement et ses rebondissements...

Clément Bresson interprète deux narrateurs dont l'un n'est pas humain. J'avoue que je n'ai pas compris tout de suite qui était Bran ! Son timbre est grave, les descriptions sont claires... et j'ai ressenti parfois la peur, le froid décrits par Sandrine Colette. Il faut avoir le moral pour s'accrocher et écouter cette histoire, d'autant que parfois la progression du récit semble lente.
Ce drame naturaliste est en lice pour plusieurs prix littéraires dont le Goncourt, et le Goncourt des Lycéens.
Merci à Audiolib et Netgalley.

Ce roman est tel un retour aux sources de la terre, de la campagne, d'une complexité de la vie féodale qui transparaît mais ne peut se transformer. Rien n'est simple, la terre est avare, les gens ne cessent de travailler, de faire ce qu'ils peuvent pour survivre. Avec l'arrivée de Madelaine la sauvageonne, recueillie par Rose, de nouveaux liens familiaux se créent. Madelaine est une petite fille pétillante, avec une flamme particulière. Elle va apporter de la vie dans celle de cette soeur n'ayant pu avoir d'enfant. Mais les femmes, à cette époque, risquent leur vie chaque jour, les seigneurs ont tout et pensent qu'ils ont tous les droits, sur les terres comme sur les humains. C'est mon premier roman de Sandrine Collette et j'ai aimé sa manière de raconter la vie de ses personnages. Elle plonge le lecteur dans son univers et le tient en haleine. J'ai beaucoup aimé cette découverte.

On ouvre toujours un roman de Sandrine Collette avec une certaine appréhension. On sait qu'on y trouvera un monde sauvage, violent, une atmosphère étouffante.
Dès les premiers mots lus, nous voici transportés dans un passé indéterminé. Moyen âge ? Peut être. J'ai plutôt eu l'impression d'entendre s'animer les paysans du XIXe auvergnat que j'avais étudiés en histoire.
La Foi. Une village perdu dominé par les maîtres, les Ambroisie. Une nature qui alterne les saisons. Un hameau qui vit au rythme des moissons, de la chasse. Un pays où il fait froid, où il fait faim.
Y vivent des êtres faméliques, résilients, soumis qui tentent de survivre. Des êtres figés dans une condition étouffante, asphyxiante.
Et puis un jour, un petit être arrive, la petite Madelaine, si frêle, mais si grande. Parce qu'elle ne se soumet pas, n'abandonne pas. Jamais.
Un roman historique, un conte, une fable sur les rapports sociaux, un roman qui questionne la place de la femme. Atemporel et terriblement moderne.
C'est d'une beauté à couper le souffle. C'est beau à entendre. C'est un coup de cœur. ✨✨✨✨✨

Genre : Littérature générale
Avis : GLACIAL
Livre audio
Quand un roman vous entraîne dans l’absolu…
Sandrine Collette qui m’avait bluffée avec « On était des loups » récidive aujourd’hui avec un roman que la lecture intelligente de Clément Bresson met parfaitement en valeur. Sa voix sourde, oppressée, presque caverneuse donne aux lignes la force obscure que les mots exhalent.
Madelaine, une fillette affamée et sauvage sort de la forêt et rejoint Les Montées, un hameau que l’on ne peut situer ni dans le temps, ni dans l’espace. Elle est accueillie par Rose, puis par Ambre qui va la considérer comme la fille qu’elle ne peut pas avoir alors que sa sœur Aelis, elle, a trois garçons et un mari bien plus aimable que le sien. Madelaine va révolutionner leur vie et tout brûler sur son passage mais cela, Eugène l’avait bien perçu à son arrivée !
J’ai à nouveau écouté quasiment en apnée cette histoire d’avant, ce conte intemporel et cruel des pauvres contre les puissants. Car avec cette romancière, point de légèreté, les sentiments sont lourds même quand ils sont bons. Et que dire des mauvais ? Ils génèrent des actions de saccages, de massacres et d’injustices que les paysans doivent accepter en plus des ravages que la nature leur inflige sans discontinuer.
Mais il y a Madelaine et cette gamine qui grandit auprès d’eux porte en elle tous les espoirs du monde, toutes les beautés que le courage, l’intelligence, l’empathie peuvent donner aux êtres qui connaissent trop tôt la vie et qui en tirent résilience et force face à l’adversité. Et Sandrine Collette excelle dans l’écriture pour nous le faire vivre, dans des huis-clos de pleine nature qu’elle construit à merveille.
Qui à part elle peut nous décrire les différences dans les aboiements des chiens avec une telle justesse, qui peut donner autant de sens à l’intensité de certains regards, qui peut faire naître des personnages si près de ceux que nous connaissons par delà les siècles ?
Pourrions-nous trouver quelques invraisemblances, elles seraient gommées par la forêt, la nature, la fureur et l’amplitude des tâches à accomplir pour rester vivant. Car la romancière frappe fort mais réussit à faire monter tout au long du roman une dramaturgie que rien ne semble pouvoir arrêter. C’est compact, touffu, entremêlé, éclairé juste par Madelaine et les liens familiaux qui tissent la trame d’une lecture habitée.
Ne ratez pas ce roman de la rentrée, il a déjà été repéré pour plusieurs prix, moi, d’ores et déjà, je lui donne celui de la différence.
Je remercie très sincèrement #NetGalleyFrance et Audiolib pour #Madelaineavantlaube

Ah... Sandrine Collette. C'est le cinquième livre de cette autrice que je lis, et vraiment, aucune déception jusqu'à présent. Elle est une valeur sûre de ma bibliothèque.
Imaginez des hivers froids, une ambiance poisseuse, des enfants qui meurent avant d'avoir le temps de vivre, une vieille guérisseuse, des gens qui travaillent jusqu'à la mort, sous la coupe du Maitre... Et vous voici aux Montées.
C'est dans cette ambiance lourde qu'arrive Madelaine. Recueillie par Rose, puis élevée par Ambre, et tout le village. Elle n'est l'enfant de personne et celui de tout le monde. Elle ne veut pas se soumettre, et elle ne le fera pas.
Ce roman est dur, il est sombre et révolté. Mais il est rempli d'amour. Il fait la part belle aux liens, qu'ils soit du sang ou non, entre membre d'une même famille, celle que l'ont construit et celle dont on vient.
Les personnages sont tour à tour touchants ou détestables, entiers ou pathétiques, révoltants ou bouleversants.
J'ai tout aimé de ce livre qui n'a pas cessé de me surprendre tout au long de ma lecture

Merci à @netgalley et @audiolib pour le service presse
#NetGalleyFrance
#MadelaineAvantlAube

Le hameau des Montées est un bout de campagne isolé ou survivent une vieille femme et des jumelles accompagnées de leur famille en des temps féodaux. La misère et le dur labeur sont présents partout. Et pourtant les enfants jouent au milieu de la faim, de la peur et de la douleur.

Sandrine Collette nous emmène dans le passé, au plus profond d'une campagne meurtrie où chaque jour n'est que travail et souffrance. Où les gens ne vivent pas mais se contentent de survivre.

L'écriture est magnifique, dure et poétique.
On s'attache à Madelaine et aux garçons, à Bran, à Ambre et Eugène, à la vieille Rose. Que de vies abîmées et sans avenir.

Le narrateur, Clément Bresson, porte admirablement le texte. Il donne corps aux personnages, habite l'histoire, les lieux et l'ambiance.

C'est une magnifique écoute que je ne peux que vous recommander très fortement.

Epoque inconnue, lieu inconnu, mais durs. Dans le hameau des Montées, tous doivent travailler la terre, pour survivre. Le village est dominé par la famille Ambroisie qui ne fait que prendre, le gibier, l'argent, le corps des femmes. C'est là que vivent Ambre et Aelis, les jumelles et leurs maris. Ambre a trois fils avec Eugène. Le trio d'enfants est complété par Madelaine, une petite fille qui a été trouvé dans le hameau. Une petite fille courageuse, insoumise, qui leur insuffle la force qui manque. De la force il en faut pour survivre au froid qui gèle les récoltes, au travail de la terre et aux maîtres.
J'ai beaucoup aimé ce conte cruel mais il n'empêche que j'ai trouvé ce roman très dur. J'avais eu le même sentiment en lisant Juste après la vague de cette même autrice. Elle n'embellit pas la nature humaine, elle va chercher le pire chez l'homme mais montre tout de même la résilience. C'est un texte marquant. J'ai écouté ce livre, je me suis totalement laissée happée par la narration.

Sandrine Collette a une écriture unique. J'aime retrouver dans ses romans les sensations animales qu'elle décrit avec tant de détails qu'elle nous renvoie à notre condition humaine dans ce qu'elle a de plus brut, de plus primaire.
Dans Madeleine avant l'aube on pressent le drame, on perçoit ses terribles engrenages et on espère, tout le roman on espère , on se crispe. Du pur plaisir de lecture et d'écoute.

🌸
~ MADELAINE AVANT L'AUBE ~
✒️ #sandrinecollette
📚 @netgalleyfrance - @audiolib - @editionsjclattes

En plein cœur de la campagne française, dans une atmosphère glaçante et humide, les habitants des Montées ploient sous leur travail éreintant, domptés par leurs maîtres intransigeants. Certains luttent pour survivre dans des conditions de vie précaires, d'autres n'y arrivent plus et meurent de froid et de faim.

C'est dans ce contexte morose que la jeune Madelaine débarque aux Montées. Affamée et sauvage, elle est attrapée alors qu'elle tente de voler le semblant de nourriture qui pourrait passer sous sa main. Elle est confiée à une famille qui a à cœur d'élever la fillette dans ce monde hostile.

Sandrine Colette nous dépeint à merveille ce monde rural d'antan, fait de travail acharné et de soumissions aux seigneurs. Le récit est lent, contemplatif, il prend son temps, tout comme les saisons de dur labeur ou de grand froid qui s'étirent au fil des mois. L'auteure nous brosse un portrait du mode de vie sombre et austère de ces villageois. La mort et la violence planent au-dessus de leurs têtes. Le froid et la faim les rongent de l'intérieur. Mais parfois, au milieu de toute cette noirceur, surgit une pointe de lumière. L'amour et la solidarité de ces familles éclaircissent un peu le tableau et offrent l'espoir nécessaire auquel se raccrocher.

Il ne se passe pas grand chose durant la plus grande partie du récit. Mais ce n'est pas gênant, car l'auteure a un don incroyable pour dépeindre les atmosphères. On se délecte de sa vision de la nature, qui même rigoureuse, semble magnifique, et de sa perception de l'humanité, détaillée avec une grande finesse.
Puis le drame surgit. Et là tout le récit prend sens. La profondeur psychologique des personnages et la rudesse de vie des villageois nous sautent au visage et le rôle de Madelaine, petit animal sauvage et révolté, devient une évidence.

C'est un très beau roman d'ambiance, que j'ai eu la chance de découvrir dans sa version audio, qui rend le récit encore plus immersif.

Mon premier roman d'une autrice qui m'intimidait beaucoup ! Comme je le craignais, c'était sombre (TRES sombre) et je ne suis pas sûre de m'en être tout à fait remise, mais... c'était tout simplement génial. Dans une communauté obéissante car résignée, Madelaine est l'enfant sauvage, l'anomalie, la rage de vivre. Est-elle la perte ou le salut ? Difficile à dire… Sandrine Collette dépeint l'être humain dans toute sa bassesse et sa noirceur, avec pourtant ses bons côtés aussi, ses rares éclats de lumière… Une lecture déstabilisante, dérangeante et franchement marquante !

Un roman âpre, noir, glauque sur une ruralité figée dans le Moyen-Âge. Sandrine Colette démontre encore une fois son talent à créer des ambiances glaçantes et des scènes saisissantes. Attention, à ne pas lire si le moral n'est pas au beau fixe. Effet coup de massue assuré !

J'ai fini ma lecture audio le soir avant la fameuse remise du prix Goncourt des Lycéens, j'ai beaucoup aimé ce récit audio et cette rencontre avec Madelaine qui apparait un soir un peu comme un animal tapi dans l'ombre, on ne sait pas d'ou elle vient, comment elle est venu mais elle va être adopté par la famille ou elle se réfugie.

Comme beaucoup l'évoque nous ne savons pas l'époque ou se situe l'action mais es-ce vraiment nécessaire pas tellement au final car cela ne gêne pas la lecture, nous savons cependant que les conditions sont particulièrement rudes et que le fait que Madelaine soit une petite fille ne joue pas tellement en sa faveur.

En effet dans ces milieux, un garçon aurai été plus apprécié pour sa force et qu'il aurai plus être une main d'oeuvre utile pour ce milieu.

Nous sommes plongé dans cette ruralité au milieu si rude et ou il y a plus ou moins des seigneurs qui ont le droit d'outrepasser certains droit fondamentaux, d'ailleurs au cours du récit Madelaine va enfreindre plusieurs lois l'une étant de tuer du gibier appartenant au seigneur.

Elle est également confronté à de nombreuses injustice qui la révolte et auxquelles sont bien entendu plus confronté les femmes surtout à cette époque.

L'audio est vraiment bien, la voix du narrateur nous raconte ce récit vraiment très bien.

Comment resté insensible à ce final? Car l'on s'attache forcément aux personnages de ce récit et je pense que je garderai en mémoire un petit temps.