La nuit des hommes
Une enquête sur la soumission chimique
par Félix Lemaître
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Date de parution 4 sept. 2024 | Archivage 31 oct. 2024
J.C. Lattès | JC Lattès
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Résumé
Lorsqu’on parle de viols ou d’agressions sexuelles par soumission chimique, les médias et l’opinion publique partent à la chasse aux monstres. Alors que la paranoïa s’installe dans les clubs, les bars et les salles de concert, Félix Lemaître, journaliste et ancien doctorant en sociologie des drogues, commence ses investigations, décidé à débusquer ceux qui terrorisent les femmes. Mais bientôt, le phénomène auquel il pensait se confronter se révèle d’une nature et d’une ampleur différentes de ce qu’il imaginait. Car des cabinets de psy au dark web, en passant par la pop culture et la pornographie, il découvre que la quête du corps féminin inanimé est profondément ancrée dans nos représentations. Et s’il n’y avait pas de « drogue du viol », mais seulement des violeurs qui utilisent des drogues ?
À mesure que les préjugés et les mythes tombent, l’auteur plonge au coeur de la masculinité et remonte à la racine du mal dans une enquête inédite, sociétale et intime.
GHB, piqûres sauvages, somnifères…
Lorsqu’on parle de viols ou d’agressions sexuelles par soumission chimique, les médias et l’opinion publique partent à la chasse aux monstres. Alors que la paranoïa...
Formats disponibles
FORMAT | Ebook |
ISBN | 9782709671040 |
PRIX | 14,99 € (EUR) |
PAGES | 240 |
Disponible sur NetGalley
Chroniques partagées sur la page du titre
Journaliste, Félix Lemaître s'intéresse à l'histoire des piqûres dans les festivals (il est journaliste culturel à la base) pour travailler sur la question de la soumission chimique. Comme beaucoup, il avait l'image du violeur qui glisse du GHB dans un verre pour agresser des femmes, mais la réalité est plus complexe.
Je vais être honnête, à l'introduction j'ai eu un mouvement de recul. La faute, sans doute, au ton très éloigné de ce que j'ai l'habitude de lire sur le sujet, mais aussi — je vais l'avouer — au fait que je ne suis pas toujours fan des hommes qui s'emparent de sujets concernant les femmes pour finir par dire « Oh là là, c'est dur quand même, je n'imaginais pas ». Il y a un peu de ça dans le livre, on ne va pas se mentir, mais au final le point de vue est vraiment intéressant.
À travers son enquête, l'auteur se remémore sa jeunesse et la manière dont la culture dans laquelle il a grandi (culture qui est aussi la mienne, on a le même âge) a pu influencer sa façon de voir les femmes et la sexualité. Force est de constater que l'idée de « consommer » un corps féminin inanimé est plutôt populaire dans notre culture, de la pop culture à la pornographie.
C'est intéressant de voir l'auteur réaliser à quel point certaines situations qu'il a vécues ou auxquelles il a assisté étaient symptomatiques de cette culture. Les violeurs à la soumission chimique ne sont pas des monstres tapis dans l'ombre ; ce sont des hommes ordinaires et ils n'ont pas besoin du GHB pour attaquer. La pire des drogues du violeur se trouve dans nos pharmacies.
Ce passage m'a beaucoup fait rire — parce qu'il commence le livre un peu sur ses grands chevaux à dire que lui, il n'écoute pas d'émission de faits divers car il n'en voit pas l'intérêt. Je me souviens avoir dit « Ah, on voit que c'est un homme l'auteur », et puis quelques chapitres plus loin :
Premier constat : consommer des faits divers, c’est lire une anthologie des violences faites aux femmes.
N’en jetez plus. Je comprends mieux les résultats de l’enquête Sofres de 2011 sur le magazine que j’ai décortiquée avant de venir. Tu m’étonnes que Le Nouveau Détective soit lu à 69 % par des femmes1. C’est un médium par l’intermédiaire duquel elles regardent leur mort en face. En s’y plongeant, elles construisent leur représentation du danger.
Une enquête absolument pas rassurante, mais je n'en attendais pas moins. C'est une réflexion très intéressante sur la masculinité et sur la manière dont hommes et femmes sont socialisés. On vit dans une société, comme on dit, et nos monstres ne sortent pas de nulle part.
Partant sur une enquête concernant l'épidémie piqûres infligées sans consentement au cours de soirée, l'auteur va finalement élargir son propos en abordant plus globalement de problème de ma soumission chimique.
À travers des expériences personnels et des études, Félix Lemaître nous amène à comprendre qu'il s'agit d'un phénomène malheureusement global, qu'il s'inscrit dans la longue liste des moyens qu'utilisent les prédateur pour infliger des VSS aux femmes,mais pas que.
Encore un essai d'utilité publique, jamais déçue par les publications de cette maison d'édition.
Je remercie les éditions JC Lattès et Netgalley pour cette lecture qui remue, mais que j'ai trouvé essentielle.
J'avais lu un roman de l'auteur "la combinaison", j'avais adoré son style.
Même s'il s'agit ici d'un documentaire j'ai retrouvé sa répartie, son humour qui m'avaient tant plu.
L'auteur explique sa réflexion et son cheminement, vers cette enquête sur la soumission chimique.
Une enquête très intéressante, extrêmement bien documentée qui m'a donné froid dans le dos, mais qui a été instructive.
J'ai apprécié le style de l'auteur qui parfois donne une bouffée d'air frais car j'ai été asphyxiée par la folie humaine, par tout ce qui est à disposition de l'homme pour faire mal.
Car en tournant les pages, on réalise que l'on est un peu trompés par les médias, les films, qui appuient sur le GHB, la drogue du violeur mais qu'en réalité il y a bien d'autres moyens existants et parfois même très accessibles.
L'auteur a une prise de conscience très pertinente mais j'ai aimé que l'on ne soit pas dans un récit moralisateur.
La tête sur les épaules et les yeux bien ouverts sur le fait que ce sont plus que majoritairement les femmes qui sont victimes de ces attaques.
Pour autant et il le dit très bien, il ne faut pas non plus être dans une vendetta contre le sexe masculin.
Ce récit m'a fait parfois peur, d'autant plus quand on voit l'actualité mais j'ai vraiment apprécié cette lecture et de la suivre à travers l'auteur pas en tant que simple journaliste.
J'ai trouvé cette remise en question, son analyse audacieuse et ce livre fait réfléchir.
Je ressors enrichie même si refroidie.
Merci à l'auteur.