Le Voleur de Trousseaux

C'est un roman jeunesse qui m'a happé dès les premières pages grâce à une plume fluide, pleine d'humour et immergeante dans un univers aussi imaginatif qu'addictif. On y suit les aventures de Philéas qui veut rendre fier ses parents en se lançant dans une enquête qui va très vite le dépasser. Pour autant, il persévère et embarque avec lui ses amies et de nouvelles connaissances, tout en se remettant en question et en découvrant la société dans laquelle il vit. Une société pleine de promesses pour les prochains tomes et qui ne peut que nous rappeler les romans dystopiques pour adolescents tant elle interpelle sur les différences sociales, l'égalité et l'accès aux soins, entre autres choses.

J'ai trouvé que c'était un roman complet qui est à la fois très jeunesse et accessible aux 8 – 10 ans, je dirais, ainsi qu'aux plus grands. Il permet de faire le lien entre des lectures jeunesse et young adult avec des thématiques fortes et sociétales qui sèment des graines et font réfléchir à ce qui se cache derrière les apparences et les croyances. Le tout avec des personnages vraiment attachants, une plume qui porte le lecteur du début à la fin et un mélange de genre entre fantasy, paranormal et policier très bien construit.

J'espère vous avoir donné envie de le découvrir et de le mettre dans les mains de la jeunesse qui vous entoure. Personnellement, je pense qu'il a sa place dans toutes les bibliothèques et qu'il mériterait d'être mis en avant dans les écoles, médiathèques et autres lieux culturels.

Merci à #NetGalleyFrance et aux éditions Gulf Stream pour cette découverte pas ordinaire !

#LeVoleurdeTrousseaux est le premier d'une série de deux romans, baptisée Serruria, dont le thème est ce qui vient après la mort. Phileas, le héros du livre, est un serrurame : sa famille est chargée, depuis des générations, de réaliser des portes et des serrures sur mesure lorsqu'une personne meurt, afin que son esprit puisse par la suite revenir chaque jour dans le monde des vivants. La mort est donc une cérémonie très importante dans la vie des habitants de Serruria. Mais un jour, des trousseaux de clés disparaissent mystérieusement. Phileas décide d'enquêter, à la manière de Sherluck Helmos, un célèbre héros de romans policiers...

L'histoire est géniale et je suis vraiment impatiente de lire la suite. Je trouve toujours ça très chouette d'écrire de la science-fiction pour les enfants. Le récit du narrateur est écrit dans un langage plutôt élaboré, ce qui peut compliquer un peu la lecture au départ, d'autant que Phileas, le héros et narrateur de cette histoire, s'exprime tantôt dans ce langage élaboré, presque soutenu, et tantôt dans un langage très familier. Moi, ça m'a vraiment déroulée au départ, ce décalage. Puis je suis entrée dans l'univers et j'ai été happée par l'histoire.

Au-delà du simple plaisir de lire ce livre, lorsqu'on se questionne par exemple (comme l'auteur lui-même, qui nous l'explique à la fin) sur la question de ce qui advient après la mort, c'est un roman dont l'écriture est vraiment de qualité, tant par le langage utilisé, que par les informations distillées au fur et à mesure, l'air de rien, qui viennent s'emboîter, comme les pièces d'un puzzle, à la fin, dans la tête du héros et dans la notre. Je suis impatiente de découvrir la suite. En attendant, je le recommande aux ados qui ont envie de plonger dans cet univers. Je pense qu'il a toute sa place dans une bibliothèque ou un CDI de collège.

Encore un Roman que je n’aurais pas réussi à lâcher avant de l’avoir fini. (Et en plus, v’là la fin en plus…Monsieur Meyronne, ce n’est pas très très gentil!)

Avant d’entrer dans les détails, je voulais juste souligner à quel point je trouve ce livre hyper qualitatif pour un jeune public. Le roman est conseillé à partir de 9 ans mais clairement vous prendrez du plaisir à le lire jusqu’à 99 ans ! Que ce soit dans le choix des mots parfois complexes, le style, imagé, drôle et fluide, les thèmes abordés ou dans l’intrigue elle-même : Tout est fait pour qu’un jeune ou moins jeune y trouve son compte et même plus.

Rien que l’incipit (les tous premiers paragraphes) est génial ! Je m’explique. Le récit s’ouvre sur la description de la maison-boutique Collectus au petit matin. On croit avoir un narrateur extérieur-omniscient très poète et là BAM, sonnerie du réveil. Le narrateur est en fait Phileas, un jeune qui n’a pas la langue dans sa poche et maîtrise plutôt bien l’humour. J’ai adoré ce décalage.
Le fait que Phileas casse fréquemment le 4eme mur pour s’adresser au lecteur, c’est une super idée et ça apporte beaucoup d’espieglerie tout en nous plongeant dans l’univers des Serrurames en douceur !

L’univers steampunk voire arcanepunk (puisque la magie côtoie les inventions) est ancré dans la période victorienne, ce qui donne des décors fabuleux mais aussi révélateurs des inégalités entre la Haute Ville de Serruria et les Bas-Fonds.

L’époque victorienne a de quoi faire rêver- tout du moins pour son esthétique- mais j’ai adoré le fait que l’auteur se serve aussi du contexte historique pour faire passer un message. Oui, l’époque victorienne c’est esthétiquement très chouette mais dans les faits, c’était avant tout une société très inégalitaire où l’on forçait les enfants et les pauvres a travailler dans des conditions affreuses et où le fossé entre riches et pauvres était à son paroxysme.

Cela crée une dynamique entre Phileas qui n’a connu que les beaux quartiers, Maevis qui est née dans les bas-fonds avant d’être adoptée et Mirage qui n’a connu que la misère. J’ai adoré ça.
Chacun est mené à réfléchir sur son statut, ce qu’il en découle vis à vis du regard des autres…

Je pourrais très clairement vous faire des pages et des pages pour vous convaincre de lire ce roman dès sa sortie le 16 janvier 2025, mais j’ai peur de vous gonfler…Alors, si je dois essayer de conclure :

J’ai adoré l’idée de base qui consiste à prendre un objet banal comme une clé pour le rendre magique. (Même vibe que L’Engrange Temps de Nell Pfeiffer avec les horloges 🫶🏻).

Le style, l’humour, l’intrigue a la “Sherluck Helmos” : parfait pour les fans d’enquête ! On se régale à accumuler les indices au fil la lecture sur ce soit un détail du décor, un nom de personnage, une phrase de dialogue…

Les personnages sont tous attachants. Même les personnages secondaires : j’ai adoré Siècle, j’ai adoré Ondeline. Même si ma préférée restera Mirage a tout jamais. (Notez Monsieur Meyronne a quel point vous avez donc pu me faire du mal.)
Et petit bonus qui fait du bien, tous les personnages ont des réactions vraisemblables !! (Certains s’étonnent de voir un trio de gamins mener une enquête. Et ça fait plaisir, on va pas se le cacher).