
Les Mémoires de la Shoah
par Annick Cojean, Théa Rojzman, Tamia Baudouin
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Date de parution 24 janv. 2025 | Archivage 28 févr. 2025
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Résumé
1942, descente des nazis dans le ghetto de Kovno, en Pologne : son nouveau-né dans les bras, une jeune femme regarde autour d'elle, hagarde. Bessie K : « Je tenais le bébé, et j'ai pris mon manteau, et j'ai emballé le bébé, je l'ai mis sur mon côté gauche car je voyais les Allemands dire "gauche" ou "droite", et je suis passée au travers avec le bébé. Mais le bébé manquait d'air et a commencé à s'étouffer et à pleurer. Alors l'Allemand m'a rappelée, il a dit : "Qu'est-ce que vous avez là ?" Je ne savais pas quoi faire parce que cela allait vite et tout était arrivé si soudainement. Je n'y étais pas préparée (...) Il a tendu son bras pour que je lui tende le paquet ; et je lui ai tendu le paquet. Et c'est la dernière fois que j'ai eu le paquet. »
C'est l'un des nombreux témoignages de survivants des camps de la mort recueillis par Annick Cojean, grand reporter au Monde depuis plus de quarante ans. Elle reçoit en 1996 le prix Albert Londres pour Les mémoires de la Shoah. Ces textes magnifiques prennent une nouvelle dimension aujourd'hui avec cette adaptation en bande dessinée de Théa Rojzman et Tamia Baudoin.
Une adaptation sensible des textes d'Annick Cojean en partenariat exclusif avec le Prix Albert Londres et le Mémorial de la Shoah.
1942, descente des nazis dans le ghetto de Kovno, en Pologne : son nouveau-né dans les bras, une jeune femme regarde autour d'elle, hagarde. Bessie K : « Je tenais le bébé, et j'ai pris mon manteau...
Formats disponibles
FORMAT | GF cartonné |
ISBN | 9782808504881 |
PRIX | 25,00 € (EUR) |
PAGES | 144 |
Vos liens
Disponible sur NetGalley
Chroniques partagées sur la page du titre

Comme vous le savez, on commémore aujourd’hui les 80 ans de la libération du camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau. À ma minuscule échelle, j’ai donc décidé de rendre hommage à toutes celles et tous ceux qui ont péri, mais aussi à celles et ceux qui ont survécu malgré l’horreur marquée à tout jamais au plus profond d’eux-mêmes, bien plus que cet abject numéro tatoué sur leur peau.
Ainsi, j’ai lu Mémoires de la Shoah, une bande dessinée qui retrace le travail entrepris par Annick Cojean, grand reporter au Monde, qui, à l’occasion de la commémoration du cinquantenaire de la libération des camps nazis, en 1996, fut à l’origine d’une série de reportages sur la Shoah. On retrouve ici quelques extraits des témoignages poignants recueillis à cette époque et qui, aujourd’hui encore, font froid dans le dos.
S’il est important, voire même d’une extrême urgence, face à la montée de la haine raciste dans le monde, de perpétrer la mémoire de la Shoah et d’œuvrer contre le négationnisme, ultime cruauté envers tout un peuple, dans cette adaptation des textes d’Annick Cojean, Théa Rojzman, scénariste, et Tamia Baudouin, dessinatrice, soulignent en outre l’importance de libérer la parole… et d’écouter. D’autant plus que ce que l’on tait finit toujours par se faire entendre. Le corps s’exprime. La peur se propage et, tel un virus, se transmet de génération en génération. La honte, quant à elle, ronge. Et ce que l’on ne veut pas entendre finit par gangréner les souvenirs d’un passé qui, si on y réfléchit bien, n’est pas si loin que ça…
D’un côté, il y a les enfants des survivants, de l’autre, les enfants des bourreaux… Est-il plus facile de continuer à vivre pour les uns que pour les autres ?
Le petit (grand) plus, c’est que cette bande dessinée, dont les couleurs tantôt froides, tantôt chaudes, nous glacent jusqu’aux os et nous brûlent d’effroi, est introduite par un avant-propos et suivie d’articles extrêmement intéressants.
Bref, en ce lundi pas tout à fait comme les autres, je ne peux que vous recommander cette bande dessinée car, s’il est important de ne pas oublier, il est encore plus important de transmettre afin d’enseigner aux jeunes générations que seul le choix, au singulier, peut l’emporter sur l’esprit de masse.

Une BD qui traite d'un sujet important que l'on ne doit jamais oublier!
Cette lecture change complètement de ce que je lis habituellement. Il est vrai que je ne suis pas adepte des romans, bd, etc. qui parle de guerres et d'événements traumatisants liés à ces dernières. Non pas parce que ça ne m'intéresse pas mais plutôt parce que ça me fait peur de me rendre compte de l'horreur humaine que des millions de personnes ont subi.... Pourtant, il m'arrive d'emprunter des documents sur ce sujet à ma mère pour connaître l'histoire, pour un devoir de mémoire.
Cette BD nous présente les témoignages de survivants, d'enfants de survivants mais aussi, d'enfants de parents nazis (j'ai d'ailleurs été choquée par certains et leur réaction...)
C'est une BD que je recommande vivement !

La journaliste et reporter du monde Annick Cojean, est partie à la rencontre de survivants des camps de concentration mais aussi d’enfants de rescapés et d’enfants de chefs nazis exécutés, en 1946 après leur procès, pour crime contre l’humanité.
Une compilation de témoignages forts réunis sous forme de bande dessinée qui donne un ensemble très poignant. Il est bouleversant de plonger dans ces mémoires et dans ces héritages transgénérationnels douloureux. Les cicatrices et les maux seront toujours présents derrière les pansements et les mots...
La parole est aussi donnée aux psychiatres, aux universitaires et aux enseignants. Ces derniers poursuivent et mettent en œuvre des travaux au soutien des victimes ou à la prévention de comportements dont le caractère insidieux peut conduire aux extrêmes.
Le choix de la bande dessinée donne de la profondeur à cette enquête menée par Annick Cojean. C’est un format idéal pour mettre en scène les sujets de types reportages et documentaires.
Cela m’a donné ce sentiment d’être physiquement présente à chaque étape du reportage, d’accompagner la journaliste dans ses déplacements aux États-Unis et en Allemagne, d’assister aux échanges et de vivre chaque scène à travers les images qui ont défilé sous mes yeux. Les dessins puissants et criants de vérité décuplent les émotions.
Le dossier documentaire en fin d’ouvrage est un vrai complément.
Ce livre se vit plus qu’il ne se raconte, je ne peux donc en dire plus, mis à part que je recommande cette lecture.
Je remercie NetGalley et les éditions Dupuis pour ce service de presse numérique offert non rémunéré.

"Les écouter parler, ce n'est pas entendre de simples chiffres, le nombre de morts ou de survivants : c'est revivre avec eux un enfer réel."
En 1995 Annick Cojean se lance dans une grande enquête à la recherche des témoins de la Shoah, pour laquelle elle obtiendra le prix Albert Londres. Cette adaptation graphique de son enquête nous confronte à la force des témoignages de ceux qui ont dû se taire après la guerre, car les autres ne pouvaient pas les écouter.
C'est des souvenirs si douloureux qu'ils sont ancrés en eux, leur donnant l'impression d'avoir vécu une double vie, et d'être à jamais hanté par ce qu'ils ont subi. Il en ressort beaucoup de souffrances, mais aussi de la culpabilité, celle du survivant, qui ne comprend pas pourquoi il est revenu alors que tant d'autres y sont restés, celle de ne pas avoir pu sauver un enfant, un frère, un proche, celle d'avoir commis des actes impardonnables, mais qui dans l'enceinte des camps étaient devenus banals.
Ces témoignages nous apportent aussi des points de vue inhabituels, Annick Cojean a poussé son enquête en interrogeant les descendants des victimes, mais aussi des bourreaux.
Il est ainsi question de la transmission des traumatismes aux enfants. Leurs témoignages sont brefs, intenses et sidérants.
C'est une lecture éprouvante mais essentielle pour ne jamais oublier et rester en alerte.

Alors qu'approche le cinquantenaire de la libération des camps, Annick Cojean s’interroge sur la transmission des souvenirs de cette période. Elle part alors à la rencontre d'enfants de déportés.
Deuxième opus de la collection consacrée aux journalistes lauréats du prix Albert Londres, cet album retrace le parcours d'Annick Cojean dans ses interviews, d'abord d'enfants de déportés, puis ensuite d'enfants de nazis, permettant de confronter les témoignages et de libérer la parole de ces témoins indirects. L'album est complété d'un cahier riche en informations sur les archives vidéo des entretiens, interview et portrait.
Tamia Baudouin offre un cadre graphique avec des traits plein de rondeur et des couleurs simples pour appuyer le propos, sans pour autant prendre le pas sur lui. Des dessins tout en subtilité.
Alors que le racisme et le négationnisme ne cessent de prendre de l'ampleur, il est important de perpétuer la mémoire de la Shoah et d'enseigner aux nouvelles générations les horreurs, ce que fait cet album indispensable.

Voici mon retour de lecture sur la bande dessinée "Les Mémoires de la Shoah".
Il s'agit d'une adaptation d'un reportage d'Annick Cojean qui a reçu le prix Albert Londres. En 1994, elle s'est interrogée alors que les cinquante ans de la commémoration de la libération des camps approchait.
Où en sommes-nous de la Shoah ? Qu'en retient-on ? Qu'en transmet-on ?
Alors que nous venons de célébrer les 80 ans de la libération des camps, cet ouvrage est tout à fait d'actualité.
J'ai trouvé cette bande dessinée historique passionnante et très bien conçue.
J'ai tout de suite apprécié les graphismes et la colorisation, parfois plus sombre, suivant les passages.
Il y a plusieurs parties correspondant aux différents reportages crées par Annick Cojean.
Nous découvrons les témoignages d'hommes et femmes ayant été déportés, ce qui est évidemment poignant. La culpabilité des survivants revient régulièrement, c'est terrible.
Elle s'interroge ensuite sur ce que devient la descendance directe. Beaucoup de déportés ne parlent pas à leurs familles de ce qu'ils ont vécus. Pourtant, la peur, la culpabilité.. se transmettent à ses enfants.
Le silence fait beaucoup de dégâts mais, à cette époque, on parle peu de la Shoah.
Née en 1974, j'avoue avoir réellement entendu parler de la seconde guerre mondiale, de la déportation, en 1989 ou 1990 pendant les cours d'histoire. J'avais lu le Journal d'Anne Franck dès mes 10 ans toutefois je n'avais pas conscience de comment elle était réellement décédée et de ce qui se cachait derrière le terme Camp de Concentration.
Notre professeur nous avait fait voir un reportage absolument terrible où les corps d'une maigreur épouvantable étaient entassés. Ces images en noir et blanc m'ont marquées à vie. Quand j'en avais parlé à mon grand-père il m'avait dit de me taire, qu'on ne parlait pas de ses choses là.
C'est peut-être pour cela que je lis autant sur cette période, pour ne jamais oublier.
Ce qui est très intéressant ici, c'est que la journaliste ne s'est pas contentée d'interroger uniquement les survivants ; elle a aussi interrogé leurs enfants mais aussi les enfants des victimes, en Allemagne.
Le traumatisme se transmet aussi bien pour les enfants de victimes que pour les enfants des bourreaux. Certains témoignages sont vraiment poignants.
"Les Mémoires de la Shoah" est une bande dessinée historique très importante pour le devoir de mémoire. Il est vraiment important que les générations actuelles et futures transmettent ce qui s'est passé pour éviter que ça ne recommence.
Ma note : cinq étoiles.

Plus qu’une BD
Résumé et plus 👉
Durant toute cette lecture et même après l’avoir refermée, quelque chose en moi est resté figé. Cette BD n’est pas juste une succession de témoignages (rescapés, enfants de rescapés, enfants de SS, un ancien SS repenti): c’est une immersion brute et poignante dans #lesmemoiresdelashoah et de ses cicatrices.
Les dessins sont d’une puissance incroyable, mais le texte l’est tout autant. Chaque planche est essentielle, chaque mot pèse, chaque silence hurle.
Dès les premières pages, une lourdeur s’installe. Les tons orangés laissent place à l’ombre et à la noirceur, à mesure que les récits se dévoilent (exemple). Les rescapés racontent l’indicible, puis le silence qui a suivi. L’oubli imposé. L’impossibilité de dire.
Mais il n’y a pas que les survivants. Il y a aussi leurs enfants, marqués par un passé qu’ils n’ont pas vécu, et qui, enfants, ne comprenaient pas. Et de l’autre côté, les enfants de nazis, portant un héritage impossible à supporter. Certains veulent comprendre, se reconstruire, d’autres restent dans le déni.
Les dessins traduisent tout : (exemple) une forêt où se perdent les descendants des rescapés, un champ vide où errent les enfants des bourreaux. Et puis, une lueur. Un dialogue qui s’ouvre entre enfants de victimes et enfants de bourreaux confrontant leurs traumas. L’histoire qui ne s’efface pas, mais qui, enfin, se partage leur permettant de sortir de cette forêt …ensemble!
J’ai pleuré d’horreur. J’ai pleuré d’émotion. J’ai pleuré d’espoir.
😱En conclusion, les Mémoires de la Shoah est bien plus qu’une BD. C’est une expérience qui me hante, qui m’a bouleversée, qui va m’habiter (très) longtemps. J’entends encore certaines phrases dans ma tête, et je vois encore certaines expressions des dessins.
À lire. À ressentir pour ne jamais oublier ces victimes directes mais aussi indirectes. Pour que leurs mémoires ne s’oublient jamais.
❓Aviez-vous déjà envisagé cette transmission intergénérationnelle du trauma de cette période ?

“Les Mémoires de la Shoah” est bien plus qu’une bande dessinée historique : c’est une immersion brutale, poignante et essentielle dans la mémoire d’une tragédie qui a marqué l’humanité. Adaptée d’un reportage d’Annick Cojean, cette œuvre s’appuie sur des témoignages bouleversants : ceux des rescapés, de leurs enfants, mais aussi des descendants des bourreaux.
Dès les premières pages, le poids du passé s’installe. Les tons orangés laissent peu à peu place aux ombres et à la noirceur, suivant les récits glaçants des survivants. Ils racontent l’indicible, mais aussi l’impossible retour à la vie, le silence imposé après la guerre, la culpabilité de ceux qui ont survécu. Puis viennent leurs enfants, porteurs malgré eux d’un traumatisme hérité, cherchant à comprendre un passé dont on leur a souvent caché la réalité. Enfin, il y a l’autre versant, celui des enfants de nazis, confrontés à un héritage insupportable. Certains cherchent à comprendre et à se reconstruire, d’autres restent enfermés dans le déni.
Les dessins traduisent toute cette complexité avec une puissance incroyable. Chaque planche est essentielle, chaque regard parle, chaque silence hurle. Il y a des images qui marquent à jamais, comme cette forêt où se perdent les descendants des victimes, ou ce champ vide où errent ceux des bourreaux. Mais une lueur apparaît : un dialogue s’ouvre entre ces héritiers du passé, un partage qui leur permet, enfin, d’avancer… ensemble.
Cette bande dessinée est une lecture éprouvante, mais nécessaire. Un véritable devoir de mémoire, qui nous rappelle que la transmission intergénérationnelle des traumatismes est une réalité, et que nous avons la responsabilité de ne jamais oublier.
⭐ Ma note : 5 étoiles. À lire, à ressentir, à ne jamais oublier.

À l’occasion du 50e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, Annick Cojean, journaliste reporter pour Le Monde, lance une enquête sur la Shoah. Elle en tire cinq articles publiés en avril 1995 et reçoit le prix Albert Londres l’année suivante.
Dans un premier temps, elle se concentre sur les témoignages recueillis dans le cadre du programme de l’université de Yale, « Fortunoff Video for Holocaust Testimonies », qui a eu pour objectif d’archiver les récits de rescapés de la Shoah. Ensuite, elle rencontre des enfants de survivants, les « enfants miraculés » qui portent le poids de l’héritage des horreurs vécues par leurs parents, incapables d’oublier.
Mais, pour Annick Cojean, ces témoignages ne suffisent pas. Puisqu’elle réalise une enquête sur la mémoire, il lui faut aussi parler aux enfants de bourreaux pour comprendre le fardeau qui est le leur. Elle rencontre Niklas Frank, le fils de Hans Frank. Il en veut terriblement à son père, le hait et se pose depuis toujours la question du pourquoi. Elle rencontre aussi le fils de Hermann Heiss, un homme qui voue un culte aveugle à son père et réfute tout ce qui touche à la Shoah. Cependant, la plupart de ceux qu’elle contacte vivent avec la honte d’être des enfants de monstres.
Par ailleurs, elle s’entretient avec Samson Munn, qui a initié un programme de rencontres entre enfants de victimes et enfants de bourreaux, afin d’encourager un dialogue difficile mais au combien nécessaire et libérateur d’un côté comme de l’autre. Ces échanges permettent aux participants de réaliser qu’ils partagent des souffrances communes.
La BD ne se contente pas de retranscrire les témoignages, elle permet également de suivre la démarche de la journaliste, ses réflexions, ses émotions et la complexité de son travail. Le fond historique du récit est captivant. Les récits, bouleversants, soulèvent des questions sur ce que l’on retient d’une telle horreur et sur la manière de transmettre cette mémoire pour éviter, même si cela peut paraître vain, que l’histoire ne se répète.
Les illustrations, le graphisme et les couleurs, accompagnent parfaitement le récit, exprimant avec justesse l’effroi, la terreur, l’horreur et la détresse des survivants de la Shoah, tout en soulignant le poids de l’héritage subi par leurs enfants. Enfin, un dossier, tout aussi intéressant, complète la BD.
Cette BD est à rapprocher de la BD « Retour à Lemberg », tirée du récit de Philippe Sands, parue aux éditions Delcourt qui traite de la naissance des termes « génocide » et « crimes contre l’humanité » nés au procès de Nuremberg et de la construction du droit international.
Ces BD, qui abordent des thèmes lourds mais aussi essentiels, jouent un rôle important dans la transmission du devoir de mémoire. Elles sont indispensables pour que l’histoire ne tombe pas dans l’oubli.

"Les Mémoires de la Shoah" présente sous forme illustrée le travail journalistique de la reporter Annick Cojean avec justesse et délicatesse. Aborder la Shoah et enquêter auprès des concernés et de leurs descendants étaient un travail fastidieux qui est bien retranscrit à travers des planches pleines de poésie et d'une dure réalité. Annick Cojean est partie interrogé les survivants du génocide ainsi que leurs descendants et aussi les descendants des nazis. La BD éclaire sur ce travail de reporter, j'ai aimé la mise en lumière des différents témoignages sous forme d'un arbre, mais aussi une tentative réussie de représenter leurs vécus et émotions intériorisés.
"Plus jamais ça", une phrase entendue encore et encore au sujet du Troisième Reich et dont le travail d'Annick Cojean exprime très bien. Cette BD offre la perspective et la difficulté psychologique de ce travail mais aussi son essence principal : présenter la réalité des survivants dans son authenticité. Une BD que j'ai apprécié tant le travail est colossal et bien réalisé.

Annick Cojean est une journaliste qui a reçu le Prix Albert Londres pour le reportage qui est ici adapté en BD. Ce reportage remonte à 1994 pour la célébration du cinquantième anniversaire de la libération des camps.
Annick Cojean s'est appuyé sur des enregistrements de rescapés de la Shoah. Au delà des témoignages enregistrés, elle a tenu a rencontré certaines des personnes. Ce fut à chaque fois avec émotion. Elle a fait le choix de s'intéresser aux enfants des victimes, pour savoir comment ils avaient vécu la parcours de leurs parents. Il y a eu ceux qui ne savaient pas car leurs parents ne parlaient pas et ceux qui ont portés aussi le malheur de leurs familles.
Mais Annick Cojean a voulu aller plus loin. Elle a souhaité interviewer des enfants des bourreaux et là, les résultats furent des plus contrastés. Pour certains, véritables négationnistes, leurs parents étaient des héros. Pour d'autres s'étaient des salauds qu'ils avaient rayés de leur mémoire. Pour d'autres encore, c'était le sentiment de culpabilité qui l'emportait, comme s'ils devaient expier la faute de leurs parents.
Annick Cojean a fait ses reportages en France, aux États-Unis mais aussi en Allemagne. Elle a pu assister à des groupes de paroles partagées entre des enfants de victimes et de bourreaux.
Même trente ans après, les témoignages sont toujours aussi forts. Ils montrent qu'il faut informer, communiquer pour que ceux qui entendent empêchent que cela recommence. Et pourtant, de tels actes criminels perdurent de par le monde. À son niveau, Annick Cojean a voulu participer à l'acte de dire l'indicible, à donner la parole aux survivants mais surtout les écouter.
Théa Rojzman a réussi à construire son scénario autour des éléments du reportage initial. Elle a intégré des éléments oniriques, comme ces personnages traversant une forêt d'arbres morts, que l'on croit morts et sur les troncs desquels des bourgeons apparaissent, symbole du renouveau de la vie.
Tamia Baudoin propose un graphisme réaliste mais épuré, elle s'appuie parfois sur des images d'archives. Son travail sur les visages de celles et ceux qui témoignent est saisissant. On sent les regards tournés vers l'intérieur, se projetant ce dont ils se souviennent et qui ne peut être partagé avec d'autres. Les dessins oniriques facilitent la compréhension et gomment un peu l'horreur.
Une BD à mettre dans toutes les mains de nos jeunes et des moins jeunes pour ne pas oublier, pour ne pas oublier ceux qui ont disparu et que les nazis voulaient faire disparaitre de l'histoire de l'humanité. Il faut continuer à dire, à écouter à lire pour que leurs massacres n'est pas été vains.
Le cahier final est riche d'informations et d'enseignement, il complète parfaitement la BD.
Un grand merci à Dupuis et à NetGalleyFrance pour ce témoignage émouvant des #LesMémoiresdelaShoah #NetGalleyFrance, au moment de la commémoration du 80ème anniversaire de la libération des camps.

1994, Annick, journaliste du Monde écrit une série d’articles sur la seconde guerre mondiale. Elle démarre par les récits de rescapés, puis va s’intéresser à leurs enfants pour finir par écouter et rencontrer des enfants de nazis.
Un ouvrage sur l’importance de conserver les témoignages des rescapés des camps : plus forts, plus réalistes, crédibles. Ils font résonner plus de choses dans le cœur et l’esprit des gens.
Les traumatismes perdurent malheureusement, ils ne sont pas restés dans les camps.
La majorité ont dû se taire au retour des camps et n’ont pu témoigner que tardivement. Or le fait de raconter et d’être entendu est fondamental pour se reconstruire.
« Le récit non écouté est un traumatisme aussi grave que l’épreuve initiale »
Ces traumatismes, ces non-dits, ont été transmis à leurs enfants, de manière consciente ou parfois inconsciente.
Quant aux enfants de nazis, nous nous retrouvons face à une ambiance proche du tabou : on évite de parler de cette époque, voire de l’enseigner alors que c’est au programme. Ces descendants de monstres, soit défendent leurs pères, soit les haïssent soit font les aveugles en occultant ce passé et en ne retenant que le fait que certains allemands ont résisté…
Mon avis sur ce roman graphique est mitigé :
Le contenu est basé sur des témoignages donc très réaliste. On sent une recherche de fond très importante. Le cheminement et les choix de l’auteure sont vraiment très intéressants et donnent envie d’aller plus loin et de lire ses articles.
MAIS je n’ai pas aimé du tout le graphisme. Ce qui bien sûr ne concerne que moi, il peut très bien vous plaire et dans ce cas ne passez surtout pas à côté de ce livre.

Très bonne lecture, sous forme de documentaire au final, ce que je n'avais pas trop l'habitude de lire. J'ai apprécié ce format justement, les histoires racontées sont souvent affreuses mais il est important de les transmettre. Je n'ai pas été transportée par le style graphique mais je m'y suis habituée au fil de la lecture et certaines images étaient percutantes. Je recommande vraiment à tous ceux qui aiment les BD historiques.

Théa Rojzman et Tamia Baudouin adaptent l’enquête d’Annick Cojean pour le 50ème anniversaire de la libération des camps de concentration, en 1995. Une enquête de mémoire qui retranscrit des témoignages d’enfants de rescapés de l’Holocauste ainsi que des témoignages d’enfants
de dirigeants nazis. Un album poignant d’une grande justesse qui ne s’enfonce jamais dans le voyeurisme et qui arrive à garder la pudeur et la sensibilité des témoignages. Un ouvrage d’une grande nécessité.

Annick Cojean a fait un travail de recherches absolument incroyable.
C’est une approche un peu différente des récits déjà existants puisqu’elle s’est intéressée à l’après.
Que se passe-t-il après la sortie de l’enfer? Peut-on vivre et oublier ce qu’il s’est passé? Peut-on construire une famille? Peut-on à nouveau être heureux et insouciant?
On rencontre aussi la génération d’après.
Comment grandir quand nos parents ont vécu l’enfer? Ont-ils été tout de suite mis au courant ou l’ont-ils appris par hasard?
Et puis ces réunions, dont j’avais déjà entendu parlées, qui me donnent envie d’en savoir plus : les enfants des déportés rencontrent les enfants des nazis. Bouleversant.
Une BD qui nous embarque dans l’après d’une façon très juste et avec, encore une fois, un travail exemplaire de son auteure.
J’ai un peu moins accroché avec le style graphique mais c’est très personnel!

« Les Mémoires de la Shoah » retrace le travail journalistique mené par Annick Cojean dès 1994 pour une série de reportages mettant en lumière le témoignage de ces hommes et ces femmes meurtris par la Shoah. Un reportage lui ayant valu, en 1996, le prix Albert-Londres.
Annick Cojean a mené un travail remarquable, dont je n’avais, jusqu’ici, pas connaissance – étant née la même année que la parution de ces reportages. Un travail nécessaire de collecte, restitution et partage de la parole, des souvenirs et des traumatismes.
L’ouvrage est découpé en différentes parties correspondant aux cinq articles composant le reportage publié dans Le Monde.
Nous rencontrons des survivants des camps, témoignant de leurs traumatismes comme par exemple cette mère qui n’a pas voulu rejoindre sa fille dans une file de triage et qui a à jamais gardé le sentiment de l’avoir abandonnée ou encore et homme qui a dit à son petit frère de rejoindre leur père et mère au loin alors qu’ils partaient aux chambres à gaz.
Nous rencontrons aussi les décents de ces rescapés, traumatisés eux aussi, différemment certes, mais marqués à tout jamais par l’histoire familiale. Comme cette enfant qui aura servie d’oreille attentive à sa maman, la nuit, lui partageant tous ces affreux souvenirs.
Nous rencontrons également des hommes et des femmes ayant mis en œuvre des groupes de paroles, de rencontre entre enfants de victimes et enfants de bourreaux, afin que chacun puisse exprimer sa douleur, colère, ou demander pardon pour certains.
J’ai également trouvé extrêmement intéressant le travail de recueil de la parole d’un point de vue allemand : ces enfants et petits-enfants des bourreaux. Puisque la Shoah, c’est aussi ça, ces enfants qui portent un héritage si lourd, un traumatisme, un fardeau à porter chaque jour. Ceux ayant renié leur famille, leurs parents, ayant honte de leurs origines et le fardeau qu’est de porter un nom. Mais aussi ceux n’ayant jamais posé de questions de peur de prendre part aux crimes commis, préférant vivre dans l’ignorance. Madame Cojean a également eu affaire aux négationnistes, aimant leurs parents coute que coute et défendant presque sans détours leurs crimes.
Quand on pense aux témoignages de la Shoah, on pense directement aux rescapés, aux familles déportées, et à tous ceux qui ont vécu les heures les plus tristes de l’Histoire, mais on oublie trop souvent le traumatisme se répercutant sur les générations suivantes, à ceux ayant perdu un ou plusieurs membres de la famille, ceux ayant vu un rescapé s’enfermer dans le mutisme à son retour des camps, et à tous ceux ayant touché de près ou de loin par la Shoah.
Ce roman graphique apporte une nouvelle dimension aux textes originaux, permettant tristement d’imager les propos tenus par ces hommes et femmes témoignant pour Madame Cojean. Cet ouvrage permet également de retracer tout le travail abattu par la journaliste pour recueillir ces précieux témoignages, les déplacements, les rencontres, les soirées seule à ressasser les témoignages recueillis, à tenter d’imaginer l’horreur.
J’ai été bouleversée, comme à chaque texte traitant de ce sujet si sombre et pourtant ayant malheureusement existé. J’ai été touchée par cette femme douce et déterminée qu’est Annick Cojean, admirative du travail qu’elle a réalisé et de sa force pour receuillir et porter la voix de ces victimes.
Un roman graphique d’une extrême richesse à mettre entre toutes les mains.
Je remercie les éditions Dupuis et NetGalley pour m’avoir permis de découvrir ce très beau roman graphique.

« Les mémoires de la Shoah » adapte graphiquement les travaux de la journaliste Annick Cojean à une époque où ce sujet était peu abordé par les historiens en France. On retrouve dans cette œuvre la genèse de son travail sur le recueil de témoignages divers et variés, mais également des réflexions plus larges sur le devoir de mémoire et le sentiment de culpabilité ressenti par les survivants, et leurs descendants ; tout comme les descendants des bourreaux de ce terrible régime fasciste.
Que dire de cette adaptation si ce n’est qu’elle est parfaitement réussie à mes yeux ?
Malgré un nombre important de BD traitant de ce terrible holocauste (mais il n’y en aura jamais assez), j’ai tout de même appris des choses avec cette œuvre que j’ignorais encore (ou dont je n’avais pas conscience). J’ai tout autant apprécié ses graphismes. Les dessins crayonnés sont d’une grande qualité, les couleurs adoucissent la violence (nécessaire) de certaines planches. Ils ne sont pas « voyeuristes » et illustrent à la perfection le ton donné à cette BD.
Au niveau du scénario, nous suivons la journaliste de manière très naturelle. J’entends par là qu’il ne s’agit pas d’une simple copie des articles journalistiques d’Annick Cojean. Nous la suivons dans ses travaux d’investigations bien sûr, mais également dans ce qu’elle ressent et les différentes étapes qui la mèneront à accomplir des articles d’une grande qualité.
On parle de devoir de mémoire, mais pas que. On abordera dans cette BD : la valeur et la nécessité des témoignages, le sentiment de culpabilité ressenti par les rescapés ainsi que par leurs enfants, et les enfants des criminels du régime nazi, la nécessité d’un dialogue dans le but de stopper le cycle de la haine, le rôle de l’école et de l’éducation, l’importance d’apprendre à penser par soi-même (pas si simple !) et les différents paradoxes auxquels ont été confrontés les rescapés de ce génocide. Un tas de sujets donc, qui ont poussé ma réflexion sur des éléments auxquels je n’avais jamais prêté attention.
Une lecture fluide et une narration naturelle et touchante : on est loin des BD documentaires « classiques » qui peuvent être parfois indigestes.
« Les mémoires de la Shoah » vous intéressera que vous soyez déjà bien renseigné sur ce terrible évènement de notre histoire, ou non. Le dossier historique présent à la fin de l’ouvrage est quant à lui tout aussi passionnant. Les dessins ne sont pas en reste et participent à la réussite de cette BD. Une lecture nécessaire et instructive qui ne pourra pas vous laisser de marbre, assurément.

Une bande-dessinée à lire !
Comme beaucoup d'ouvrages sur le sujet évidemment.
L’histoire se déroule en 1994, une journaliste s’intéresse aux rescapés de la Shoah.
Suite au visionnage de ces rescapés qui abordent leur histoire, elle prend la décision d’aller les rencontrer.
Des rencontres fortes en émotions, d’ailleurs la journaliste le montre très bien, car contrairement à ses autres reportages, ce qu’elle entend lors de ces interviews la poursuit même lorsqu’elle finit sa journée de travail.
Certaines des rencontres qu’elle a faites n’ont pas dû être faciles, notamment lorsqu’elle rencontre un des enfants d’un SS.
Une bande-dessinée très intéressante et très touchante.

Une magnifique bande dessinée, roman graphique, sur "les mémoires de la Shoah".
Il s'agit de l'adaptation, par planches de dessins, d'articles d' Annick Cojean qui a reçu le prix Albert Londres. En 1994, elle s'est interrogée alors que les cinquante ans de la commémoration de la libération des camps approchait. Elle va alors effectuer des reportages et publier quatre articles sur la Shoah et ses mémoires :
Article 1 : les voix de l'indicible
Article 2 Les enfants miraculés
Article 3 Le fardeau des enfants des nazis
Article 4 l'impensable dialogue.
Article 5 Confrontation avec l'histoire.
Nous pourrions croire qu'il s'agit d'un livre en plus sur cette période mais cet album est un hommage aussi au travail de cette journaliste et l'impact de telles enquêtes sur sa propre vie (j'ai beaucoup aimé les planches qui mêlent la vie et les sondes, rêves, cauchemars que ce soient ceux des "interrogés" ou de la journaliste qui écoute, retranscrit, digéré et écrit ses articles.
Dans son enquête, elle va sur les lieux et rencontre des rescapés, des enfants des rescapés mais aussi des enfants des nazis et aussi l'impensable dialogue qui a permis aux enfants de victimes et de bourreaux de se rencontrer et de tenter de dialoguer. ("On n'est pas plus coupable d'être enfant de bourreau qu'être enfant de victime").
Un sujet difficile et pas toujours facile d'écouter, d'entendre, de compatir. ("Parler guérit, oui mais seulement si on est écouté.").
Une BD pour ne pas oublier et transmettre cette histoire, avant qu'il n'y ait plus de témoins directs et éviter un négationnisme puant.
Les dessins de Théa Rojman (scénario) et Tamia Baudouin (dessins et couleurs) nous transportent dans ses enquêtes, dans ses souvenirs et de belles et terribles planches sont de véritables émotions. J'ai apprécié cette façon de mêler la vie, les rêves, cauchemars...
Une BD à faire lire, alors que nous venons de fêter la commémoration du 80e anniversaire de la libération des camps.
Et lire les articles d'Annick Cojean et ses différents reportages.
#LesMémoiresdelaShoah #NetGalleyFrance