La désertion
par Emmanuelle Lambert
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Date de parution 17 janv. 2018 | Archivage 28 mai 2018
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Résumé
« Le premier jour d’absence il était descendu à l’heure du déjeuner pour l’attendre dans le parc, caché derrière l’arbre d’où il observait la sortie de ses subordonnés. Il avait ensuite vérifié les...
Formats disponibles
FORMAT | Ebook |
ISBN | 9782234084728 |
PRIX | 10,99 € (EUR) |
Chroniques partagées sur la page du titre
Roman choral dans lequel les trois amis d’Eva qui a disparu très probablement volontairement nous font découvrir cette jeune femme complexe..
Un final qui donne toute sa valeur à ce court roman étrange qui va très certainement me rester en mémoire.
Une belle découverte
Ce récit très court nous emmène sur les traces d’Eva Silbert, évaporée, disparue volontairement de son existence.
Les bribes de son histoire sont contées par trois protagonistes de son entourage.
C’est Franck Bourgoin qui livre en premier sa vision des choses. Il est le supérieur d’Eva, a des tendances obsessionnelles à surveiller ses employés en dehors du travail notamment Eva qu’il traque jusqu’à son domicile.
Ce personnage fait froid dans le dos par sa méticulosité, il n’est absolument pas sympathique. J’ai pu me poser la question s’il voulait aider Eva mais je pense en réalité qu’il regrette d’avoir perdu un sujet à étudier avec sa disparition.
Ensuite, c’est sa collègue et amie Marie-Claude qui entre en scène. Avec Eva, elles travaillent dans un centre de recherche épidémiologique qui établit des statistiques notamment sur les personnes décédées.
Marie-Claude a été témoin de la dépression d’Eva mais n’a pas été d’une grande aide malgré sa bonne volonté. Ce passage de rupture m’a beaucoup touchée, ce moment où Marie-Claude en tant qu’amie convie Eva à un dîner entre amis pour lui changer les idées mais cette dernière si mal dans sa peau va faire honte à son hôte.
Le malheur de quelqu’un ne l’autorise pas à détruire ce qu’il y a de positif chez les autres, on sent l’impuissance de l’amitié face à l’autodestruction d’un être.
Puis, c’est Paul qui raconte son récit, son expérience avec Eva dont il est l’amant.
Leur première rencontre relève de la collision fortuite. Très décidé Paul se montre patient pour la séduire. Ils forment un couple atypique, empreint aux doutes et à leurs propres démons.
Enfin, le récit se clôt sur la vision d’Eva qui déchante de plus en plus de sa vie. Tombée dans une spirale de dépression, de doutes et de remise en question.
Difficile d’en dire plus sans spoiler la fin qui est très belle, je l’ai beaucoup aimée. Tout ce que je peux dire c’est que la fin présage un happy end pour le personnage principal sans qu’il y ait pour autant un retour à la normale de sa vie d’avant.
Il s’agit d’une enquête introspective qui va crescendo sur l’appréhension d’un être confronté à la vie qu’il ne veut plus vivre.
J’ai été un peu déboussolée par ce livre : en réalité il me semble que les mots expriment plus un sentiment qu’une véritable histoire. D’autant plus qu’à part la dernière partie, tout est basé sur les actes du passé.
Cependant, je me suis laissée guidée par l’histoire, douce et émouvante.
Je ne connaissais pas l’auteure Emmanuelle Lambert et j’ai découvert une plume fluide et élégante qui offre un agréable moment de lecture.
« Il me semble que Dieu vous a envoyé sur terre pour m’essuyer. »
Au départ, on ne sait pas très bien où Emmanuelle Lambert veut nous mener, alors on se laisse guider. Le roman commence par le récit de Franck qui cherche à comprendre pourquoi Eva Silber a abandonné son poste de travail. Le supérieur, plus qu’étrange dans ses pratiques d’espionnage, réagit de façon peu coutumière. Et on se demande bien pourquoi la désertion d’Eva suscite tant de bouleversements ? La réponse se dessine un peu plus loin lorsque Marie-Claude, la collègue d’Eva, prend la parole. On comprend alors que l’évanescence d’Eva crée une forme de cristallisation autour de son être. Eva interroge, questionne, qui est-elle ? Est-il possible de lire dans ses pensées ? Les mêmes questions obsèderont Paul. Il rencontre Eva par hasard dans une clinique. Enfin, pour lui, il ne s’agira pas de hasard, alors il suivra Eva et deviendra son amant.
Jusqu’à ce moment du récit, on se construit un portrait flou d’Eva, on ne sait toujours pas qui elle est, si elle est froide ou sensible, hautaine ou réservée, mais elle devient familière, touchante et agaçante. Puis, soudain, le mystère s’éclaire à la dernière partie du livre. Enfin on entre dans l’intimité et les angoisses d’Eva. Alors tous les épisodes rapportés font sens comme un film que l’on rembobinerait à toute allure.
Le roman est un enchantement étrange qui joue avec notre impatience à savoir, à comprendre, et lorsqu’enfin l’évidence est devant nos yeux alors une douceur et un charme nous saisissent. Une très jolie découverte, un très joli style d’écriture.
Pourquoi disparait-on ? Comment du jour au lendemain peut-on volontairement s’effacer, en ne laissant aucune trace ?
Dans ce roman choral, Emmanuelle Lambert nous propose un fragment de la vie d’Eva Silbert évaporée sans plus jamais donner signe de vie.
Dans un premier chapitre c’est le chef de service d’Eva qui s’exprime. Nous découvrons un être froid, calculateur, harceleur. Il a l’habitude de noter les faits et gestes de ses subordonnés, n’hésitant pas à les suivre dans leurs vies privées. Eva particulièrement vulnérable est sa cible privilégiée.
Marie-Claude connait une toute autre Eva, elle était son amie et nous en parle avec tendresse.
Le ton change totalement, brutal dans la première partie, les mots se font caresses.
Paul l’amant mystérieux, essaie de parler d’Eva qu’il aime à sa façon.
Dans la dernière partie du roman, Eva prend la parole.
« La désertion » est un roman étrange et envoûtant. J’ai eu un peu de mal à entrer dans cette lecture, le début m’a semblé opaque et difficile à suivre.
Mais rapidement, un peu comme une fenêtre qui s’ouvrirait pour laisser pénétrer la lumière, l’histoire se met en place, les personnages prennent corps.
La fin est aussi inattendue qu’éblouissante.
J'ai trouvé ce roman raffiné et doux, entre rêve et réalité, tendre jusque dans les difficultés, émouvant et grave.
J’en ressors avec la conviction d’avoir rencontré à travers les phrases de l’auteur, une Eva magnifique qui a pris une place certaine dans un coin de ma mémoire.
Je ne connaissais pas Emmanuelle Lambert et je remercie très vivement les Editions Stock qui m’ont permis cette belle découverte via NetGalley.
Dans ce roman on découvre tour à tour trois voix. Celle de Franck, de Marie-Claude et de Paul. Trois voix qui ne se placent pas dans la même temporalité, mais qui nous racontent la même histoire. Celle d'Éva Silber, une jeune femme ordinaire, qui disparaît subitement.
L'un a été son patron, l'autre son amie et le dernier son compagnon. Tous nous racontent leur version de la même personne. Ainsi, on découvre Éva sous différents regards, différents angles. Un peu à la "dis-moi qui tu fréquentes, je te dirais qui tu es..." enfin presque, ici on découvre rapidement que le regard des autres est un prisme déformant.
Chacun dresse un portrait d'Éva imprégné de ses propres faiblesses. Chacun l'imagine à son image. Chacun imagine avoir eu un impact fort dans son parcours de vie. Chacun s'imagine impliqué dans les raisons de sa disparition.
Eva, on la rencontre dans la dernière partie, avec elle on raccorde les différents témoignages. On comprend un peu mieux, mais l'impression est éphémère, comme un mirage. Eva c'est avant tout des secrets et des abandons. Ceux qui pensent l'avoir saisi sont eux-mêmes complètement perdus.
Verdict : L'auteur nous propose un roman choral, avec un chassé-croisé dans le temps, hautement maîtrisé ! C'est complètement fou, je n'ai rien vu venir ! L'écriture est d'une sobriété chirurgicale, plus parfaite que le mot parfait. Chaque mot est à sa place, chaque virgule à un sens. Je suis ressortie de cette lecture secouée.
La désertion est un roman de Emanuelle Lambert découvert grâce aux éditions Stock et net galley, en avant-première.
Ce court roman, que j'ai lu en une petite heure, m'a beaucoup intéressé.
Eva a disparu. Surement une disparition volontaire. Elle a tout quitté, on ignore ce qu'elle est devenue.
Nous la découvrons à travers trois personnes : Franck Bourgoin, son patron, Marie-Claude Chevalier, une amie, et Paul Serge, son ami. Tous trois ont des personnalités différentes et nous permettent de découvrir Eva de leurs yeux. On découvre une femme complexe, avec une personnalité intéressante.
Et pour finir, le point de vue de Eva. Nous découvrons avec cette dernière partie la vérité, ce qui est arrivé et pourquoi elle a souhaité tout quitter.
La désertion est un court roman poignant. La dernière partie, avec Eva, est très troublante. Il y a un élément qui fait que je ne risque pas d'oublier cet ouvrage !
Court certes, mais difficile de ne plus y penser une fois qu'on l'a refermé.
Je suis ravie de ma découverte, et je mets avec plaisir quatre étoiles.