Un roman qui s'étale sur près de 90 ans, raconté par Eder, le fils aîné. Il nous raconte son enfance, vécue dans un appartement avec sa mère qui n'arrive plus à joindre les deux bouts, et son petit frère qu'il veut protéger avant tout. Il nous raconte leur fuite jusqu'à la maison reculée du grand-père.
Les allers retours incessants dans le temps m'ont perdue autant que les longueurs dans le texte. Pourtant ressortent de images fortes, des sens aiguisés. C'est un roman dans lequel on prend le temps et ce n'était sans doute pas le bon moment pour moi. J'aurai aimé être embarquée davantage par les personnages.

J'ai découvert l'autrice grâce à son très réussi "Celui qui a vu la forêt grandir" et je dois dire que ce second livre m'a encore plus plu que le premier.

2024 : Eder, vieil homme vivant en maison de retraite, se rappelle. Dans les années 30, auprès de sa mère Benedikte et de son petit frère Tom, il a connu la misère et la faim, avant que sa mère ne revienne dans la forêt de son enfance, auprès de son grand-père. Là, Eder va vivre les plus belles années de sa vie, avant que celle-ci ne prenne un mauvais virage. Années 50 : Eder, étudiant à Uppsala, revient dans cette maison suite au décès de sa mère pour la mettre en vente et tirer un trait sur un passé fait de drames. Ces drames, ce n'est qu'à la toute fin que nous les découvrirons.

Ici encore, l'autrice réussit à complètement nous embarquer dans cette histoire de vie, où la nature et la forêt tiennent une grande place. La maison du grand-père, au milieu des arbres et des prés, près du lac, où pousse le lichen qui soigne les blessures et où chantent les mésanges charbonnières est un havre de paix pour les petits Eder et Tom. Cette parenthèse de bonheur sera de courte durée et ces 2 petits garçons seront vite abandonnés à eux-mêmes auprès d'une maman alcoolique, obligés de se débrouiller seuls pour survivre.

J'ai été très touchée par Eder, par sa maturité et son sens de la débrouillardise, sa résilience et son amour pour une mère qui n'a pourtant pas été vraiment là pour ses enfants. Il porte le poids d'une responsabilité bien trop grande pour son petit âge et nous attendrit par son attachement à son petit frère. Mais il nous touche aussi plus âgé par cette peur qu'il a de perdre ceux qu'il aime, de ne pas pouvoir toujours les protéger, conséquence de ses années de délaissement et de maltraitance.

Et puis, il y a ce secret, que l'on devine mais qu'on ne découvrira qu'à la toute fin, qui nous donne l'envie d'avancer dans la lecture pour comprendre pourquoi Benedikte a été arrachée de sa famille dans l'enfance et pourquoi elle déteste Nansy, la voisine, qu'elle estime responsable de tous ses malheurs.

C'est une histoire à la fois dure et douce, où l'on passe de moments douloureux à des moments de pur bonheur. La douceur du grand-père, l'espoir de voir Benedikte se débarrasser de ses vieux démons sont vite douchés par la réalité qui les rattrape et pourtant, Eder, bien que marqué par une enfance très difficile, va aussi connaître le bonheur auprès de Gry.

Grâce à une écriture poétique et lumineuse, laissant la part belle au nature writing, l'autrice nous emmène avec Eder et Tom au fond de cette forêt qui sera à la fois le lieu des plus beaux moments comme des plus sombres.

J'ai adoré ce livre, qui se passe sur 3 époques (années 30, années 50 et 2024), cette histoire familiale pleine de secrets mais où l'amour de l'autre et de la nature aide à soigner les blessures.

#Làoùnousavonsexisté #NetGalleyFrance
Avant tout merci à Netgalley France et aux Editions Buchet Chastel pour m'avoir permis de lire ce livre.
C'était la première fois que je lisais cette autrice Suédoise.
Ce livre conséquent, plus de 400 pages, m'a dès le début intéressé, et pendant la première moitié du livre je cherchais la solution, puis malheureusement la tension s'est relâchée, et j'ai trouvé le temps long à l'explication de l'énigme.
Mais je suis certaine que ce livre trouvera son lectorat, étant donné que je ne suis qu'une lectrice occasionnelle de ce type de littérature.
Sa lecture est facile, le style et fluide, et les personnages bien travaillés, les décors sont fort bien faits. on arrive à se représenter l'appartement où vivent Bénédikte et ses deux enfants au début, puis la maison de son grand-père.
Les chapitres alternés entre 3 temporalités, 1936, 1952 et de nos jours ne crée aucun souci à la fluidité de l'histoire.
Entre un thriller, et un roman de société, une fresque fort bien réalisée de la vie pauvre de certaines petites villes de Suède.
Des secrets de famille que l'on tait et qui rendent l'atmosphère lourde, deux jeunes enfants livrés à eux même, une mère que l'alcool a emprisonné dans ses filets et qui ne voit plus la réalité de la situation.
Une lecture prenante qui fait découvrir une partie de la Suède.

Je ne connaissais pas cette autrice, mais le résumé de l’histoire, entre « nature writing » et saga familiale avec secret de famille avait tout pour me plaire.
Cet épais roman va suivre la famille suédoise Kempe, notamment Benedikte et ses deux fils Eder et Tom, entre trois périodes charnières : 1935, 1952 et 2004.
Eder, le fil aîné est le narrateur. En 1935, il n’a pas encore 7 ans, et il est déjà celui qui prend soin de son petit frère, face à une vie difficile avec une mère célibataire, qui a fui sa famille pour une raison inconnue. Benedikte est une mère aimante mais la pauvreté, la misère et l’alcoolisme mettent à mal sa capacité à s’occuper de ses enfants. Dans un sursaut, elle trouve la force de revenir chez son grand-père, Heimer, pour ne pas finir à la rue.
Dans cette campagne pauvre, et malgré la présence hostile d’une partie de la famille voisine, la famille va connaître un répit, hélas de courte durée car Heimer, déjà âgé, décède rapidement. La vie va continuer, entre violence et pauvreté, et surtout, avec la présence sourde de ce secret qui lie la famille Kempe et ses voisins, à la fois hostiles et protecteurs.
Le récit fait des allers retours entre les époques, montrant Eder, enfant, puis adulte, qui se débat pour survivre, protéger son petit frère, et trouver sa voie, loin de ce milieu qui l’étouffe. Entre-temps, il s’est passé bien des événements, qui ne nous sont expliqués qu’à la fin du roman, mais pèsent sur l’intrigue tout du long.
J’ai bien aimé cette histoire, mais je dois dire qu’attendre près de 450 pages pour entrevoir le noeud du problème m’a paru un poil trop long. Est-ce pour bien faire sentir le poids du secret ? Alors c’est réussi, même si pesant dans l’attente pour le lecteur ! Ce bémol m’empêche de le décréter coup de cœur…
L’écriture est très agréable, poétique dans ses descriptions des sentiments et surtout de la nature, véritable personnage à part entière.
C’est une jolie découverte pour moi, qui me donne envie de lire son roman précédent.
Merci à l’éditeur et à NetGalley pour leur confiance.