Mon Père
par Grégoire Delacourt
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Date de parution 20 févr. 2019 | Archivage 22 mars 2019
J.C. Lattès | JC Lattès
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Résumé
Je me suis toujours demandé ce que je ferais si quelqu'un attentait à l'un de mes enfants. Quel père alors je serais. Quelle force, quelle faiblesse. Et tandis que je cherchais la réponse, une autre question a surgi : sommes-nous capables de protéger nos fils ?
G.D.
Je me suis toujours demandé ce que je ferais si quelqu'un attentait à l'un de mes enfants. Quel père alors je serais. Quelle force...
Formats disponibles
FORMAT | Ebook |
ISBN | 9782709665025 |
PRIX | 7,49 € (EUR) |
Chroniques partagées sur la page du titre
Histoire d'un père rendu fou par le viol qu'a subi son fils au sein de l'Eglise catholique. Grégoire Delacourt maîtrise son roman du début à la fin, c'est superbe.
Il existe des expériences terribles. Celle-ci est l’une des plus horribles. Le fils d’Edouard a subi des sévices qu’aucun enfant ne devrait vivre. Ces pages nous les révèlent.
Edouard est un père, le père. Il devait être le protecteur, le garant de l’intégrité de son enfant. Il a raté sa mission. D’innocent, le fils devient victime.
Je connaissais Grégoire DELACOURT avec La liste de mes envies, un roman qui a été, plusieurs fois, un sujet de conversation et de débats lors de mes soirées familiales et amicales. Pour ce témoignage, la gravité des faits dépasse l’entendement et la banalité. D’un ton grave et déterminé, dans la seule voix du papa, le prêtre est jugé…
Nous, lecteurs, assistons aux dilemmes qu’il formule après mûres réflexions. Ce père condamne, alors qu’il a bénéficié d’une forte éducation religieuse, que sa mère était elle-même bonne du curé. Il questionne son statut, son rôle, il explique sa culpabilité, il se débat dans les carcans de son enfance, il remet tout en cause. Il dissèque, il observe, il analyse et fait fausse route.
Je ne comprends pas pourquoi cette rencontre a pris un tel visage, pourquoi le père a endossé une telle responsabilité. Grégoire DELACOURT a misé finement en ôtant la voix de l’enfant dans son témoignage, en prêtant un semblant de dialogue entre les deux pères. Un seul être s’exprime : c’est le papa.
Ce cheminement l’emmènera-t-il vers la vérité ou le néant ? Une question qui m’a tenaillée depuis la lecture du résumé…
J’ai trouvé ce livre dense et éprouvant. La plume de l’auteur est très bien adaptée au contenu de l’histoire. Les références culturelles et religieuses m’ont intéressée. La dernière phrase m’a anéantie… J’ai beaucoup de peine pour ces personnages. Je ne sais ce que j’aurais fait à la place des uns et des autres, mais aucun de leurs choix n’aurait été le mien. Ni celle du père, ni celle du prêtre. Deux êtres détiennent la vérité : la victime et son bourreau.
Une vraie question demeure, dans ce livre et dans La liste de mes envies : le silence est-il vraiment la solution ? Peut-il apporter la paix et l’oubli ?
Personnellement, je n’en suis pas adepte. Il est souvent dévastateur.
Un roman noir court, mais percutant. Un sujet tabou, la pédophilie au sein de l'Eglise. Enfin tabou......dérangeant, car l'Eglise est la seule à avoir admis compter des pédophiles parmi ses prêtres. Un huis clos entre un père qui cherche à comprendre pourquoi un prêtre s'en est pris à son enfant, pourquoi il a choisi son enfant, pourquoi lui en tant que papa n'a rien vu, pourquoi l'Eglise reconnait ses fautes mais ne prend pas de vraies sanctions. C'est pour cette raison que le père de Benjamin va trouver le prêtre, pour avoir un face à face avec lui. Une lecture dure, noire, mais malheureusement d'actualité. Merci à #Netgalley
Magnifique roman pour un sujet plus que douloureux malheureusement toujours d'actualité:un enfant victime d'un prêtre pédophile.
Un face à face entre le père du garçon et son bourreau.Terrible.Tellement juste.Plein de colère,de haine et tellement d'amour pour son fils!
Loin de ses précédents livres plus "légers",Grégoire Delacourt touchera le coeur de bien des lecteurs
Avec ce roman, Grégoire Delacourt change radicalement de style et nous livre un roman coup de poing, une histoire choc qui ne pourra laisser personne indifférent. Dans ce roman, court mais intense, l’auteur nous raconte la confrontation entre un père désespéré et celui qui a violé son enfant : le prêtre du village. Durant trois jours, ces deux hommes, dont l’un ne mérite même plus ce nom, vont s’affronter dans une église déserte. L’auteur nous livre donc un huit-clos sous haute tension, un livre que l’on lit en apnée, sans même reprendre son souffle, comme une plongée au plus profond de l’horreur et du mal.
Je ne cache pas qu’il faut avoir le coeur bien accroché pour supporter cette histoire, qui prend aux tripes. Les atrocités subies par la petite victime seront d’ailleurs décrites à un moment, une scène insoutenable qui a manqué de me faire vomir. Je comprendrais très bien que ce livre ne soit pas pour vous et contrairement aux autres romans de Grégoire Delacourt, il n’est pas tout public. Cependant, cette lecture est pour moi nécessaire. Ce n’est pas l’une de celles que l’on aime passionnément, ou qui nous font passer un agréable moment de détente ; c’est une histoire qui suscite chez nous de la haine, tant elle nous confronte à la noirceur du monde. Pourtant, c’est un livre qu’il faut selon moi lire : un livre qui vous change, qui reste gravé en vous bien après la lecture et agira à coup sûr comme un électrochoc. Ce n’est pas un livre que l’on aime, mais un livre nécessaire, comme une claque en plein visage.
Toute cette violence, que l’on découvre peu à peu avec effroi, n’est cependant pas gratuite. Elle est là pour nous démontrer comment, de façon insidieuse, les pédophiles profitent de la détresse d’un enfant pour arriver à leurs fins. Le petit Benjamin, isolé, déprimé par le divorce de ses parents, qui ne reçoit pas assez d’attention, sera une proie parfaite pour le prêtre qui accompagne sa colonie de vacances. Son père Edouard, effaré, veut comprendre : comment a-t-il pu ne pas remarquer ça? Ce roman est très touchant, bouleversant même, car c’est le récit de la douleur d’un père, liée à son sentiment de culpabilité oppressant. Cette douleur est d’autant plus forte qu’Edouard aime son fils de tout son coeur. Il n’a pourtant pas su le protéger… Ce roman comporte un point commun avec les autres livres de l’auteur, dont le registre était nettement plus léger : il parle d’amour, cette fois, l’amour d’un père pour son fils meurtri, qui le rendra prêt à tout pour lui rendre justice.
La plume de Grégoire Delacourt est toujours aussi belle : elle nous pousse à nous mettre à la place de son héros, et l’on s’identifie douloureusement à cet homme confronté à l’indicible, dont la vie va voler en éclats. Le huis-clos alterne avec des flash-backs du temps d’avant, ces moments où Benjamin était encore un enfant insouciant, qui sera détruit à jamais. Le tout rend l’ensemble d’autant plus poignant, et permet à l’auteur de faire passer son message : il dénonce l’hypocrisie de l’Eglise, qui préfère se voiler la face et laisser des pédophiles commettre des crimes en toute impunité. Ce roman est très dur envers l’Eglise, mais aussi envers la religion catholique dans son ensemble, dont l’auteur critique les plus grands principes, qui endoctrinent les gens. Ce roman intense dénonce des valeurs dangereuses, véhiculées par la Bible, que les plus fervents chrétiens suivent jusqu’à l’aveuglement.
La foi est propre à chacun, et vous pourrez très bien ne pas être d’accord avec ces critiques virulentes. Mais la dénonciation de la pédophilie au sein de l’Eglise ne pourra laisser personne de marbre. On découvre un milieu où tout se sait, où les prêtres se dissimulent les uns les autres, où les enfants perdent leur innocence et où les drames se perpétuent de génération en génération, juste par la force du silence. Ce roman courageux nous invite à briser l’omerta, à écouter les victimes, et j’ai d’ailleurs beaucoup aimé le dénouement plein d’espoir par l’auteur. On ne se remet jamais d’un tel drame, mais on peut choisir le bonheur pour la suite, et c’est ce que fera le petit Benjamin, épaulé par sa famille. « Mon père » est un livre choc, à lire absolument si vous vous en sentez capable.
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