Tupinilândia

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Date de parution 4 sept. 2020 | Archivage 13 oct. 2020
Éditions Métailié | Bibliothèque brésilienne

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Résumé

Au cœur de l’Amazonie, loin de tout, Tupinilândia est un parc d’attractions construit dans le plus grand secret par un riche industriel, admirateur de Walt Disney, pour célébrer le Brésil et le retour de la démocratie à la fin des années 1980. Le jour de l’inauguration, un groupe armée boucle le parc et prend 400 personnes en otage. Silence radio et télévision.

Trente ans plus tard, un archéologue qui ne cesse de répéter à ses étudiants qu’il faut abandonner tout idée de devenir un jour Indiana Jones, revient sur ces lieux, avant qu’ils ne soient recouverts par le bassin d’un barrage. Il découvre à son arrivée une situation impensable : au milieu des vestiges du parc dévorés par la nature vit une colonie fasciste orwellienne. A la tête d’une troupe de jeunes gens ignorant tout du monde extérieur qu’ils croient dominé par le communisme, il va s’attaquer aux représentants d’une idéologie qu’il pensait disparue, avec une conviction et une habileté tirée de son addiction aux films d’aventures des années 80.

Avec humour, intelligence et une imagination foisonnante, l’auteur renverse les clichés des romans d’aventures et des films d’action tout en réfléchissant sur l’ambiguïté de la nostalgie, et les dangers du nationalisme.

Une magnifique preuve que le plaisir de raconter une histoire extraordinaire servi par un talent littéraire remarquable peut se mettre au service d’une réflexion politique sur la mémoire, le populisme et la nostalgie.

Au cœur de l’Amazonie, loin de tout, Tupinilândia est un parc d’attractions construit dans le plus grand secret par un riche industriel, admirateur de Walt Disney, pour célébrer le Brésil et le...


Formats disponibles

FORMAT Grand Format
ISBN 9791022610582
PRIX 23,60 € (EUR)

Chroniques partagées sur la page du titre

Mais quelle histoire ! Quelle aventure ! J’ai passé une dizaine de jours dans cet incroyable roman, parce qu’il est dense (512 pages quand même) et que je l’ai débuté à une période où je n’avais pas beaucoup de temps pour lire, mais c’est sans regrets car j’ai pu rester plus longtemps encore dans cette épopée totalement incroyable, et c’était vraiment agréable de pouvoir prolonger l’expérience. Sur le bandeau du livre, l’éditeur situe ce roman entre Orwell et Jurassic Park, c’est vrai qu’il y a un peu de ça car l’histoire mélange à la fois le portrait d’une société galvanisée par l’extrêmisme et un parc d’attraction grandiloquent érigé grâce à la folie dépensière d’un homme fortuné n’ayant jamais abandonné ses rêves d’enfant.

C’est en plein cœur de l’Amazonie que Joao Amadeus Flynguer, qui est à la tête d’une prospère entreprise de BTP et jouit d’une immense fortune familiale lui permettant toutes les folies et toutes les corruptions, décidera de construire dans le plus grand secret une ville futuriste, un rêve de toujours inspiré par l’univers de Walt Disney qu’il rencontra enfant lorsque celui-ci voyagea au Brésil, et par la ville créée par Henri Ford, Fordlandia. Cette ville, c’est Tupinilandia : plusieurs parcs à thème, des bassins, un zoo, des répliques de dinosaures, la pointe de la technologie des années 80, une conscience écologique, un immense dôme central, un centre de commandement avec centrale informatique, un aéroport privé, une fausse monnaie, des navettes sur monorails, des véhicules électriques, …

Après des années de travaux menés à grands frais dans un étonnant secret, Tupinilândia est inaugurée pour le bénéfice d’une poignée d’amis proches. Seulement voilà, la ville est prise d’assaut par un petit groupe de militaires d’extrême droite affiliés à un général écarté du pouvoir politique aux dernières élections démocratiques. Si la famille Flynguer peut s’échapper, c’est au prix d’un compromis passé avec les nationalistes.

Trente ans plus tard, alors que les turbulences de cette journée à Tupinilândia n’ont pas dépassé le cercle du pouvoir, un archéologue nostalgique de son enfance dans les années 80 obtient à sa grande surprise un financement pour son projet d’exploration des vestiges de la ville. Ce que lui et son équipe y découvriront dépasse ses rêves les plus fous !

Bon vous l’aurez compris, j’ai adoré cette lecture, cette immersion dans le parc fonctionnel à son inauguration dans les années 80 et dans ses vestiges pas si abandonnés que ça à notre époque furent un immense plaisir à lire. Si les références culturelles et politiques sont propres au Brésil et ne m’ont pas toujours parlé, j’ai traversé ces 500 pages comme si je vivais une folle aventure au cinéma : ce livre serait d’ailleurs génial à adapter au cinéma, ou en mini-série ! N’hésitez pas, faites le voyage à Tupinilândia, vous ne le regretterez pas.

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J'ai eu un peu de mal à rentrer dans ce joli pavé... Le truc, c'est qu'une fois dedans, on n'en sort plus !
J'ai trouvé ce livre vraiment dépaysant. L'histoire est atypique et se passe au Brésil, ce qui change.
L'histoire est vraiment prenante. Il y a beaucoup de pages mais le rythme est tellement bon qu'on les tourne sans s'en rendre compte !
Une très bonne lecture, vraiment !

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J’ai fini ce livre il y a quelques jours maintenant, et je suis toujours aussi démunie lorsque j’envisage l’écriture de cette note de lecture. Démunie, car je sais que ma note de lecture ne sera pas à la hauteur de ce roman. Les adjectifs sont faciles à trouver : exceptionnel, loufoque, original, foisonnant, mais ils ne rendent pas justice au livre et sonnent creux.
Les éditions Métailié m’ont offert ce livre par l’entremise de Netgalley, et j’en suis très heureuse car je n’aurais peut-être pas osé acheter ce gros pavé, avec sa couverture improbable et son bandeau un brin racoleur. Mais maintenant je sais que ce livre doit rejoindre ma bibliothèque, parce qu’en plus d’être un pavé, c’est un vrai pavé dans la mare. Un livre comme il y en a peu et qui ne peut laisser indifférent, je crois que soit on l’aime beaucoup soit on le déteste. Parce que ce que j’y ai aimé sera détesté par d’autres lecteurs. On est ici dans l’outrance constante, dans le trop à chaque page, dans l’exubérance sans trêve. Et curieusement, moi qui ne suis guère exubérante (et c’est un euphémisme), j’ai été conquise et j’ai savouré chaque instant de cette lecture, longue mais de plus en plus jubilatoire.
J’avais oublié la quatrième de couverture lorsque j’ai ouvert ce livre, et c’est tant mieux car elle en dit trop. Difficile de donner envie de lire un livre sans pouvoir le raconter, mais c’est pourtant ce qu’il faudrait que j’arrive à faire ici. Peut-être en disant que ce livre est un heureux mélange d’hommage au cinéma, du dessin animé de Walt Disney aux films d’aventure grand public, à l’image d’Indiana Jones ou Lara Croft. L’émerveillement de Fantasia côtoie les cascades improbables de héros plus ou moins crédibles, mais il ne faut pas s’en offusquer, c’est le pacte de lecture que passe l’auteur avec ceux des lecteurs qui voudront bien le suivre.

Mais le cinéma (dont je ne suis pas férue, je suis donc probablement passée à côté de bien des références) n’est pas le sujet principal du livre. Il y a aussi une critique (mêlée d’admiration juvénile) du modèle économique Disney, avec ses parcs d’attraction qui tournent en vase clos, ses histoires dont on ne sait plus si elles sont là pour faire rêver et on achète des produits dérivés pour étayer le rêve ou si ce sont ces histoires qui les produits dérivés des figurines plastiques, des histoires créées uniquement pour justifier l’achat de ces mêmes figurines. Un modèle économique, sorte de capitalisme consumériste poussé à son paroxysme qui croit que le bonheur ressemble à un parc d’attraction aseptisé.
Et il faut rajouter à cela une grande fresque politique du Brésil, des années 40 à nos jours, détaillant les soubresauts des dictatures successives et des timides tentatives de démocratie. Je ne suis pas une spécialiste du Brésil, loin s’en faut, mais je me suis frottée à cette histoire avec intérêt. Bien sûr, on ne voit le Brésil que par un petit bout de la lorgnette, un tout tout petit bout, celui des grandes familles qui ne font pas de différences entre pouvoir économique et pouvoir politique, celles qui peuvent se payer l’extravagance de rêves démesurés.
Et puis une critique du fascisme, ici qualifié d’intégralisme, qui ne manque pas d’originalité. Le trait est forcé, l’argumentation ne convaincra que les convaincus, mais qu’est-ce que c’est amusant à lire. On a les exécutions publiques dans les stades, mélange de [Servante écarlate] et de tradition d’un pays voisin du Brésil, voire de réminiscence des liens entre sport et idéologie incarnés par des Jeux Olympiques restés assez tristement célèbres. Mais on a aussi des habitants de cette petite bulle intégraliste qui sont appelés consommateurs plutôt que citoyens, et ce lien entre consumérisme dans son expression la plus entière et la plus idiote et le fascisme fait un peu froid dans le dos...
Et enfin, mêlons à tout cela une belle réflexion sur la nostalgie, et notamment cette nostalgie du futur que Machado de Machado décrit très bien : la nostalgie du futur que l’on rêvait dans les années 80, quand nous étions jeunes et peut-être pleins de rêves et d’espoir, ce futur qui n’est pas celui dans lequel nous vivons aujourd’hui, loin s’en faut.

Alors oui, c’est loufoque, oui c’est foisonnant, oui ça part dans tous les sens, mais tout cela se tient extrêmement bien et forme, contre toute attente, un livre très cohérent, qui se renouvelle sans cesse tout en conservant ses thèmes multiples et entrelacés. Il faut accepter de se laisser emporter, accepter de ne pas savoir sur quel pied danser, mais s’il y a une chose dont on est sûr, c’est que ça va valser ! Bon voyage à Tupinilândia, osez vous laisser emporter dans les petit wagonnets du parc d’attraction le plus secret du monde, et peut-être aussi le plus révélateur.

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Voilà un roman qui intrigue dès le début, avec son titre mystérieux et son blurb comparant son contenu à un mélange entre Orwell et Jurassic Park… J’étais donc très curieuse, et je n’ai pas été déçue…

Bien qu’un peu déconcertée au début, je l’admets, car le résumé évoque deux temporalités, les années 80 et le présent, et qu’à sa lecture, on croit que la partie « années 80 » ne sera qu’un préambule au reste du récit : en réalité, il s’agit bien de la moitié du roman, ce qui donne l’impression que le début de l’histoire est très lent, alors qu’en réalité, ce n’est pas le cas. Bien sûr, une mise en place appuyée est nécessaire, surtout pour le lecteur étranger qui n’a pas les codes culturels nécessaires pour une parfaite compréhension de ce roman brésilien. Pourtant, malgré cette fausse impression de surplace, on adhère dès le début à la personnalité du vieux Flynguer, cet homme d’affaires richissime fasciné par le cinéma, les parcs d’attraction et Walt Disney…

Mais avant d’aller plus loin, c’est quoi Tupinilândia ?
Tupinilândia, c’est un lieu perdu en plein coeur de la forêt amazonienne. Mais pas seulement ! Tupinilândia, c’est surtout le rêve et le projet de João Amadeus Flynguer, magnat brésilien du BTP : le divertissement a toujours été une passion de la famille Flynguer. Le père de João achetait déjà à tour de bras des salles de cinéma, et jeune homme, celui-ci a été très vivement marqué par sa rencontre avec Walt Disney en personne, lors de sa venue au Brésil dans les années 30. Bien des décennies plus tard, au coeur des années 80, Flynguer décide de construire un gigantesque parc d’attraction en pleine Amazonie, doublé d’une ville entière pour les employés du parc. Alors qu’il s’apprête à inaugurer le parc, avec visite présidentielle à la clé, et qu’il le fait visiter à Tiago, qu’il a mandaté pour écrire son histoire, le parc Tupinilândia est brutalement attaqué. Il ne verra jamais le jour officiellement. Trente ans plus tard, en 2016, un archéologue et son équipe arrivent pour cartographier les lieux désormais à l’abandon… À l’abandon, vraiment ?

Et c’est bien ?
C’est même vachement bien. Tupinilândia est un roman dense et exigeant dont les thèmes principaux sont la nostalgie (de l’enfance de Flynguer mais aussi et surtout des années 80) et le nationalisme, mais qui aborde aussi les liens familiaux, le travail de la presse et la corruption politique au Brésil. Tout un programme, impeccablement respecté !

La nostalgie est en effet au coeur même du projet du vieux Flynguer, qui, tel un Peter Pan Brésilien, aime s’immerger dans ses souvenirs d’enfance, et notamment sa rencontre avec Disney, qui fait office de modèle à suivre. Le parc, énorme débauche d’argent, a tout du caprice, et lors de sa visite, Tiago se demande comment il peut espérer être viable économiquement, tout perdu qu’il est en plein territoire difficilement atteignable (l’Amazonie, rappelons-le). Mais l’argent permet tout… en principe. Plus tard, c’est la nostalgie des années 80, décennie de son enfance, qui guide Artur, l’archéologue qui rêve de voir Tupinilândia de ses propres yeux. Ah, les années 80 ! C’est étonnant toutes les personnes qui, sans avoir connu cette décennie, ou en étant en très bas âge, la portent aux nues. Le succès d’une série comme Stranger Things montre par exemple qu’il y a un attachement très particulier à ces années, même pour les générations venues après. Le roman se penche sur cet étrange phénomène, sur cet engouement qui entoure la décennie… d’autant plus étrange que ceux qui l’ont vécue adulte, comme Tiago, ne la regrettent vraiment pas !

Le Brésil est un autre des thèmes majeurs du roman, puisque le parc est extrêmement patriotique : tout ce qui est vendu doit être d’origine brésilienne. On ne vous y servira ni Coca ni Sprite, mais uniquement des sodas locaux, et les attractions reprennent des pans entiers de la culture et de l’histoire brésiliennes. Les références sembleront sûrement un peu obscures à tout lecteur non-brésilien, mais il n’y a là aucune gêne : au contraire, on apprécie cette plongée dans une culture méconnue. Flynguer a imaginé aussi toute une gamme de mascottes typiquement brésiliennes, équivalents sud-américains de Mickey, Donald et Pluto. Le parc est même doté de sa propre monnaie. S’y ajoute le centre civique, un énorme complexe qui constitue une ville à part entière en plein milieu du parc. Pas de doute possible, le vieux Flynguer a des rêves un peu mégalos.

Puis, le terrorisme frappe : au programme donc, des scènes d’action et un suspense effréné. J’ai lu certaines pages cramponnée à ma liseuse, la main sur la bouche, presque choquée par ce que je lisais, indéniablement effrayée pour les personnages. La deuxième moitié du roman nous montre une Tupinilândia devenue une dystopie orwellienne coupée du monde… Et c’est vraiment bien ficelé. On a l’impression de lire deux romans en un.

À ce fond vraiment intéressant s’ajoute une forme riche en références pop cultures (brésiliennes ou étrangères), au style résolument efficace qui fait qu’on se coule très facilement dans le récit. C’est indéniablement un des romans les plus inclassables et les plus intéressants de cette rentrée littéraire.

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