Nous vivions dans un pays d'été

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Date de parution 26 août 2021 | Archivage 2 févr. 2022
Les Escales | Domaine étranger

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Résumé

Un roman puissant sur l’aliénation adolescente et la complaisance des adultes dans un monde en mutation.

Une grande maison de vacances au bord d’un lac. Cet été-là, cette maison est le domaine de douze adolescents à la maturité étonnante et de leurs parents qui passent leurs journées dans une torpeur où se mêlent alcool, drogue et sexe.

Lorsqu’une tempête s’abat sur la région et que le pays plonge dans le chaos, les enfants – dont Eve, la narratrice – décident de prendre les choses en main. Ils quittent la maison, emmenant les plus jeunes et laissant derrière eux ces parents apathiques qu’ils méprisent et dont l’inaction les exaspère autant qu’elle les effraie.

Un roman puissant sur l’aliénation adolescente et la complaisance des adultes dans un monde en mutation.

Une grande maison de vacances au bord d’un lac. Cet été-là, cette maison est le domaine de...


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Finaliste du National Book Award et très attendu pour le Pulitzer.

L’un des dix meilleurs livres de l’année selon le New York Times.

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Formats disponibles

FORMAT Ebook
ISBN 9782365696777
PRIX 13,99 € (EUR)

Chroniques partagées sur la page du titre

Une 1ère de couverture en V.F. si lambda (malgré un très beau titre) qui a bien failli me faire passer à côté de ce prodigieux roman américain. Je m'en serais tant mordue les doigts...

Avant lui, il y a déjà eu bien sûr « Sa majesté des mouches », « La route », « Malevil », « Et demain les forêts » ; autant de classiques au rang desquels je vais avoir l'audace de hisser ce nouveau livre de Lydia Millet - tant sa lecture m'a laissée pantelante, et tant la voix engagée et irrévérencieuse de l'auteur m'a plu.

Du côté de l'histoire, on fait corps avec une poignée d'enfants et d'adolescents que leurs parents décadents préfèrent oublier ou qui préfèrent se faire oublier de leurs parents, le temps d'un été. A tel point que quand une tempête épique va s'abattre sur leurs têtes, la scission sera pleinement consommée - d'une façon déroutante, que je vous laisse le plaisir de découvrir.

Un livre culotté, qui saura à coup sûr vous faire rire, vous terrifier et vous émouvoir, par sa capacité à imaginer un avenir résultant de l'effondrement concomitant de l'environnement, du capitalisme et des liens de filiation ; porté par de jeunes générations pour qui la nature a remplacé Dieu, et la science, le Messie.

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Nous vivions dans un pays d'été est aussi jubilatoire que malaisant. Quelle découverte littéraire que ce récit de la catastrophe qui s'annonce, de la catastrophe qui vient, puis de la catastrophe comme mode de vie.

Décrits par la voix d'Eve, une adolescente plutôt banale quoique privilégiée, les événements, leur enchaînement, les choix qu'ils entraînent sont assez glaçants. On bascule vite dans une réalité post-apocalyptique. Mais le génie et la grâce du roman résident dans la posture des adolescents qui traversent ces péripéties, dans l'œil sans complaisance d'Eve et de ses compagnons réunis par une sorte de hasard et qui ont tout de suite trouvé un terrain d'entente dans leur honte vis-à-vis de leurs parents. Voire leur détestation.
Il faut dire qu'ils ne sont pas brillants, ces adultes qui se veulent intellectuels, artistes, engagés, progressistes et qui donnent à leur progéniture l'image d'un laisser-aller aussi bien physique qu'éthique.
Alors les ados jouent puis prennent la main, choisissent parfois de donner leur confiance à certains adultes extérieurs qui en sont dignes, traversent les épreuves avec plus ou moins de succès... l'expérience n'est pas grisante, elle est obligatoire car il est question de survie, et elle est injuste car tout cela devrait incomber aux parents, aux adultes, à la société. Tous démissionnaires.

L'amour existe, pourtant, et le sens du devoir : on les retrouve chez les grandes sœurs, qui veillent comme des mères sur leurs petits frères ou sœurs. Enfin comme des mères seraient supposées le faire.
Intéressant, d'ailleurs, de se demander comment des modèles aussi défaillants que ces adultes ont pu produire des enfants aussi pénétrés du sens de leurs responsabilités. Leur éducation a-t-elle été si mauvaise ?

Pour finir, mention spéciale au dispositif narratif ! La voix d'Eve est tellement crédible, tellement en phase avec ce dont on peut se souvenir de l'adolescence : ce mélange de jugement, de nonchalance, de goût du jeu et d'envie de vivre malgré l'horreur qu'inspire le monde... que l'on est totalement sous le charme, aussi grinçant soit-il.

Un coup de cœur, une découverte marquante et qui donne envie de lire toute l'œuvre de Lydia Millet !

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Dans "Nous vivions dans un pays d'été", Lydia Millet explore des thématiques déjà abordées dans la littérature :
Des adolescents livrés à eux même, un environnement hostile, la confrontation avec la violence pour survivre...
Déjà vu ? Oui, mais non !
L'auteur aborde un autre sujet : la responsabilité des adultes, qui, par leur décadence et leur défaillance, conduisent la société au chaos.
Les adolescents font preuve d'une maturité que les adultes semblent avoir perdue, et ils doivent, bien malgré eux, prendre les rênes en main, alors qu'ils ne sont que des enfants qui aimeraient juste recevoir l'amour de leurs parents.
Les situations m'ont parfois semblé trop caricaturales. Malgré tout, j'ai aimé l'ensemble, la montée en puissance dans ce récit qui va basculer dans le drame, et j'ai touvé les personnages attachants.
J'ai également apprécié le ton, la lucidité et l'humour dont fait preuve Evie, la jeune narratrice, qui nous fait vivre cette histoire par son regard sans concession.

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