Ma mère avait ce geste
par Alain Rémond
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Date de parution 2 sept. 2021 | Archivage 30 juin 2022
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Résumé
Rentrée littéraire Plon 2021.
Après le succès de Chaque jour est un adieu, Alain Rémond poursuit son oeuvre autobiographique et livre un récit intime et universel sur l'amour inconditionnel qu'il porte à sa mère. Livre après livre, il retrouve le paradis perdu de son enfance en Bretagne.
« Ma mère avait ce geste, quand elle était soucieuse, la main contre la joue. Ce n’était pas pour elle, qu’elle se faisait du souci, elle avait un caractère tellement gai. C’était pour nous, ses dix enfants, surtout les plus jeunes, qu’elle se faisait du souci, comment arriver à nous nourrir, à nous vêtir, avec le peu d’argent qu’il y avait, surtout après la mort de mon père. Comment s’assurer que nous allions nous en sortir, faire des études, arriver à nous débrouiller. Pour les études, il y avait les bourses : il fallait passer un concours avant l’entrée en sixième, puis fournir, chaque année, des certificats attestant de bons résultats et d’une bonne conduite. Ma mère, chaque année, nous rappelait qu’il ne fallait surtout pas oublier ce certificat, qu’il fallait tout faire pour l’obtenir. Bons résultats et bonne conduite… Enfants, vers la fin du mois, nous disions à l’épicière : maman paiera demain, l’épicière savait ce que ça voulait dire, qu’il n’y avait plus d’argent jusqu’à la fin du mois, jusqu’à la paye de mon père. C’était pour moi la phrase magique, celle qui arrangeait tout. Maman paiera demain. Et puis voilà. Même si je voyais bien le regard des autres clients, qui savaient parfaitement, comme l’épicière, ce que ça voulait dire. Mais moi, je ne me faisais pas de souci. J’avais une confiance aveugle dans ma mère. Elle était forte, elle était courageuse, elle était gaie, tout le monde l’aimait bien, à Trans. Non, je n’avais aucune raison de me faire du souci. »
Rentrée littéraire Plon 2021.
Après le succès de Chaque jour est un adieu, Alain Rémond poursuit son oeuvre autobiographique et livre un récit intime et universel sur l'amour inconditionnel qu'il...
Formats disponibles
ISBN | 9782259307062 |
PRIX | 12,00 € (EUR) |
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Chroniques partagées sur la page du titre
Dans le petit village de Trans, en Ile-et-Villaine, a vécu une famille de dix enfants, les Rémond. Alain, né en 1946, devenu journaliste se souvient d'une enfance campagnarde et heureuse. Avec sa mère au centre. Une mère emportée par un cancer. Il se retrouve orphelin à vingt-cinq ans.
Des années plus tard, lui aussi a un cancer. Il déplore que les médecins aient choisi de cacher à sa mère la vérité alors que ses enfants savaient. Alors il écrit, il pense au geste de sa mère, la main sur le front, rapproche ce geste d'une photographie représentant une migrante dans les années 1930, prise par Dorothea Lange. Un geste qui résume les tracas pour ses dix enfants. Un geste d'amour.
Car, dans cette autobiographie, c'est d'amour et de bonheur dont il est question. Les petits bonheurs dans le village, les jeux et la complicité avec les frères et soeurs, le temps passé à lire dehors et à discuter dans les chambres à travers les cloisons. Une vie simple où les enfants disaient à l'épicerie "Maman paiera demain" parce qu'il n'y avait plus d'argent jusqu'à la paye du père.
De souvenir en souvenir, Alain, qui se destinait à être séminariste et qui a bifurqué vers le journalisme, revit sa jeunesse et l'écrit avec nostalgie. Au fil des pages, des personnes chères disparaissent, les cancers, les maladies sont évoquées ainsi que le temps qui passe. Et le temps du passé à jamais figé. Et aussi, un peu, la relation avec le père, les non-dits, les souvenirs douloureux.
Un roman agréable à lire, un hommage beau et simple à une mère qui s'est consacrée à ses enfants. Une mère pleine de pudeur que l'auteur resitue dans le quotidien, dans un de ses gestes familiers. Un don de soi de l'écrivaine tout en émotions.
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