Ce que nous désirons le plus

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Date de parution 18 août 2022 | Archivage 19 oct. 2022
Les Escales | Domaine français

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Résumé

Que désires-tu ?

Écrire est la réponse que je donne à une question qu’on ne me pose pas.

Un jour une amie meurt, et en mourant au monde elle me fait naître à moi-même. Ce qui nous unit : un livre. Son dernier roman, mon premier roman, enlacés dans un seul volume. Une si belle histoire.

Cinq ans plus tard, le sol se dérobe sous mes pieds à la lecture d’un autre livre, qui brise le silence d’une famille incestueuse. Mon cœur se fige ; je ne respire plus. Ces êtres que j’aimais, et qui m’aimaient, n’étaient donc pas ceux que je croyais ?

Je n’étais pas la victime de ce drame. Pourtant une douleur inconnue creusait un trou en moi.

Pendant un an, j’ai lutté contre le chagrin et la folie. Je pensais avoir tout perdu : ma joie, mes repères, ma confiance, mon désir. Écrire était impossible. C’était oublier les consolations profondes. La beauté du monde. Le corps en mouvement. L’élan des femmes qui écrivent : Deborah Levy, Annie Ernaux, Joan Didion… Alors s’accrocher vaille que vaille. Un matin, l’écriture reviendra.

Que désires-tu ?

Écrire est la réponse que je donne à une question qu’on ne me pose pas.

Un jour une amie meurt, et en mourant au monde elle me fait naître à moi-même. Ce qui nous unit : un livre...


Formats disponibles

FORMAT Ebook
ISBN 9782365695824
PRIX 20,00 € (EUR)

Chroniques partagées sur la page du titre

Après avoir adoré Et soudain la liberté, après avoir reçu Caroline Laurent dans ma bibliothèque et avoir passé un excellent moment avec elle pour cet ouvrage, ce nouveau roman était une lecture évidente pour moi. Caroline Laurent dévoile le tsunami intérieur qu'elle a vécu et nous livre un récit très intime et courageux sur son expérience et sa reconstruction par l'écriture (entre autre).
Pour moi, un merveilleux moment de lecture.

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Ce n'est pas un roman , ce n'est pas un essai, c'est un récit ou plutôt une mise à nu sur les conséquences d'un choc … et ici nous parlons d'un choc littéraire. Comment rebondir et continuer à écrire quand on se sent à la fois trahi, coupable, blessée, trompée et une question :" si c'était à refaire, est ce que je le referais ? "
Un registre différent mais toujours un Grand Caroline Laurent !!

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Il était nécessaire, ce livre. Cette confession d’un mal-être qui bouscule tout, les suites d’une trahison d’autant plus douloureuse qu’elle fut une surprise totale. L’amitié si forte, si unique, si inattendue que les révélations de la presse font voler en éclats, brisant d’un seul coup le miroir aux alouettes. Le décès de l’amie perdue rend illusoire toute confrontation rédemptrice. Il ne reste que les mots pour dire le malaise, pour transcrite l’amertume et le désespoir.

C’est avec beaucoup d’émotion, de colère, et de tristesse que Caroline revient sur son premier récit, qui parlait de cette rencontre si chaleureuse, si forte et ce partage avec Evelyne Pisier, qui a seulement omis de lui parler de ce qui ne pouvait se dire. Sa mort interdit l’accès à une tentative de justification. Oubli volontaire ou mémoire occultée par les conséquences du drame.

Les séquelles sont si lourdes que d’autres ruptures s’en suivront et la nécessité de solitude, de trait tiré sur un passé douloureux, d’une fuite pour se retrouver.

Manipuler les mots est un art délicat et une arme à double tranchant. C’est aussi une thérapie qui s’offre, un exutoire et un partage et un plaisir pour le lecteur empathique.

Ce récit conforte dans l’idée que Caroline Laurent sait user du langage pour convaincre, et fidéliser des lecteurs acquis à sa cause.


208 pages Les Escales 18 Août 2022
#Cequenousdésironsleplus #NetGalleyFrance

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Je ne pouvais pas passer à côté de ce récit de Caroline Laurent publié aux Escales. J’avais eu un coup de coeur pour Et soudain, la liberté que l’autrice avait co-écrit avec Evelyne Pisier, et lorsque La Familia Grande est parue, ça a été une douche froide. Si cela a été un tel choc pour le public, on n’imagine pas ce que cela a été pour Caroline Laurent. Après plus d’un an de silence (qui lui appartient, ce n’est en aucun cas un jugement), elle revient sur ce choc violent dans Ce que nous désirons le plus. Évidemment, cela va sans dire que ce texte ne se lit pas sans avoir lu les deux autres cités précédemment. Il est donc également compliqué de dire si j’ai aimé ou non, cela est bien trop personnel et reviendrait à la juger, elle, et c’est bien la dernière des choses qu’elle mérite ou dont elle a besoin. Mais ce que je peux vous dire, c’est que j’ai aimé sa plume et j’ai trouvé le message clair et juste, une fois ce livre refermé. Dans le cadre de cette réflexion sur la reconstruction de soi, on ressent le long cheminement du choc, de l’ombre qui se pose sur elle. Parfois décousu, très sombre au départ, elle nous parle de secrets de famille, et de cette position compliquée qu’est la sienne. Ce récit vient compléter cette histoire de femmes qui prennent là paroles ou qui se taisent autour de tragédies masculines terribles. C’est un texte profond que je recommande, suite aux 2 autres. Je précise, cela dit, qu’il n’est pas indispensable, mais qu’il ne faut en aucun cas lire Et soudain, la liberté, sans lire La Familia Grande ensuite. Aussi terrible cela soit-il.

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« Que désires-tu ? Écrire est la réponse que je donne à une question qu’on ne me pose pas. »⠀

De Caroline Laurent, j’ai beaucoup aimé Rivages de la colère, roman engagé qui faisait découvrir un pan méconnu de l’histoire de l’indépendance de l’île Maurice.⠀

Et vous, peut-être avez-vous lu Et soudain, la liberté : un livre commencé à partir des confidences d’Evelyne Pisier, terminé après sa mort par l’autrice, qui avait noué une amitié étroite avec cette femme et son deuxième mari, Olivier Duhamel.⠀

Nous y voilà. #EvelynePisier, #OlivierDuhamel, #CamilleKouchner, #LaFamiliaGrande : si vous ne connaissez pas la suite, suivez les hashtags, je suis certaine qu’ils vous renseigneront.⠀

Du moins, ils vous renseigneront sur ce que la presse a raconté. Cela peut être utile : « Ce que nous désirons le plus » tourne autour de l’affaire qui a éclaté en janvier 2021 et qui s’est doublée pour Caroline Laurent d’une trahison, sans rien en raconter.⠀

Car elle « ne veut pas de drama », ni de la « parole sociale » qu’on attend d’elle. On comprend que le monde d’avant a volé en éclats, qu’elle est solidaire des victimes, mais qu’elle n’en parlera pas : je n’en parle donc pas non plus.⠀

Pourtant, « de quoi ai-je le chagrin de me souvenir ? », ajoute-t-elle… Comment a-t-elle fait face à cette situation qui l’a mise dans la position intenable où elle sait qu’on la perçoit simultanément trahie et complice ?⠀

Eh bien, ce tsunami a fait effraction dans sa vie, c’est vrai, mais est-ce que sa vie allait bien, avant cela ? A quoi retardait-elle le moment de se confronter ? Quel sens donner aux répétitions de dates et de cycles ? Le drame n'a-t-il pas été le moment de regarder en face tout ce qui dans sa vie était impensable, pour s’appuyer dessus et devenir elle-même ?⠀

A l’arrivée, « Ce que nous désirons le plus » est un livre qui devait forcément paraître un 18 août et que chacun de nous peut lire en se demandant à son tour à quoi il retarde le moment de se confronter. Car si Caroline Laurent a fait la paix avec le souvenir d’Evelyne Pisier, alors croyez-moi, nous pouvons y puiser de quoi faire la paix avec beaucoup de drames.

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C'est l'histoire d'une amitié. Celle de Caroline Laurent et d'une auteure très connue de plus de quarante ans son aînée. Une amitié forte, une collaboration professionnelle qui a donné naissance à un livre écrit à quatre mains qui a eu du succès. Cette auteure meurt. C'est un premier deuil. Puis cinq ans plus tard, le mari de cette auteure est dénoncé pour inceste. Pour Caroline Laurent, c'est un deuxième deuil. Celui de l'amitié, de la confiance, de l'écriture. Elle raconte sa lutte, qui va durer un an, contre le chagrin.
Dès les premières phrases, j'ai été séduite par la plume de Caroline Laurent.
Ce texte à lieu pendant le Covid en 2021, avec tout son assortiment de restrictions et inquiétudes.
Ce n'est pas un roman, plus un essai, un texte d'introspection, presque un journal intime.
L'auteure nous raconte avec beaucoup de courage, le drame qu'à été l'annonce de ce crime pour elle. Elle le dit : elle n'en était pas la victime et pourtant ça lui a fait énormément de mal.
Salie par le secret, éclaboussée professionnellement par le scandale, trahie par les non-dits, flouée dans son amitié, elle sombre. Elle, qui est autrice et éditrice, n'est plus capable d'écrire une ligne valable.
Mais l'écriture ne se commande pas. Elle nous raconte alors sa descente aux enfers, son couple qui vole en éclats, puis sa reconstruction.
Ce texte est également une analyse très juste et documentée de ce qu'est l'écriture.
La plume de Caroline Laurent est un coup de cœur, elle est experte et manie les mots avec beaucoup d'adresse et de beauté.
Une plume que je vous invite à découvrir !
Je remercie Netgalley France et les éditions Les escales pour cette belle découverte.

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Ce livre est une révélation. Intime et extrêmement émouvant.
Caroline Laurent se met complètement à nue et se livre sur sa reconstruction.
C'est dur mais c'est beau.
C'est fluide et merveilleusement documenté.
Et la plume, littéraire, sensible, extraordinairement expressive.
Mon ouvrage de référence tout trouvé.
Incontounable

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Le 4 janvier 2021, le monde de Caroline Laurent s’effondre. Elle apprend par la presse que le mari de son amie Evelyne Pisier est accusé d’inceste. La parution du livre de Camille Kouchner brise le silence.
Caroline Laurent se sent alors trahie, abusée. A-t-elle été naïve ?
Elle reçoit de nombreuses sollicitations de journalistes. Elle ne répond pas, s’enferme, s’isole. Elle s’éloigne peu à peu de son compagnon. Le chagrin la submerge et la paralyse. Elle n’arrive plus écrire.
Une amie lui demande « si c’était à refaire, est-ce que tu le referais ? » Oui, elle revivrait tout dans le même ordre : « Ne rien savoir du drame et écrire le roman de cette femme, honorer ma promesse, me sentir soutenue par son mari, et puis un jour de janvier sombrer dans le cauchemar ».
Dans ce récit, elle se met à nu de façon sincère et touchante. Elle livre des anecdotes de son enfance, des moments de sa vie intime, de sa famille, des deuils.
Quand le besoin d’être seule prend le dessus, elle décide de partir trois semaines dans les îles Féroé où elle marche beaucoup, seule, et retrouve le goût, la capacité d’écrire à nouveau. Ce qu’elle retiendra de ce voyage : l’écriture lui fait du bien et au final c’est ce qu’elle désire le plus. Elle sera accompagnée par les livres de ses écrivaines préférées : Annie Ernaux, Déborah Levy, Joan Didion.
A la fin, le lecteur peut retrouver toutes les références bibliographiques sous le titre « amitiés littéraires », des lectures qui ont nourri sa réflexion et l’écriture de son livre. Car l’écriture est un refuge pour elle. Elle évoque notamment son intervention dans les prisons pour des ateliers d’écriture.
Un très beau récit intime, un hommage à la littérature et à l’écriture qui peut aider peut-être des lecteurs dans leur propre cheminement intérieur.
J’ai noté de nombreux passages très beau et intéressants, des phrases à relire que vous trouverez sur le blog.

Merci à Netgalley et Les Escales pour cette lecture

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Le 7 janvier 2021, la parution de la Familia grande ( Camille Kouchner ) révèle l'inceste commis par l'éminent politiste Olivier Duhamel et le silence de la mère de la victime, Evelyne Pisier, qui savait et s'est tue .
Pour Caroline Laurent, née en littérature avec Et soudain la liberté, écrit à quatre mains avec Evelyne Pisier qui lui a confié sa mémoire, son passé et sa vie pendant six mois d'amitié intense, l'amie d'Olivier Duhamel après la mort brutale d'Evelyne, c'est « la catastrophe ». Et le terme n'est pas assez fort !
Ce que nous désirons le plus raconte l'année vécue par Caroline Laurent après ce choc ou comment se reconstruire après ça et renaître.

C'est un livre sincère, brutal, direct et sans concession. C'est l'histoire de vies emmêlées, la sienne, celle d'Evelyne Pisier et c'est aussi et surtout la reconstruction après un tel choc ... L'écrivain que je suis et qui est né sur un tel mensonge, peut il poursuivre sa vie, son oeuvre ? l'écriture sera -t-elle libératrice ? peut on encore écrire après un tel choc ? C'est un peu tout ça que raconte Caroline Laurent dans ce livre, qui paraît bien plus thérapeutique et intimiste que beaucoup d'autres ... On peut clairement dire qu'il y a un avant et un après. le livre lu et écrit à quatre mains ne sera plus jamais perçu de la même manière.
Caroline Laurent n'a rien perdu de son talent ! Elle demeure un écrivain prodigieux, même écorchée vive. Pourtant, c'est un livre qui n'est pas facile à lire comme il n'a pas été facile à écrire. Mais il faut être capable de l'ouvrir et capable d'aller à son terme.

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Caroline Laurent raconte le 4 janvier 2021, qu'elle nomme elle-même " jour de la catastrophe", puis décortique les sentiments qui l'ont traversée, sentiment de trahison, de confiance trahie, peur d'avoir été manipulée, désarroi d'avoir aimé deux êtres qui lui apparaissaient lumineux et dont elle découvre maintenant les plus noirs secrets. La rencontre avec Evelyne a changé la vie de Caroline en la menant à l'écriture. Non seulement, Evelyne, femme libre et indépendante, était devenue son amie, son modèle, son inspiratrice mais son mari était devenu un proche après le décès d'Evelyne, il était même devenu une figure paternelle pour elle. Elle ne se pardonne pas d'avoir été la plume d'une femme qui a protégé son mari en ne dénonçant pas l'inceste qu'il a commis.

Elle raconte la sidération, la peur de ne plus pouvoir écrire et tente de comprendre l'abîme sans fond dans lequel elle ne cesse de s'enfoncer depuis le 4 janvier, hantée par de multiples questions sans réponse, elle veut comprendre pourquoi cette histoire l'atteint autant et devient "enquêtrice de sa propre peine."

Une expérience particulièrement singulière et traumatisante, un témoignage lucide, honnête, sans concession sur une descente aux enfers, sur une lente reconstruction et sur une renaissance par l'écriture. Un texte profond, d'une grande qualité littéraire dans lequel elle convoque des femmes qui l'inspirent, Déborah Levy, Joan Didion, Annie Ernaux... De très beaux passages sur l'écriture, sur le besoin d'écrire pour se libérer.

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Ce récit de Caroline Laurent fait référence à son premier ouvrage, co-écrit avec Évelyne Pisier, Et soudain, la liberté, que j’avais beaucoup apprécié.
Le 4 janvier 2021, Caroline Laurent découvre qu’Évelyne Pisier, son amie décédée en 2017 avant la fin de leur livre écrit ensemble, savait et n’a rien dit de ce qui défraie dès lors la chronique : l’inceste dont fut victime son fils, infligé par son beau-père l’homme qui était alors son deuxième mari (l’affaire est racontée par sa fille par Camille Kouchner dans son récit intitulé la familia grande.)
Pour Caroline Laurent, c’est un coup de massue d’une rare violence. Après avoir surmonté le deuil, c’est le deuil d’une amitié qu’elle croyait sincère qu’il faut endurer, et l’incapacité d’écrire à nouveau. Le pourra-t-elle un jour ?
J’ai abordé ce livre comme toujours sans en avoir lu la quatrième de couverture et sans savoir de quoi il parlait. Ayant beaucoup aimé son précédent roman également (Rivage de la colère) j’avais fait mon choix sur son seul nom d’autrice. J’ai donc été un peu perdue et déstabilisée. Il ne s’agissait vraisemblablement pas d’un roman, et je ne comprenais pas de quoi elle parlait. (Car jamais elle ne citera de nom, c’est le rappel de son premier livre qui fera le lien et internet qui m’apportera la réponse) Mais son texte, si personnel, si beau, m’a plu d’emblée. Il reste intimiste et touche au deuil, à la création, à la trahison. Suivre le cheminement de ses pensées et son avancée pour retrouver le désir et la capacité d’écrire est intéressant car superbement écrit (elle a donc amplement réussi !)
L’ouvrage reste difficile à conseiller en bibliothèque je trouve, car ce n’est pas un roman, et il a trait à un point particulier de la vie et de l’œuvre d’une écrivaine et éditrice. Je crois qu’on l’appréciera mieux si l’on a déjà lu Caroline Laurent auparavant, et notamment son premier livre, Et soudain, la liberté. Bien sûr la trahison reste un sujet universel mais son lien étroit à l’écriture ici ne le rend pas si facile à partager.

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Quand la vie vole en éclats
Avec ce bouleversant témoignage Caroline Laurent raconte le choc subi par les révélations de Camille Kouchner et les mois qui ont suivi. Un livre précieux, manuel de survie pour temps difficiles et engagement fort en faveur de la chose écrite.

Après le somptueux Rivage de la colère, on imaginait Caroline Laurent tracer son sillon de romancière à succès. Un parcours entamé avec Et soudain, la liberté, paru en 2017, un roman écrit «à quatre mains et deux âmes» avec Evelyne Pisier et qui connaîtra un très grand succès. Quand nous nous sommes rencontrés pour la dernière fois au printemps 2020, elle me parlait avec enthousiasme de ses projets, de son souhait d’indépendance avec la création de sa propre structure, mais aussi du manuscrit de son prochain roman auquel elle avait hâte de s’atteler après sa tournée des librairies et manifestations. Mais tout va basculer en début d’année 2021 quand le nom d’Evelyne Pisier va réapparaître. Cette femme libre avait un autre visage. Dans le livre-choc de Camille Kouchner, La Familia grande, on apprend qu’elle savait tout des violences sexuelles, de l’inceste dont se rendait coupable son mari Olivier Duhamel et qu’elle préférera garder le silence.
C’est précisément le 4 janvier 2021 que Caroline Laurent découvre cette autre vérité en lisant un article dans la presse. Une date qui restera à jamais gravée dans sa mémoire. La romancière aurait pu l'appeler «le jour de la déflagration», ce sera «le jour de la catastrophe». Le choc la laissera exsangue et emportera son don le plus précieux. Elle n'a plus les mots. Elle est incapable d’écrire. A-t-elle été trompée? Où se cache la vérité?
Durant toutes les conversations que les deux femmes ont partagées, jamais il n'a été question de ce lourd secret, même pas une allusion. Evelyne protégeait son mari. Cette Familia Grande, dont elle faisait désormais un peu partie, laissait derrière elle un champ de ruines. À la sidération, à la trahison, à l'incompréhension, il allait désormais falloir faire front. Essayer de comprendre, essayer de dire tout en ayant l'impression d'être dissociée de ce qu'elle avait écrit. Comment avait-t-elle pu ne rien voir, ne rien sentir. Ni victime, ni coupable, mais responsable. Mais comment peut-on être complice de ce qu'on ignore?
Elle comprend alors combien Deborah Levy a raison lorsqu’elle écrit dans Le coût de la vie que quand «La vie vole en éclats. On essaie de se ressaisir et de recoller les morceaux. Et puis on comprend que ce n'est pas possible.» Avec ces mots, ceux d’Annie Ernaux, de Joan Didion et de quelques autres, elle va forger cette conviction que ce n'est que par l'écriture qu'elle parviendra à trier le bon grain de l'ivraie, l'autrice va chercher sinon la vérité du moins sa vérité. Elle commence par re-explorer la relation qu'elle avait avec la vieille dame de 75 ans et finira par entendre de la bouche de son amie Zelda les mots qui la feront avancer: «Elle t'aimait. Elle t'aimait vraiment.»
Voilà son engagement d’alors qui prend tout son sens. Et si s’était à refaire…
Puis elle apprend la patience et l’éloignement, alors que la meute des journalistes la sollicite. Elle veut prendre de la distance, ce qui n'est guère aisé en période de confinement. Et comprend après un échange avec son ami comédien, combien Ariane Mnouchkine pouvait être de bon conseil. En voyant qu’il ne trouvait pas son personnage, elle lui a conseillé de «changer d'erreur».
Alors Caroline change d'erreur. Elle comprend que son livre ne doit pas chercher où et comment elle est fautive, car de toute manière, elle referait tout de la même manière, mais chercher à transcender le mal, à construire sur sa douleur.
Elle nous offre alors les plus belles phrases sur l'acte d'écrire: «Il y a de l'érotisme dans l'écriture, un érotisme naturel, onaniste. On cherche le mot juste, la caresse souveraine. Désirer est le mouvement subaquatique de l'écriture, c'est son anticipation et sa rétrospective - l'infini ressac du texte.»
En cherchant les lignes de fuite de son histoire familiale, en parcourant les chemins escarpés des îles Féroé – vivre à l'écart du monde est une joie – en trouvant dans la solitude une force insoupçonnée, elle nous propose une manière de panser ses blessures, de repartir de l’avant. Un témoignage bouleversant qui est aussi un chemin vers la lumière.

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Grande fan des romans de Caroline Laurent, c'est sans hésitation que j'ai ouvert son dernier roman sans avoir lu la 4ème de couverture.

L'autrice , dès les premiers mots, nous donne le ton . Début janvier 2021, Camille Kouchner , dans un livre, révèle l'inceste que son frère a subi . L'auteur de ces actes atroces ? Olivier Duhamel, éminent politicien, beau-père de Camille et son frère, mari d'Evelyne Pisier.
Mais que vient faire Caroline Laurent dans cette histoire ? Elle est devenue l'amie de la famille, après avoir écrit un roman à 4 mains avec Evelyne Pisier ( terminé à 2 suite au décès de cette dernière). L'autrice avait une entière confiance en ses amis et s'est sentie trahie. C'est donc avec sa détresse, sa tristesse, sa colère que Caroline Laurent nous livre ce roman. Elle nous décrit ses sentiments avec son écriture à elle, si simple mais si touchante, si bouleversante.

J'ai lu le livre de Camille Kouchner qui m'avait marqué mais à aucun moment, je n'avais imaginé les répercussions retombées sur Caroline Laurent. D'un côté, cela peut paraître logique . Mais j'étais loin de penser à toute cette tempête.

C'est un magnifique témoignage que nous livre Caroline Laurent. Tous les sentiments y passent : de la culpabilité à la trahison...

Un grand merci à #NetGalleyFrance et aux éditions Les Escales pour l'acceptation de ma demande de lecture.

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