Les Gardiens de la maison
par Shirley Ann Grau
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Date de parution 2 mars 2023 | Archivage 22 mars 2023
Belfond | Belfond Vintage
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Résumé
Prix Pulitzer 1965, publié en France la même année et inexplicablement jamais réédité depuis, un roman social, engagé, aux accents féministes. Un classique américain largement méconnu, à redécouvrir aujourd’hui.
À travers le portrait subtil et complexe d’une riche famille de La Nouvelle-Orléans, c’est toute l’histoire troublée des États-Unis qui nous est contée, de la fin de la guerre civile au milieu du xxe siècle, dans une région où la ségrégation reste de mise. Dans la grande tradition de la littérature sudiste, de John Steinbeck à Flannery O’Connor, une fresque épique, sur une femme forte et émancipée, ultime gardienne des secrets de sa dynastie, prête à tout pour assouvir sa vengeance contre ceux qui ont bafoué le nom des siens.
Shirley Ann Grau est née en 1929 à La Nouvelle-Orléans, en Louisiane. En 1956, elle publie son premier recueil de nouvelles, Le Prince noir et autres histoires, sélectionné pour le National Book Award. Neuf ans plus tard, elle reçoit le prix Pulitzer pour son roman Les Gardiens de la maison. Ses écrits, romans et nouvelles, se déroulent dans le Sud profond des États-Unis ; elle y explore des questions liées au métissage, aux femmes, à la mort.
Shirley Ann Grau s’éteint en Louisiane en 2020.
Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Colette-Marie Huet.
Prix Pulitzer 1965, publié en France la même année et inexplicablement jamais réédité depuis, un roman social, engagé, aux accents féministes. Un classique américain largement méconnu, à redécouvrir...
Formats disponibles
FORMAT | Grand Format |
ISBN | 9782714497970 |
PRIX | 14,00 € (EUR) |
PAGES | 432 |
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Merci à @netgalleyfrance
Et #editionsbelfond
Pour cette belle lecture ! Magnifique couverture 😍.
LES GARDIENS DE LA MAISON de Shirley Ann Grau
"Prix Pulitzer 1965, publié en France la même année et inexplicablement jamais réédité depuis, un roman social, engagé, aux accents féministes. Un classique américain largement méconnu, à redécouvrir aujourd'hui.
À travers le portrait subtil et complexe d'une riche famille de La Nouvelle-Orléans, c'est toute l'histoire troublée des États-Unis qui nous est contée, de la fin de la guerre civile au milieu du xxe siècle, dans une région où la ségrégation reste de mise. Dans la grande tradition de la littérature sudiste, de John Steinbeck à Flannery O'Connor, une fresque épique, sur une femme forte et émancipée, ultime gardienne des secrets de sa dynastie, prête à tout pour assouvir sa vengeance contre ceux qui ont bafoué le nom des siens."
Au sein de l'Amérique ségrégationniste, nous découvrons une famille riche et respectée.De magnifiques paysages. Un livre à l'écriture poignante et poétique.
Abigail est la dernière gardienne de cette maison héritée par ses aïeux. Une femme forte qui surmonte les épreuves de la vie .
Le grand-père,un homme qui a toujours respecté et aidé les femmes , tombe amoureux d'une jeune femme de peau noire ,et construit une famille avec elle. S'ensuivent les conséquences de ses choix sur sa famille .
Un roman engagé féministe et respectueux des êtres humains très fort ! A lire !
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Ce roman qui m'était inconnu et qui a remporté le prix Pulitzer 1965 est un magnifique récit centré sur les Howland, une famille sudiste qui a fait fortune et sur les soubresauts de l'histoire des Etats-Unis, couvrant à peu près 150 ans.
L'histoire est passionnante et les descriptions extrêmement minutieuses. Elle peut paraître lente à se mettre en place pour certains mais cela ne m'a aucunement gênée, savourant la beauté de la langue. Les images des marais, de la nature ou des animaux font partie intégrantes de l'ambiance qui se met en place.
Je me suis attachée aux personnages, à William mais surtout à Abigail, j'ai été émue par l'importance de la famille et la valeur apportée aux terres et à la maison. Ces personnes sont des gens de peu de mots, notamment le grand-père (le dernier William), taciturne, n'exprimant que ce qui est nécessaire. Ils ont leur propre façon de montrer leur amour.
La vie n'a pas été facile pour cette famille, la première à s'être implantée dans cette contrée reculée, à l'époque où il y avait encore des Indiens. À travers le destin des différents membres Howland, nous découvrons divers événements historiques comme la guerre de Secession, les deux guerres mondiales, ainsi que la mentalité et les actions de l'époque comme l'utilisation d'esclaves dans les champs de coton mais aussi le racisme et la ségregation.
L'auteure a su avec beaucoup de justesse rendre l'ambiance, notamment la façon dont étaient traités les gens de couleur, et cela n'a pas dû être évident pour elle de le faire, étant une personne vivant dans le Sud et ayant publié son roman dans les années 60.
Je reste toujours aussi choquée de voir le climat de l'époque. C'est une période récente et les gens se comportaient encore comme ça ! Je suis véritablement outrée.
Un grand merci à Netgalley et aux éditions Belfond pour cette très belle découverte.
Abigaël se tient sous la véranda de la maison depuis toujours familiale. En arrosant ses géraniums, son regard s’attarde sur la pelouse, si finement taillée d’habitude, et là, labourée, la clôture est arrachée, dans les champs, le bétail manque. De retours arrière en retours arrière, elle raconte l’histoire de sa famille, une famille du sud des Etats Unis au temps où être noir ou blanc déterminait les vies possibles, où un pas de côté pouvait déclencher une incontrôlable vengeance. Même quand on est la descendante, comme la narratrice, d’une famille riche et puissante, quasiment propriétaire de la petite ville où bruissent le rumeurs, on ne déroge pas aux lois du sud.
La maison a été bâtie par le premier des Howland, arrivé en cette vallée par les hasards de la guerre d’indépendance. En ce coin vallonné et boisé, il a commencé à édifier un domaine et une réputation. Les Howland sont craints, orgueilleux et peu enclins aux relations sociales, on les dit un peu fous, et le grand père d’Abigaël, William, a entretenu distance et morgue de grand propriétaire. Au lieu des champs de coton à perte de vue, il a misé sur les bois et les bêtes. Veuf très jeune, convoité mais indifférent , il se joue des conventions attendues et mène ses affaires comme bon lui plait. Quitte à s’égarer dans les marais pour le plaisir de jouer avec les nerfs des bouilleurs de cru clandestins … L’escapade lui vaut de rencontrer Margaret Carmigaël, et de flancher pour la douceur de sa nuque courbée sur le coin du lavoir. Margaret est une freeblack de New church, autant dire la pire engeance noire de ce coin du sud. Elle est la descendante des esclaves affranchis d’un bout de papier à la fin de la guerre d’indépendance par la bonne volonté d’un capitaine. Rien ne laisse soupçonner que son père était blanc, elle est noire de peau, misérable, perdue dans une famille innombrable, bruyante, calfeutrée dans les marais. William l’embauche comme gouvernante.
Dans la grande maison, commence alors l’histoire de sangs qui n’auraient pas dû se mêler, d’enfants blancs qui savaient qu’ils étaient noirs et d’une mère qui refusa toute tendresse pour leur donner un avenir. Le secret de William fait des ricochets jusqu’à entrainer le cycle de la vengeance …
C’est une longue et belle histoire dont le charme opère dès les premières phrases, dont les méandres vont au rythme des marais, suivent les odeurs et les bruits d’une maison assoupie, gardienne des silences de la famille, du cycle des naissances et des morts. Il aurait pu en être toujours ainsi … ragots, réputation, ségrégation, métissage, ambition politique, font voler le respect des apparences, dévaste le déroulé de la vie bien rangée dans les cases d’Abigaël en prise avec les démons que son grand père avait bien cachés. Prise dans le corset des races et des souvenirs, une femme beaucoup plus forte que sa blondeur de petite fille riche ne pouvait le laisser croire, contemple de sa véranda sa future vengeance …
Un roman « vintage » estampillé « sudiste » à découvrir, pour la richesse des personnages et les entrelacs d’une intrigue qui se déploie avec force et lenteur, pour aussi l’engagement de l’autrice qui eu à partir avec le Ku Klux Klan dont les fondements politiques sont ici clairement déboutés.
Je trouve que les Editions Belfond ont eu une très bonne idée en créant la collection Vintage ! Ainsi il nous est donné l’occasion de lire de la littérature tombée dans les oubliettes du temps et qui mériterait plus de notoriété ! Après c’est une affaire de goût bien évidemment.
Prix Pulitzer en 1965, ce roman antiségrégationniste et féministe déroule l’histoire d’une famille installée en Louisiane au 19ème siècle, devenue très riche mais dont les derniers représentants n’avaient pas le comportement attendu de gros propriétaires blancs.
C’est Abigail, dernière représentante de la dynastie Howland du comté de Wade qui raconte l'histoire de tous les protagonistes depuis l’installation de son arrière-arrière-arrière-arrière-grand-père à la fin de la guerre anglo-américaine.
Un livre passionnant avec lequel il faut prendre son temps, l’histoire de la famille est assez complexe, tout autant que celle des Etats-Unis que l’on perçoit à travers les événements familiaux dans lesquels son grand-père va faire fi de tous les préjugés raciaux bien ancrés dans le sud profond dans la relation amoureuse qu’il eut avec sa gouvernant noire !
Des portraits de femmes déterminées comme l’autrice qui n’hésitait pas à dénoncer les suprémacistes, qui avaient encore de beaux jours devant eux en 1965 !
J’ai très envie de continuer ma découverte des écrits de Shirley Ann Grau qui a suscité mon admiration !
#LesGardiensdelamaison #NetGalleyFrance
Les Howland sont une riche famille du sud des Etats-Unis. Abigail raconte ici l’histoire de son grand-père et la sienne.
Difficile de lire ce roman sans dévoiler, en filigrane l’histoire américaine. Une histoire faite de ségrégation, de racisme et pourtant d’une cohabitation. Abigail se raconte, mais raconte surtout sa famille et son grand-père, William Howland, Margaret sa compagne et enfin son propre retour prêt de sa famille.
J’ai trouvé la narration lente, voire indolente. On avance doucement mais l’on se rend vite compte que ce rythme permet de prendre toute l’ampleur de la fin du roman. Parce que le but, c’est cette vengeance d’Abigail à l’encontre de ceux qui l’ont méprisée mais qui ont oublié qui elle était et ce qu’elle représentait dans la région. Et cette vengeance est savoureuse, jubilatoire, offre une fin en apothéose au roman.
Les gardiens de la maison est un grand roman qui arrive à exprimer toute la richesse des sentiments qui pouvaient cohabiter à l’époque, avec des personnages très étoffés et une intrigue à la fois d’une grande simplicité et d’une richesse incroyable.
La terre, la nature, une famille, Howland leurs histoires sur plusieurs générations, ségrégation, politique, des boucles et des noeuds, l’amour envers et contre tout, de magnifiques descriptions, un grand-père, des femmes fortes qui m’ont touchés. Reconnaissance ou trahison et vengeance, une très belle découverte, un bon et beau moment de lecture.
La narratrice, Abigail, est la petite fille de William, membre de la famille Howland issue du sud des États-Unis. Elle nous raconte l'histoire de sa famille, partie de rien pour devenir riche grâce aux champs de coton et donc de l'esclavage, ses ancêtres, divers événements familiaux mêlés aux soubresauts de l'Histoire, l'amour de la terre.
Le récit dévoile doucement la vie des membres de cette famille, leur environnement, la beauté des lieux, et sa place dans une région ségrégationniste. On y découvre une vie simple puis un peu ampoulé au fur et à mesure que cette famille prend de l'importance, mais cette manière d'aborder la douceur de vivre et la mise à l'abri financièrement des Howland c'est surtout pour comprendre le besoin d'Abigail de se venger de ceux qui l'ont repoussé.
Une histoire captivante alors même que l'intrigue n'apparait que très tardivement. Notez l'année où ce livre reçu le prix Pulitzer, 1965, année particulièrement tumultueuse et dramatique en ce qui concerne les droits civiques des noirs américains.
Le roman s’ouvre par un monologue qu’Abigail Howland tient sur la véranda de sa maison familiale. Une sorte d’adresse au lecteur où se mêlent un sentiment de solitude et une grande force combative. On comprend vite qu’Abigail compte se lancer dans une entreprise qui tient de la vengeance. Et ces premières pages captent déjà toute l’attention. Le récit revient ensuite en arrière pour nous conter l’histoire de la famille Howland et en particulier celle du grand-père d’Abigail, William. On comprend alors, petit à petit, comment toutes les pièces du puzzle se sont emboitées, quelles causes ont eu pour conséquences quels effets et comment on en est arrivé au discours d’Abigail sur sa véranda.
Dans cette riche famille du sud des Etats-Unis, le silence et les non-dits sont rois. Ainsi, lorsque William installe chez lui Margaret, une jeune fille noire, descendante d’esclaves affranchis avec qui il aura des enfants, personne ne dit un mot. Sauf que l’époque est à la ségrégation, que les alliances entre blancs et noirs sont implicitement proscrites, qu’être un enfant métis est un gage de mise au banc d’une société qui n’admet pas que les noirs puissent y occuper une place à égalité des blancs. Et que vouloir leur donner cette place vous désigne immédiatement comme un ennemi.
Etonnamment, et malgré les faits qu’il dénonce, ce livre est très feutré, presque doux et contemplatif. La nature y joue un grand rôle ainsi que la maison familiale, agrandie au fil des années et où Abigail viendra vivre avec ses quatre enfants. On y suit les années qui passent, la vie dans cette maison où rien n’est vraiment caché mais où chacun veille à rester à sa place pour ne rien heurter.
Mais sous ces apparences de tranquillité on entend la violence sous-jacente et qui ne demande qu’à s’exprimer. La moindre étincelle peut alors provoquer un incendie terrible, au sens propre comme au figuré. Si tout le récit se déroule ainsi sur un mode assez lent, la fin est à couper le souffle et la conclusion, qui nous ramène aux premières pages, nous montre une Abigail implacable dans sa soif de vengeance. Mais le récit nous montre aussi une femme face à ses contradictions et notamment vis-à-vis des positions politiques de son mari.
Ce livre, Prix Pulitzer en 1965 en pleine période de lutte pour les droits civiques, est aussi un très beau portrait de femmes avec un intéressant jeu de miroir entre Abigail et Margaret.
Encore une belle découverte à mettre au crédit de la collection Vintage des éditions Belfond.
J’ai beaucoup aimé la saga familiale qu’est "Les Gardiens de la maison". Si j’ai eu le sentiment que ça commençait tranquillement, je me suis vite rendue compte de mon erreur car ce roman s’est révélé addictif en bien peu de pages.
Avec son héroïne qui prend sa vie en main et qui peut se révéler terrible, avec son grand-père cachottier mais attachant, avec cette ambiance étouffante que nous offre La Nouvelle-Orléans, je ne peux que conseiller "Les Gardiens de la maison" de Shirley Ann Grau.
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